S1 E30 "Il part"
Marinette
Je fixe la vue panoramique de la ville avec une fascination qui fait pétiller mes yeux à chaque battement de paupière. Nous sommes assis sur l'herbe, un pique nique pour l'occasion, je bénis le message de Luka. Je voulais vider mon esprit, en sautant sur son invitation j'ai choisis la facilité.
Est-ce le bon choix ?
Je repensais à Adrien et cette erreur qu'on avait fait
Une terrible, mais délicieuse erreur...
Je baisse les yeux, et les tourne vers Luka. Mon cœur s'est mis à battre vite, j'avais besoin de mettre les choses aux clairs avec lui.
— C'est doux, ici. Soupire Luka d'aise, les mains posées à plat sur l'herbe.
Il a raison, le paysage est magnifique. Je pourrais le contempler des heures sans relâche. J'étire un sourire timide en détournant le regard, la tête penchée.
— Ça te plaît ? Demande-t-il d'une voix emplie de curiosité.
— Oui, j'acquiesce de la tête. C'est vraiment très beau... Murmuré-je en lançant un regard au ciel, pensive.
Grand-père aurait adoré.
Mon cœur s'apaise, enveloppé de joie, et de paix.
La couverture écarlate de Luka est très douce, on dirait du velour. Mes mains caressent le tissu, le regard perdu. Soudain, légèrement anxieuse par ce que je m'apprête à faire, je tire les volants de ma robe, cherchant à les plisser au maximum. Le vent n'atteint plus la peau de mes jambes, les frissons disparaissent.
— Je t'avais dit que ça allait te plaire. Il sourit en coin. T'as faim ?
Il ouvre le panier en bois, il pose sur la couverture deux gobelets rouges ainsi qu'une bouteille d'ice Prise d'une joie surprenante, je tressaille en découvre le fruit qu'il a choisi.
— Goût pêche ?! M'exclamé-je, surprise, sans répondre à sa question précédente.
— Mon préféré. Il convient.
Moi aussi.
Nous échangeons un sourire complice. Et mon cœur s'apaise, le bonheur et la tranquillité emplissent ma poitrine. Avant mes boyaux me brûlaient, maintenent le feu est complètement éteint.
— Je peux attendre pour manger.
— De toute façon, j'ai juste soif. On boit ?
— Ok !
Je le vois se saisir de la bouteille, l'ouvrir, je prends aussitôt les deux verres et il les remplit. La minute suivante une eau brune jaillit presque à ras bord des deux gobelets. Je ricane quand il s'excuse d'avoir eu la main un peu lourde.
Nous trinquons, puis buvons.
Luka referme la bouteille au moment où, de mon côté, je m'éclaircis la gorge.
— J'ai une question à te poser.
— Je t'écoute. Répond le noiraud, il tourne ses perles bleus, me fixant droit dans les yeux.
— Ne le prend pas bizarrement, d'accord ? Insisté-je, en le regardant, et il hoche la tête.
— Je te promets que non.
Il me sourit tendrement, la douceur dans ses yeux m'auraient fait complètemnt fondre à une époque, si je n'avais pas rencontré Adrien.
— Nous sommes amis, tous les deux ?
Mes yeux scrutent son visage, à la recherche du moindre signe, mais Luka garde son expression douce, délicate, qui vous donnerait envie de lui donner le bon Dieu sans confession.
— Et moi, je ne suis qu'un ami pour toi ? Il me demande.
Ma voix disparait une seconde, je le fixe, ébhétée.
— Oui.
— Je ne te considère pas comme une amie, Marinette. Avoue-t-il, son sourire triste s'efface, et il fixe le ciel.
Adrien avait raison.
Sa réponse a été très claire, je n'avais aucune échappatoire, je ne pouvais pas faire sembler de ne pas avoir entendue pour lui laisser une chance de répéter autre chose. Je suis bloquée face à lui, désormais.
La déception s'enroule autour de mon cou se transformant en une corde épineuse qui me fait saigner. Je lui en veux de m'avoir mentis ou cacher ça.
— Si nous ne sommes pas amis, je ne comprends pas ce que je fais ici. Soufflé-je, et je me lève.
Il se lève d'un bond en attrapant mon poignet quand je commençais à partir.
— Marinette, ne part pas, s'il te plaît.
— Tu ne me considères pas comme ton amie, tu l'as dit, Luka. Alors, qu'est-ce que je fais là ? Lui lancé-je à la figure, il me fixe droit dans les yeux.
Sa main ne lâche pas mon poignet. Ses doigts se resserrent comme s'il essayait de s'accrocher à moi. A-t-il peur de m'en aille ? Veut-il sincèrement que je reste ?
