S1 E31 "Oppressée"
Marinette
Ma sortie avec Luka a été vivifiante. Je me sens mieux et je n'ai plus été dans cet état depuis longtemps.
Est-ce le ton de sa voix qui m'a rendus si gaie ?
Peut-être notre pique-nique magique sous les étoiles qui s'est super bien passé ?
En tout cas, mon cœur est plus léger.
Adrien trotte dans un coin de ma tête, je repense à la journée. Nous ne nous sommes même pas croisés dans les couloirs, nos horaires n'étaient pas les mêmes mais je suis tout de même déçus. Je sais qu'il est très occupé. Et le week-end qu'on a passé ensemble m'a monté à la tête.
Mais en même temps, il s'est produit tellement de choses. Ce serait mentir que dire qu'on ne s'est pas rapproché. Je ne veux pas me mentir à moi-même car je l'ai déjà trop fait. Et après avoir autant parlé avec Luka, j'ai envie d'être une nouvelle personne.
Ce garçon m'a redonné envie de vivre, d'une certaine façon... Et je l'en suis redevable.
Je me suis installée au bord de ma fenêtre et ai fixé le ciel en songeant à Luka. Il a dit certaines vérités cachées que j'avais enterrées par erreur. Prendre conscience de tout est difficile. Cela signifie qu'il est l'heure de grandir pour de bon. Apporter du changement à une vie qui en a reçus trop tôt.
Après toutes ces années, les priorités ont changé.
— Quelque part dans ce monde existe un objectif qui t'es destiné mais dont tu ne t'es pas encore rendus compte. Tout le monde vit avec une idée en tête. Explique-t-il et il tourne sa tête pour me sourire.
— Tu penses vraiment qu'on peut le trouver avant qu'il soit trop tard ?
Mes paroles reflètent l'inquiétude et l'appréhension qui résonne en échos dans mon esprit.
Luka acquiesce d'un simple mouvement de la tête.
— Oui avec un peu de détermination, je pense que c'est possible. Par exemple regarde-toi, t'es une fille formidable qui a plein de qualité, je suis sur que tu as un rêve n'est-ce pas ? Demande-t-il et je tourne la tête en cogitant à ce point auquel je n'avais jamais songer auparavant.
Je fixe l'herbe recouvert de l'ombre du ciel.
— Un rêve... ? Je bafouille.
A vrai dire, je ne me suis jamais posée la question. La mort de mon grand-père a su tout anéantir autour de moi. Je me suis renfermée sur moi-même quand il a quitté ce monde. Jamais auparavant je n'aurais pu m'imaginer un quelconque avenir.
Pendant très longtemps, je n'ai vue que la mort partout. J'ai été triste. Tellement déçue et seule.
Quel objectif aurais-je pus avoir l'audace de viser ?
— Non, non, je n'ai pas de rêve. Avoué-je enfin d'une voix pâle, et mes mots sont étranges à entendre. Luka a côté de moi semble être surpris et me regarde les sourcils haussés.
La santé de mon grand-père se dégradant avait coupé mes rêves et fait oublier d'utiliser mon imagination. Hantée par son regard triste et son sourire épuisé. Mon coeur s'est retourné avec les souvenirs, et mon ventre se tord violemment.
Impossible que j'oublie, car il m'avait promis de rester. Il promettait... de ne pas mourir.
Il... avait... promis...
Aujourd'hui, les souvenirs sont la seule chose qu'il me reste et je tiens à eux plus fort que tout. Il me manque. Je pensais à lui chaque jour où il n'est plus.
Ses affaires ont été rangé dans des cartons et mit au fond d'un vieux grenier, tout poussiéreux. Les larmes embuent mes yeux, la réalité creuse toujours ma tombe jusqu'à m'engloutir après des années.
Ma mère et mon père m'interdisaient d'aller fouiller dans le passé, ils cachaient l'endroit ou j'avais mes souvenirs les plus précieux. Je n'ai jamais pu aller remuer la merde pour tirer un trait dessus.
Cela a finis par m'être égale, la souffrance me torturait, avec ou sans les affaires. Parce qu'on ne sait jamais quand s'arrête enfin un ancien souvenir.
Errer comme une âme en peine, pleurer et crier dans les oreillers, enterrée dans mon lit.
