Chapitre 1 ⎏ Job ⎏

𝓜𝓪𝓻𝓲𝓷𝓮𝓽𝓽𝓮

Chuchotez à une petite fille qu'elle est courageuse, et elle finira par y croire. J'ai fait l'erreur d'écouter trop attentivement les paroles rassurantes de ma mère, alors qu'elle ne cherchait qu'à renforcer ma confiance en moi.

Les souvenirs revenaient en vague, me faisant presque oublier que mes pieds étaient encore bien ancrés sur terre. Une voix venant de l'extérieur me ramène brusquement à la réalité, me faisant sursauter.

— Marinette ! Marinette, reviens sur Terre ! appelle Alya, me tirant de mes pensées.

La réalité s'impose alors avec une brutalité inattendue, me ramenant violemment au présent. Toujours troublée, je relève doucement la tête pour faire face à Alya, essayant de retrouver mon ancrage dans le monde réel.

— Désolée, murmurai-je. Que disais-tu ?

— Rahhh, une fois dans ta vie, accorde-moi ton attention ! gronde-t-elle, exaspérée, les bras croisés avec une mine boudeuse. Pour une fois que je dis quelque chose d'intelligent... marmonne-t-elle avec une note d'amertume.

Touchée par ses mots, je pose doucement une main sur son épaule, lui offrant un sourire empreint de tendresse.

— Je suis désolée. Je te promets que cette fois-ci, je t'écouterai attentivement. Alors, je t'écoute. Que voulais-tu me dire ?

— Vraiment ? demande-t-elle, presque timidement.

Je hoche la tête. Elle desserre ses bras croisés et laisse éclore un large sourire. 

— Peut-être te souviens-tu que tu m'avais demandé des recommandations pour des personnes capables de garder des enfants ? Eh bien, j'ai trouvé quelqu'un !

— Non, sérieusement ?! Qui est-ce ? demandai-je, les yeux écarquillés d'excitation.

— C'est une cliente de ma mère. Elle cherche une baby-sitter pour son jeune neveu, explique-t-elle calmement en posant légèrement son bras sur la table du réfectoire.

— Tu aurais son numéro, par hasard ? demandai-je timidement.

— Bien sûr !

Elle se retourne, fouille dans son sac, et après quelques instants, me tend un morceau de papier avec un numéro de téléphone. Je le saisis, les yeux brillants et le cœur battant la chamade.

— Oh mon Dieu, tu es géniale ! soufflai-je, l'embrassant spontanément. Elle rit doucement et caresse mon dos.

— Ne t'en fais pas, ce n'est rien.

Je regarde le papier dans mes mains, débordante d'exaltation, puis je la fixe.

— Je te suis infiniment reconnaissante. Tu me sauves la vie, j'avais vraiment besoin d'un emploi en urgence.

— Oui, tu me l'avais dit. Mais pourquoi déjà ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.

La panique m'envahit. Mes yeux s'écarquillent tandis que ma tête cherche désespérément une excuse plausible. 

— Ma mère ! répliquai-je brusquement. Oui, son anniversaire approche et je veux lui offrir quelque chose de spécial... Je ris nerveusement en grattant l'arrière de ma tête.

Les yeux d'Alya s'écarquillent.

— Ah, c'est super ! Quel âge aura-t-elle ?

— 52 ans, et elle traverse une période un peu difficile en ce moment... Alors, je veux lui offrir un beau cadeau pour lui remonter le moral, tu comprends ? expliquai-je en agitant les mains, le front froncé.

— Je vois. Tu as besoin d'aide pour ça ? propose-t-elle.

— Non, non, ça va, je gère ! répondis-je avec un sourire un peu forcé, mal à l'aise.

— Vraiment ? Tu es sûre ? insiste-t-elle.

— Oui, ne t'en fais pas, je m'en occupe ! la rassurai-je en me levant.

Elle me regarde, perplexe. Je glisse le papier dans la poche arrière de mon jean et attrape la lanière de mon sac.

— Mais où vas-tu ? demande-t-elle.

