S1 E25 "Trahison"
Bonsoir, je suis désolée je n'ai pas corrigé ni relu ce chapitre, j'espère qu'il vous plaira quand même. J'essaye de vous poster la suite dans moins d'heure avec un peu de chance j'aurais pas eu la flemme et j'aurais relus et corrigé le chapitre qui vient. 🤍
Bonne lecture, à bientôt.
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Marinette
— Marinette tu tombes bien, je te cherchais ! Sourit Alya en jaillissant devant moi.
Mon cœur s'accélère. J'esquisse un faible sourire.
— Salut...
— On peut parler ? J'ai l'impression que quelque chose ne va pas, s'inquiète-t-elle en fronçant les sourcils.
Je l'observe quelques secondes pour me décider et finis par hocher la tête. On s'éloigne du couloir et rentrons dans une classe vide. Elle referme la porte derrière moi et je pars m'asseoir sur une table à côté de la fenêtre. On ne doit rien promettre quand il s'agit d'amitié ou d'amour. Si Alya m'a mentis et manipulé je vais bientôt le savoir et j'ai peur. Je sais qu'il est trop tard pour reculé. Je sais que je suis si près du but que je suis terrifiée.
C'est étrange, non ?
— Dis-moi, qu'est-ce qui ne va pas ? J'ai eu l'impression que tu m'évitais toute la journée. Demande-t-elle en s'asseyant en face de moi.
Mais Alya a raison. Je l'ai bien évité toute la journée sans relâche. J'ai tout fait pour ne pas la croiser, me forçant à monter dix fois les escaliers en a peine quatre heures. J'ai conscience que fuir ses problèmes n'est pas une solution. Je pense que dès à présent il est temps pour moi d'y faire face, je n'ai plus le choix.
— Je vais te poser une seule question et je veux que tu me dises la vérité et rien que la vérité. Ne me ment pas, annoncé-je et les traits de son visage s'étire, elle parait inquiète.
— Oui.
J'inspire et compte jusqu'à cinq dans ma tête. Le temps n'est plus de mon côté ou peut-être que si, je ne sais pas trop. Ce qui est en train de se passer va créer un tournant majeur dans ma relation avec Alya. Et dire que j'ai essayé de la préserver, de nous sauver du gouffre...
— Est-ce vrai qu'Adrien t'a humilié quand nous étions petits ? Demandé-je enfin et je retiens ma respiration.
La tension est palpable, j'ai l'impression d'étouffer et pourtant la bombe est lâchée. Il est trop tard. Je ne peux pas faire machine arrière et faire comme si je n'avais jamais posé la question.
Alya me regarde et me dévisage un instant avant de détourner les yeux. Son regard en dit déjà tant sur la confusion et le trouble qu'à provoqué mes paroles. Si un tsunami est en train de se creuser entre nous, il naît. Il commence à vraiment se mettre à exister. J'ai affronté ses iris désormais plus sombres et elle a cédé. Est-ce la culpabilité qui l'a fait craquer ?
— Pourquoi me parles-tu de cette histoire ? Elle date d'il y a longtemps et puis je t'ai déjà... Répond-elle, un sourire nerveux retroussant l'extrémité de sa lèvre.
Ses yeux partent voir ailleurs.
Boum. Boum. Boum.
Est-ce mon cœur qui se fissure ou la déception qui est plus forte ?
— La vérité, Alya. C'est tout ce que je veux, l'interromps-je subitement en restant calme.
N'aurais-je pas bêtement préférée qu'elle ne réponde pas, au final ? Peut-être. Et je n'en sais trop rien. Tout ce dont je suis sûr c'est que mon cœur se serre encore et encore et qu'il fait mal. Il se gorge d'hémoglobine à une allure désarmante. Après toutes ces années, tout ce temps à être aussi amie, je n'aurais jamais pu croire qu'elle m'est mentis droit dans les yeux. Pour certaines personnes, le mensonge est plus facile à magner que d'autres, même auprès des siens.
Elle soupire en passant une main sur son visage, signe qu'elle est dans une situation inconfortable.
— Pardonne-moi... murmure-t-elle faiblement en baissant la tête. Je ne voulais pas que tu l'apprennes comme ça.
Mes doigts se mettent à trembloter, je serre les poings sur mes cuisses.
— Quand on était plus petit, c'est vrai que je n'ai pas été honnête avec toi. Oui... je t'ai mentis, admet-elle tristement.
