Vacances en famille
J'en peux plus. Je suis exténué. Je suis fatigué. Je suis douloureux. Je suis fébrile. Je suis instable sentimentalement. Je suis dépassé. Je suis maman.
Et j'en peux plus.
Les vacances de Noël sont arrivées. L'école est terminé, les crèches fermés et les amis sont injoingnables.
Je me retrouve donc avec les enfants h24 pendant deux mois ! Euh, deux semaines. Merci encore, hein...Si Steve travaille, moi non. Mon patron a dû fermer le café à cause de raisons médicales et surtout parce qu'il était en face terminale et que ses enfants ont pris possession de l'établissement pour le vendre dans son dos, profitant de sa faiblesse pour lui faire signer tout les papiers nécessaires.
Les enfoirés.
Bien que j'aime mes enfants, parfois j'en avais marre d'eux. Ils étaient fatiguant. J'avais qu'une seule envie et c'était de les abandonner au bord de l'autoroute au beau milieu de nulle part dans un autre pays. Mais je me suis rappelé les pouvoirs de Janna et me fit l'évidence que c'était peine perdue.
Il était seulement heure huit du matin qu'ils couraient partout dans la maison en jacassant et pleurant à tout bout de champ. J'avais une mine affreuse : les cheveux en bataille et gras, des cernes monstrueuses sous les yeux et un corps tout sauf Instagram fit, dans mon pyjama aux motifs de petite licorne trop mignonnes.
C'est en étendant mon réveil, très bruyant, sonner à six heures que je me suis réveillé en sursaut ce matin. J'ai essayé de me recoucher mais impossible quand j'ai entendu les pleurs des garçons.
Jai essayé de réveiller Steve, mais ce dernier était confortablement endormi et fit mine de ne pas m'avoir entendu.
- C'est ton tour Buck..., avait-il marmonné en s'enfonçant dans son oreiller.
- Steve, on a des triplés. Cette histoire de tour n'existe plus !, je réplique en levant les yeux au ciel, fatigué au point mort. Il gigote en remontant la couverture jusqu'à sa tête.
- Humm...J'suis fatigué. Laisse-moi dormir un peu, mon coeur., il palabre dans son sommeil et se rendorme complètement. J'écarquille les yeux, pantois et hébété. Fichu mari. Je passe rageusement mes mains sur mon visage à mes cheveux et sors du lit, sortant de la chambre en claquant la porte derrière moi. Je souris en coin en l'entendant sursauter et grogner de mécontentement.
Je soupire en entendant les pleurs de plus en plus fort des garçons, surtout ceux de Dean. Quand j'ouvre la porte, toutes les têtes se tournent vers moi. Ils me fixent avec leurs grands yeux bleus, pour la plupart, et humide. Dean et Caleb étaient au bord de leur berceau sur la pointe des pieds, leurs cuisses épaisses tendues tandis que Zane était assis sur son lit, semblant émergé de son sommeil pendant qu'il se frottait l'oeil droit de son petit poing. Il devait détester ses deux petits-frères pour à chaque fois le réveiller de si bon matin. On dirait son père.
Caleb et Dean me zieutaient en me souriant de leurs deux petites dents du bas et sautillant dans leurs berceaux, apparemment heureux de me voir. Je ne peux m'empêcher de sourire en les voyant et m'approche de Caleb pour le prendre dans mes bras que je pose sur ma hanche gauche suivis de Dean sur celle de droite.
Quand je me dirige vers le berceau de Zane, il me scrute de son visage froissé par la fatigue et blasé comme à son habitude. Je lui souris franchement et il se lève en me tendant les bras. J'arrive à le prendre d'une main et le posé sur le sol avant qu'il ne commence à ramper vers la porte de sortie qu'il pousse, puis s'engage dans le couloir jusqu'à ma chambre. Une fois arrivé devant, il s'arrête en s'asseyant sur le côté de sa couche.
- Un problème Zee ?, il me regarde de sa petite bouille et frappe doucement la porte de notre chambre. Je souris et m'avance pour l'ouvrir en remontant Dean contre ma hanche, puis il s'engouffre à grande vitesse vers le grand lit en lâchant des jérémiades heureux et tapant très fort sur le parquet de la chambre pour marquer ses pas.
