Chapitre 47

Mélissa.

Un hurlement me réveille, je regarde où je suis, en panique, j'ai du mal à respirer, j'ai mal au ventre et les larmes coulent toutes seules sur mes joues. Un autre hurlement sort quand je vois quelqu'un allumer la lumière et saisir mon visage, la personne me force à la regarder, ses lèvres bougent mais je n'entends rien pendant quelques instants, jusqu'à ce que la voix de Jack m'arrive.

-Hé, calme-toi chérie, c'est moi, c'est Jack, t'es en sécurité ! Regarde-moi et respire !

Il m'incite à respirer comme lui, j'ai du mal mais j'essaie de me concentrer sur lui. Je sais qu'il ne va pas me faire de mal comme Elric.

-Voilà tout va bien. T'es en sécurité. Tu veux me raconter ?

-J'ai revu Elric me poignarder et cette fois-ci, au lieu d'emmener Nina, il la violentait aussi. Bon sang, Jack, je veux retrouver ma fille.

-Je sais, moi aussi je veux la retrouver. Je vais tout faire pour avancer les recherches, je te le promets.

Je hoche la tête, lui faisant confiance sur ça.

-Allez, rendors-toi, tu as besoin de repos. Je reste ici, ne t'inquiète pas.

Jack passe ses mains dans mes cheveux, vient embrasser mon front et m'aide à me rallonger comme il faut. Je grimace à cause de mon ventre, il tire et fait mal, mais ça reste supportable pour la nuit. Jack reste à mes côtés quand je ferme les yeux, massant ma main, me rassurant juste avec sa chaleur. Je sens le sommeil me prendre une nouvelle fois, pour un sommeil sans rêve.

* * *

-Mon bébé, enfin t'es réveillée !

Mon père vient me prendre comme il peut dans ses bras après avoir parlé vraiment fort, ça me fait grimacer, mes oreilles doivent se réhabituer aux gens qui parlent fort avec un accent du sud. Mais c'est mon père, alors je ne lui en veux pas. Je n'imagine pas son inquiétude quand Jack l'a appelé il y a une semaine, je n'ai jamais finis dans un état aussi grave.

Ce câlin avec mon père s'éternise, il finit par me lâcher pour laisser la place à mon frère. Lui est plus calme, son câlin est moins long et il ne me crie pas dans les oreilles. Je vois combien il a été inquiet. Je crois que lui et mon père auraient été détruit de me perdre, ils n'auraient pas tenus après la perte de maman, surtout avec ma fille dans la nature.

-Alors, comment tu te sens ? Demande mon frère.

-Mal. J'ai mal au ventre, c'est horrible, je déteste comment ça me tire. Je suis épuisée, triste, en colère et j'ai envie de tuer mon ex. Et mon bébé me manque, je veux la revoir.

-Elle nous manque aussi. On espère tous l'appel de la police pour dire qu'ils l'ont retrouvé et qu'elle va bien.

-Il faut absolument que je me concentre pour savoir où ils pourraient être. Elric est prévisible, d'habitude il ne sait pas se cacher.

-La colère fait faire des folies, réponds mon père.

-La colère, tu parles. Il n'a pas à être en colère, c'est lui qui m'a dégagé de la maison.

-Je sais bien ma chérie. C'est un crétin sans cervelle.

-Pire.

Je regarde mon père, il lâche un petit rire puis essaie de changer de sujet pour me distraire, il fait bien. Jack n'est pas avec nous, il voulait rentrer chez lui prendre une bonne douche, se changer et prendre des vêtements pour moi, il fait bien. Je n'aime pas la tenue de l'hôpital, je me sens nue. J'ai hâte de mettre un jogging et un petit gilet, plus facile pour s'occuper de mes blessures qui commence à cicatriser. J'ai pour encore bien deux semaines de changements de pansements et d'examens, s'assurer que tout aille bien pour moi à l'intérieur.

Mon compagnon ne tarde tout de même pas trop, il arrive avec le sac de vêtements. J'ai envie de me changer maintenant, mais je vais attendre la visite du médecin ou de l'infirmière pour savoir si c'est possible. En attendant, les trois hommes me distrait, bien que parfois je me déconnecte de la réalité pour me perdre dans mes pensées.

La police passe dans la journée, ayant appris mon réveil par le médecin, j'ai demandé à ce que personne d'autre ne le soit, surtout pas la presse qui parle de mon cas. Je donne toutes les informations que j'ai aux policiers même si Jack et mon père avaient déjà fait un très bon travail avant. Je donne d'autres lieux à visiter dans la capitale et aux alentours, ils sont encore très actifs sur la recherche, ce qui me donne un peu d'espoir pour retrouver ma fille en vie.

