S1 E32 "Fait pleurer ton cœur"

Marinette

« C'est dans le silence qu'on crée les plus belles musiques. Alors cesse de croire que si quelqu'un te trahit, TU en ES la cause. »

Verbe être, deuxième personne du singulier.

Au présent de l'indicatif.

Pour la dixième fois en dix minutes je relis ce paragraphe pourtant cela n'y change rien et continue de n'en saisir le sens. Je m'énerve contre moi-même, j'essaye de me concentrer.

Dans un coin de ma tête jaillit un visage qui ne fait qu'apparaître puis disparaître depuis une heure. Je suis à nouveau déconcentrée encore plus au bord des nerfs. Insérer dans les vaisseaux sanguins de mon cerveau à l'intérieur même de mon crâne, impossible d'oublier. Impossible de ne pas y penser ne serait-ce qu'une fois.

Il est toujours . Encore, encore et tout le temps. Il me traque, me donne l'impression d'être trahis et assassiner en boucle.

Ce cercle vicieux qui est en train de m'étrangler pourrait provoquer ma mort dans moins de temps que je ne l'imagine. Mais le sang n'a pas besoin de couler. En général, quand on expire son dernier souffle, la mort nous attrape et nous berce en silence.

J'ai oublié l'adjectif. J'ai tout oublié sauf lui.

C'est toujours dans ce qu'on appelle injustice que l'on s'éteint. Avant, j'aurais eu envie de tourner le dos, pas me mêler de tout ça. Mais c'est plus fort que moi, je suis toujours dans les coups les plus foireux.

Je toque à la porte, trois fois. Trois coups suffisent pour qu'à chacun d'eux, je sente mon cœur céder et s'effondrer. De l'extérieur, je suis sure d'avoir l'air paisible. Mais de l'intérieur gronde une douleur brûlante qui glace mon cœur et enflamme mes tripes.

J'ai le ventre en feu, les intestins emmêlés, la langue pâteuse et un goût fade dans la bouche.

A ce moment-ci la porte s'ouvre et Émilie apparaît. De toute ma vie quand je la vois je ne me suis jamais autant détestée.

— Marinette ! Quelle belle surprise ! S'exclame-t-elle étonnée, mais elle se décale derrière la porte et me laisse entrer, un sourire au bord des lèvres.

J'entre et l'entends fermer la porte derrière moi. En me retournant, j'ai un olé au cœur. Le parfum de cette maison a atteint mes poumons et je l'ai tout de suite reconnus.

Son parfum, le sien à lui.

— Que viens-tu faire ici ? Demande Émilie, calmement d'une voix douce en s'approchant. Es-tu là pour voir Adrien ?

Si elle savait comme entendre ce prénom provoque un tourbillon infernal dans mon cœur. Adrien est cadenassé à mes entrailles, son être repose dans mes veines.

C'est douloureux d'avoir à accepter la vérité en face, celle des sentiments que je ressens, celle que je ne devrais jamais avoir à connaître.

— Non, c'est vous, que je suis venus voir. Désolée de débarquer à l'improviste. Annoncé-je d'une voix calme, le cœur battant.

Émilie analyse mon visage un instant, semblant réfléchir à ce qu'elle veut me répondre. Sait-elle à quel point je suis en colère ? Peut-elle lire les douleurs que m'aspire sa vue dans mes yeux ?

J'ai cogité une bonne partie de la journée et la nuit entière. Le sommeil est un médicament dont j'ai cruellement manqué et qui me fait défaut, désormais.

Mais ce n'est rien, dans deux jours, je serais en week-end. J'aurais tout le temps de me reposer, pas vrai ? C'est cruelle de ma part de me bercer de tels illusions.

— Très bien. Allons dans le salon, si tu veux bien.

Elle se détourne et se dirige dans la pièce je la suis sans dire un mot. Encore de dos à moi ses cheveux blonds, les mêmes que ceux d'Adrien, sont attachés en un chignon stricte, parfait. Mais la beauté de sa chevelure brille et frappe mes rétines me rappelant, que chez les Agreste, avoir des beaux cheveux est inné.

La perfection est dans leur gène, après tout.

Ce n'est guère aujourd'hui que j'ai réalisé à quel point vivre pouvait être difficile mais c'est aujourd'hui que je me suis aperçus que je n'en avais jamais eu envie. Peut-être est-ce ma faute. Je me laisse trop abattre alors que je devrais me battre et affronter mes peurs mais en contre partie se reposer sur ses acquis est plus facile. Beaucoup plus que se lever, se prendre des coups, et attraper des cicatrices partout sur le corps.

