Chapitre 2 : Dresseur de mômes...
ENZO
C'est un cauchemar...un cauchemar affreux. Bon, c'est un peu le but d'un cauchemar, mais là c'est pire qu'un cauchemar.
-Enzo ! Hurla pour la millième fois la voix de mon meilleur ami.
Je sursaute en tournant la tête vers lui. On est assis sur le canapé, une manette en main.
-Tu es aux courants que ça fait dix fois qu'on recommence et que ça fait dix fois que tu te fais tuer bêtement en restant à découvert.
Je rerive mon regard sur l'écran et marmonne dans mes pensées :
-Possible...
-Nan, pas possible, c'est exactement ce qu'il s'est passé ces dix dernières minutes !
Je le dévisage un instant alors que lui me regarde avec plein d'incompréhension. Puis, je finis par rajouter :
-Tu as un problème avec le chiffre dix, non ?
Il hausse d'un sourcil. Bon...d'accord, diversion ratée. Il pose gentiment sa manette sur la table et se retourne vers moi.
-Tu veux plus jouer ? M'étonnai-je.
-J'ai pas trop envie de passer ma soirée à te voir te faire déglinguer en fait. Soupira-t-il.
J'hausse des épaules avant de suivre son mouvement, il me fixa alors de ses yeux bruns. Je m'étonne :
-Quoi ?
Il continue de me fixer avant de soupirer :
-C'est plutôt à moi de te demander ça. Il t'arrive quoi mec ? T'es plus toi et d'ailleurs, t'avais pas un boulot tous les soirs de la semaine ?
Oui, on est effectivement un soir de la semaine, c'était d'abord un après-midi chill entre mec après les cours, mais ça s'est transformé en soirée.
-Hein ? j'avais un travail moi ?
-T'as fini de te foutre de ma gueule ? Siffla-t-il.
-Bon, ok, je lui ai dit que j'étais malade, je ne me sentais pas trop à sortir...
-Attend quoi ? S'outra-t-il.
Bon, d'accord, je n'ai pas forcément l'air hyper malade devant l'écran plat de la maison de Joaquim. Oui, car monsieur n'a pas voulu se contenter d'un studio tout petit, mais d'une maison que ses parents « s'amusent » à lui payer.
-Toi ? Toi, le petit intello qui ne fait que bosser et qui ne sait pas mentir même une mouche elle te crame tellement t'es pas crédible et en plus de ça tu n'as jamais aimé mentir ni sécher des cours ou du travail. Que t'est-il arrivé mec ? Tu me fais limite peur là...
Je le regarde avec des yeux ronds. C'est si paniquant que ça que je mente ? Je pari que si je fais un vol ou que j'engueule un prof, il va me faire un arrêt cardiaque, faut quand même que je fasse attention à la santé de mon meilleur pote et de lui éviter de trop gros choc émotionnel.
-Je ne te connaissais pas si sensible...ce n'est pas la mort si j'ai menti une fois non ?
-Nan mais Enzo, tu ne vas pas bien c'est pas possible ! Je sais ! T'as enfin accepté que mes parents t'aident financièrement et donc, t'as arrêté ce boulot stupide où...
-Non ! M'écriai-je.
Effectivement, mon meilleur pote m'harcèle pour que j'accepte l'aide de ses adorables parents plein aux as. Mais je veux me débrouiller par moi-même, donc j'ai toujours refusé.
-Non, j'ai gardé ce travail, je...je ne me sens juste pas très bien c'est tout. Je recommence demain et...
-Eh ! Sérieux mec, tu ne vas quand même pas passer toutes tes soirées à courir après des gosses qui pleurent car le pauvre Mufasa est tombé de la falaise !
-Oh crois-moi ce ne sont pas les gosses le pro...attend quoi ? T'as pleuré devant le roi lion ?
Il commence alors à me fuir du regard avant de rigoler :
-Pfff, n'imp' comme si j'allais pleurer car le gentil papa de Simba est mort, haha, très drôle...
Je le dévisage choqué. La sonnerie de mon téléphone sonne rompant ce moment gênant.
-Bon bah...je vais chercher une bière moi...
-Pour la boire devant le roi lion ? Me moquai-je gentiment.
-Ferme-là !
Il me jeta un coussin à la figure avant de partir pendant que je prenais mon téléphone avant de voir surpris le numéro de madame Mauli. Je décroche en m'étonnant :
-Oui allô ?
-Yo, c'est le monsieur qui dresse les mômes ? S'exclama une voix féminine qui n'appartenait clairement pas à madame Mauli.
Je blanchis. Cette voix...je ne la connaissais que trop bien. Je soufflais :
-Ne me dit pas que c'est toi qui gardes Soline et Léo ?
-Oui, alors justement à ce propos...Continua la voix à l'autre bout du fil. Comment doit-on réagir lorsque des flammes sortent du four dans lequel on a mis un poulet ?
Je m'affalais donc exaspérer. Mon dieu, comment madame Mauli a pu laisser cette incapable seule à la maison ?