Ce qui ressemble à de la pitié se loge au fond de son regard. Mais elle continue toujours sans m'adresser un regard. Comme si... quand il s'agit de sincérité, de la vérité, elle n'a pas suffisamment de courage pour me regarder dans les yeux. La question qui jaillit en rouge avec des guirlandes lumineuses c'est : POURQUOI ? Je pourrais presque la crier tant elle me taraude l'esprit.
Mais la barrière entre mes lèvres et l'air est fermée, bloquée. Et je ne peux prononcer un mot. Je suis aussi silencieuse qu'une carpe, aussi interdite qu'un fantôme qu'on ne peut ni voir ni entendre. Alya soupire une nouvelle fois.
— Je suis désolée, Mari... Confie-t-elle et je frémis bien trop peinée. Je... mes sentiments pour Adrien ont pris une envergure que je n'ai jamais pu prévoir à l'avance. Quand il a avoué qu'il... j'ai paniqué. J'ai été tellement jalouse, explique-t-elle bafouillante.
— Jalouse de quoi ? Demandé-je d'une voix pâle.
Est-ce normal d'être faible ? De frissonner d'horreur à proximité du feu qui me guette ? De ce flambeau sur lequel repose notre amitié en pleine fonte ?
— De toi. Lâche-t-elle et elle plante son regard dans le mien.
— P.... Pourquoi, murmuré-je.
— Parce que j'ai compris que je n'étais pas celle qu'il aimait et qu'il ne m'aimerait jamais, avoue-t-elle et sans hésité je crois en ses paroles, je la crois après tous ces mensonges.
Elle a ce regard vide qui me ronge de l'intérieur. Ces pupilles onyx brillant de milles feux et aussi belles que déchirantes à regarder. La boule dans mon ventre se retourne, elle fait au moins dix milles galipettes avant de retoucher le sol en douceur et ne plus bouger.
A présent il est trop tard pour repenser au passé et je sais que je vais devoir avancer maintenant.
— Qui est... celle qu'il aime ? Demandé-je reprenant un peu de ton, un peu de force malgré la blessure qui me déchire l'abysse du cœur.
Alya reste un instant silencieuse, hésitante à me le dire. Très vite elle se ravise et me répond :
— Celle qu'il ne connaît pas. Cette fille que tout le monde connaît mais qui ne le connaît pas, lui. C'est... d'une personne qui n'en a rien à faire de lui pour qui son cœur a eu le coup de foudre. N'est-ce pas bête ? Ajoute-elle d'un ton sarcastique sans pour autant se moquer méchamment.
Je vois sa douleur. Je vois le mal que ses propres paroles et pour la première fois je ne suis plus sur que tout son chagrin soit ma faute. Alya connaît ses tords, mais elle préfère s'infliger la douleur seule. Je ne pourrais jamais lui faire du mal, moi. Elle sait que je ne me vengerais pas et peut-être que c'est la raison pour laquelle elle se punit toute seule.
— Enfant j'étais toujours là pour lui, à l'écouter me parler, me confier ses craintes, ses peines, ses doutes. Je le rassurais par amour, par amitié, par loyauté. J'ai commencé à avoir des sentiments pour une illusion. La naïveté de cette époque a joué, sans aucun doute, mais je suis sûr de ne pas avoir inventé cette attirance, ce lien que j'ai sentis filé entre nous, explique-t-elle plus calmement d'une voix nostalgique.
— Alya dis-moi... commencé-je, mais n'est-ce pas de ses fragments de souvenirs pendant lesquels vous étiez proches que tu aimes ? Demandé-je doucement.
Assise sur cette table, je sais que debout je serais tombée. Je me serais écroulé et ai un doute si je me serais relevé. Ma meilleure amie a le cœur brisé et elle combat ciel et terre pour le garder un peu près debout. Je comprends les raisons qui l'ont poussé à me manipuler, à me mentir.
Ce n'est pas de sa faute si elle aime. On ne choisit pas de qui on tombe amoureux.
— Non... c'est lui que j'aime, soupire-t-elle les yeux baissés.
La fin de sa phrase s'écorche, se cogne contre sa langue. Elle se fracasse contre le fond, elle se brise brutalement.
— Je ne t'en veux pas pour ça, assuré-je en baissant les yeux sur mes doigts que je triture nerveusement. Mais j'arrête soudainement. Tu sais je comprends ce que tu ressens. Mais si tu souffres autant alors il est temps pour toi de passer à l'heure des révélations. Tu n'es pas une menteuse, Alya. Tu ne l'as jamais été, je le sais et je ne veux pas que ce que tu ressens pour Adrien te fasses penser cela. En tant qu'être humain, on fait des erreurs. On se casse la figure, on se détruit mais il faut se relever et se battre.