La mort n'est pas plus attrayante. Pour autant, je suis perdue entre la vie et la mort à force d'errer comme une âme perdue. A la longue on a qu'une seule envie : se laisser porter et perdre le contrôle, perdre la tête et toute conscience trop consciente.

Se bourrer, inhaler des substances illicites.

Parfois, j'ai envie d'abandonner tout ce qui m'entoure. Être complètement exploser. J'aimerais stagner en attendant que le ciel se charge de moi.

Émilie s'assoit sur le canapé, je prends place à côté d'elle et elle tourne son buste vers moi, j'en fais de même les mains posées sur mes genoux. Les jambes collées l'une contre l'autre j'inspire difficilement l'air semblant se faire rare.

— C'est au sujet d'Adrien que tu es venus me voir ? Elle m'interroge mais sa voix reste douce malgré son inquiétude.

— Oui, j'affirme d'un hochement de tête. Il m'a avoué pour... votre promesse.

J'articule, je respire et pour attendre sa réponse je compte.

1...

2...

3...

Un coup m'est asséné dans le ventre mais je reste droite.

— Oh... Elle souffle faussement surprise tandis que je peux entendre mon cœur battre dans mes oreilles. J'ai chaud, j'ai froid. Je suis en train de paniquer pour une histoire qui ne devrait pas me mettre dans un tel état.

Je fronce les sourcils.

— Vous le saviez ?

Elle se racle la gorge et remet une mèche derrière son oreille. Un signe d'embarras que je reconnais faute de l'utiliser quand je suis mal alaise.

— En partant ce matin, il semblait contrarié. C'est en prononçant ton nom qu'il m'a raconté tout ce qu'il s'était passé. Lâche-t-elle. Je suis vraiment désolée que tu l'es appris de cette manière. Avoue-t-elle en détournant les yeux. La culpabilité commence à ronger son visage mais je me fais violence pour ne pas perdre mon objectif de vue.

Si je suis ici c'est pour obtenir des réponses.

Ne te laisse pas amadouer, Marinette. Ne te fait pas avoir...

J'incline la tête vers l'avant et baisse mon regard. J'ai tellement de questions à lui poser que je ne sais même pas par laquelle commencer et j'ignore si finalement j'ai vraiment envie d'avoir des réponses. On pourrait procédé différemment, je le sais, mais impossible de trouver comment. Sans pouvoir expliquer pourquoi, je suis convaincue que mes sentiments pour Adrien altèrent mon jugement. Nous ne nous sommes pas adressés un mot aujourd'hui, faisant de moi l'une des femmes les plus malheureuses.

Aujourd'hui il a joué avec mes sentiments. Il a joué avec mon cœur si facilement qu'il m'a rendus très en colère contre moi-même.

— Croyez-moi je ne vous en veux pas. Je comprends vous avez juste voulus le protéger, il est votre seul enfant. Réponds-je d'un ton pâle et calme tout en ayant le doute qu'elle repère mon mensonge qui, soit dit en passant, est peu convaincant.

Au fond je pense être honnête mais c'est encore trop tôt pour l'affirmer de vive voix. La douleur qu'ont provoqué les mots d'Adrien est encore trop vive j'ai juste envie de tout oublier et ne pas me mêler de cette histoire. Mais fuir n'a jamais été solution et je suis ici pour régler le problème. Le seul dont je vais me charger. Le seul, après des années, pour lequel je me soucis.

Le temps m'a créé des secrets mais dans ces cas-là les secrets peuvent s'immerger dans l'ombre et le rester. Également, ils peuvent mourir en silence. Sauf que je ne veux pas cette promesse meurt. J'ai envie qu'elle vive et nous sauve tous du gouffre parce que... parce que je...

— Si tu as quelque chose à me demander ne tourne pas autour du pot et pose ta question. Je t'assure que cela t'évitera de terribles souffrances. Fait-elle d'une voix tendre tandis que mes yeux fixent le sol. Mais du coin de l'œil je sens son regard me brûler mon profil gauche -celui lui étant adressé.

Elle tente de sourire.

C'est vain.

Elle abandonne.

Ravalant sa délicatesse.

— Pourquoi lui avez-vous demander de vous promettre une telle chose ? Répliqué-je vivement sans énervement en levant et tournant la tête. Parmi toutes les personnes que je connaisse vous êtes sûrement la mieux placée pour savoir et comprendre à quel point les sentiments sont incontrôlables.

— Je pensais pouvoir vous protéger en faisant cela mais vous êtes des adolescents et vous ne pensez pas avec votre tête. Ce n'était pas dans mon intérêt de vous nuire je voulais simplement vous éviter de souffrir. Je suis désolée si cela vous a blessé c'est tout ce que je cherchais à éviter.

