53
AZHAR
Il y a du bruit tout autour de moi mais, je ne parviens pas à discerner exactement de quoi il s'agit. Je gigote dans mon sommeil, le lit n'est pas confortable et j'ai très froid. Je me sens ankylosée, comme si j'avais été percutée par un 3,5 tonnes. Je me suis épuisée, j'ai l'impression de ne plus avoir de force. J'essaye de me lever mais je n'y parviens pas. J'ai froid et très faim, ma gorge est sèche. Il me faut de l'eau. Petite à petit, j'essaye de me concentrer pour comprendre ce qu'il m'arrive. J'entends le "ploc" d'une goûte d'eau dans un seau. Le bruit des ventilateurs qui doivent sûrement être accrochés au plafond et l'aiguille d'une horloge. J'ouvre difficilement les yeux et immédiatement, je sens une tension dans ma nuque. Une migraine intense qui m'empêche de poursuivre. Je ferme les yeux et attend plusieurs minutes avant de les ouvrir à nouveaux.
Je cligne des yeux pour m'habituer à la petite lumière mais surtout à mon nouvel environnement. Je ne suis pas à la maison. Mais où suis-je ? C'est une entrepôt ou plutôt une vieille usine comme en témoigne les vieilles machines qui semblent ne pas avoir servies depuis une décennie. Je ne suis pas sur un lit mais sur un vieux canapé. Devant moi, il y a une table et un autre canapé autour. Il y a également une vieille télé. Plus loin dans la pièce, un coin cuisine avec une table, un micro-onde et un frigo. Il y a un sac de nourriture sur la table, je ne suis pas seule ici.
Lorsque j'essaye de me relever, je m'aperçois que mes mains et mes pieds sont liés par une corde. Immédiatement, l'angoisse s'empare de moi et me donne le tournis. Je tourne la tête à gauche puis à droite mais il n'y a personne.
"Ibrabim ? Dis-je d'une voix fluette."
Ma voix est si faible qu'elle n'arrive même pas jusqu'à moi. Où est Ibrahim et qu'elle heure est-il ? Que fais-je ici ? C'est un cauchemar, je vais finir par me réveiller. Cela ne peut pas être réel. J'essaye de me souvenir de ce qu'il s'est passé plus tôt dans la journée mais tout est confus. Je me souviens que j'étais entrain de me préparer lorsque quelqu'un a sonné à la porte. La collègue d'Ibrahim ! Sa voiture est tombée en panne. Je l'ai faite entrer pour qu'elle appelle une dépanneuse. Mais que s'est t-il passé ensuite ?
J'ai été kidnappée ? Mais par qui et pour quelles raisons ? Je tente de défaire les liens qui me maintiennent prisonnière sans y parvenir. Est-ce que quelqu'un me veut du mal ? J'ai tellemet peur que je n'ose pas faire du bruit. Je dois essayer de m'enfuir. Ibrahim doit me chercher, peut-être qu'il a appelé la police et qu'ils vont venir me chercher ? Je puise sur mes dernières forces et réussi enfin à m'asseoir sur le canapé. J'ai très mal au dos et mes pieds nu sur le béton mouillé me donnent encore plus froid.
" Ibrahim ?! Dis-je en criant. Est-ce qu'il y a quelqu'un ?!
- Personne ne viendra t'aider."
Je me retourne. Dans l'ombre, la silhouette d'un homme se dessine. Il est beaucoup trop loin pour que je puisse le reconnaître et la lumière n'éclaire pas toute la pièce. Puis, j'entends des talons claquer au sol, c'est une femme. Contrairement à l'homme qui ne bouge plus, elle continue à marcher jusqu'à moi.
" Qui êtes-vous ?!
- Tu ne me reconnaît pas ?"
Je la reconnaît, c'est la femme qui est venue chez nous ce matin. La collègue d'Ibrahim, Aya. C'est elle qui m'a amené ici ? Mais pourquoi ?
" Je ne comprends pas ce que je fais ici. Je veux rentrer chez moi s'il vous plaît. Appelez Ibrahim et dites lui de venir me chercher."
Elle me regarde longuement sans apporter de réponse avant d'éclater de rire.