— Je viens de réaliser que je dois passer à la bibliothèque. Mais je te tiendrai au courant pour le babysitting, merci encore. On se parle ce soir ?

— Euh... D'accord, répond-elle, visiblement déçue. 

Je salue rapidement Alya et me dirige vers les toilettes. Une fois à l'intérieur, je me penche sur les lavabos, soupirant lourdement, les paumes posées sur le rebord.

— Pff... C'était juste, murmurai-je en essayant de chasser l'angoisse.

Alya ne doit pas découvrir la vérité, pas maintenant. Peut-être un jour aurai-je le courage de tout lui révéler, mais pas aujourd'hui. Je dois arrêter de me torturer.

Pourtant, prétendre que cela ne me dérange pas me ronge. Elle a fait des efforts pour obtenir ce numéro, et je lui cache la vérité.

La honte me submerge...

Mais je n'ai pas le choix. Ce n'est pas pour moi que je fais tout cela. Garder le secret est la meilleure décision pour la protéger. Elle est ma meilleure amie, et je dois veiller sur elle.

Soudain, une voix se fait entendre derrière moi.

— Qu'est-ce que tu fais là, toi ? demande-t-il.

Reconnaissant la voix, je ferme les yeux, réalisant que ce n'est pas le moment...

Je me retourne, redressant la tête pour plonger mon regard dans le sien, et je laisse échapper un soupir intérieur.

— Je me lave les mains, dis-je, ma voix trahissant une lassitude palpable.

Il arque un sourcil, son visage affichant une expression perplexe. 

— Tu te moques de moi, Dupain-Cheng ? Sa remarque désinvolte me donne une envie folle de le frapper.

Ce garçon est insupportable ; rien que sa présence me met en ébullition. Je le déteste !

Je lutte contre ma colère, serrant les poings et croisant les bras sous ma poitrine pour masquer mon agacement. Il me scrute, les mains enfoncées dans les poches de son jean, son regard détaillant chaque détail de ma personne.

— Ça va ? Tu veux aussi un thé, une chaise et des petits gâteaux ?! je m'écrie, les joues brûlantes, le cœur battant à tout rompre.

Il incline légèrement la tête, relève les yeux, et un sourire en coin se dessine sur son visage.

— Si tu fais partie du menu, je ne dirais pas non.

Mon cœur s'emballe. Mes yeux s'ouvrent grand, et la chaleur envahit mes joues, suivie d'un frisson incontrôlable.

Nos regards se croisent dans ce petit espace. Un mètre nous sépare.

Ce moment semble tiré d'un cliché maladroit.

Bien que je le connaisse depuis longtemps, la manière dont Adrien me fixe me trouble profondément. Elle brouille mes pensées et me fait oublier sa véritable nature.

Ma conscience me murmure : « Ne te perds pas en route ! »

Je sais qui je suis. Je ne suis pas la lumière incarnée.

Garder ses distances avec les apparences, c'est une règle que je me répète sans cesse.

Pourtant, cette équipe m'a entraînée vers Adrien Agreste, le garçon le plus en vue du lycée.

Un hypocrite à éviter.

Je me persuade constamment qu'il n'est pas quelqu'un de bien. Mais mon cœur semble ne rien vouloir entendre. Il transgresse mes principes ! Je suis déchirée entre le cœur et la raison.

Un voile de désillusion se pose sur mon regard. Adrien semble différent ; une chaleur inattendue envahit mon être.

Je suis complètement prise au dépourvu par ce changement soudain.

Soudain, mes jambes fléchissent. Adrien réagit immédiatement, me saisissant fermement.

Nos visages se frôlent. Ses lèvres sont à quelques millimètres des miennes. Mon esprit vacille, mes mains reposent sur son torse, captant la tension de ses muscles.

Un souffle chaud effleure mes lèvres. Sa respiration devient plus rapide.

— Alors, Dupain-Cheng, est-ce le moment de faiblir ? murmure-t-il près de mes lèvres.

Mon Dieu, cette chaleur... 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top