Madame Agreste a perdu l'amour de sa vie il y a des années et je n'ose pas imaginer ce qu'elle a pu ressentir ce jour-là quand elle a vue son corps tombé dans l'air. A-t-elle oser le regarder s'écraser sur le sol ? Il est certain qu'elle en est traumatisée. Quoiqu'elle est pu voir elle en a trop vue.

— Maintenant, que va-t-il advenir d'Adrien alors qu'il a rompus votre promesse ? Que va-t-il devenir ? Le ton de ma voix se fane et se morcelle vers la fin.

Je planque mon trouble du mieux que je peux mais Émilie lit en moi comme dans un livre et repère rapidement le problème. Cette belle tâche noir sur ce tableau blanc. Elle prouve ma faiblesse quand je me retrouve face à elle, à eux.

— C'est mon fils avant d'être un menteur. Alors rien. Il t'aime, je l'ai vue, il est sincère dans ses sentiments envers toi et tu l'es aussi avec lui.

Difficile d'entendre le message qu'elle tente de me faire passer. Je ravale ma salive en la regardant, mon cerveau fuse à milles à l'heure.

— Cette promesse ne servait qu'à vous séparer, c'était une erreur de ma part. Mais si vous arrivez à vous faire tant de mal alors cela veut dire que vous vous ferez encore plus de bien. Les débuts sont durs le plus souvent, mais si on gère bien notre manœuvre, on peut s'améliorer et tout peut redevenir agréable. Tout est une question d'ambition. Explique-t-elle pendant que je me contente d'espérer qu'elle soit sincère.

Parce que je fais confiance à ce qu'elle me dit car j'ai sincèrement envie d'y croire. Adrien m'aime et après tout ce que nous avons traversé et tout ce qu'il a fait pour moi, je serais folle de le laisser partir.

Il n'existera jamais quelqu'un qui me redonnera espoir comme lui. Je ne retrouverais plus jamais une personne aussi étrange mais aimante que ce blondinet. C'est de cet homme pour qui j'ai des sentiments personne d'autre. Alors en suivant la logique des choses, je ne veux pas le perdre.

— Je suis désolée Marinette pour cette histoire. J'espère que tu pourras me pardonner de t'avoir mentis. Mais tout ce que je te demande c'est de ne pas en vouloir à Adrien il n'y est pour rien c'est une victime collatérale. Ajoute-t-elle dans l'espoir de débloquer la situation.

— C'est donc ce que nous sommes... des victimes collatérales ? Murmuré-je.

Ses mots tournent et résonnent en échos dans ma tête. Comme une douce mélodie venimeuse elle attise les larmes de mes yeux et je serre les poings pour ne pas céder au chagrin.

Aller droit au but peut mener à souffrir et je suis terrifiée à l'idée d'être de nouveau abandonner. Lui comme moi devons nous battre si on croit en nous. Même si on s'abîme même si on se déchire, ce sont les conséquences de l'amour.

— Qu'as-tu dit ? Demande-t-elle et je sens ma patience frôler la bordure de ses limites.

Je serre les poings sur mes cuisses mais ce n'est plus suffisant et ma colère traverse broie ses barrières.

Elle explose doucement mais brûle, ravage tout autour d'elle. Je tente de la contenir tirant sur les files attrapant la haine par les cornes. La rage est puissante et prend la place de la tristesse.

— Considérez-moi comme bon vous chante mais ne dites pas qu'Adrien est une victime collatérale. Il connaissait la vérité depuis le début mais il a fait le choix de me mentir. Haussé-je la voix.

Sans comprendre pourquoi je l'enfonce pourtant je tiens à lui mais c'est plus fort que moi. Après tout, il m'a brisé le cœur.

— A ton avis pourquoi n'a-t-il rien fait ? Par... sympathie ? Lance Émilie.

Son regard est aussi tranchant qu'une lame de rasoir. Je déglutis en la soutenant du mieux que je peux. C'est la première fois que je la vois en colère.

— Non... je... Bafouillé-je perdant toute mon assurance d'un seul coup brutalement.

— Tout ce qu'il a fait il ne l'a fait que pour toi. Il t'aime, Marinette, et est incapable de vivre sans toi. A présent vous formez une équipe tous les deux et en tant que partenaires vous devez vous soutenir. Pas vous détruire. Ajoute-t-elle durement, ses sourcils se froncent.

Je baisse la tête pour songer à tout ce qu'elle me dit. Elle me fait beaucoup réfléchir mine de rien, plus que j'ai l'habitude de le faire. Je repense à ce que j'ai accomplis jusqu'à maintenant et pour être honnête il m'est impossible d'en être fière.

