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Nous sommes assis l'un face à l'autre dans le canapé. Il est silencieux et attend patiemment les questions. Je sais que je risque de gâcher notre tranquillité mais je veux savoir. Certains peuvent penser que je suis folle à vouloir connaître les détails mais c'est devenue obsessionnel. Lorsqu'il est avec moi, je me demande s'il pense à elle.
« - Tu te sentais comment dans ses bras ? »
Il a un mouvement de recul à l'entente de cette question. Comme s'il esquivait un coup.
« - Tu es sérieuse Azhar ?
- [...]
- Je ne l'ai pas prise dans mes bras.
- Tu penses à elle parfois ?
- Tu sais quoi ? Je m'en vais. »
Je n'ai pas le temps de réagir qu'il est déjà entrain de mettre ces chaussures.
« - Tu as raisons, prend la fuite !
- Est-ce que tu m'as vraiment pardonné Azhar ou m'as tu laissé revenir pour me torturer ?!
- [...]
- Tu te rends compte de ce que tu me demandes ?
- Et toi tu ne te rends pas compte de ce que ça me fait.
- [...]
- Je me sens mal dans mon corps et dans ma tête. Je me demande toujours si tu penses à elle, si tu as envie d'elle, si tu veux être avec elle ou même avec une autre.
- Je ne veux personne d'autre que toi Azhar.
- Tu m'as dit la même chose cette nuit là, notre nuit de noce. Tu m'as dit mot pour mot que tu ne voulais personne d'autre.
- [...]
- Je t'aime mais je ne sais pas si je pourrais te faire confiance un jour.
- [...]
- J'ai besoin de plus de temps. »
Nous sommes interrompus par mon téléphone qui sonne. Un appel de Sofia. Je décide de répondre et m'enferme dans la chambre au cas où. Elle me parle d'Amir, le père de son bébé. Il lui a envoyé un message et elle ne sait pas quoi faire. Après m'avoir abandonné avec un enfant, je l'ignorerais jusqu'à la fin de mes jours. Je disais la même chose concernant l'infidélité et pourtant, Ibrahim est de retour dans ma vie.
[...]
Nous sommes allez déjeuner chez mes beaux-parent. Amine était de retour pour quelques jours. Lorsqu'il il a passé la porte je l'ai serré fort dans mes bras.
« - Doucement Azhar. Si tu me blesses mon entraîneur va venir te réclamer des compte ici.
- Je suis contente de te voir !
- Moi aussi petite tête, oh Ibrah tu as vu comment je lui manque ?
- Ouais, dit-il faussement énervé. Bref bougez-vous, j'ai faim !
- Viens Azhar, ne reste pas avec cet aigri. Raconte-moi tout.
- Raconte-moi tout, dit Ibrahim avec une voix féminine, c'est pas ta copine t'es devenu bizarre toi.
- Amine me fait un clin d'œil exagéré et nous rions tous les deux. »
Nous rejoignons tous les autres qui sont déjà assis à table. C'est étrange de voir tout le monde réuni. Ça me rappel mon premier dîner en France. C'est ça, ma plus grande peur. Perdre ces gens autour de moi.
« - Amine ? demande Sofia.
- Ouais ?
- Je peux venir chez toi pour les vacances ?
- J'aurais aimé, mais je suis encore au centre. InshAllah quand je serai professionnel, je prendrai un appart et tu viendras.
- InshAllah. Je vais passer toutes mes vacances en Espagne
- Ne rêve pas trop non plus, dit Ibrahim.
- Laisse moi toi, je vais chez Amine pas chez toi.
- Azhar tu viendras aussi, propose Amine.
- Oh je ne sais pas, pourquoi pas.
- Ne t'inquiète. Je m'occupe de tout.
- Azhar et moi avons d'autres projets, répond Ibrahim. Elle n'ira nul part sans moi, encore moins si c'est chez toi.
- Qu'est-ce que tu as ? Tu as peur qu'elle change d'avis et qu'ont se marie en cachette ?
