Chapitre 34

Riley:

Je fais les cents pas dans le salon attendant un coup de fil de Wassim. Cela fait maintenant trois semaines qu'Alyanna est partie, je n'ai pas cherché à la rattraper ni à l'appeler. Je mentirais si je disais que ça ne me fait rien. Nous sommes très têtue, je sais qu'elle ne fera pas le premier pas et je ne cours jamais après une fille.

Je me laisse tomber dans le canapé et penche ma tête en arrière fermant les yeux. Je peux de nouveau bouger mon bras mais je ne peux pour le moment pas porter de chose lourde.

Je redresse la tête quand j'entends des pas, Lucas rentre dans le salon encore endormie.

« - Salut.

- Salut. »

Il s'assoit et boit une gorgée de son café.

« - Ça c'est bien passé au boulot ?

- Hors mis une baston entre mecs ça a été oui. »

Il pose ses coudes sur ses genoux et me regarde.

« - Pourquoi tu ne vas pas la voir ?

- Pourquoi j'irais ?

- Parce que ce n'est pas juste un plan cul et que tu tiens à elle. »

Je le regarde avant de me passer la main dans les cheveux.

« - Regarde moi dans les yeux et jure moi que tu ne ressens rien pour elle. »

Mon portable sonne me sauvant de cette situation.

« - C'est Wassim. » dis-je avant de décrocher.

« - Oui ?

- On a retrouvé Alan.

- Vous l'avez arrêté ?

- C'est délicat, il a complètement pété les plomb et je pense que parler à Alyanna pourrait le calmer.

- Non.

- Soit c'est toi qui la ramène soit je vais la chercher.

- Putain tu fais chier ! »

Je raccroche et je me lève

« - Ils ont retrouvé Alan. »

Je vais dans le couloir et enfile ma doudoune avant de sortir en claquant la porte. Je m'installe dans la voiture quand je reçois un message. Wassim vient de m'envoyer l'adresse et je reconnais celle des parents d'Alyanna. Je jure et démarre avant de sortir de l'allée en vitesse.

Lorsque j'arrive chez Alyanna je sonne à l'interphone.

« - Oui ?

- C'est Riley.

- Qu'est ce que tu veux ?

- Les flics ont retrouvé ton frère. »

Silence.

« - Il faut que tu viennes avec moi.

- Je peux me rendre au commissariat toute seule je n'ai pas besoin de toi.

- Il est chez tes parents Alyanna. »

J'entends la porte se déverrouiller. Je la pousse et je rentre dans l'immeuble avant de rejoindre son appartement. Lorsque j'arrive la porte et ouverte et je la vois enfiler sa doudoune. Je m'appuie contre l'encadrement de la porte et je souris quand elle essaye de fermer sa doudoune. Son ventre a pris du volume depuis et sa doudoune est devenue trop courte. Elle laisse tomber et enfile un bonnet avant de poser son regard sur moi. Elle attrape ses clés, je me décale et elle ferme la porte.

Une fois installé dans la voiture elle se met enfin à parler.

« - Tu m'as dit qu'Alan était chez mes parents.

- Oui, Wassim m'a dit qu'il était complètement déconnecté. Si tu lui parles ça l'apaisera peut-être.

- J'imagine que ce n'est pas ton idée. »

Je détourne le regarde de la route pour lui jeter un œil.

« - Riley je...

- Je tiens à toi Alyanna. »

Je m'arrête à un feu rouge et je la regarde.

« - Je tiens à toi pas seulement parce que tu va être la mère de mon fils.

- Parce que je suis ta sex friend ? »

Je souris.

« - Il y a de ça mais c'est plus parce que tu es une amie, tu fais partie avec Adélaïde de notre famille. »

Le feu passe au vert et je démarre alors qu'elle sourit.

Je rentre en premier dans la maison protégeant Alyanna de son frère instable. Alan pointe directement son arme sur moi.

« - Qu'est-ce qu'il fou là lui ?

- Alan mon chéri.

- Ne m'appelles pas comme ça putain ! »

Il lève une télécommande, mon regard se pose sur Stanislas et Sandra qui ont une ceinture d'explosifs. Je me tourne vers Wassim quand Alyanna passe devant moi. Alan la regarde.

« - Alan.

- Tu étais au courant ?

- Non... non je ne le savais pas. »

Elle montre ses mains tout en s'approchant de lui, les larmes aux yeux. Je me fais violence pour ne pas la tirer en arrière et la garder contre moi. Je la regarde avancer lentement vers lui.

« - S'il te plaît est-ce qu'on peut parler tranquillement ? »

Il la laisse arriver à sa hauteur et il la serre contre lui se protégeant des armes des policiers. Je croise le regard d'Alyanna. Je fais un pas en avant et Alan pointe l'arme sur moi.

« - Un pas te plus et ce coup ci je ne te raterai pas.

- Alan s'il te plaît. Je sais que tu leurs en veux, ils nous ont menti. Mais ils ont fait ça pour nous protéger.

- Nous protéger de quoi ! Hein ?

- On voulait seulement que vous soyez heureux, on ne pouvait pas vous le dire parce qu'on avait peur pour vous, peur de comment vous alliez prendre la chose.

- Ça ne vous donne pas le droit de nous mentir pendant 16 ans putain de merde ! »

Sandra pleure voyant son fils détruit.

« - Pardonne moi Alan... je pensais que c'était la meilleure chose à faire.

- Et toi tu dis rien, papa. » dit-il en insistant sur le dernier mot.

« - Je ne suis pas ton père biologique c'est vrai, mais je t'aime Alan. Je t'ai aimé à la seconde où je t'ai vu. Tu était tellement petit.

- Comment vous pouvez m'aimer alors que j'ai été conçu par un viol ? Je devrais vous dégoûter, je me dégoûte !

- Non, non mon bébé...

- Alyanna est issus d'une grossesse à risque. Après l'accouchement les médecins ont dit à ta mère qu'elle ne pourrait plus avoir d'enfant. Alors quand nous avons appris qu'elle était enceinte de toi on t'a aimé tout de suite Alan. Tu es notre petit garçon. »

Je vois des larmes couler sur les joues d'Alan. La vitre se brise, nous nous abaissons. Je me relève vite et je cours vers Alyanna.

« - Alyanna ! »

Elle se redresse et me regarde avant de regarder ses parents puis son frère.

L'équipe de William se précipite à l'extérieur pour retrouver le tireur quand Alyanna se met à crier.

« - Alan ! »

Je me tourne vers lui quand je vois du sang imbibé son t-shirt. J'attrape la couverture qui traîne sur le fauteuil et je fais un point de compression sur la plaie. Alyanna prend son visage dans ses mains alors que William appelle les urgences.

« - Aly...

- Je suis là ça va aller.

- Je suis désolé... je...

- Tais toi s'il te plaît, tu dois garder tes forces, les urgences arrivent. »

Elle lui caresse le visage alors que ses parents arrivent à nos côtés. Je regarde Alan qui semble apaiser.