Elle a raison on doit commencer à se montrer responsable et à assumer notre couple avec ses avantages et ses inconvénients. Dans ces moments, celui-là surtout, où j'ai été au plus bas Adrien a été présent pour moi. Il m'a porté et relever sans rien demander en retour, allant au-dessus de tout ce que j'avais pu lui dire, lui reprocher.

A présent il est au plus bas et connaît une misère dont je dois le sortir pour à mon tour faire mes preuves. Cette promesse n'a plus d'importance pour personne alors autant arrêter de perdre mon temps. Madame Agreste a dit qu'elle ne ferait rien à Adrien. Qu'elle regrettait, aussi.

Cela signifie que je vais aller le retrouver, le rassurer et réparer ce qui le peut encore. Adrien doit savoir que je le veux dans ma vie et que j'y mettrais le prix pour qu'il le soit.

Ma miséricorde est désormais sienne alors je l'en sortirais et récupérais ce qui m'appartient. Il n'a pas à souffrir pour moi et mes erreurs. Personne ne devrait avoir à souffrir pour les autres.

— Jusqu'à maintenant c'était un secret mais maintenant vous pouvez vivre votre histoire sans frontière. Est-ce que tu l'aimes ? Demande-t-elle sincèrement en me regardant.

Je lève les yeux vers elle.

— Il compte beaucoup pour moi.

— Qu'est-ce que tu attends pour lui dire ? Rétorque-t-elle avec un sourire narquois.

Soudain j'ai une révélation dans le cœur qui a pris du temps à arriver mais qui m'ouvre les yeux violemment. Certains secrets ne trouveront jamais la paix, ils ne seront jamais tranquilles et même morts continueront de souffrir encore et encore ce qui révèle un enfer éternel. Et Adrien n'en est plus un, je veux dire il n'est plus mon secret. Dès à présent je connais mes sentiments pour lui.

Seigneur ! C'était évident, comme ai-je fait pour ne pas m'en rendre compte avant ?!


* * *

Je suis rentrée tôt chez moi pour préparer ce que j'allais dire à Adrien le lendemain. J'ai préféré attendre et ne pas me précipiter pour être sur de tout perfectionner. Entre temps, la nuit est passée rapidement. Je n'ai même pas vue les heures défilées.

Il est dix heures, j'attends l'après-midi pour y aller. L'attente est longue, je suis à bout de nerf tellement je suis pressée. Mes mains tremblent et pour apaiser mon anxiété j'écoute de la musique en dessinant. Le fait que je sois obligée de me concentrer pour ne pas dépasser sur les bords apaise mon cerveau tout emmêlé. Il y a une heure, j'ai tenté d'envoyer un message à Adrien mais faute d'avoir un bon réseau le message ne s'est pas distribué.

* * *

Ma mère m'attrape dans ses bras et me serre contre elle. Son geste précipité me surprend et je n'y réponds pas encore sous le choc.

— Je suis tellement fière de toi... Souffle-t-elle à mon oreille et sa chaleur crée un baume autour de mon cœur. Je me mets à sourire en repliant mes bras autour d'elle.

— Merci, maman.

J'ai toujours essayé de la rendre fière surtout à la mort de grand-père. Ce jour-là lors de son décès maman a perdu son père, la seule personne qui l'avait élevé à la mort de sa mère et qui l'avait chéri et aimé pendant des années. Je n'ai jamais parlé de son enfance avec elle par peur de lui rappeler de mauvais souvenirs.

Ma mère n'a jamais connus ma grand-mère, elle est morte à sa naissance en accouchant. Cependant, d'après les récits que m'a raconté grand-père, maman était une enfant plus que désirée et elle a apporté énormément de bonheur.

Elle me lâche et se recule ses mains se lient aux miennes nous nous regardons en nous souriant.

— Pardonne-moi de ne pas avoir été présente quand tu en avais le plus besoin. Soupire-t-elle désolée.

— C'était évident pour personne, tu n'es responsable de rien maman ce n'est pas ta faute. Assuré-je en inclinant légèrement la tête pour intensifier mon regard.

Ma mère s'est inquiétée tout en faisant son deuil. Mais personne ne s'est soutenus, personne ne s'est montré plus fort que les autres. Si on tombait, on le faisait seul et personne ne serait venus nous sauver.

— Je n'aurais pas dû t'abandonner tu n'étais qu'une enfant. Se blâme-t-elle et j'arbore une mine désolée.

Mais des désolés n'y changeront rien le passé était passé.