- Vous avez fini avec vos bêtises ?! dit mon oncle. »
Mounir et Amine ont explosé de rire. Hatem le mari d'Azra gardait la tête baissé mais on pouvait voir ses épaules bougées. Ibrahim lui, ne riait pas du tout.
« - Trouve toi une femme au lieu d'espérer avoir la mienne !
- Ne t'inquiète pas, je suis sur le coup, dit Amine en me faisant un grand sourire que je lui rends sous le regard agacé de mon mari. »
[...]
Mon sommeil est entrecoupé. Ibrahim bouge beaucoup. J'ai l'impression qu'il faut un cauchemar. Parfois, il fait des bruits étranges comme s'il essayait de parler mais qu'il avait la bouchée bâillonné. Je me redresse et touche son visage, il n'a pas de température.
Je m'allonge près de lui et je le serre dans mes bras.
« Ibrahim ! Ouvre les yeux, c'est moi, c'est Azhar.
- [...] »
Il se reveille et s'assoit sur le lit. Il lui faut un moment d'adaptation et lorsqu'il me voit enfin, il repousse les couvertures et quitte le lit.
« - Ibrahim ? Où est-ce que tu vas ?
- Azhar, laisse-moi s'il te plaît.
- Ça va Ibrahim, je suis là. »
Il me regarde mais ne dit rien. Je m'approche de lui, tout doucement.
« - Je suis là....je suis là Ibrahim. Parle-moi. »
Il me serre fort contre lui. Je me détache et lui retire son tee-shirt qui trempé de sueur.
« - Viens t'allonger. Je vais t'apporter à boire. »
Je vais chercher un verre d'eau, à mon retour, il est toujours debout. Il boit et s'assied sur le lit. Je fouille dans les tiroirs et trouve un cachet que je prenais lorsque j'étais angoissée.
« - Prends ça.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Pour les angoisses.
- Je ne suis pas angoissé. Tu prenais des cachets ?
- Quand ça ne va pas j'en prends.
- Je ne veux pas prendre ça. Et ne prend plus ça sans demander à ton médecin avant. »
Il s'allonge sur le dos et ne bouge plus. Je m'allonge à mon tour.
« - Ibrahim ?
- Je ne veux pas parler ce soir Azhar. »
Il se retourne vers moi puis me regarde. Je pose ma main sur sa joue et je la caresse tout doucement.
- Ça va aller. Rendors toi.
- Non...tu vas mal Ibrahim, tu peux essayer de me dire le contraire. Je sais que tu vas mal.
- Il est tard mon coeur. Viens dans mes bras. »
Je pose ma tête sur son torse il m'entoure de ses bras et nous couvre avec la couette.
« - On en reparlera, je te le promet. Mais pas ce soir. »
[...]
Je suis retournée travailler. J'aime beaucoup mon travail à la boutique, Hyzia me donne plus de responsabilités ça veut dire qu'elle me fait confiance. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser à Ibrahim. Je m'inquiète pour mon mari. Il m'a déposé ce matin. Nous n'avons pas eu le temps de parler. Le connaissant, il va faire comme si de rien n'était. Mais il m'a promis et je veux lui faire confiance.
Lors de ma pause déjeuné j'ai envoyé un message à Ibrahim pour savoir comment il allait. Il m'a dit qu'il ne se sentait pas bien. Étant donné qu'il n'avait pas de visite l'après-midi, il est rentré travaillé à la maison. Étant le dirigeant de l'agence, il peut se le permettre.
À la fin de la journée, je me suis dépêchée de rentrer pour le retrouver. Je le trouvais un peu ralenti et très fatigué.
« - Tu as mangé ?
- Oui, dit-il les yeux sur l'ordinateur.
- Tu as besoin de quelque chose ?
- Oui.
- Qu'est-ce que tu veux ? »
Il tend la main et m'attrape par la taille. Je me retrouve assise sur ses genoux.