" Si c'est une blague, ça ne me fait pas rire. Je veux rentrer chez moi. Appelez mon mari s'il vous plaît.Je vous demande de..."
Je n'ai pas le temps de poursuivre que sa paume s'abat sur ma joue. Elle vient de me gifler et je suis choquée par la brutalité de ce geste inattendu pour moi.
"- Pauvre petit chose stupide. Tu dois tout ça à ton mari. Si naïve et si stupide, tu ne sais pas dans quoi tu t'es embarquée en épousant cet homme."
Je comprends que ce qui se passe ici dépasse tout ce que j'imaginais. Je suis retenue captive par cette femme et cet homme. Il y a t-il d'autres ravisseurs ? Combien sont-ils ? Que veulent-ils de moi ? Je n'ai absolument rien à leur offrir.
"- Qu'est-ce que vous racontez ? Vous travaillez avec Ibrahim, aidez-moi, dis-je en pleure.
- Si ton mari ne m'avait pas humiliée comme il l'a fait, je t'aurais laissé tranquille.
- Vous humilier ?
- Bon, je vais la faire courte avec toi, dit-elle en s'asseyant sur l'une des chaises. Ton mari est responsable de choses que tu n'imaginent même pas parce que tu es complètement débile. Tu n'as aucune idée de ce qu'il a pu faire. C'est un meurtrier.
- Vous mentez, je ne vous crois pas !
- Tu as plus qu'intérêt à ouvrir tes oreilles dit-elle avant de me gifler à nouveau. Je me suis faite embauchée dans l'entreprise de ton mari, c'était une couverture pour l'approcher. Puis, il m'a plu alors je me suis dit que j'allais pouvoir m'amuser et travailler. Pendant que tu joues à la gentille femme parfaite, il n'a pas arrêté de me courir après. Il ignorait tes appels et tes messages pour rester avec moi."
Je ne peux pas en entendre plus. C'est une menteuse, elle veut me faire du mal.
"Tu peux nier autant que tu veux, au fond tu sais que je dis la vérité. Tu as douté de lui n'est-ce pas ? Entre nous, ça à duré deux semaines. On se cherchait mutuelle, on se taquinait. Le soir, il rentrait chez vous comme si de rien était. Puis il y a eu notre voyage à Nice. Tu veux savoir ce qu'il s'est passé à Nice ?"
Non, je ne veux pas savoir. Je refuse de l'entendre.
"Ton mari est très faible. Comme beaucoup d'homme. Il a craqué et nous avons couché ensemble. "
Elle commence à rire tandis que je me sens salie, humiliée et détruite. Ils ont couché ensemble. Ibrahim m'a trompé. Je ne voulais pas y croire mais son récit est cohérent avec son changement de comportement. Ses cauchemars, cette peur qu'il avait de me perdre. Quand il m'a fait juré de ne jamais le quitter. C'était donc cela. Depuis le départ, il y avait une autre femme. Il n'a jamais réellement été à moi. Il m'a épousée par pitié, parce qu'il savait mon amour pour lui. Il ne m'a jamais aimée, il voulait juste être aimée. Il n'a jamais été amoureux de moi, il aimait juste la façon dont moi j'étais amoureuse de lui. Il m'a fait espérer, m'a fait croire à un avenir avec lui. La douleur que je ressens à cet instant ne ressemble à aucune autre. La trahison. Je me sens profondément trahie et humiliée.
Pourquoi je n'ai pas compris dès le départ que ça ne fonctionnerait pas ? Un homme comme Ibrahim ne changera jamais. Pourquoi me suis-je entêtée dans cette relation. Pourquoi est-ce que je n'ai pas accepté dès le départ que ça ne fonctionnerait pas. Nous sommes beaucoup trop différents. Pourquoi est-ce que je ne me suis pas arrêtée avant. Et maintenant, qu'est-ce que je vais faire ? Qu'est-ce que je vais faire avec mon bébé ? Ce bébé, n'est pas un hasard. Ibrahim a voulu un enfant juste après son retour de Nice. Il a fait exprès pour me coincer avec lui. Je ne pourrais jamais le rayer de ma vie en sachant que j'attends son enfant.