Depuis longtemps je sais comment sortir de ma peine, j'ai erré comme une âme en peine. Mais grâce à Luka, je ne suis plus aussi sûre d'être perdue. Grâce à notre conversation, mon cerveau semble avoir débloqué quelque chose et enclenché une nouvelle forme.
J'ai produit beaucoup de peines, un chagrin immense qui m'a collé à la peau longtemps. Je pensais que c'était ainsi que je vivrais jusqu'à ma mort.
Il fallait accepter.
Aujourd'hui, je n'ai pas pu voir Adrien de toute la journée. On a pas eu les mêmes cours, et même aux pauses, il était introuvable. Je pense qu'on devait pas se voir, c'était écris. N'empêche que j'ai un pincement au cœur en repensant à l'après-midi. J'espérais avoir l'occasion d'au moins, le croiser.
Je suis rentrée à la maison déçue. Dégoûtée aussi.
Adrien Agreste, je sais désormais, enfin ce que je ressens pour toi.
Mon téléphone se met à vibrer à côté de moi, je tourne la tête et le prends. J'approche l'appareil en décrochant.
— Oui, allô ? Demandé-je, et je repose mes mains sur le clavier de mon ordinateur après avoir calé mon téléphone entre ma joue et mon épaule.
Assise en tailleur sur mon lit, la voix de mon interlocuteur résonne au moment où je tape les dernières lignes d'un exposé important que j'avais à faire.
— Salut Marinette, c'est Adrien. Annonce le blondinet d'une voix douce et suave.
Ce moment, où j'entends sa voix, je l'ai attendus toute la journée. J'ai l'impression que ça fait des siècles qu'on ne s'est plus parlé.
Sa présence a manqué à mon esprit et a bousculé ma tranquillité. Si son absence s'est faite violence, entendre le son de sa voix réveille tous mes sens. Je suis envahis par un bonheur indescriptible, similaire à la satisfaction mais sans nom.
— Oh, Adrien... Soufflé-je faussement surprise, et je l'entends déglutir.
— Je t'ai manqué ? Il lance timidement et je l'imagine déjà se gratter l'arrière de la tête en détournant le regard, un fin sourire au bord des lèvres.
Marchant sur des œufs, dans ma tête j'ai peur de vriller, de m'exciter et de l'effrayer. Mais je suis tellement heureuse de l'avoir au téléphone, une journée sans lui est vraiment nulle. Je crois que c'est le fait d'avoir passer autant de temps ensemble qui me chamboule maintenant que ce n'est plus le cas.
On ne perd jamais les bonnes habitudes, c'est bien connus.
— Oui, c'est vrai. Avoué-je enfin, sans essayer de cacher ce que je ressens, je suis d'humeur spontanée, et encore plus maintenant qu'on parle ensemble.
Mais il ne répond pas tout de suite. Pour éviter un blanc, je poursuis immédiatement :
— Et moi, t'ai-je manqué ? Lancé-je d'une voix taquine pour le faire réagir et qui sait même l'intimider.
Cela semble fonctionner, il s'étouffe avec sa propre salive et se met à tousser brutalement.
— T-Toi ?! Bafouille-t-il, surpris, déstabilisé à sa voix.
Adrien, paniqué ? Est-ce vraiment possible ?
Ne nagé-je pas en plein rêve ?
Cela paraît surréaliste. Il a toujours contrôlé ses émotions devant moi. Depuis le début il est intransigeant avec lui-même et ne laisse rien paraître. Adrien a peur de l'inconnu, je l'ai bien vue et sa réaction est d'autant plus surprenante quand il a toujours agis en averse. Mais parfois, quand on se sent en sécurité on s'abandonne un peu plus. Peut-être est-ce l'explication pour laquelle il a changé de comportement aussi rapidement.
Face à son attitude et aux certitudes qui baignent mon esprit, une joie complaisante s'éprend de moi. Un sourire étire la commissure de mes lèvres.
— Est-ce que tu es sur que ca va ?
— Oui, pourquoi ?! Panique-t-il subitement.
— N-Non, pour rien, je demandais juste comme ça... Réponds-je et même s'il ne peut pas me voir, je hausse les épaules en signe de redemption.
