Romance
Le ciel était teinté de rose et d'orange, la lueur du crépuscule enveloppant la ville d'une douceur tranquille. Sur un banc dans un parc, entouré de grands arbres aux feuilles dorées, Amélie et Simon s'étaient retrouvés, comme chaque dimanche, mais aujourd'hui il y avait quelque chose de différent dans l'air. Un léger frisson parcourut la peau d'Amélie alors qu'elle observait Simon du coin de l'œil, son cœur battant un peu plus fort à chaque minute qui passait.
Ils avaient toujours été amis. Ou du moins, c'est ce qu'ils se disaient, mais ces derniers temps, une complicité plus étrange et plus intime semblait s'être installée entre eux. Des regards plus longs, des sourires plus hésitants, des silences plus chargés.
Amélie rougit un peu lorsqu'elle sentit son regard se poser sur elle. Il lui sourit, ce sourire qu'elle connaissait bien, mais qui semblait aujourd'hui plus... tendre, plus insistant. Il haussait parfois un sourcil, comme s'il cherchait à dire quelque chose sans vraiment le formuler.
- Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas retrouvés ici, non ? dit Simon, brisant enfin le silence. - Oui, ça faisait une éternité. On avait l'habitude de venir plus souvent...
Amélie se pencha légèrement en avant, ses mains serrées autour de la poignée du sac qu'elle tenait. Ses doigts frémirent, légèrement nerveux, tandis qu'elle cherchait à capter son regard.
- Tu te souviens de notre première rencontre ici ? ajouta-t-elle, l'instant flottant dans l'air entre eux comme une promesse suspendue.
Simon sourit, un sourire un peu plus large cette fois. Ses yeux brillaient, comme si le souvenir faisait naître en lui quelque chose de doux et de léger.
- Comment oublier ? C'était sous cet arbre. Tu avais cette grosse écharpe bleue et tu m'as éclaboussé de chocolat chaud.
Amélie éclata de rire en se souvenant. Oui, c'était elle qui avait maladroitement renversé sa tasse tout en essayant de s'installer sur le banc. Il avait ri, mais ce qui l'avait vraiment marqué, c'était qu'il ne l'avait pas jugée, qu'il avait simplement été là, souriant, prêt à aider.
- Tu ne m'as jamais vraiment laissé vivre cette humiliation, dit-elle, souriante, en haussant les yeux au ciel.
- Ce n'était pas une humiliation. C'était juste toi. Tu as toujours ce côté un peu... imprévisible. C'est ce que j'aime chez toi.
Le souffle d'Amélie se coucha dans sa gorge, comme si cette dernière phrase l'avait frappée en plein cœur. Ce qu'il venait de dire... c'était bien plus qu'un compliment. C'était sincère, vrai, profond. Comme une vérité qui se disait enfin.
Ils restèrent là, dans un silence lourd de non-dits, tandis que le soleil se couchait lentement derrière les arbres, plongeant le monde dans une lumière tamisée et douce.
Simon, comme s'il avait attendu ce moment pour se rapprocher un peu plus, se pencha doucement vers elle.
- Et si, aujourd'hui, on faisait enfin quelque chose qu'on n'a jamais osé faire ? chuchota-t-il.
Amélie tourna son regard vers lui, ses lèvres frémissant sous la tension silencieuse qui se tissait entre eux. Elle savait exactement de quoi il parlait. Ses mains étaient tremblantes, mais un courage soudainement déployé la fit sourire à son tour.
- Et quoi donc ?
Il la fixa dans les yeux, ses prunelles bleues brillantes de cette lueur un peu sauvage qu'elle lui connaissait bien, et s'approcha encore un peu, assez pour sentir sa chaleur.
- Et si on s'embrassait, juste... pour voir ?
Le cœur d'Amélie s'emballa. Son souffle se coupa, comme suspendu dans l'air. Elle n'avait jamais cru qu'un simple "pour voir" puisse changer tout ce qu'elle pensait savoir sur ce moment, mais là, face à lui, tout semblait se réorganiser. Elle avait l'impression qu'ils avaient toujours été faits pour ça.
Elle n'eut même pas besoin de répondre. Ils se rapprochèrent encore, et dans un mouvement lent, délicat, leurs lèvres se frôlèrent, hésitantes d'abord, puis s'enlacèrent plus fermement, comme deux pièces de puzzle qui se rejoignaient enfin.
Le monde autour d'eux sembla se suspendre, le souffle du vent, le bruit des feuilles qui tombent, tout se fondait dans une harmonie parfaite. Leur baiser était doux, lent, comme une promesse de quelque chose de plus grand, de plus beau, de plus vrai.
Quand ils se séparèrent, c'était avec l'impression que tout, dans cette ville, dans cet instant, avait changé. Les ombres du soir s'étaient allongées, mais leur lumière à eux brillait déjà un peu plus fort.
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