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Le mois de février touche presque à sa fin. L'hiver est beaucoup plus doux à présent. Le froid a laissé place à des températures plus agréable. Moi qui ne suis pas habituée aux températures hivernales, j'accueille ça avec beaucoup d'enthousiasme.
Ce jour-là, Ibrahim et moi étions seuls présents à la maison en cette fin d'après-midi, lorsque mon téléphone sonne.
« Allô ?
- Azhar c'est Mounir, tu es toute seule ?
- Non, je suis avec Ibrahim.
-Youssra à accoucher, tu peux prévenir les autres ? Vous pouvez passer à l'hôpital pour voir le bébé.
- D'accord, on arrive. »
Excitée comme jamais, je cours jusqu'à la chambre d'Ibrahim. Je le découvre au sol avec ses altères faisant du sport. Je m'arrête immédiatement lorsque je remarque qu'il ne porte qu'un short. Lui, ne semble pas gêné par sa presque nudité. Ibrahim n'est pas pudique, ça je l'ai compris. Il se relève dévoilant un corps bronzé couvert de sueur. Je sors et ferme la porte derrière moi. C'est après avoir pris une douche, qu'il me rejoint dans le salon.
« Qu'est-ce qui se passe ? Me demande-t'il.
- Youssra a accouché. Le bébé est là ! Mounir a dit que l'on pouvait venir le voir. Il faut qu'on y aille maintenant, je veux voir le bébé.
- Euh...Ok mais respire, pourquoi tu es aussi pressée ?
- J'ai parié avec Amine ! Je dois voir le bébé avant lui. Donc il faut que tu fasses vite ! »
J'étais si impatiente de le rencontrer que je n'arrêtais pas de poser des questions à Ibrahim sur tout et n'importe quoi. Il semblait agacé, mais je sais qu'il fait semblant de l'être. Lorsque j'arrêtais de parler, il lançait un autre sujet de conversation. Je crois même que nous n'avons jamais discutés aussi longtemps.
« C'est une fille ou un garçon ?
- Personne ne sait, ils voulaient la surprise.
- Tu dis cela comme si c'était stupide.
- Je trouve que c'est stupide.
- Tu ne diras pas ça quand tu deviendras père. Tu as une amoureuse ? »
Il ne dit rien pendant quelques secondes avant de se mettre à rire. Je ne l'ai jamais entendu rire. Je ne pensais même pas qu'il en était capable. Sauf que son rire commençait à m'énerver car, il se moquait visiblement de moi.
« Pourquoi tu rigoles ?
- Tu es trop spontanée.
- C'est une mauvaise chose ?
- Non, du tout. Et pour répondre à ta question, je suis célibataire.
-Pourquoi ?
- Parce que j'ai envie d'être célibataire.
- C'est nul.
- Pourquoi devrais-je avoir une femme dans ma vie ?
- À ton âge la plupart des garçons sont papa. Mais aussi parce que le mariage est important dans la religion.
- Tu voyais quelqu'un là-bas ?
- Non.
- Tu as déjà fréquenté un homme ?
- Je t'ai déjà dit que non.
- Tant mieux. Les hommes sont mauvais.
- J'ai vingt ans, je sais très bien comment sont les hommes. Merci pour la mise en garde. Les femmes aussi peuvent être mauvaises.
- Tu te moque de moi, mais je te parle en connaissance de cause.
- Parce que tu fais partie de ces hommes ?
- On est arrivé. »
Nous rejoignons la chambre de Youssra où les nouveaux parents sont complètement obnubilés par le bébé dans les bras de Youssra. Tellement qu'ils ne nous remarquent pas et je ne peux m'empêcher de les regarder avec envie. Ibrahim fini par interrompre leur moment en toquant à la porte.
« Venez voir mon fils comme il est magnifique ! dit Mounir. »
Ibrahim sourit puis s'avance jusqu'au bébé que Mounir tient à présent dans ses bras. Il embrasse doucement le nourrisson avant de prendre son frère dans ses bras et de féliciter Youssra.
« - Salam Aleykûm, dis-je.
- Waleykûm Salam ça va ?
- Al Hamdoullah et toi.
- Fatiguée, mais ça va.
- Moi aussi je vais bien, dit Mounir.
- Toi tu n'as pas renoncé à tout durant neuf mois supporté les nausées, les coups d'hormones, les nuits ou c'était impossible de dormir, se sentir gonfler comme un ballon et surtout souffrir pendant onze heures pour qu'au final quand il sort il ressemble à papa. »
Les garçons ont éclaté de rire sous l'œil meurtrier de Youssra. Je m'avance doucement vers Mounir qui me tend le bébé. Si petit et déjà si important dans nos vies. Je le berce, lui récite une sourate protectrice à l'oreille avant de le passer à Ibrahim.
« Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, dit-il.
