Chapitre 42

Nina est au lit, elle s'est endormie profondément après son bain et quand elle était dans les bras de Jack. Nous sommes maintenant dans la cuisine, je n'avais rien préparé pour ce soir, en général on aime bien cuisiner le soir, ça nous permets de discuter de notre journée. Et bien évidemment, je dois raconter ma rencontre avec mon ex.

-Hé, au fait, il faut que je te raconte ma belle rencontre de la journée, dis-je alors que nous nous installons à table.

-Vue le ton que tu emploies, ça sent le sarcasme.

-Ouais. J'ai revu mon ex.

-Qu'est-ce qu'il te voulait encore ce crétin ? Voir Nina ?

-Exact. Il a encore clamé une erreur, qu'il voulait voir son enfant et il aussi dit que tu étais un gigolo.

-C'est moi ou il est casse-couille ? Et en plus il ose me traiter de gigolo, alors que je suis plus vieux que toi et que je gagne mieux ma vie ?

-Que veux-tu, il est con. Mais il m'énerve et je ne sais pas quoi faire pour qu'il ne s'approche plus de moi.

-Demande une injonction d'éloignement.

-Une injonction ne marchera pas, il ne me harcèle pas, ne me touche pas et ne menace pas ma vie, ni celle de Nina.

-Alors demande de l'aide à ton boulot. Ils pourront t'aider.

-J'ai pas envie de mêler mon boulot. J'irais quand même voir quelqu'un si Elric recommence, je ne veux pas mettre Nina en danger ni avoir à regarder par-dessus mon épaule tout le temps.

-C'est dingue que ce mec t'emmerde autant. C'est lui qui a merdé en te trompant et en te dégageant.

-Oh que oui, mais il ne va jamais le reconnaître.

-D'ailleurs, il y a un truc qui me surprends, c'est qu'il n'essaie pas se déclarer comme père de Nina.

Je me redresse un peu, je n'avais jamais remarqué ça.

-T'as raison, il l'a jamais déclaré. Surtout qu'il n'a pas besoin de moi pour le faire.

-Et il devrait savoir que la déclarer apporte des droits sur Nina. Donc, il veut pas la garde de sa fille, il veut juste te faire chier.

-Ça marche plutôt bien en plus.

-Je trouve pas, tu restes vraiment calme malgré tout.

-Je fulminais quand j'ai vu Elric. Je le déteste, j'ai eu envie de le baffer.

-C'est normal de perdre patience, mais tu restes relativement calme pour le reste.

-Pour Nina. J'ai pas envie de finir en prison pour homicide. Ça passerait mal pour elle.

-Et je n'ai pas envie que tu finisses en prison. J'ai beaucoup de projets avec toi et rien n'est réalisable dans une prison.

-Comme quoi ?

-Ce qu'on fait déjà, et même plus. D'autant plus que les fêtes sont dans deux mois et j'aimerais bien les passées avec toi.

-T'aimerais fêter Noël et le nouvel an avec moi ?

-Bien sûr que j'aimerais. Peut-être pas Noël, je le passe avec mon père et ma sœur en général, mais le nouvel an, ce sera avec plaisir. On pourrait même célébrer la nouvelle année loin de Paris.

-Tu pourrais venir à Nice.

-Je t'avoue que j'aimerais bien aller ailleurs. Une petite location loin de Paris, loin de tout.

-Et Nina ?

-Elle pourra venir avec nous. Ce serait bien pour elle de découvrir un nouvel environnement.

-C'est moi ou tu réussis à t'imaginer un avenir ?

-Pas toi ?

Je me lève et le rejoins, posant mes mains sur ses joues pour qu'il me regarde dans les yeux.

-Je suis très heureuse que tu t'imagines comme moi un avenir ensembles. J'ai hâte de voir ce que la vie va nous réserver.

-J'ai hâte aussi.

Je l'embrasse rapidement et réussis à retourner à ma place, nous finissons notre repas en imaginant notre programme de fin d'année. Je vais ensuite lui montrer mon nouveau matériel pour la moto puis nous allons au lit, terminant cette journée sur une bonne note.

* * *

Je suis dehors avec Jack, il se prépare pour une petite balade. Je vais soulever son casque alors qu'il tourne la tête vers moi, déjà installé sur sa moto.

-Bon, t'es sûr que tu ne veux pas venir ?

-Oui, je suis sûr. J'ai trop de ménage à faire.

-Tu peux le décaler à demain et je t'aiderais.

-Jack, j'ai trop à faire. Je ne sais même pas si j'aurais finit ce soir.

-D'accord, je te laisse faire et demain je t'aiderais.

-File. Promène-toi bien.

-Merci. A tout à l'heure.

Jack vient m'embrasser, il démarre sa moto, baisse son casque puis s'en va. Je souris en le voyant disparaitre dans la rue, puis je monte chez moi. Je vérifie que Nina aille bien, je l'ai laissé dans son parc, elle s'amuse toujours, je peux donc commencer mon ménage. J'ai envie de faire un gros ménage avant la reprise, et aujourd'hui j'ai clairement la motivation. J'attaque par la chambre de ma fille, je dois aussi trier ses vêtements. Et comme ça elle pourra venir faire sa sieste tranquille.

