Nuit
Des flocons de ciel,
Des flocons de nuits
Tous noirs
Qui tombent.
Tombent, tombent.
Tu te souviens, Max?
Aigle funèbre.
Et tous ces gens que j'aimais tant,
Tes enfants,
Les fantômes qui naissaient de tes mains, tatoués avec ta plume sur les pages de tes cahiers, où sont-ils maintenant?
Morts?
Morte, la lune, mort, le guerrier, le meurtrier, le fantôme, et deux fois morte, l'indestructible?
Pour elle, oui, sans doute, ils sont morts.
Jamais Azul ne saura, Max.
Aigle Funèbre.
Ils lui manquent, tu sais.
Elle t'a attendue.
Longtemps, longtemps, dans la nuit noire et dorée et rouge où tout s'emmêle, tout se noie, le ciel comme une tâche d'encre qui flottait entre les lumières de la ville.
Encre de chine.
Ombres chinoises.
Crêpe de Chine.
Porcelaine chinoise.
Là-bas, s'effaçaient les ombres, des fantômes naissaient ici.
Elle a attendu,
Elle a rêvé,
Elle a pleuré à en avoir les yeux qui saignent
Et la voix qui ne chante plus,
Elle a attendu.
Et elle s'est souvenue,
Agrippée aux souvenirs,
Jusqu'à ce qu'ils partent en fumée.
Qui était le plus réel?
La lune, ou toi, Max?
Le frère drogué, ou toi, Héloïse?
Le meurtrier, ou Azul?
Elle oscillait entre les mondes. Les vapeurs de cigarette, à travers un brouillard laiteux et épuisé, troublaient chaque jour un peu plus sa rétine.
Elle voulait boire.
Elle voulait dormir.
Surtout, elle ne voulait pas se réveiller.
Et les coquelicots, coquelicots, coquelicots... Son coeur, décharné, ensanglanté, battait par syncopes inexplicables. Sur sa montre, et sur la grande horloge du salon, la trotteuse courait,
À l'envers.
Flocons de nuit qui tombent.
Un an,
Six mois,
Trois mois,
J'arrive,
Attendez-moi...
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