- C'est bébé, il ne va pas te manger. »
Maladroitement il le sert contre lui. Les visites se sont enchaînées, Ibrahim et moi sommes les premiers à quitter la maternité. Nous avons roulé pendant une demi-heure. Une fois dans Paris, Ibrahim s'arrête devant une agence immobilière, celle où il travail. Il doit y récupérer quelque chose d'important. Son parcours m'intrigue, j'aimerais savoir comment il a réussi à s'en sortir, mais je n'ose pas paraître trop indiscrète. À son retour, il nous emmène dans une brasserie où je manque de m'étouffer devant le prix du cocktail.
« Tu vois, je t'ai dit que c'était bon.
- Mais très chère.
- C'est toi qui payes donc...
- Si tu veux.
- Je plaisante Azhar.
- Ça ne me dérange pas.
- Moi si, partons. Il vaut mieux arriver avant que les autres ne rentrent. »
[...]
Lorsque nous arrivons dans le parking, Ibrahim reçoit un message qui le laisse silencieux pendant quelques secondes. Puis, il me lance un regard qui me fait comprendre qu'il a besoin d'être seul. Je sors de la voiture et m'avance jusqu'à l'immeuble lorsque je sens une main se poser sur mon épaule. Je me retourne et fait face à une jeune femme.
« Je suis désolée, je ne voulais pas vous faire peur.
- Ce n'est rien.
- Vous connaissez Ibrahim ?
- Oui, c'est mon cousin. »
Son visage, se décontracte en quelques secondes seulement. En la regardant, je remarque ses yeux rougis surement par des larmes. C'est une très belle femme. Un peu plus âgée que moi, grande et mince avec des magnifiques cheveux bruns qui semblent tout doux.
« Je suis désolée, encore une fois. Je pensais que...
- Je comprends excusez-moi, je dois rentrer.
- Oh oui pardon, me dit-elle en me souriant. »
Je ne parviens pas à lui rendre son sourire, j'avance à présent plus vite. Une fois rentrée, je ferme la porte derrière moi me dirige vers la chambre et retire mon voile. Je ne peux m'empêcher de me regarder dans le miroir et de me comparer à cette fille. Nous n'avons absolument rien en commun. La où elle dispose d'un charme exotique et d'un teint hâlé, ma peau blanche me donne un air pâle. Sans parler de ses magnifiques cheveux lisses et brillants, à côté ma crinière châtain fait tâche.
Ibrahim m'a dit ne pas avoir de femme dans sa vie, peut-être m'a-t 'il menti. Je ressens à cet instant, là dans mon ventre un énorme creux une boule douloureuse. Je ferme les yeux et respire lentement avant d'essuyer mes joues.
Je suis allée prier, et me suis directement mise au lit. Je n'avais pas envie de croiser les autres. Kaïna dormait chez une de ses copines, tant mieux car je ne voulais pas qu'elle devine ma tristesse. Durant la nuit, alors que je somnolais, j'entendis des bruits étranges provenant de la salle de bain. J'arrange mon turban avant de sortir de la chambre.
« Sofia ? Qu'est-ce que tu as ?
- Rien.
- Tu es malade ?
- Non, je ne suis pas malade.
- Tu peux me parler, peut-être que je peux t'aider.
- Je vais mourir Azhar.
- Ne dis pas ça, tu es folle. Qu'est-ce que tu as ?
- J'ai fais une grosse bêtise, ils vont me tuer. J'ai donné ma vertu à un homme.
- [...]
- Il m'a dit qu'il m'aimait et moi je l'ai cru et maintenant je n'ai plus rien.
- Tu ne vas pas mourir pour ça. »
Je lui mentais et elle le savait. Je ne m'attendais pas à une telle information. Je ne savais pas quoi lui dire puisque je ne m'étais jamais trouvée dans cette situation.
« Je pense que pour commencer tu devrais arrêter de parler à ce garçon. Tu devrais aussi te concentrer sur des choses plus importantes, sur tes études, la famille. Des choses qui vont t'aider à prendre conscience que ta vie ne s'est pas arrêtée parce que tu as fait une erreur. »
Elle m'écoute attentivement, semblant absorber tout ce que je disais. Pourtant, je ne savais pas si mes conseils étaient les bons. Ce qui compte, c'est que Sofia est consciente de son erreur et que je ne peux pas la juger.
« Tu devrais aussi aller voir un médecin.
- Un médecin ?
- Oui, on ne sait jamais...Pour être sûre que tu n'as rien.
- Oui, tu as raison. Merci beaucoup Azhar. »
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Je tient à remercier toutes les personne qui me lisent même les plus discrets je ne pensais pas que mon histoire vous plairais autant et je suis heureuse de voir que vous êtes nombreuses même si je ne vous répond pas a toutes continuer a commenter et a donner vos impressions ça me fait vraiment plaisir bisous a toutes 😜😍😘
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