« - J'ai juste besoin de toi, Azhar. Ne me laisse pas. »
Sa dernière phrase, il l'a prononcé à l'abris de mon regard alors que sa tête repose sur mon épaule. Il est épuisé et je le trouve chaud. Je le trouve encore plus chaud quand il m'embrasse. Et qu'il me serre plus fort.
« Je ne te laisserais pas.
-Tu me manques.
- Pourtant je suis là.
- Pas comme moi je le voudrais. Ce n'est plus comme avant.
- Tu as de la fièvre ? Dis-je préférant ignorer sa remarque.
- J'ai un peu mal à la tête.
- Je vais prendre une douche et je m'occupe de toi.»
[...]
Je laisse la sauce mijoter. Ibrahim est assis à la table de la cuisine et me regarde faire.
« - Azhar ?
- Humm ?
- Tu veux pas qu'on voyage. Je veux qu'on parle,nous deux, au bord de la mer
- Je ne sais pas, tu veux aller où toi ? Et puis, c'est chère de voyager. »
Il se lève puis me coince entre son corps et le plan de travail. Ses mains m'agrippent la taille. J'aime tellement ses mains. Elles sont grandes et un peu abîmés par le temps mais elle sont fortes et me rassurent.
« - L'argent c'est pas un probleme, je m'occupe de ça. Bientôt on déménagera aussi. On achètera une maison. Avec un grand jardin.
- InshAllah.
- Donne moi une destination mon coeur. »
J'aime tellement quand il m'appel comme ça et quand il commence a m'embrasser dans le coup et glisser sa main sous ma robe et que ses doigts commencent à me caresser l'intérieur de la cuisse, je perds la tête.
« - Je ne sais pas trop Ibrabim...Ta main.
- Ma main est très bien où elle est. Concentre toi sur ma voix chérie. Où veux tu aller ? Ne réfléchis pas trop.
- J'ai bien aimé la Turquie même si j'y suis restée très peu de temps et Dubai ça a l'air pas mal.
- Ok ma chérie.
- Maintenant, laisse moi cuisiner.
- Je veux un bisou.
- Non
- Pourquoi ?!
- Je suis occupée et retire ta main de là.
- Je veux mon bisou et ma main est très bien. »
Je me retourne et lui fait un petit bisou. Il est brulant.
« T'es chaud Ibrahim. »
Il enfouit sa tête dans mon coup.
« - Viens, lui dis-je en le prenant par la main. »
Je l'emmène dans notre chambre, il s'allonge sur le lit.
« - Repose toi.
- Ne part pas.
- Je reviens.
- J'ai du travail en retard.
- Tu vas rester là le temps que le repas soit prêt et que je range la cuisine.
- Je reste si tu restes avec moi.
- Je ne peux pas rester je dois ranger.
- On rangera après. »
Je me lève et m'apprête à partir lorsqu'il me met une fessée. Il était mort de rire j'en ai profité pour partir en vitesse.
[...]
« - Ça va ? La température elle a baissé.
- Ouais c'est grâce à mon infirmière.
- Bon maintenant tu va prendre une douche. Ça va te faire du bien. Je vais mettre la table.
- J'ai du mal à tenir debout, on peut la prendre ensemble.
- J'ai déja pris ma douche. Je t'aide à entrer et à sortir de la douche. »
Après avoir pris sa douche, il me rejoint pour dîner. On a mangé devant la télé. Il y avait une émission de télé-réalité. Ibrahim trouve ça stupide, moi je trouve que c'est plutôt divertissant a petite dose. Il a passé la soirée à me peloter.
« Ibrahim, tu ne peux pas garder tes mains en place ?
- Elles sont exactement là où elles doivent être.
- Tu sais, il va falloir qu'on parle.
- Parler de quoi ?
- Hier soir, tu m'as promis qu'on en parlerai.
- J'ai fait un cauchemar. Tu as promis que tu n'allais pas partir alors tout va bien. »
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Vous pensez qu'Azhar doit rester ?
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