— Mais je t'ai trahis... rétorque-t-elle la voix tremblante et je l'entends ravaler un sanglot.
J'esquisse un sourire triste en baissant les yeux.
— Oui... c'est vrai, acquiescé-je les larmes aux yeux. Mais je sais que la vie est beaucoup trop courte, Alya. Alors si demain je te perds ou si je pars, je ne veux rien regretter, réalisé-je calmement.
Mes mots sont plus durs à entendre pour moi que pour elle, parce que je m'aperçois qu'il y a une personne avec qui je n'ai pas été honnête. Quelqu'un avec qui j'aurais du l'être.
— Que fais-tu de mon mensonge ? c'est une trahison ! S'emporte-t-elle violemment en se levant de sa table. Tu ne peux pas tout me pardonner comme si je ne t'avais rien fait ! C'est horrible de te sacrifier en disant me sauver !
— Non, tu ne comprends pas... tenté-je de lui expliquer calmement mais elle repousse brusquement ma main.
— Pour une fois, j'aurais pensé que tu cesses d'être aussi naïve et que tu acceptes le conflit. On ne peut pas tout régler par des paroles. Dit-elle les sourcils froncés et le regard dur.
Je suis désemparée par ce qui est en train d'arriver. Je suis déboussolée et ne sais pas comment réagir. Mais Alya est furieuse, j'en suis certaine. Sa fureur fulmine au fond d'elle et brûle. Elle détruit tout, elle carbonise jusqu'à ce que cendre s'en suit. C'est dévastateur.
— Pourquoi tu te fais autant de mal ? Pourquoi tu veux à tout prix qu'on se dispute... Bafouillé-je plongée dans l'incompréhension la bouche entrouverte.
— Parce que je sais que les mots ne changeront rien. Ce n'est pas de tendresse dont j'ai besoin. Il me faut une vérité dure, qui fait mal sinon je n'ouvrirai jamais les yeux. Marinette tu ne comprends pas, je recommencerai parce que la première fois je n'ai retenus aucune leçon. Explique-t-elle s'étant calmée.
Elle sait que je l'entends.
Elle sait que nous avançons et qu'il est impossible de faire machine en arrière.
Pourtant... elle ne fait pas demi-tour. Alya veut qu'on se brise pour mieux se reconstruire. Mais et si... il n'existait pas de suite ? Pourrons-nous nous reconstruire comme elle l'a prévus si tel est le cas ?
Ce n'est pas que je ne veux pas me battre contre elle mais que je n'en vois aucun intérêt. Il n'y aurait aucune cause juste, nous nous ferons juste du mal. C'est tout. Si elle le sait elle refuse de le comprendre. Elle rejette toute paix que je lui propose et m'incite à prendre les armes pour la battre.
Son regard s'aiguise et elle me regarde :
— La vérité que tu n'arrives pas à accepter est qu'on est toutes les deux amoureuses du même garçon. Cette idée t'es tellement insupportable que tu la repousses très loin, tu l'ignores en faisant comme si tout allait bien alors que tu sais que ce n'est pas le cas.
Touchée.
— Il y a des hauts et des bas dans une relation... murmuré-je pour tenter de reprendre le dessus sur mes émotions.
Pourquoi me dit-elle tout ça ?
Pourquoi est-ce aussi... dévastateur ?
Je la sens se calmer et s'apaiser en face de moi. Dans sa voix, il y a eu tant d'amertume, de déception, de colère et de chagrin. Tout est sortis d'un coup. Elle a pu soulager son cœur. En voulant la retenir, je me suis levée et je remarque dès à présent que c'était une grosse erreur. Car mes jambes sont faibles. Vais-je tomber ?
— Si toi tu n'acceptes pas tes sentiments, moi je le fais. Et je ne veux pas me mentir à moi-même comme tu le fais. Certes nous sommes meilleures amies depuis longtemps mais les sentiments ne se contrôlent pas. Indique-t-elle.
Touchée.
Encore.
— Ne parle pas de ce que tu ne sais pas, ce n'est pas qu'une simple question de sentiments. Tu es en train de mélanger amour et amitié, mais ce qu'il y a entre nous est différent et n'a rien à voir avec Adrien ! Abdiqué-je et c'est à mon tour de sourciller.
La colère commence à pointer le bout de son nez et à cause de ce prénom sortit trop vite de ma bouche, elle devient impossible à ravaler. Pire qu'un poison, elle coupe dans ma veine et broie toute paix qui pourrait en germer. Il n'y a plus aucun discernement. Je ne fais plus preuve de maturité, je m'abaisse à ses mots et j'agis. Vite. Bien et beaucoup trop vite...