Je m'occupe de la chambre pendant un long moment, je la quitte quand le sol et les meubles sont propres et les vêtements déjà beaucoup trop petits sont rangés dans un sac, prêt à être donné. Je vais le déposer dans l'entrée et je continue avec le ménage de la cuisine, jusqu'à ce que ce soit l'heure du déjeuner. Je récupère le plat de Nina, lui donne en parlant et jouant avec elle.

Après ce moment avec ma fille, je la berce quand elle a finit son biberon, elle s'endort en quelques minutes. Je vais la coucher puis je pars m'occuper du salon. Demain je ferais ma chambre et la salle de bains, je n'aurais pas le temps aujourd'hui. Je mets un peu de musique, pas trop fort pour ne pas réveiller Nina, ça m'occupe bien pour mon ménage.

Pendant que je m'occupe de tout ça, j'entends toquer à la porte, ce qui me surprends. Je n'attends personne et je sais que ce n'est pas Adam, il est au boulot. J'arrête ma musique, pose ce que j'ai dans les mains et je vais ouvrir, je suis vraiment étonnée de voir mon ex ici !

-Elric ? Qu'est-ce que tu fiches chez moi ? Comment t'es entré dans l'immeuble ?! Et comment t'as trouvé mon adresse ?

-Je t'avoue t'avoir un peu suivie cette semaine sans que tu ne t'en rendes compte, sauf l'autre jour où tu m'as grillé, et j'ai sonné chez une de tes voisines qui m'a gentiment ouvert la porte. Je viens voir ma fille.

-Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans ce que je t'ai dit l'autre jour ? Tu ne t'approchera pas d'elle tant qu'elle est sous ma garde.

-T'as pas le droit de m'en priver. Aujourd'hui je viens la récupérer.

-Est-ce que tu la seulement déclaré à l'état civil ?

-Je veux le faire avec elle. Maintenant, dégage de mon chemin et laisse-moi la voir !

Elric essaie de me pousser mais je tiens bon, hors de question qu'il rentre chez moi. Je réussis à le repousser assez fortement, il recule de trois pas avant de me lancer un regard choqué puis haineux. J'essaie de ferme la porte mais il la claque contre le mur, me faisant sursauter. Je n'ai jamais vu un regard aussi sombre de toute ma vie, ça me choque, surtout venant d'un homme habituellement doux.

-Elric, dégage de chez moi !

Je ose le ton, réveillant ma fille, ce qui m'énerve encore plus.

-Je suis venue pour la prendre avec moi.

-Si tu la touche, j'irais à la police pour dire que tu as kidnappé mon bébé.

-Essaie.

Je n'ai pas le temps de réagir que je finis les fesses au sol et la joue gauche en feu. Je secoue la tête et me redresse, je vois Elric aller dans la cuisine, je me demande ce qu'il fout là-bas. Je me lève et le rejoins, je suis surprise de le voir toucher à ma boite à couteau.

-Elric, j'appelle les flics. T'es entré chez moi à l'aide de violence et tu menaces ma fille de kidnapping.

J'essaie d'aller chercher mon téléphone en le gardant à l'œil, mon inquiétude monte d'un cran quand je le vois se tourner, un couteau à la main, son visage transformé par la haine. J'accélère, mais il le voit bien, ça le fait s'approcher rapidement de moi.

-Je t'ai dit que je venais pour récupérer ma petite, je vais le faire. Et vu que tu refuses de me la laisser, il faut bien agir d'une autre manière.

-El...

Je ne dis rien de plus, une douleur me prends le ventre. Elric me regarde dans les yeux, je baisse les miens pour voir le couteau, planté dans mon abdomen.

-Tu aurais pu éviter cette blessure juste en me laissant ma fille pour une journée.

-T'es un monstre. Nina n'est pas ta fille espèce d'enflure, dis-je en le regardant de nouveau.

-Nina ? C'est mignon comme prénom, même si nous n'avions pas choisi ça.

-Je n'allais pas lui donner un prénom maudit.

Elric me blesse une seconde fois, cette fois-ci je sens que c'est un poumon. La douleur est intense, c'est horrible.

-Arrête...

-Non.

Il recommence, à plusieurs reprises, les larmes coulent toutes seules, je n'ai plus la force de me défendre avec mon sang qui coule. Une toux fait remonter du sang, je m'effondre quand mon ex me lâche, faible, très faible. Je vois Elric aller dans la chambre de Nina, j'essaie de me redresser, d'avoir cette fameuse adrénaline, mais impossible.

Mon ex part avec ma fille qui pleure encore plus fort, ça me brise le cœur. Je tente une nouvelle fois de me lever pour la sauver, sauf que je ne sens que l'obscurité me prendre.

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