Je prends mon téléphone dans une main et redresse enfin la tête. J'ai faillis avoir un début de torticolis et mon cou est légèrement engourdie. La douleur est faible mais pourrait monter, si je ne fais pas attention.
N'empêche qu'il est mignon quand il est timide.
— C'est peu habituel comme demande et façon de faire mais... j'ai une question à te poser. Annonce-t-il d'un ton hésitant, sa voix tremblote un peu dans le fond de sa gorge.
Des souvenirs surgissent.
— Oui, je t'écoute ?
Adrien n'est pas timide, d'habitude il s'assume avec violence. Depuis quelques temps, après toutes ses déclarations, les confessions sont moins évidentes. Elles laissent derrière elles tellement de souvenirs. Leurs pas marquent le sol enneigées de traces noires, profondes et indélébiles. Quant Adrien aura finis, un stade aura été passé mais c'est ainsi que tout fonctionne.
On monte, de palier en palier.
On gravit les échelons.
Puis on les dévale, précipitamment. Sans attente.
Adrien paraît stresser. Son angoisse arrive jusqu'à moi et fait palpiter mon cœur. J'ignore ce qu'il s'apprête à me dire, mais cela semble le ronger de l'intérieur. Est-ce grave ?
L'inquiétude m'attrape et tente de m'égorger.
— Adrien, tu es sur que...
— Est-ce que tu accepterais de sortir avec moi ?
Sa question est brusque, dénuée de la moindre tendresse. Adrien a lâché sa question comme une bombe et désormais je suis en face.
Légèrement surprise, je ravale ma salive et racle ma gorge. Mon cœur a loupé un battement et camouflé mon étonnement est difficile. Depuis qu'Adrien et moi sommes plus proches, beaucoup d'événements ont surgis. J'ai appris à le connaître vraiment et j'ai aimé, chaque moment passé ensemble.
J'ai appris à l'aimer lui, aussi.
— C'est un procédé peu commun... Admets-je à voix basse et je fronce légèrement les sourcils.
Je retiens un sourire nerveux et un rictus. Pour ne pas mettre Adrien mal alaise, je renchéris sans répondre à sa question.
Moi aussi, j'ai un peu de mal avec ce qu'il vient d'arriver.
— C'est soudain, j'espère que tu vas bien, on aurait dit que tu retenais ta respiration depuis le début. Souris-je faussement calme.
Au fond de moi, je brûle, je fonds et congèle une dizaine de fois comme une folle, et tout ça en boucle.
Sa question est tellement surprenante. Il y a peu de temps qu'on est amis, où enfin, proches. Et je n'aurais jamais cru qu'on puisse arriver jusqu'ici en si peu de temps.
Adrien me demande de devenir sa petite amie.
Je me suis longtemps demandée ce que cela voulait dire. Quel rôle a une petite amie dans ce monde ? Que doit-elle faire exactement ?
— Écoute, c'est pas facile à dire. Rétorque Adrien pour se défendre puis il se racle la gorge, sa voix est légèrement enrouée et ses mots sont loins et à des milliers d'années lumières de ce qu'il pense vraiment. Je sais qu'il réfléchit, il doit être en train de se poser un milliard de questions à l'heure qu'il est.
Par exemple, pourquoi je n'ai pas répondu ?
A quoi je pense et dans quel état je me trouve ?
J'ai eu peur de lui répondre, sincèrement prendre le risque de le vexer m'a effrayé une seconde, puis je me suis souvenus de qui me parlait et de qui j'étais.
C'est Adrien.
Ce n'est que lui.
Pourquoi ai-je peur ?
— Même si c'est demandé bizarrement, j'accepte de devenir ta petite amie. Réponds-je en souriant pour détendre l'atmosphère qui est devenus pesante. A l'autre bout du téléphone, j'entends Adrien soupirer.
— Sérieux ?! Il paraît étonné et je n'arrive pas à déceler d'autres sentiments.
Est-il heureux de ma réponse ? A présent, c'est à mon tour de me torturer pour découvrir l'intérieur de ses pensées.
Quel monde cruel ! Pourquoi autant de haine ?
Mais par habitude à devoir toujours tout garder pour moi, j'avale (ou gobe plutôt) ma confusion et lui réponds le plus neutrement possible :
— Oui, bien sûr que je suis sérieuse.
