Chapitre 46

Cela fait bientôt une semaine que Mélissa est à l'hôpital et Nina dans la nature, une semaine qu'on dort mal avec Arthur et Leo. Nous attendons juste un réveil ou une bonne nouvelle, mais rien. Je pourrais virer fou avec ce manque d'information, mais par chance, si je peux dire ça comme ça, j'ai de quoi m'occuper. Je voulais rester un maximum au côté de Mel, si je n'avais pas des rendez-vous avec des petits patients qui ont besoin de moi. Je pense que beaucoup de parents auraient compris si j'avais annulé les rendez-vous pour rester auprès de ma compagne blessée, hors j'ai besoin de ça. Si je reste à l'hôpital, je crois que je deviendrais la personne la plus insupportable du service. Je vais donc la voir à ma pause de midi et le soir, laissant mon téléphone allumé et sur sonnerie si jamais on doit m'appeler.

Aujourd'hui, comme depuis lundi, je file à l'hôpital quand j'ai donné les dernières informations à ma secrétaire, je suis impatient, d'autant plus que je peux la toucher maintenant. Ce contact fait beaucoup de bien à mon mental bien entaché, c'est pour ça que je tiens à mes deux visites, et demain ce sera la journée complète. Ça fera une semaine depuis l'attaque...

La police, elle, est concentrée sur les recherches pour trouver Nina et son géniteur, il y a eu quelques espoirs, mais vite partis en fumée. On ne sait toujours pas où elle est, on ne sait même pas si elle est encore dans Paris ou si elle a quitté la capitale.

Enfin. J'arrive à l'hôpital, je me dirige vers la chambre de ma compagne. Adam est rentré il y a deux jours, alors je ne passe pas par la sienne pour lui dire bonjour. Je toque à la porte pour savoir s'il y a quelqu'un et entre, nous sommes seuls. Je vais déposer mes affaires sur le fauteuil, comme d'habitude, puis je vais m'installer sur le tabouret. Je m'approche de Mélissa, me redresse pour l'embrasser sur le front puis je prends sa main, lui parlant de ma journée au boulot. Je ne raconte pas tout, mais lui parler comme je le faisais avant ça fait un bien fou, j'en ai bien besoin.

Alors que je lui parle et lui caresse la main, je sens un mouvement entre mes doigts. Je me redresse pour la regarder, ce mouvement n'était pas une hallucination, je la vois grimacer. Je quitte mon tabouret et appuie sur le bouton d'appel, je crois qu'elle se réveille enfin !

-Hé, Mel, c'est Jack. Si tu m'entends, serre ma main.

Je saisie la sienne, je sens qu'elle la serre un peu. Un sourire me prends, les larmes me montent quand je vois qu'elle ouvre un peu les yeux, pour les refermer aussi sec à cause de la lumière qui est plutôt forte.

-Je vais baisser la luminosité.

Je la lâche et me précipite vers le contrôleur, je baisse la lumière et je retourne à ses côtés. Je reprends sa main, Mélissa ouvre un peu les yeux, cette fois-ci elle réussit à les garder ouvert, ce qui me soulage. Ça y est, elle est réveillée !

Une infirmière arrive au même moment, je la laisse s'approcher de Mélissa, qui je le vois est un peu perdue, mais c'est pour son bien. L'infirmière appelle un médecin, il débarque vite et il fait un examen complet à Mélissa. J'en profite pour envoyer un message à son père et son frère, ils seront soulagés de savoir ça.

Le médecin finit par se tourner vers moi, avec un petit sourire sur les lèvres.

-Bien. Votre compagne est très fatiguée, mais elle va bien.

-Je suppose qu'elle aura besoin d'un repos total ?

-Exact, mais vous pouvez lui parler le temps qu'elle est réveillée.

-Merci beaucoup.

Le médecin s'en va, l'infirmière suit, je m'approche enfin de Mélissa en souriant.

-Hé, salut toi. Ça fait plaisir de te voir réveillée.

-J'imagine bien.

-T'as mal quelque part ?

-Je viens de recevoir de la morphine, alors ça va. Jack, où est Nina ?

-Tu veux vraiment savoir ?

-C'est ma fille et j'ai vu l'autre connard l'emmener. Où est ma fille ?

Je m'assois sur le lit, prenant sa main entre les miennes, la massant comme j'en ai pris l'habitude.

