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Durant les jours qui ont suivi notre conversation, j'ai longuement réfléchi aux mots d'Ibrahim sans pouvoir réellement avoir un avis concret dessus. Je suis aller travailler, je suis rentrée, j'ai mangé, prié et puis je me suis endormie et cela durant plusieurs jours. Une routine qui à présent me parait agréable, je ne me pose plus de questions. Je me lève et affronte les épreuves de la journée en attendant celles de demain si le seigneur m'accorde un jour de plus.
J'allais rendre visite à Youssra et à son petit garçon après passé la journée avec Azra et ma tante. Nous l'avons aidé à préparer l'arrivée prochaine de son bébé. J'ai gardé contacte avec Halim ainsi qu'avec sa maman à qui j'allais rendre visite de temps en temps. Ma vie était à présent rythmée par mon travail et ma famille.
[...]
« Tu veux que j'aille au supermarché ? Me demande Sofia.
- Non, merci. Je vais y aller moi-même. J'ai envie de prendre l'air. »
Je salue Sofia avant de mettre ma veste. Nous sommes à présents à la fin du mois de juin et le temps est devenu doux et ensoleillé. Les températures sont idéales. J'en profite donc pour aller faire quelques courses pour le repas de ce soir. Avec l'allongement de la journée, le quartier est plus qu'animé. Les barbecues, les tournois de foot ainsi que les courses à moto sont devenus récurrentes. J'aime cette ambiance, même si ça ne dure pas très longtemps.
Mes courses en mains, je fais le trajet du retour lorsque j'aperçois la jeune femme qui m'avait interpellé le jour où Ibrahim et moi étions allez voir le bébé de Youssra à la maternité.
« Salam Aleykûm.
- Waleykûm Salam, je peux t'aider ?
- Oh non, dit-elle en riant. Je voulais simplement te saluer et te remercier de ne pas m'avoir prise pour une folle la dernière fois. Et puis, peut-être qu'un jour nous ferons partie de la même famille, dit-elle gaiement.
- Ce n'est rien, je dois rentrer excuse-moi.
- Je ne vais pas te retarder, je m'appelle Yasmine.
- Enchantée Yasmine.
- Ibrahim parle souvent de toi, il à l'air de beaucoup t'apprécier.
- C'est réciproque, dis-je en lui souriant avant de partir. »
Étrange, vraiment très étrange. Si elle est l'amie d'Ibrahim, sa manière de se présenter est maladroite. Ou alors, peut-être que c'est ce sentiment qui me tord l'estomac qui me pousse à vouloir lui reprocher quelque chose. Elle n'a rien fait de mal. Mais je ne peux pas apprécier cette fille, parce qu'elle est avec lui et que moi...
Je chasse cette pensée de ma tête. La jalousie est très mauvaise, elle peut nous pousser à commettre des actes irréparables. Je dois arrêter de penser à Ibrahim car, tout cela va me rendre malade. Malade au point de ne plus pouvoir penser à autres choses qu'à lui avec cette femme. Je ne me suis pas jointe aux autres pour manger. Je n'avais pas faim, inquiète ma tante est venue s'assurer que j'allais bien.
« Tu es brûlante, me dit-elle inquiète.
- J'irai mieux demain.
- Non, on ne va pas attendre demain. Kaïna va aller à la pharmacie.
- Ce n'est pas nécessaire, j'ai juste un peu mal à la tête, parce que je n'arrête pas de penser à ma mère.
- [...]
- Il n'y a aucune nouvelle ?
- Toujours pas ma fille. Ne te rends pas malade pour ça. Si tu es ici, c'est parce qu'elle ne voulait plus que tu t'inquiètes pour elle.
- [...]
- Je vais te laisser dormir. Si tu ne te sens pas bien, ne va pas travailler demain.
- Je vais prier avant.
- C'est bien ma fille. »
Le lendemain, je suis restée à la maison. Ryan m'a accordé deux jours de congés, pour être sûr de ne pas être contaminé à mon retour. Monsieur a une grosse entreprise à faire tourner, il ne peut pas risquer de tomber malade ou que Sania le soit. Je l'ai remercié avant d'aller m'allonger devant la télé.
Les téléfilms m'ont tenus compagnie jusqu'à l'arrivée de Youssra. Je n'avais pas le cœur à bavarder ni même à l'écouter.
« Qu'est-ce que tu as ?
- Je suis malade.
- Ce n'est pas uniquement ça et tu le sais. Il n'y qu'une seule chose qui peut nous mettre dans un état pareil.
- Qui est ?
- Un homme.
- Un homme ? Qu'est-ce que tu racontes ?!
- Tu n'es pas obligée de tout me dire. Je suis une femme moi aussi, je le vois dans ton regard. Tu es triste et ce n'est pas parce que tu es malade.
- Je finirais par oublier.
- Et si ce n'est pas le cas ?
- Je vais me forcer.
- Ça ne fonctionne pas malheureusement. Nous les femmes, nous ne sommes pas programmées pour oublier quand c'est nécessaire.
- [...]
- Les filles ne sont pas là ? Dit-elle pour changer de sujet.
- Kaïna a un devoir à rendre en groupe et Sofia est au cours d'arabe.
- Tu peux surveiller Yûnes, je vais aller faire à manger.
- J'ai peur de le contaminer.
- Mon fils ne risque pas de souffrir à cause de l'amour avant très longtemps je l'espère, dit-elle en partant dans la cuisine.
- Toi, tu ne feras jamais de mal à personne, dis-je en embrassant Yûnes »
[...]
« Montre-moi la tête de Azhar ! »
Mounir tourne le téléphone et je rabats la couverture sur mon visage. Il tire de nouveau sur celle-ci, me forçant à sortir la tête de ma cachette.
« Elle ressemble à un zombie.
- Azhar, tu sais que je ne vais pas me moquer. Je suis à l'autre bout du monde, dit Amine.
- Je m'en fiche, je ne veux pas.
- Tu es si moche que ça ? dit Amine en riant.
- Elle fait peur. Quand je suis rentré et que je l'ai vu, j'ai pris mon fils. Hors de question qu'il fasse des cauchemars.
- Tu es méchant Mounir. Tu m'as dit que ce n'étais pas si horrible que cela.
- Je ne voulais pas contrarier une femme malade ! Je ne suis pas fou.
- Bon, je dois vous laisser. Je vous rappelle demain quand il y aura tous les autres.
- Au revoir Amine. »
Mounir éteint son téléphone avant de rire face à mon énervement. Comme si cela ne suffisait pas, il à fallu qu'Ibrahim rentre plus beau que jamais alors que moi je ne ressemble à rien.
« On t'entend rire jusqu'en bas, lance t-il à son frère.
- Regarde Azhar et tu comprendras. »
Ibrahim me regarde puis se tourne vers Mounir avant de rire à son tour. Ne supportant plus d'être moquée, je quitte le salon pour me rendre dans la chambre.
[...]
Deux jours plus tard, je suis retournée au travail. Pendant mon absence, Nesrine la sœur de Ryan s'est occupée de Sania. Nous avons fait connaissance à mon retour.
La journée est passée beaucoup plus vite car à trois, nous avons eues des discussions complètement folles autour d'un goûter improvisé. Le soir en rentrant, Kaina m'a annoncée que nous nous rendons toutes les deux, à l'anniversaire d'une de ses amies.
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