— Ça veut dire qu'on est officiellement ensemble ? Pour de vrai ?! Insiste-t-il et ses paroles sont remplis d'espoirs, j'ai le cœur qui se gonfle, le cerveau qui explose.
Cela me fait tant plaisir d'entendre résonner en échos dans mes tympans autant de bonheur dans sa voix, c'est changeant de son ton habituel. Adrien paraît plus heureux, beaucoup moins coincé ou énervé. La nouvelle l'enchante autant que moi.
Je suis tellement excitée que mes doigts tremblent.
— De toute évidence, en effet. J'acquiesce en hochant la tête, bien qu'il ne puisse pas me voir.
J'ai des réactions qu'Adrien ne peut pas voir car nous sommes au téléphone, depuis le début je réagis comme si nous étions dans la même pièce. Mais tant pis, le ridicule ne me tuera pas, je tente le tout toute seule, malgré les conséquences.
De son côté, Adrien est encore sous le choc, il ne parle pas et l'absence de sa voix reflète le trouble que notre nouveau couple lui cause. Aussi soudain et inattendu que cela peut être, je suis enchantée et émerveillée par la manière dont cela a été fait.
C'est une méthode romantique sur les bords, qui pourraient ne pas être appréciée par tout le monde.
— Eh Adrien, est-ce que je peux te parler... ? Questionné-je timidement, sans oser formuler ma formule. J'entends mon cœur battre la chamade dans ma poitrine, la chaleur traverse mon corps aussi vite que le froid.
J'ai peur de lui en parler.
— Oui, bien sûr mais c'est pas déjà ce qu'on est en train de faire ? Sourit Adrien, et j'entends jusqu'ici son amusement.
Mais j'ignore sa remarque sans répondre. A vrai dire, mon intérêt est bien trop focalisé sur mes pensées. L'inquiétude est forte mais je n'en montre rien, préservant ma timidité loin d'Adrien.
Il va me poser des questions et avoir peur pour rien, je ne veux pas l'inquiéter. Bien que notre conversation puisse le mettre aussi mal alaise que moi.
— Félix m'a parlé d'une promesse que tu aurais faites à ta mère. Je ne... Je suis pas sensée t'en parler, seulement c'est mieux qu'on est pas de secret l'un pour l'autre. Commencé-je à expliquer et il m'écoute attentivement.
— Et alors ? Rétorque-t-il perplexe. Félix t'as dit quoi, exactement ? Soit le plus précise. Ajoute-t-il fermement.
Je ne sais pas pourquoi mais sa réaction réussit à me blesser, ou du moins à me toucher. Adrien ne paraît pas sauter de joie en entendant ce que j'ai à lui dire.
Sans pouvoir m'en empêcher, je me demande aussitôt s'il n'a pas quelque chose à se reprocher ?
Mon intuition me soupire de lourdes accusations que je chasse en secouant la tête. J'ai aucune envie de me disputer avec Adrien, je veux juste savoir la vérité.
— Il m'a dit que tu avais promis à ta mère qu'il ne se passerait jamais rien entre nous ? Il m'a dit que tu, avais eu des histoires avec les babysitteuse précédente...
— Marinette, bordel, mais pourquoi tu me parles de ça maintenant ? S'exclame-t-il en sourcillant et je retiens un hoquet de surprise quand sa voix rugit. Tu vois pas qu'on passait un super moment.
Je pose une main sur ma poitrine.
— Qu'est-ce qui te prend ? Je te pose juste une question, ne t'énerve pas. Adrien je ne voulais pas te vexer, écoute je...
— Non! Ne dit rien! Dit-il violemment, je me fige sous le choc.
La violence des mots peuvent avoir la même emprise que ceux des coups. Je sais qu'Adrien n'oserait jamais me toucher, il ne me frapperait pas. En revanche, ce dont je suis moins sûr, c'est qu'il me fasse du mal avec des mots.
Il pourrait m'arracher le cœur et réduire en bouillie le peu de confiance que j'ai en moi.
Un seul regard de sa part et je pourrais comprendre. Il serait en mesure de m'achever -une deuxième fois.
Misère...
Je déteste être aussi faible.
Mais par la grâce du ciel, je parviens à reprendre le contrôle de mon corps et de mon esprit.
