Chapitre 10

Ça y est, le mois de mon terme est arrivé ! Je peux enfin accoucher librement, sans craindre pour ma fille. Je lui ai aussi trouvé un prénom, il était temps ! Tout est prêt pour accueillir ma petite, j'attends maintenant juste mon papa qui a décidé de venir pour m'aider jusqu'à l'accouchement et un peu après. J'ai hâte qu'il vienne, ça va me faire de la compagnie et j'aurais de l'aide, bien nécessaire à neuf mois de grossesse.

Je suis actuellement dans ma chambre, à compléter ma valise de maternité, il est temps que je la finisse. Je souris en voyant les petits vêtements choisis pour ma fille, elle va être adorable dedans, j'ai hâte de la voir avec. Et de l'avoir dans mes bras.

Quand je ferme ma valise, j'entends mon portable sonner, mon père a dû arriver à la gare ! Il est déjà plus de vingt heures, il a pris un train plutôt tard pour s'occuper des derniers détails à l'entreprise. Je prends mon téléphone et décroche.

-Salut papa, tu viens d'arriver à Paris ?

-Salut ma chérie. Je suis désolé mais je ne peux pas venir.

-Quoi ? Qu'est-ce qu'il ce passe papa ? Un problème à l'entreprise ?

-Non.

Il prends une profonde inspiration, saccadé, mon sourire disparait, je ne respire plus. Quelque chose de grave c'est passé.

-Papa, dis-moi ce qu'il ce passe. C'est maman ?

-Oui, souffle-t-il. Elle a eu une crise cardiaque peu avant que je parte.

-Comment elle va ?

-Mélissa, le temps que les secours arrivent c'était trop tard. Je suis désolé de te l'annoncer au téléphone, mais ta mère nous a quitté.

Je l'entends craquer au téléphone, je m'assois sur mon lit, sous le choc de l'annonce. Ma mère n'est plus de ce monde, elle est morte.

-Papa, je te rappelle.

Je raccroche sans attendre, envoie mon téléphone sur mon lit et pose mes mains sur mon visage, les larmes montent et coulent sans que je ne puisse les retenir. Je viens de perdre ma maman, et je ne peux même pas aller la voir, lui dire un dernier au revoir, je ne serais pas là pour son enterrement.

Je pleure un long moment, jusqu'à sentir des douleurs venant de mon ventre. Mes mains descendent sur mon ventre, je sens qu'il est dur, ce sont des contractions. J'essaie de me ressaisir, je dois me calmer et respirer, mais c'est compliqué. Ma respiration est saccadée, j'ai du mal à me concentrer sur ça, je ne pense qu'aux douleurs que je ressens entre mon cœur et mon utérus qui a décidé de se manifester maintenant !

Après de longues minutes, je réussis à me calmer, à respirer profondément, j'ai vraiment de grosses contractions. Je pose ma valise au sol et l'emmène dans l'entrée avec mes papiers et le siège-auto, je récupère mon ballon et je m'installe dessus. Je ferme les yeux, caressant doucement mon ventre, retenant les nouvelles larmes qui veulent couler. Je n'arrive pas à y croire que ma mère est décédée, j'espère que ça a été sans souffrance. Et moi qui n'avais pas prévue de second prénom pour ma fille, elle vient d'en avoir un.

Je dois rester peut-être une bonne demi-heure sur mon ballon, à faire des exercices, j'ai clairement des contractions de travail, ce n'était pas juste une reflet de la douleur que j'ai dans le cœur. Je me lève quand une contraction passe, je marche dans mon appartement, allant chercher ma boite à souvenirs. Je m'assois sur une chaise quand j'ai récupéré ma boite et je commence à regarder les photos avec ma mère, j'ai beaucoup de souvenirs avec elle heureusement.

Les douleurs deviennent de plus en plus compliqué à gérer, je reste quand même à la maison, je ne veux pas me retrouver seule dans une salle d'accouchement pendant plusieurs heures, hors de question. Adam n'est même pas là, il est partie pour la semaine. Je marche donc dans mon appartement, bougeant comme on me l'a appris, le portable en main. J'ai pris des nouvelles de mon frère, il est encore choqué par le décès de maman, il était là quand elle a eu sa crise cardiaque. Il me donne aussi des nouvelles de notre père, il est enfermé dans sa chambre apparemment et j'ai eu de la chance qu'il m'appelle.

Vers trois heures du matin, après sept heures à la maison, les douleurs sont vraiment terribles, il est temps pour moi d'y aller. J'appelle un taxi ambulance, pas le choix. Je ne veux pas y aller en taxi classique, j'ai peur de perdre les eaux dans un uber. Celui-ci arrive au plus vite, je récupère mes affaires, mes papiers et je descends, je sens que les escaliers me font quelque chose. Je sors de l'immeuble et attends le taxi, qui mets beaucoup de temps pour arriver. Je suis rapidement prise en charge, nous partons pour la maternité.

Quand nous y arrivons, à trois heures et demi du matin, tout est calme, une sage-femme m'accueille sans trop tarder. On m'emmène dans une salle d'examen et on m'ausculte, le travail a bien commencé et est déjà bien avancé. Je préviens malgré tout mon frère, même si c'est bientôt quatre heures, je sens la fatigue me tomber dessus, ce qui empire les douleurs, je rêve de la péridurale.

Heureusement, je suis rapidement emmenée dans une salle de travail, où je peux avoir la péridurale après vraiment peu d'attente. Une sage-femme reste un peu avec moi, je lui ai expliqué pourquoi je suis seule et vraiment triste, c'est un amour cette femme. Tout comme un de ses collègues qui passe quand la sage-femme doit partir sur un accouchement. Je savais que j'avais choisi la bonne maternité.

Je finis quand même par me retrouver seule, je regarde la pièce, traine un peu sur mon portable mais la fatigue est vraiment là. Puisque la péridurale fonctionne vraiment, j'essaie de m'installer confortablement et je ferme les yeux, je sombre dans un sommeil, plutôt léger, mais je sens réparateur.

Vers les neuf heures du matin, je sens quand même le retour des douleurs, même si pas mal atténuées. Une nouvelle sage-femme arrive, il y a visiblement eu le changement de personnel, elle m'examine et m'indique que c'est l'heure pour moi. Elle et une de ses collègues prennent le temps pour s'installer, la seconde personne que j'ai rencontré arrive, ce qui me surprends.

-Je n'allais pas vous laissez seule Mélissa. Vous pouvez me serrer la main, je suis là pour ça.

-Merci beaucoup.

Je saisie la main de l'homme, puis je pousse quand on me dit que je le dois. Et je crois que j'ai bien fait de bien me reposer, j'arrive à pousser efficacement. Ma petite vient au monde en douceur, sans trop de soucis. Quand on me la pose sur la poitrine, j'ose oublier tout ce qu'il c'est passé depuis la veille de Noël jusqu'à hier soir, je me concentre sur ma fille qui pleure bien comme il faut. Je sens quand même les larmes monter et couler, je ressens beaucoup de choses, de la joie, du bonheur, de la tristesse, tout ça réunit. Je pose un bisou sur la petite tête de ma fille et ferme les yeux en la blottissant dans mes bras, je n'arrive pas à y croire que je viens de devenir maman.

-Madame, comment vous voulez l'appeler votre petite ?

-Nina, dis-je en ouvrant les yeux. Nina Louise Gautier.

Nina parce que j'aime beaucoup ce prénom et Louise pour ma maman.

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