-Je suis désolé, je ne sais pas où elle est. J'ai lancé l'alerte enlèvement il y a une semaine et depuis, rien.

-Quoi ? Ma fille n'a pas été retrouvé ?!

Mélissa commence à s'énerver et à paniquer, il faut que je la calme sinon elle risque de se blesser une nouvelle fois.

-Mel, la police est sur le coup, ils enquêtent et la cherchent activement.

-Mais pas assez. Elle devrait déjà être retrouvée !

-Son géniteur a su se cacher.

-Elric est le pire homme pour ça, il est nul pour se cacher ou fuir.

-Visiblement la haine qu'il a en lui l'aide beaucoup. Il a même blessé Adam.

-Adam ? Qu'est-ce qu'il a eu ?

-Un coup de couteau lui aussi. Il est déjà rentré par contre.

-Mon dieu, il faudra lui dire de passer puisque je suis réveillée.

-Ton père et ton frère sont déjà au courant, j'irais prévenir Adam en rentrant.

-D'accord. Jack, je t'en supplie, retrouve Nina.

-Je fais tout pour. Du moins la police fait tout pour. Mais ils auront besoin de toi pour les aider.

-Je le ferais. Bordel, qu'est-ce qu'il lui a pris ? Et qu'est-ce qu'il fait à mon bébé ?

-J'en sais rien.

Mélissa commence à pleurer, je m'approche un peu plus d'elle et essaie de la réconforter, mais je sais qu'elle ne veut que sa fille.

-Mel, as-tu une idée d'où il a pu aller ? Je demande quand elle se calme.

-Je dois réfléchir. Là je suis juste épuisée, j'ai envie de dormir.

-Pas de soucis. Je vais prévenir ton père et ton frère. Repose-toi, on repasse demain.

-Jack, j'ai pas envie que tu partes. Nina est déjà trop loin de moi, je ne veux pas que tu partes.

-Chérie, demain matin je serais de retour avec ton père et Leo.

-Mais s'il t'arrive quelque chose là-bas ? S'il te plaît, reste.

Elle me supplie, en larmes, ça me fait mal au cœur. Il faut que je demande si je peux rester, je n'ai pas envie de la laisser avec un cœur brisé. Au pire je resterais dans ma voiture, elle sait être confortable. Mais pour le moment, je dois réconforter ma compagne, alors je la prends comme je peux dans mes bras. Elle passe les siens autour de moi comme elle peut aussi, avec tout ses branchements, serrant mon pull entre ses mains.

-Ne me laisse pas seule, je t'en supplie. Ne me laisse pas seule.

-Je vais demander si je peux avoir un lit, mais je ne te promets rien. Au pire, je resterais dans la salle d'attente ou dans ma voiture.

-Je veux que tu restes.

-Je sais, je sais.

Je caresse doucement ses cheveux, essayant de la rassurer, mais je sens qu'elle a besoin de moi, au moins pour s'endormir. Tant qu'elle n'a pas Nina, elle aura besoin de moi et de sa famille. Je ferme les yeux et lui offre un câlin dont elle a bien besoin, moi aussi. Elle n'a pas son odeur d'amande dans ses cheveux, ni de rose sur sa peau, mais sa peau est chaude et je sens son cœur battre.

Nous restons un long moment comme ça, jusqu'à ce que je sente les mains de Mélissa me lâcher. Je fais attention en reculant un peu, elle s'est endormie. Je l'allonge comme il faut, essuie ses larmes et embrasse son front. Je me tourne vers le fauteuil, je peux rester ici ce soir, demain je n'ai pas de boulot. Je sors quand même de la chambre pour aller demander l'autorisation, heureusement je l'ai. Je peux aussi avoir un petit lit, ce qui est parfait. Je me dirige vers ma voiture pour récupérer un sac que j'ai toujours dans le coffre et je retourne dans la chambre où le lit a déjà été installé, c'est parfait. Je pose mon sac sur le fauteuil et retourne m'asseoir à côté de Mel. Je prends mon portable pour prévenir Arthur et Leo que je dors à l'hôpital et je regarde ma compagne encore quelques minutes, son sommeil ne sera pas réparateur, je peux le voir d'ici. Je prends sa main entre les miennes et la caresse un long moment, ça la soulage un peu.

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