Sans attendre, j'ouvre la bouche et rétorque :
— Est-ce que c'est vrai ? Tu as vraiment dit et fait ça ? J'ajoute d'une voix calme, sans m'énerver, sans l'agresser.
Tout ce que je veux c'est savoir.
Il soupire. Un long silence nous distance. Je garde ma main sur mon cœur, l'espoir en haleine. Quant à Adrien, il semble songer, fortement.
Est-ce qu'il va me mentir ?
Je ne veux pas croire qu'il est un menteur. Je ne veux pas ne plus lui faire confiance. Nous venons à peine de nous déclarer officiellement en couple, ce serait triste de tout gâcher.
Il existe des milliers de façons de mentir à quelqu'un. Si Adrien décidait de ne pas m'avouer la vérité, je ne pourrais pas le savoir.
Alors, je suis obligée de compter sur son honnêteté.
— Adrien, je ne fais que te réclamer des réponses, et je ne t'en demanderais pas plus. Alors réponds-moi, est-ce que ce qu'à dit Félix est vrai ? As-tu vraiment fait la promesse à ta mère de ne pas m'approcher ? Insisté-je calmement.
Je reprends mon calme.
De toute façon, je ne peux pas m'énerver, ou nous n'arriverons pas à parler. Le contact deviendra impossible.
Mais je me répète pour me rassurer, car les mots n'ont plus le même effet, ils perdent de leur force de efficacité.
Adrien reste silencieux. Est-il en train de peser le pour et le contre ? Je ne saurais l'affirmer. Quoiqu'il en soit, il m'a déjà prouvé à quel point il était digne de confiance et je ne veux pas qu'on soit en mauvais terme.
— C'est vrai. Je l'entends murmurer.
Je me fige sans couper ma respiration.
— D-D'accord, articulé-je un noeud dans la gorge.
Le ton de ma voix est très faible, il l'est tellement qu'ainsi je peine à croire qu'il l'est entendus.
Adrien a fait une promesse à sa mère.
Une promesse qu'il a rompus.
Il a mentis. Il m'a mentis.
Face à ces révélations, j'attrape mon calme par les cornes et raccroche. Le téléphone se baisse jusqu'à mes cuisses tandis que mes doigts tremblotent. Il est difficile de digérer ce que je viens d'entendre, je pensais que c'était un mensonge. Quelque part au fond de moi j'ai toujours voulus me persuader du contraire.
Tout est vrai, c'est plus dur à accepter. Voir que tout est vrai est plus dur à accepter que prévus. Après tout ce temps, tout ce qu'on a traversé ensemble, Adrien m'a mentis à moi et à sa mère. Mes yeux plongent dans le vide, je peux sentir ma vue se baisser et devenir floue quand je le réalise il est trop tard pour faire demi-tour. Tout en réfléchissant, les événements se ressassent dans mon esprit, j'adhère à cet état moue, sans force.
Une douleur ardente toque à la porte de mon cœur et aveugle qu'il est il la laisse entrer. Elle devient vite flamme et sème des explosifs partout où elle passe.
Soudain le bruit devient silencieux tandis qu'il n'existe plus que des sensations pour décrire l'état dans lequel je me trouve. Complètement dévastée mais incapable de bouger.
L'amour que j'éprouve pour Adrien se retourne alors contre moi, brutalement. J'essaye d'intervenir en me raclant la gorge, je concentre mon attention sur ma respiration.
Quelque chose dans ma tête s'émoustille, se brise, s'effondre.
Un goût amer se dépose sur ma langue et ma gorge est emplie d'une bulle d'air semblant couper mon souffle pour de bon. Me donnant l'impression de suffoquer, quelque part de mourir, aussi.
Mais rien de tout ça n'est vrai. Tout est dans ma tête. Je délire parce que je suis triste, pour la seule et bonne raison qu'il m'a profondément déçue. Un désespoir jusque là inconnu monte à mon cerveau et cogne violemment contre mes neurones.
L'information se stabilise après un court instant et tout devient beaucoup plus net. A tel point, qu'il m'est impossible de dire si je vais m'effondrer ou rester stoïque comme je le suis encore maintenant.
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Avant dernier chapitre, j'espère qu'il vous aura plu ! 🤍
Bonne soirée ! 😘🤍
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