Flashback
Cette fille reste toujours penchée sur moi alors que je suis allongé par terre. Elle me laisse donc pleine vue sur sa poitrine...toujours en sous vêtement ! Je me relève donc rouge de gêne et essaye de ne pas la regarder en paniquant :
-Pardon ! je ne voulais pas vous déranger !
Je m'enfuis alors au salon rouge comme un piment. Je m'affale sur le canapé. C'était un rêve ? Un cauchemar ? Une hallucination ? Sûrement ! N'y pense plus. Je me plonge alors dans mon travail d'ingénieur. Je soupire.
-Wow, tu fais toujours des choses aussi ennuyeuses ? S'exclama une voix féminine juste à côté de moi.
Je tourne la tête et vois...oh non ! La fumeuse, toujours en sous-vêtement, penché sur moi. Je pousse un cri digne d'une fillette de six ans et pouf ! Toutes mes feuilles éparpillées partout. Je me lève alors pour aller les ramasser, mais elle me saute dessus à califourchon. Je devins rouge piment. Elle empeste la fumée, c'est horrible.
-En...enlève-toi...Bégayais-je gêné par ce qu'elle avait osé faire.
-T'as l'air chiant, mais t'es mignon toi...
Je regarde alors ses yeux noisette. Ils me disent quelque chose...comment ai-je pu déjà croiser ce genre de fille à piercing et aux cheveux étrangement rouge ?Je marmonne :
-Je...je veux juste récupérer mes feuilles, lâche-moi !
Je la repoussais paniqué. Mais elle revint tout près de moi à quelque millimètre avant de souffler avec son odeur de moisi :
-Enzo...
Elle se recula brusquement comme si elle avait vu le diable. Je me précipitais alors pour récupérer mes feuilles. Alors cette fille me connait effectivement ? Elle a l'air complétement pété et elle fait carrément flipper. Alors que je ramassais le reste de mes documents, soudain, un pied apparut sur l'un d'entre eux. Je relevai la tête pour voir un total autre visage. Celui-ci était crispé et me regardait hautainement. Je pris sa cheville pour récupérer enfin mon document et me releva pour la dévisager.
-Tu ferais mieux de retourner dans ta chambre...Grommelai-je mécontent qu'elle m'ait traité ainsi.
Elle continua de me toiser du regard avec haine. Pourtant, je n'ai fait que la repousser ! C'est elle qui s'est littéralement jeté sur moi, cette fille devrait se faire enfermer !
-Alors tu ne me reconnais même pas ? Pas étonnant...
Je plissais des yeux sans comprendre, quand soudain, la porte d'entrée se fit entendre. Ouf ! Sauvé ! Sa mère est revenue ! Madame Mauli fit son entrée dans la maison et resta figée à la vue de sa fille.
-Camille ! C'est pas vrai ! Tu ne vas donc jamais grandir ? File dans ta chambre sombre idiote !
La rouge lui obéit rapidement. Camille...Camille ça me dit quelque chose. Sa mère s'excusa du comportement de sa fille, me donna l'argent et je partis direction chez-moi...Camille...oh mais bien sûr ! Oh non...pas elle...pourquoi elle ? Tout sauf elle !
Fin flashback
-Eteins le four banane ! M'écriais-je au téléphone.
Cette fille est la pire espèce au monde. Elle est immonde, horrible et agaçante, en plus d'être dépourvu d'intelligence.
-Mais je ne peux pas l'approcher ! Y a des flammes tout autour patate ! Répondit-elle.
-Vous faites la liste de vos commissions ? S'étonna Joaquim qui revenait avec sa bière.
Oups...j'ai mis sans le vouloir en hautparleur...et il a entendu ma conversation. A mon grand désespoir quand l'idiote à l'autre bout du fil s'exclama :
-Non, j'essaye de me débarrasser des flammes qui brûle mon four.
Mon meilleur ami me regarda en mode « c'est qui cette folle ? ». Crois-moi mon ami...je me pose la même question et il ne faut surtout pas fréquenter ce genre de spécimen.
-Bon écoute, jette de l'eau dessus, j'arrive miss incapable !
-Quoi miss incapable ? Tu te crois meilleur monsieur je sais...
Je lui raccrochais au nez exaspéré de son comportement alors que Joaquim restait planté là, attendant des explications. Je levai donc les yeux au ciel en soupirant :
-Bon, je dois te laisser, le boulot m'appelle...
-Je croyais que tu ne te sentais pas bien ? Me rappela-t-il.
Ah oui, j'avais oublié mon excuse pourrie. Je grommelai :
-C'est ça ou deux gamins risquent de mourir.
Je pris ma veste et allait passer le pas de la porte, mais il me reteint par la manche. Non, je ne peux pas mentir à mon meilleur pote...
-C'est qui cette dinguo au téléphone ? Elle te voulait quoi ?
Je restais un instant sans rien répondre. Je sifflais :
-Comment dire...c'est une vieille connaissance...et je la hais...
Il lâcha enfin mon bras et je partis, le laissant bouche baie. Il en faut vraiment beaucoup pour que je haïsse une personne. Et cette fille a réussi à en faire vraiment beaucoup trop pour je ressente encore plus que de la haine pour elle. Elle m'a pourri la vie.
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