— Je me suis trop laissé aller, avec toi c'était tellement naturel pour moi. Maintenant, je me rends compte que j'ai oublié comment me reprendre. Commence-t-il. Tu n'es pas mon amie, Marinette. Parce que j'ai des sentiments qui me pousseraient à donner ma vie pour toi. Des sentiments, qui quand je suis loin de toi, me donnent envie de plomber le monde et de tout lâcher pour revenir auprès de toi. Je suis amoureux de toi, et c'est pour cette raison que je suis incapable de te considérer comme mon amie !
Ma bouche s'ouvre, mais le silence franchit mes lèvres. Luka me fixe droit dans les yeux, je vois des larmes embuer ses belles prunelles bleus. Mon cœur se serre. Il me fait de la peine, j'ai envie de le prendre dans mes bras tant je suis désolée.
— Luka, commencé-je.
— Je sais, ne t'inquiète pas. Il soupire, me lâchant. Je l'accepte.
— C'est tellement compliqué en ce moment, je ne sais pas, je...
Il s'approche, enroule ses bras autour de mon corps et me plaque contre son torse. Instinctivement, je passe mes bras autour de sa taille.
— Je comprends... Murmure-t-il.
Une braise souffle, mon visage perlé de larmes ressent la fraicheur à travers mes joues humides, et salées.
— Je suis désolée...
— Ne dit rien, je vais bien. Tout va bien, ma petite mélodie.
Son surnom calme les battements effrenés de mon cœur, j'esquisse un faible sourire contre son t-shirt désormais humides par mes larmes. Une question brûle mes lèvres.
— Pourquoi tu me le dis, maintenant ?
— Parce que tu m'as posé la question ? Il suggère, avec un sourire narquoi, qui me fait lever les yeux au ciel.
— La version officielle. Riposté-je doucement.
— Je pars dans une semaine, ma mère a trouvé du travail en Alaska. On va la suivre, ma sœur et moi.
Nos moments ensembles vont devenir des lointains souvenirs, c'est donc le destin de notre amitié. Bizarrement, mon cœur se serre fort, je suis triste d'apprendre qu'il va partir. Toute notre enfance passée à rire ensemble, les soirées, les après-midi. Luka a toujours été là pour moi, il m'a consolé, il m'a épaulé alors que je le repoussais toujours.
— Tu vas me manquer...
— Dit pas ça, je risque de ne pas pouvoir supporter l'idée de changer de pays sans toi, et te kidnapper ! Risposte-t-il, je me recule et lève la tête.
Il plonge ses yeux bleus dans les miens, un sourire tendre placardé sur les lèvres.
— Prend soin de toi et de ta sœur, grand fou. Souris-je.
— Je te le promets.
Il pose un doux baiser sur mon front. Je ferme les yeux car je sais que nous ne nous reverrons probablement pas avant des années.
Ce sera bizarre, ici, sans eux. Luka et Juleka ont toujours fait partis de la ville, se sont des ancêtres, ils manqueront aux personnes qui restent.
Nous finissons par nous rasseoir et mangeons les sandwich, incroyablement bons, qu'il a préparé. Je lui pose quelques questions et il me répond en faisant quelques blagues de temps à autre.
Son humour aussi, va me manquer.
— On laisse le passé derrière soi, c'est le meilleur moyen d'avancer.
— Tu changes complètement de pays. Malibu pour l'Alaska, ce n'est pas rien ! Contesté-je.
Il opine de la tête en haussant les épaules.
— Du courage, pas trop de questions et le tour est joué. Pour avoir des résultats différents, il faut utiliser des nouvelles méthodes.
J'ai commencé à comprendre ce qu'il disait. Luka ne partait pas juste pour voyager et découvrir d'autres choses, il cherchait à oublier les mauvaises d'ici, et je l'ai trouvé courageux d'abandonner ceux à quoi il tenait.
Car, je sais qu'on s'attache à la douleur plus fort qu'à n'importe quoi, si bien que c'est un enfer pour s'en détacher.
J'ai été vraiment envieuse et fan de lui. Sa décision a été tellement diffiicle à prendre, je lui souhaitais le bonheur du monde.
— Tu ne voulais pas partir, toi aussi ? Demande-t-il, sa voix grave me sort de mes pensées.
— Si, mais j'ai dû remettre cette idée à plus tard.
— Tu ne devrais pas remettre à plus tard ce que tu peux faire aujourd'hui.
— Certaines choses ont changé. Affirmé-je en souriant à sa remarque, il a hoché la tête.
— Je l'ai vue, confirme-t-il.
Je suis fière de moi, je peux faire confiance à quelqu'un, en sachant que le ciel ne le me rendra pas comme une trahison. Du début à maintenant, beaucoup de chemin a été parcouru. Rien n'est plus pareil, désormais.
Néanmoins, j'ai pensé pendant longtemps que j'étais une disciple du noir, pas du blanc. J'ai perdu du temps. Trop.
En tournant la page, j'ai répondu "tant pis" à mes démons. Tant pis, car la souffrance est universelle et que je n'y changerais rien. Tant pis, car il est grand temps de dire adieu.
Adieu au passé.
Adieu, au mien.
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