S1 E11 "Trouble agaçant"

Marinette

Échanger avec ma meilleure amie me soulagea d'un poids. Notre complicité permettait qu'on se comprenne en un regard, un battement de cils. Alya était plus mystérieuse que moi. De ce fait, il était plus compliqué de déterrer ses secrets et j'avais l'impression que notre lien se fragilisait.

Le passif de notre amitié était lourd à porter. Il avait faillis m'emporter dans sa chute. Car, une personne qui doit partir, mais sans qui on ne se voit pas vivre, est celle qui fait le plus de mal. Bien heureusement, nous avons dépassé ce stade-là et avons su nous pardonner afin d'avancer. Notre avenir ensemble est désormais garantie.

Alya avait fait des blagues avec un ton sarcastique qui m'amusait, et m'apaisait. Le poids sur mes épaule de mon babysitting s'en alla, lentement. Et la confiance décida enfin de revenir.

Pour rattraper la journée chaotique cela nous prit la nuit entière. Puisque contrairement à ce qu'on pourrait penser il se passe un milliard de chose dans une journée. Dès fois, c'est trop.

Et si Adrien n'avait pas penché son visage le contrôle que je détiens sur mon corps ne m'aurait pas filé entre les doigts comme de l'eau et toute cette histoire n'aurait jamais eu lieu. Un accident peut arriver mais au bout de la deuxième fois il devient un choix et de la troisième un accord.

Certes, j'ai commis une erreur, je me suis confondus en excuse auprès d'Alya pour la trahison que j'avais commise, et s'il faut je continuerais sans doute pendant les dix prochaines années. Elle est tellement plus importante qu'Adrien, peu importe ce que je ressens lorsque je suis avec lui, peu importe qu'il puisse y avoir une sorte d'alchimie sexuelle et tendue entre nous, dans le passé il a fait du mal à une des personnes les plus chères à mes yeux, par conséquent il est alors hors de question que je construise quoique ce soit avec lui.

Avant l'heure, ce n'est pas l'heure. Après, il est trop tard.

Il est comme un poison, aussi doux et pourtant mortel, ayant le pouvoir de vous amadouer pour que vous le buviez, telle une drogue la folie vous saisit férocement. Et bien trop difficilement il est possible de s'en défaire, attaché, ficelé, ancré dans votre sang. Désormais, ses traces étant indélébiles dans vos veines, creusé à l'intérieur de votre chaire, imbibée de sang intoxiqué, contaminé de lui.

L'image beaucoup trop lisse de son visage brûle encore ma rétine, une profonde haine jaillit de ma poitrine et soulève mon cœur violemment.

Une fois. Une seule.

Pas deux. Jamais plus.

Du bout de ses doigts, ceux-ci marque la surface de mon épiderme, traçant lentement son nom sur chaque centimètre de mes cellules. Le désir est intense, extrêmement profond, mais il ne dépassera jamais la loyauté que j'ai pour mes proches -jamais.

Décidée à régler mes comptes avec cet abruti de blondinet, j'avance à pas assurés le long du couloir, et je m'aperçois au loin près de son casier encore en train de parler avec une fille qui glousse sûrement parce qu'il a du lui faire une blague nulle pour la charmer.

Un dragueur invétéré.

Un connard exceptionnellement doué.

— Adrien ! M'exclamé-je brusquement, les sourcils froncés le ton froid. Pourquoi es-tu allé parler avec Alya, pour qui te prends-tu ? Tu n'en as pas déjà assez à faire de ta vie, tu es obligé de foutre la merde dans la mienne ?!

Il relève la tête interloqué et d'un revers de la main demande à la petite brune à qui il parle de s'en aller, celle-ci se tourne et fronce aussitôt les sourcils lorsque ses yeux tombent sur moi. Quand j'atteins leur hauteur, elle ouvre la bouche mais je pointe immédiatement mon index vers elle.

— A ta place je m'en irai, ce sont des histoires qui ne regarde que cet idiot et moi. Mais n'est pas peur, je ne suis pas là pour te le voler, tu peux le garder sans souci, rétorqué-je puis tout en regardant Adrien droit dans les yeux, je continue, jamais je ne sortirais avec un monstre sans cœur comme lui.

