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La journée à été longue mais j'ai pu faire abstraction de mes problèmes pour me concentrer sur mon travail. Je n'ai aucune nouvelles d'Ibrahim. Je l'ai appelé, j'ai envoyé des messages mais il ne m'a donné aucun signe de vie. J'ai tellement peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. Où est-il parti hier ? Pourquoi est-ce qu'il ne répond à aucun de mes messages ? J'ai envoyé un message à Yasmine, en espérant qu'elle en sache plus que moi, puisqu'elle est sa petite amie. Elle ne me répond qu'en fin de soirée alors que je quitte mon travail « Il est avec moi, il va bien. ».

La douche froide. Je suis resté choquée relisant encore et encore le message. Il est avec elle, alors que j'ai été incapable de dormir cette nuit et de penser à autres choses qu'à lui. La tristesse laisse place à la colère, je n'ai jamais été aussi en colère contre une personne. Je pense que si Ibrahim avait été là, je l'aurais frappé.

Je rentre chez moi. Tout m'énerve, je suis épuisée et je n'ai aucune envie de parler aux autres. Mais ce soir, Amine est de retour. Ça fait très longtemps que je ne l'ai pas vu et j'ai envie de profiter de cette soirée avec lui.

« Un vrai contrat Azhar, avec de l'argent. Beaucoup d'argents. Pas autant que les autres mais je vais travailler dur. Tu verras bientôt, je serai une star. Je viendrai te chercher avec ma voiture et on rendra tout le monde jaloux.

- Le plus important c'est de faire ce que tu aimes.

- Et d'être riche en plus. Je vais pouvoir sortir mes parents d'ici. Tu vas bien toi ?

- Oui, ça va.

- Sofia m'a parlé de ce mec qui voulait t'épouser.

- Ah ça. J'ai dit non.

- Pourquoi ?

- Je ne suis pas prête. »

Il me regarde longuement mais ne dit rien de plus. Une qualité que j'apprécie chez lui. Il observe beaucoup mais ne dit rien lorsque ce n'est pas nécessaire. Je suis allée me coucher beaucoup moins énervée car la présence d'Amine a réellement apaisée mon esprit. Mais je n'oublie pas ce qu'il m'a fait.

[...]

Ibrahim a été absent trois jours. Il n'a jamais découché aussi longtemps depuis que je suis là. Mounir le couvre. Je l'ai su car Youssra m'a menti en me disant qu'il était chez eux, ce qui est faut puisqu'il est encore chez cette femme. Elle m'a donné des nouvelles, sans réponse de ma part. Il peut lui arriver n'importe quoi je m'en fiche complètement. Le soir de son retour, la tension est montée. Des cris ainsi que des reproches. Mon oncle était furieux.

Durant la soirée, j'ai senti son regard sur moi. Il voulait sûrement qu'on trouve un moyen de s'isoler afin de discuter mais je l'ai ignoré. Je ne veux plus rien à faire avec lui, il ne m'a rien promis mais je me sens déçue. Pas uniquement parce qu'il était avec elle mais surtout parce qu'il m'a laissé m'inquiéter sans prendre la peine de me répondre. Mais j'ai oublié que lorsque Ibrahim est déterminé à avoir quelque chose, il l'obtient.

« Pourquoi tu m'ignores ? Me dit-il en fermant la porte de la salle de bain.

- Je fais mes ablutions, sors.

- Il faut qu'on parle de Rabah.

- Ce n'est pas mon problème, c'est le tien.

- Il ne te fera rien, je te le promets.

- Bien, merci.

- C'est quoi ton problème ?

- Rien.

- Tu es énervée.

- Tu ne m'as donné aucune nouvelle. Je t'ai envoyé des messages, il a fallu que je demande à Yasmine pour savoir que tu étais en vie.

- Je suis désolé, je n'étais pas trop en état de répondre.

- Pourquoi tu es allé chez elle ?

- Où aurais-je du aller ?

- Tu me déçois.