— Bien sûr que si, répond-elle doucement. Et ça me brise encore plus le cœur que tu ne t'en rendes pas compte.
C'est fou comme quand c'est d'elle que ces mots viennent cela fait mal. La souffrance qu'ils m'infligent est similaire à une aiguille qu'on plante dans le bas de votre dos, dans cette zone si sensible que chaque centimètre qui vous trou la chair marque votre esprit. Seconde par seconde. Millimètres par millimètres. Et il ne semble n'avoir jamais de fin. La douleur paraît éternel et tourbillonne. Certainement que je l'aime trop pour ce qu'elle s'apprête à me dire.
Vais-je me fracasser la figure maintenant ? Notre amitié est un pilier qui s'effondre mais vais-je tomber avec lui ? Dire que j'ai essayé de nous sauver et que je continue par dépit. Par amitié et amour pour elle. Quand on aime on ne compte plus, on se fiche du reste on fait juste ce qu'il faut pour garder ce qui nous est cher. Et je pourrais tout donner car je n'ai plus rien à perdre...
N'est-ce pas ?
J'ai tout perdu il y a longtemps. Si longtemps...
— Adrien est un garçon ! On ne va pas se battre pour un garçon ! Si tu l'aimes, ton bonheur passe avant le reste. Je t'aiderai si tu as besoin de moi, je t'aiderais à le conquérir... Affirmé-je désemparée mais la pitié résonne en fond.
Le ton de ma voix me trahis. Il se joue de moi. Une vraie trahison à mon âme qui se tranche et s'effile. J'ai honte. Je me fais pitié d'agir aussi lâchement. Mais je ne dis rien et refoule les remords et le dégoût qui me saisit par la gorge.
Alya paraît déçu.
Un gros coup pour mon ego. Ma fierté prend tellement cher... je suis pitoyable. Alya soupire faiblement puis se détourne et s'en va sans ajouter un mot.
Je compte ses pas, les gravant à jamais dans mon esprit.
1...
2...
3...
4....
5...
Je ne la retiens pas. N'en ayant plus la force. Mais je remarque qu'il lui aura fallu seulement cinq pas pour m'abandonner. Rien que cinq pas. Quand j'entends la porte se fermer, le son sonne comme une alarme. Mais je ne me réveille pas d'un rêve. Le cauchemar précédent ouvre désormais ses portes à un nouveau, d'une plus grande envergure. Si les choses étaient plus simples... j'aimerais les savoir. Je sais que les limites ont été dépasser. Je sais que tout ce que je redoutais est finalement arrivé. Et c'est éprouvant. Terriblement écœurant aussi, de ne rien avoir pu faire. D'être aussi impuissant à sa propre misère. Les tremblements qui ciblent tout mon corps me ravagent et m'incitent à fondre vers le fond.
Si mes sentiments creusent mon désarroi, ce n'est plus comme avant. Cette fois, je n'ai plus ma petite lumière pour ne pas y succomber. Si je tombe, ce sera seule et éternellement. Car plus personne ne viendra me sauver. Je n'ai plus personne, j'ai perdu tout le monde en me perdant il y a longtemps.
Se couper du monde a des conséquences que j'ai accepté en le quittant.
Mais Alya n'y est pour rien. Elle n'a pas à souffrir pour moi. Je m'assois et soupire en prenant mon visage dans mes mains. Chaque secondes à beau être gravées dans ma tête, je suis incapable de vraiment réalisé, il y a trop de bazar dans toute cette histoire. J'ai essayé de me tenir éloignée d'Adrien parce que je pensais qu'il avait humilié Alya. Et j'apprends que c'est faux. J'ai pleuré et n'ai pas dormis pendant une nuit, j'ai vécu un enfer sur terre pendant des heures qui m'ont Paris des éternités.
Je refuse de me dire que cela n'a servis à rien. Après tous ses sacrifices, je perds quand même ma meilleure amie ? Pour un garçon ? Pour un garçon tel qu'Adrien ? Dois-je faire un choix, à présent ? Dois-je réellement choisir entre ma meilleure amie et... et lui ? Subitement, je me souviens subitement de mon rendez-vous avec Luka. Il jaillit dans mon esprit et son sourire plein de chaleur réconforte un peu mon esprit abîmé. J'attrape mon téléphone et lui écris. Annuler à la dernière minute n'est vraiment pas bien, c'est très mal vu et je comprendrais qu'il m'en veuille. Mais je ne veux pas m'amuser ce soir. Je ne veux plus sortir non plus. Ni faire semblant que tout va bien. Je veux juste...
Rentrer chez moi.
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