Mes mots sont aussi tranchants que le ton de ma voix, c'est dur à entendre mais si facile à dire. Un paradoxe qui plait et soulage mon ego, je l'entends soupirer d'aise dans ma poitrine, un bien être incroyable s'épanouit à l'intérieur de tout mon corps. Comme ça fait du bien.

Adrien n'a pas l'air blessé, il réfléchit à ce que je viens de lui dire droit dans les yeux avec si peu de mal. Quant à la brune, elle soupire et détourne très rapidement les talons sans déposer un baiser baveux sur la joue du blond qui fixe sans interruption. Une fois qu'elle est loin, Adrien reprend ses esprits et rétorque :

— Franchement, t'abuse ! Soupire-t-il en croisant ses bras contre son torse, et il pose son épaule contre son casier.

Interloquée, bouillante de haine, je fronce les sourcils. Il continue donc en replongeant son regard vert devenu sombre dans les miens.

— J'étais en plein débat capote ou sortir avant, et j'aurai pu la convaincre qu'avec c'est mieux, il fallait que t'arrive et que tu gâches tout ! Lâche-t-il brusquement.

— Mais... je... Bafouillé-je abasourdie par ses propos, ce n'est pas le sujet ! Pourquoi t'es allé parler à Alya de notre... accident. Complété-je dans un murmure appuyé.

A présent, c'est à son tour de froncer les sourcils, il décroise ses bras et se redresse. Lorsqu'il se penche à nouveau, son parfum s'étend dans l'atmosphère et vient empiéter sur mon espace vital. Très vite, les battements de mon cœur s'accélère, je perds aussitôt le contrôle de mon corps et mon cerveau disjoncte presque aussi vite. Plus rien n'est en marche, tout est désormais à l'arrêt et s'il s'approche ne serait-ce qu'un tout petit peu plus, nos lèvres pourraient.... elles se toucheraient et rentreraient... en collision...

— Tu sais, tu n'es pas la seule amie qu'Alya possède autour d'elle. Elle et moi, on se connaît depuis longtemps, l'aurais-tu oublié ma petite princesse ? Me répond-il d'une voix rauque contre mes lèvres, son souffle chaud effleurant ma peau sensible humide, ce qui provoque une vague de vague de frissons dans l'intégralité de mon corps.

Je suis alors, envahis par une sensation nouvelle (ou plutôt familière), que je n'ai plus ressentis depuis le soir ou... j'ai faillis mettre mon amitié et mon cœur en péril.

Mais il a raison. Je reconnais que même si c'est rare, Adrien peut se montrer rusé, parfois. Ses mots se mirent à tourner dans ma tête, limite en boucle. J'ai tellement cogité que sans répondre quoique ce soit, je l'ai contourné et suis partie, comme une voleuse. J'ai ressentis une forte colère et ai serré mes poings, agacée par cette discorde dans mon esprit et cette misère à l'intérieur de mon cœur.

Je ne devrais pas porter autant d'attention à un garçon aussi détestable que lui, mais tout le monde peut dire des choses intelligentes. Et si Adrien parvient à autant troubler le calme si inébranlable de mon cerveau, peut-être qu'au final... je me suis trompée à son sujet.

Ce garçon aussi détestable qu'égoïste et doté d'une beauté qu'il ne mérite pas, attise à nouveau ma curiosité. A chaque fois que je le vois, je replonge dans une spirale infernale, et mes sentiments prennent l'eau. Je me noie. Je coule. Je sombre très bas par sa faute, parce qu'il m'embrouille le cerveau. Le salaud !

En revanche, quand il disait qu'Alya avait d'autres amis, mais également qu'ils l'étaient tous les deux, est-ce cela veut dire qu'Adrien puisse savoir des choses que j'ignore ?

Alya aurait pu me cacher des choses à son sujet ? Mais si oui, pourquoi l'aurait-elle fait ?

Tout en marchant pour rentrer chez moi, je fronce les sourcils interloquée par ce mystère dont la clef reste encore un secret. Ce serait mentir, si je disais ne pas commencer à douter de la réelle sincérité d'Alya à mon égard sur cette histoire.

La honte...










➖➖➖➖

Merci pour votre lecture à bientôt 🩵

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top