- Tant mieux, je t'ai pourtant dit de ne rien attendre venant de moi.

- Mais je ne peux pas m'en empêcher, je suis bête de croire en toi, tu as raison. Je ne le ferais plus. »

Je lui tourne le dos en attendant qu'il parte mais il reste, je me sens oppressée. Nos regards se croisent dans la glace.

« Tu as refusé sa proposition pour moi ?

- Pas seulement.

- Je suis content que tu l'ai fait.

- [...]

- Je tiens à toi Azhar. Beaucoup. »


[...]

Ibrahim serre l'enfant contre lui avant de lui déposer un baisé sur la joue et de l'allonger dans son berceau. Yûnes grandi vite, bientôt il marchera et il finira aussi par commencer à courir partout. Il a hâte de pouvoir assister à tout ça, à défaut d'avoir des enfants il pourra vivre tout ça par procuration avec ses neveux. Il quitte la pièce et se rend dans le salon ou Mounir l'attend avec Nassim.

« Comment tu te sens ? Lui demande son ami ?

- Mieux. Je vais accepter sa proposition.

-C'est trop dangereux. Tu ne peux pas faire ça.

- Si je ne le fais pas, il va leur faire du mal.

- Il ne fera de mal à personne, je ne le laisserai pas toucher à mes sœurs.

- Mounir, tu as un fils et une femme. Laisse-moi m'occuper de tout ça.

- On va s'occuper de lui ensemble, il n'a rien contre toi. Il se fou de notre gueule il se croit plus malin mais on va trouver un moyen de le coincer. »

Au même moment, Youssra rentre des courses. Elle n'est pas stupide la semaine dernière Ibrahim était blessé après une bagarre et aujourd'hui les trois hommes sont réunis dans son salon. Elle espère uniquement que Mounir ne va pas faire de bêtise, il doit penser à leur famille.

Lorsqu'il partent enfin, son mari la rejoint dans la cuisine. L'enlaçant par la taille, déposant des baisers sur son épaule, tentant de calmer la tempête qui menace de se déclencher. Il la connait par cœur et vice-versa.

« C'est quoi votre plan ?

- Rien. Allons au lit.

- Tu ne vas pas m'avoir avec ça. Il se passe quelque chose avec ton frère.

- Je ne peux pas t'en parler, mais ce n'est pas grave.

- C'est pour ça qu'il a été tabassé à mort l'autre fois. Je ne suis pas stupide Mounir, tu n'est jamais tombé là-dedans pourquoi maintenant ?

- Parce que c'est mon frère et que je ferai tout pour le sortir de là.

- Ibrahim est adulte, il doit assumer les conséquences de ses actes.

- Je sais ce que tu pense de lui. Mais cette fois-ci c'est différent. Cette histoire remonte à bien plus longtemps.

- Comment tu veux que je reste sereine quand mon mari s'engage dans des guerres stupides alors qu'on vient juste d'avoir un bébé. Si jamais ça tourne mal, je prends Yûnes et je pars.

- Fais attention à ce que tu dis. Tu penses que tu iras loin avec mon fils ? Je te laisserais jamais partir !

- Ton frère détruit tout ce qu'il touche quand est-ce que vous allez vous en rendre compte ? Il se détruit puis les autres, toi, Azhar.

- Azhar ? C'est quoi le rapport avec elle ?

- Rien, allons au lit.

- Tu me prends pour un con Youssra ?!

- C'est toi qui voulais y aller.

- Tu viens de dire un truc qui est entrain de me rendre fou. Il se passe quelque chose entre Ibrahim et Azhar ?!

- Non, je t'assure que non. Il ne se passe rien.

- Ne me mens pas Youssra, dit-moi la vérité.

- Azhar s'est confiée voilà tout. J'ai du mal interpréter ses propos.

- Ils sont tous les deux sous le même toit et Azhar est une gamine. Elle pourrait être notre sœur !

- Mais elle ne l'est pas.

- Je vais parler à mon frère. Je vais régler cette histoire. »

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