— Maman, je dois partir. Lui annoncé-je calmement ayant peur de la brusquer, mais elle hoche la tête et lâche mes mains en se reculant.

— Bien sûr va faire ce que tu avais à faire. Excuse-moi. Elle incline son visage le regard fixe sur le sol.

Pour la rassurer je pose une main réconfortante sur son épaule en disant :

— Tu n'as pas à t'en faire, tu es une très bonne mère et je suis fière d'être ta fille.

Elle me regarde ses yeux tremblent et brillent d'un éclat chamboulé. Des larmes commencent à perler au bord de ses yeux mais déjà je me retourne et m'en vais. J'approche de la porte et la referme derrière moi en sortant. Tout en descendant les marches des escaliers du perron j'essuie du revers de ma paume des larmes qui ont échappé de mes yeux. J'ai attendus tellement longtemps que nous ayons une conversation toutes les deux que le temps s'est écoulé et m'a fait oublier à quel point j'en avais besoin.

Sur le trajet j'enfile mes écouteurs et la musique me détends un peu. Je suis toute chose à l'idée de me rendre chez Adrien j'ai la boule au ventre et le stress est à son comble. L'excitation se mélange à la peur.

Au bord de l'évanouissement quand j'arrive devant la porte de leur maison, je toque quatre fois. J'attends un instant en inspirant et expirant.

Je vais voir Adrien.

Me dire cela provoque des frissons dans tout mon corps. Des étoiles tournent autour de ma tête comme si je venais de me faire assommer. Difficile de garder son calme quand on est sur le point d'avouer ses sentiments à la personne qu'on aime. Impossible d'être stable mentalement et ne pas sauter partout quand la seule chose à laquelle on pense est de se réfugier dans ses bras. De l'embrasser à perdre haleine et vivre d'amour avec.

Je sautille presque tant la joie est vive et peu contrôlable.

Adrien, bientôt il saura ce que je ressens pour lui.

Nous allons être réunis pour toujours, tous les deux.

Lui et moi.

Quand la porte s'ouvre j'ouvre en grand les yeux pour ne pas le louper de plus j'ai veillé à venir à une heure convenable pour être sûr qu'il soit encore chez lui. Mais je ne tombe pas sur le beau visage d'ange du garçon qui m'intéresse, malheureusement, ce n'est pas lui que je vois.

— Marinette quel plaisir ! Sourit Émilie et je lui rends faiblement son sourire légèrement déçue.

— Bonjour madame Agreste, est-ce qu'Adrien est là ? Demandé-je et mes yeux s'enfoncent à l'intérieur de la maison.

Quand je regarde de nouveau Émilie son visage n'est plus aussi embaumé de joie et s'assombrit un peu. Elle perd son sourire mais je comprends aussitôt que quelque chose cloche et n'est pas normal.

— Madame Agreste, Adrien est-il là ? Je redemande en fronçant doucement les sourcils.

Elle baisse les yeux et incline la tête.

— Désolée, tu l'as loupé, il vient de partir. Répond-elle tristement.

Un soupire se souffle dans mon cœur, je suis rassurée. J'ai pensé qu'il était arrivé quelque chose de grave, mais non, Adrien est simplement sortie. Bien que je sois déçus d'être arrivée après qu'il sorte je n'ai pas l'intention d'abandonner pour si peu.

— Pas de soucis, pouvez-vous me dire où il est allé je vais aller le rejoindre. Réponds-je souriante.

Émilie relève sa tête et son regard est brillant. Mon sourire s'efface lentement tandis que l'inquiétude prend possession de mon corps.

— Madame Agreste qu'est-ce... Bafouillé-je les yeux plissés.

— Il... il n'est plus là, Marinette. Adrien est partis... Elle me répond une nouvelle fois et les mots prennent soudain un sens qui m'arrache le cœur violemment.

Partis... il... est... partis. Murmuré-je et je recule d'un pas, bouleversé.

Non, je ne peux pas y croire.

Pas lui.

Pas Adrien.

Comment cela a-t-il pu arriver ?

— Q... Que voulez-vous dire p-par "partis" ? Bafouillé-je.

— Votre dispute l'a beaucoup tourmenté. Il avait besoin de réponses alors il a pris le premier avion. Elle ne cesse de me regarder mais je suis incapable d'affronter son regard ayant le cœur beaucoup trop lourd.

Adrien n'est pas mort comme je l'ai cru au départ mais cela est tout aussi dur quand j'y pense. La seule question que je parviens à formuler dans mon esprit embrumé est :

Pourquoi ?

Pourquoi avoir fait ça.





FIN





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