2


2.

Le désert Syrien, est si vaste, la traversée est difficile et périlleuse. À tout moment, on peut tomber sur des voleurs, des meurtriers. Nombreuses sont les exécutions qui ont lieu dans le désert. Fadel, l'homme qui dirige le voyage, a ordonné une pause, dans un coin en apparence tranquille. Ils ont allumé un feu avant de s'installer autour.

Aucun d'entre eux ne m'a adressé la parole, mise à part pour me proposer de l'eau ou à manger. Mais je n'ai rien avalé, la douleur est si intense que mon estomac est noué. Fadel est mystérieux, il ne parle pas, aucun moyen de le cerner. Mais je lui fais confiance. Je n'ai pas le choix. Après le repas, il s'approche de moi et me donne des documents.

Un passeport et une carte d'identité, nous allons passer par la Turquie, qui est un point de passage essentiel pour rejoindre l'Europe. Ensuite, j'y prendrai un bateau qui m'emmènera en Italie et de là, je prendrai un train jusqu'à Paris. J'ai une chance sur deux d'y arriver. Une fois en Italie, le voyage en bateau sera très dangereux.

« - Tu as une chance sur deux d'y arriver, si tu te fais attraper je ne pourrai rien pour toi. Tu ne dois pas donner de détail sur le chemin que nous avons emprunté et tu ne dois pas parler de moi. Compris ?

- Oui.

- Tu as de la famille qui t'attend en France, j'ai pu parler avec ton oncle, ils attendent ton arrivée. »

Je ne savais quoi dire à cela, je ne connaissais pas le frère de mon père. Il est parti il y a longtemps, je n'étais même pas née. Mais je sais que mon père et son frère ont toujours gardé contact.

Finalement, je me suis endormie , épuisée par toute ces émotions. Mon sommeil a été entre-coupé par mes cauchemars. Mes parents, je revoyais la mort de mon père, son bateau coulant avec à son bord des centaines de personnes, criant à l'aide. Ma mère, son regard lorsque je suis partie, où est-elle à présent ? Toute ces questions, auxquelles je n'ai pas de réponse.

[...]

En pleine nuit, mon sommeil est à nouveau interrompu, des bruits attirent ma curiosité, j'ouvre les yeux et découvre Fadel, allongé au sol. Le visage ensanglanté, près du feu, trois hommes fouillent les sacs. L'un d'eux, tourne la tête et lorsque son regard croise le mien, je me retrouve totalement tétanisée.

Il s'approche de moi à grande enjambée et me crie dessus, j'ai tellement peur que je n'arrive pas à déchiffrer ses paroles, il me demande à plusieurs reprises de me lever. Mais face à mon état léthargique, il perd rapidement patience. Il m'attrape par les cheveux, et me force à me lever. Je regarde autour de moi, notre campement temporaire est complètement détruit. Les deux hommes qui accompagnent Fadel sont également blessés, je crois même que l'un d'entre eux mort.

Heureusement, mon passeport ainsi que l'argent que m'a donné ma mère sont en lieu sûr. Ils trouvent l'argent, et récupère les gourdes d'eaux. Sans eau, nous n'allons pas pouvoir continuer. Ma principale crainte, n'est pas d'avoir perdu l'eau. Lorsqu'ils auront terminé de piller, je serai vendue au marché des esclaves.

Se rendant compte qu'il n'y a aucun objet de valeur, ils sont frustrés par leur échec. L'un d'eux frappe Fadel avec le cross de son arme, il tombe au sol comme une masse lourde et semble totalement inconscient, je prie pour que Dieu me vienne en aide.

« - Je vous en prie, arrêtez, vous allez le tuer. »

Il me rit au nez avant de me gifler, sonnée et surprise par cet excès de violence, je préfère rester au sol plutôt que de l'affronter, attitude surement très lâche, mais qui je l'espère me protègera. Contre toute attente, ils partent laissant la Jeep derrière eux, car Fadel a eu la bonne idée de vider le réservoir et de cacher les bidons d'essence.

Lorsque je suis sûre de ne plus les revoir, je m'approche de Fadel afin d'évaluer son état, heureusement il n'est pas mort. Je me lève attrape ses jambes afin de le traîner jusqu'à la voiture. Il gémit de douleur avant d'ouvrir les yeux.

« - Vous m'entendez ? Il vous faut de l'eau.

- J'ai caché des bouteilles sous la voiture. »

Après avoir bu, nous avons porté son ami jusqu'à la Jeep laissant le cadavre de l'autre dans le désert. Nous avons repris la route jusqu'à la Turquie sans nous arrêter. La Jeep s'élance rapidement, comme poursuivie par une force maléfique et je vois les paysages de mon pays, défiler jusqu'à totalement disparaître.

Aimer et Commenter 😍😘❤️



Thugyh©

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top