Arrivé au pied du lit, il attrape un morceau de la couette qui dépassait et tire dessus pour se hisser sur ses pieds. Dès qu'il m'entend faire un pas vers lui pour l'aider, il me fusille du regard et secoue de la tête. Je hausse les sourcils et lui fais signe qu'il avait le feu vert et que je n'interférai pas dans ses actions.
Sept mois et deux semaines et beaucoup trop autonome à mon goût. Il me rappelait beaucoup Janna.
Il hoche fermement de la tête et se remet en position pour essayer de monter sur le lit à tout seul, comme un grand. Sans aucune aide. Première tentative échoué car son pied glisse sur la couverture. Deuxième tentative semblable à la première car son doudou est tombé du lit. Troisième tentative, il réussi enfin à monter sur le lit après avoir balancé sa peluche sur mon oreiller et attrapé d'une force phénoménale les couvertures pour ne pas tomber. Rien qu'à la force des bras.
Ok. Faut pas énerver ces bébés là. Si Zane pouvait le faire, c'est que ses deux frères aussi. Justement eux, lui souriaient.
Il s'accorde une mini pause avant de reprendre son souffle et de courir attraper son doudou avant de s'élancer sur le corps de Steve et de se jeter sur lui, le faisant se réveiller en sursaut et grogner tel un ours enragé.
- Zane..., sa voix ensommeillé ne fait que faire rire Zane qui grimpe à quatre pattes sur sa tête avant de brusquement commencer à le gifler. Enfin, à lui tapoter la joue tout en souriant et babillant des mots incompréhensibles.
Steve grimace et attrape le poignet de Zane pour le repousser sur la place d'à côté, tout en gardant les yeux fermés et souriant quand il se repositionne sur l'oreiller. Notre fils qui était allongé sur le dos, en étoile de mer, cligne des yeux, abasourdi. Il tourne sa tête vers son papa qui continuait de dormir sur le ventre, les mains sous l'oreiller.
Il se redresse tant bien que mal et revient à la charge, montant de nouveau sur le dos de Steve. Cette fois-ci, il posa sa couche pleine de pipi sur la tête de Steve tandis qu'il s'allongea sur le haut de son dos et s'installa confortablement en mettant son pouce dans sa bouche et serrant sa peluche contre lui.
Steve rouspète quand le pied de Zane cogne sa joue, son petit orteil fourré dans sa narine. Et il ne pouvait pas protester ou se relever puisque Zee avait déjà repris sommeil sur son père.
- Buck...?
- Tu te débrouille. C'est aussi ton fils. Tu le laveras et changeras sa couche aussi., et je m'éloigne sans plus attendre vers notre salle de bain.
- Buck !
Je fais la sourde oreille et déshabille les garçons pour les mettre dans la baignoire afin de les laver.
Alors que je savonnais Dean, la porte s'ouvre.
- Maman ? J'ai faim., je ne me retourne pas en entendant ma fille unique entrer.
- Pas maintenant, Janna. Je suis occupé. Demande à ton père de te préparer quelque chose., je m'écris essoufflé tandis que j'essaye d'empêcher Dean de fourrer sa main plein de savon dans sa bouche ou Caleb de passer par dessus bord.
- Mais papa ne veut pas se réveiller. Il dort comme un loire avec Zane sur son dos., elle gémit en rejetant sa tête en arrière.
- Je suis occupé Jan !, je répète avec un plus de fermeté en empêchant de péter un câble.
- MAIS J'AI FAIS MOI !, elle crie et commence à hurler avant de se traîner à terre et de commencer à pleurer. Dean et Caleb se penche par dessus le bord de leur baignoire et la fixe avec de grands yeux étonnés.
- STEVE !, je crie depuis la salle de bain et je sais que cet empaffé fais exprès de ne pas m'avoir entendu pour continuer à dormir. Putain ! J'en ai marre !
- Maman ! J'ai faim !, elle se relève, les poings serrés.