La journée passe relativement vite, étant bien occupée, Jack reste encore une fois avec moi pour la nuit. Mon père voulait prendre sa place, chose que j'ai refusé. Mon compagnon sait me réconforter et j'ai besoin de lui quand je me réveille en sursaut ou quand je me perds dans mes pensées. Cette nuit je me suis réveillée à trois reprises, Jack a été mon pilier pour revenir à la réalité, à chaque fois. Je me sens en sécurité avec lui.

* * *

Aujourd'hui c'est mercredi, ça fait déjà cinq jours que je suis réveillée. Cinq jours que je suis inquiète, cinq jours que j'attends le retour de ma fille, cinq jours que j'espère. Mon inquiétude joue sur ma guérisson, je ne me rétablis pas aussi vite que le chirurgien ne l'espère, mais il comprends. Lui-même a des enfants et il sait qu'il serait dans le même état s'il lui arrivait la même chose. Jack, mon père et mon frère sont de vrais piliers, ils sont là tout les jours. Même Jack passe malgré son boulot, mon pilier central... Sans eux, je ne sais pas ce que je ferais. Je mange pour eux, je me fais soigner pour eux, parce que je ne veux pas plus les inquiéter. Et je fais aussi tout ça pour ma Nina, pour mon bébé, je veux qu'elle retrouve une maman pas trop épuisée.

Malgré ma guérissons ralentie, j'ai le droit de bouger de mon lit, je suis donc dans le fauteuil de la chambre, un carnet de jeu en main. Mon père et mon frère se sont absentés, me voyant pas trop mal, ils voulaient partir en promenade. Je ne leurs en veux pas, l'hôpital peut être très anxiogène. Ils ont le droit de respirer, d'autant plus que je suis occupée.

Un coup contre la porte me surprends tout de même, je me tourne vers celle-ci et dis à la personne d'entrée, je sentais que ce n'était pas un membre de ma famille ou Jack, ils ont pris l'habitude de rentrer comme ils veulent, juste en donnant un petit coup. Je souris un peu en voyant mon chef, un paquet en main.

-Bonjour Mélissa, excusez-moi de ne pas être venu plus tôt, mais j'ai un procès en préparation et ça m'a pris beaucoup de temps.

-Pas de soucis, ça fait plaisir de vous voir.

-De même. Surtout réveillée. Votre compagnon m'a tenu au courant.

-Je ne suis pas surprise.

-Bon, je vous ai apporté quelque chose. Je mentirais en disant que c'est de la part de tout le cabinet en revanche.

-C'est pas bien grave. Un cadeau venant de vous c'est déjà très gentil. Je sais que le reste du cabinet doit penser à moi malgré tout.

Mon chef me tends le paquet, je le saisie après avoir posé mon carnet sur la petite table, je le remercie et l'ouvre. Dedans il y a de quoi prendre un peu soin de moi et surtout : un plaid qui me semble bien chaud ! J'en ai pas ici et je n'ai pas demandé à Jack de m'en apporter même si j'ai souvent froid.

-Merci beaucoup, c'est un beau cadeau de convalescence.

-C'est normal. Vous deviez reprendre la semaine prochaine, on a tous envie que vous vous rétablissiez au plus vite.

-Dana vous embête déjà ?

-Pas du tout, mais vous nous manquez.

Je souris en peu, mais mon chef n'est pas bête quand je baisse les yeux, il voit bien que je ne suis au top de ma forme, ma fille me manque.

-Hé, Mélissa, votre fille va être retrouvée d'ici peu, j'en suis sûr.

-Je sais pas. Ça fait bientôt deux semaines et personne ne sait où elle est.

-Je suis sûr qu'au fond de vous, vous savez où elle est. Vous connaissez son kidnappeur, il peut être dans un endroit où vous étiez ensembles.

-J'ai déjà pensé à ça, mais je trouve pas. Il y a beaucoup d'endroits où on nous connait.

-Vous n'étiez pas partie en août plus loin d'ici ?

Je regarde mon chef, c'est vrai qu'on est partie quelques jours en août, c'est là-bas que Nina a été conçue.

-C'est vrai qu'il pourrait être là-bas ! Nina est née avec ce voyage !

-J'appelle la police, pour leur dire de venir vous voir.

-Et il ne faut surtout pas que ça fuite dans la presse. Si la presse s'en mêle, il va fuir.

-Ne vous en faites pas, je m'en occupe.

Mon chef prendre son téléphone et contact la police pour qu'ils viennent, je ne sais pas pourquoi je n'ai pas pensé à cet endroit. Nous étions partie quelques jours en Auvergne, pour faire une randonnée pour voir les anciens volcans. Nous avions passé un très beau séjour et quelques semaines plus tard j'ai su que j'étais enceinte.

La police arrive sans trop tarder, je donne le nom du camping dans lequel nous étions, ils vont tout de suite donner les informations à la police auvergnate. J'espère qu'ils sont là-bas et que ça ne va pas fuiter !

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