Il n'a cessé de me manipuler depuis le début. Comment ai-je pu être aussi stupide ? Comment ai-je pu être aussi naïve ? Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Mon cœur est brisé. Tout en moi est brisé. Il n'y a plus rien. Il a tout détruit. Il me ment depuis toujours. Comment ai-je pu tomber là-dedans ? Comment ai-je pu épousé un homme qui était incapable de me dire qu'il m'aimait. J'ai couru après l'affection d'un homme qui n'en a jamais eu pour moi. J'ai quémandé l'amour d'un être qui est incapable d'aimer autre chose que lui-même.
Je suis tellement stupide, tellement bête. J'ai tellement honte de moi. Ce bébé, ce pauvre petit bébé que je porte en moi. Mon bébé qui n'est même pas encore là mais qui va payer le prix de mes erreurs, de mon entêtement.
" - Tu ne me crois pas ? Tu veux des preuves ?
- [...]"
Elle quitte son siège et s'approche du meuble télé. Elle saisie la télécommande et la manipule pendant quelques secondes avant de lancer une vidéo. Elle est agenouillée entre ses jambes, son pantalon et son caleçon sont baissés. Il maintient fermement sa tête aves ses mains et lui dit des choses obscènes. S'en est beaucoup trop pour moi.
" Tu vas regarder jusqu'au bout."
Je peux pas supporter de regarde ça. J'ai beaucoup trop mal, ma tête tourne. Elle se place devant moi et m'oblige à regarder. Je ne peux plus me retenir et vomis sur ses chaussures. Elle s'écarte de moi couverte de vomis. Elle me gifle, une fois, puis une seconde fois. Elle se déchaine sur moi. Je suis incapable de me défendre face à elle.
" Arrêtez, je suis enceinte. Laissez-moi partir, dis-je en pleurant.
-Je me fiche complètement de savoir que t'attends un bâtard.
- Laissez moi partir. Qu'est-ce que vous me voulez ?
- Je veux qu'Ibrahim souffre pour s'être moqué de moi. Tu sais ce qu'il m' fait alors que je lui ai sucé la b*te comme personne ne l'a jamais fait avant ?
- Arrête ! Tu as assez joué. Laisse-nous."
L'homme. Il était là pendant tout ce temps. Il s'approche de nous et immédiatement je suis effrayée. Il est grand, quelques centimètres de plus qu'Ibrahim et beaucoup plus musclés. Il a une cicatrice sur la joue, et les cheveux coupés très court comme un militaire. Il dégage de lui une autorité naturelle, il inspire la crainte et un regard suffit pour qu'elle s'éloigne de moi. Du sang coule de mon visage. Mes joues sont couvertes de larmes, je n'ai pas mon voile et je bave à cause ma lève du bas qui saigne abondement. Je me sens tellement humiliée d'autant plus, que mon voila à disparu. Je me sens comme nue devant un parfait inconnu.
" Qu'est ce que tu vas faire ? demande Aya.
- Ne me pose pas de questions ! Va chercher la caméra. Je vais donner envie à Ibrahim de se dépêcher.
- La caméra ? Pourquoi Faire ?"
Face au silence l'homme, elle disparaît rapidement. Alors qu'elle est partie chercher sa caméra. Il reste debout les yeux braqués sur moi. Lorsqu'elle revient avec la caméra, sa main puissante m'attrape par les cheveux avant qu'il ne m'assène un coup de poing au visage. La douleur est-elle que pendant un instant, j'ai la sensation d'être anesthésiée de mon nez jusqu'à mon menton. J'ai mal, horriblement mal.. Je saigne de la bouche et du nez. Mon crâne me brûle car sa main tire sur mes cheveux.
Je ne bouge plus. Je ne crie plus. Mon calvaire dure plusieurs minutes. Il se défoule sur moi comme si j'étais un vulgaire sac. Je n'ai aucun moyen de me défendre, je protège mon bébé du mieux que je peux le protéger. Mon corps ne m'appartenait plus. Il m'a allongé sur le lit et a continué à me frapper. Lorsqu'il sort un couteau de sa poche, mes yeux se révulsent de terreur. Il commence à m'entailler sur le cou, le buste, le visage.
Puis, je sentis quelque chose de froid pénétrer dans mon corps. Une lame. Fine et tranchante. Mon bébé.
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