- Bon, ça suffit Janna, hein ! Tu ne vas pas me la faire à l'envers. Tu peux pas attendre un peu, non ?, je soupire d'exaspération en me tournant à moitié vers elle. Elle sautille sur place pour montrer qu'elle est énervée et s'assois sur le sol de la salle de bain, croissant les bras sur sa poitrine et boudant, maugréant je ne sais quoi derrière sa crinière que je devrais coiffer plus tard. Tant mieux ! Croyant avoir fini de gérer un problème, je m'en retrouve avec un autre quand Dean se met soudainement à pleurer, me pétant littéralement les oreilles par ses cris. Je comprends plus tard que c'est parce que Caleb lui avait pris son canard en plastique et poussé car il avait essayé de riposter contre son grand-frère.
Si vous ne le saviez pas, Dean a une voix qui porte loin, pouvant monter dans des décibels insupportables pour l'ouïe humaine, un peu comme les grésillement sourds des machines qui émettent des ondes et parfois impossible à percevoir par les humains, mais facilement par les animaux.
Donc quand il pleure, sauve qui peut et surtout, bouchez-vous les oreilles.
Je reviens au début du chapitre, plus précisément à huit heures. Dean est calmé et jouait avec son canard qu'il n'a pas voulu lâcher, Caleb est assis dans sa chaise haute et n'arrête pas de me sourire, Zane est douché, habillé et toujours grognon d'être levé. Justement, c'est pour ça qu'il est vautré contre Steve qui a la même tête grincheuse que lui alors qu'il buvait son café, et Janna dévorait la première partie de son petit-déjeuner.
Je ne les comprends pas. C'est moi qui devrait être fatigué, énervé, flemmard et affamé. Sont-ils mes différentes humeurs réunis ?
Franchement la vie de maman, c'est pas chose facile.
J'aurais bien besoin de vacances. Histoire de me vider l'esprit et de m'éloigner du stress que représente ma famille nombreuse.
Pourquoi pas avoir du sexe aussi ? Ça fait un p'tit moment que je ne me suis pas envoyé en l'air...Le truc c'est que je suis marié. Du coup, je ne peux pas aller voir ailleurs et suis condamné à voir le même pénis jusqu'à la fin de ma vie. Pff, ça aussi c'est dur.
Franchement, les célibataires vous en avez de la chance. Qui est encore célibataire ici ?
Manifestez-vous !
Mais parlons à coeurs ouverts : le célibat, y'a grave des avantages avantageux.
1) tu peux t'habiller comme tu veux, sans craindre que ta/ton cop(a)in(e) te dise : Non, demi-tour. Tu crois sortir où comme ça ?
2) tu as un lit king size rien que pour toi. Tu peux tourner, tourner, tourner et encore tourner sans rencontrer un dos-d'âne qui te regarderait dans la pénombre pour te dire : tu crois rouler où comme ça ?
3) Si un mec ou une meuf te mate, ton/ ta partenaire ne viendras pas t'embrouiller du genre : pourquoi tu les fais te regarder ? Tu me trompe de loin maintenant ?! Avec ce gars/meuf ! Franchement, je ne te pensais pas comme ça.
Dean tape un tempo sur la petite table de sa chaise haute quand toute attente, son canard en plastique rebondit et cogne son oeil droit. D'abord pris de surprise, il se fige puis se met à pleurer brutalement.
Super.
Caleb frappe avec un peu trop d'entrain sa cuillère dans son assiette et sa purée lui saute au visage. Il commence à sangloter.
Cool.
Janna m'harcele pour une troisième portion de nourriture.
Ok.
Steve et Zane ronfle sur le canapé, la gueule grande ouverte et un filet de bave coulant de leur bouche.
Le téléphone fixe sonne.
Shiro salit la maison en laissant des traces de boue sur le sol.
La sonnette tonitruante retentit dans toute la maison.
Dean devenu tout rouge, Caleb qui fourre ses mains pleins de purée de carottes dans ses cheveux comme si il souffrait le martyr et mes deux blonds flemmard qui dormaient comme si de rien n'était.
...Soupire...Tapote la surface de l'îlot du bout de mes doigts.
Putain,
J'ai besoin de vacances.
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