Chapitre VI

Cela faisait près de deux ans qu'aucun combat n'avait eu lieu dans la plaine et cela inquiétait fortement la plupart des villageois. D'autres pensaient simplement que c'était la fin de la guerre. Quand à moi, j'avais un très mauvais pressentiment... Depuis que ces hommes avait essayé de me capturer, je ne parvenais plus à être tranquille. Quand on ne m'embêtait ou ne me frappait pas, bien vite secouru par mon ami, je voyais le mal partout et je ne cessais de me méfier de tout. Il n'y a que quand Pierre était là que je me sentais bien et en sécurité... Mayru avait perdu définitivement l'usage de son bras blessé et par conséquent ne participerait plus aux combats.
Un jour, alors que je me promenais dans le village, j'ai vu deux personnes s'embrasser, comme ce que Pierre faisait quand on était petit. Curieux, j'avais attendu un peu et ai demandé à la jeune fille pourquoi il avait fait ça... Elle m'avait dit simplement "parce que je l'aime" alors, insatisfait de la réponse, j'avais demandé quel effet ça faisait d'aimer quelqu'un. Et je me souviens mot pour mot de sa réponse :
"Eh bien... Tu aimes une personne quand elle est capable de te rendre heureux rien qu'en étant à tes côtés, tu te sens protégé avec cette personne... Et quand tu ne sais pas si elle t'aime, tu rougis quand elle te touche, ton cœur bat plus vite... Enfin, t'es amoureux quoi !!"
C'est à ce moment que j'ai compris... Toutes ces réactions qu'elle a énoncées... Toutes ces sensations... C'est exactement ce que je ressens avec Pierre... Mais ça me paraît bizarre tout de même, d'habitude ce sont une fille et un garçon qui s'aiment. Je n'avais pas chercher à comprendre plus et avais accepté les choses ainsi. N'ayant rien d'autre à faire que de m'inquiéter, je sorti prendre l'air dans le village pour me changer les esprits. Je m'asseyai sur une souche d'arbre à la limite de la forêt et pris de sous les branches un petit ustensile afin de m'adonner à mon loisir du moment, graver mon épée. J'allumai un petit feu devant moi et y passais doucement une partie de mon épée encore vierge afin de rendre le métal légèrement plus souple puis je traçai d'élégantes courbes entrelacées sur la partie chaude, ces dernières se fixaient et ne bougeaient plus une fois le métal froid. Dès que j'estimai avoir assez gravé la lame, je la plongeai dans une bassine d'eau et la frottai doucement sur tout le long puis je la remettai dans son fourreau. Une fois cela fait, je me levai et allai vers la plage pour regarder le coucher du soleil... (Nda : vous n'échapperez pas à la description du soleil x) )  Eh oui, c'est déjà le soir en cette période de l'année. Je m'asseyais sur le sable doré puis je regardais la mer, majestueuse face à moi. Peu de vagues troublaient la surface lisse de l'eau et l'on pouvait voir les poissons tant elle était claire. Une petite brise se leva, faisant voler mes cheveux et traçant d'élégants cercles sur le miroir du ciel. Quelques feuilles se detachèrent des arbres et virvoletèrent le long de cette route invisible, jouant à qui arrivera au bout le plus rapidement. Un petit groupe d'oiseaux migrateurs tournoya autour de la grande étendue d'eau avant de s'y poser afin de se restaurer pour le long voyage qui les attend. Je me décidais à m'allonger sur la plage déserte pour mieux voir le ciel, qui était la plus belle chose en ce moment précis. Pour l'instant, il était encore bleu, un bleu un peu sombre parsemé de quelques nuages. Puis, le temps avançant, le soleil descendit petit à petit sur l'horizon, faisant apparaître les célèbres couleurs enchanteresses du couchant. La lumière dessinait parfaitement les contours de la montagne de Feu d'Arginn d'une légère couleurs mauve rosée. Le ciel se para d'une cape dans un arc-en-ciel de rose, orange et violet tandis que les nuages échancrés se teintaient d'une couleur indescriptible mais magnifique. Les oiseaux s'envolèrent en chantant comme pour saluer les derniers rayon du soleil puis les chouettes prirent le relais en commençant à hululer leur complainte de la nuit. L'astre solaire se coucha sur la mer et le ciel le couvrit de sa cape aux milles couleurs, semblant donner un signal aux étoiles qui commencèrent à apparaître. Le paysage s'obscurcit peu à peu, passant par toutes les teintes de bleu sombre, laissant la scène à l'astre de la nuit, la lune majestueuse accompagnée de ses sujets. D'abord quelques étoiles éparses, le ciel noir de jais fus bientôt recouvert d'une infinité de petits diamants étincelants. À ce moment, je pensais à Pierre... Comme j'aimerais qu'il soit à mes côtés en ce moment... Voir ses yeux, plus beaux que le ciel, voir son sourire plus étincelant que les étoiles...
Comme pour satisfaire mon esprit amoureux, celui ayant prit mon cœur apparu à travers les arbres, comme un ange gardien. Il s'approcha de moi et s'assit à mes côtés, posant sa main sur la mienne. Il semblait hésiter à me dire quelque chose... Je me redressais afin d'être à sa hauteur puis il se décida à me parler de cette chose qui semblait le tourmenter :
-Aze... je... je voulais te demander quelque chose...
Il passa son autre main sur la nuque, l'air gêné. Je retournais la mienne afin d'attraper celle au-dessus pour lui donner confiance. Il me regarda dans les yeux puis il continua son discours :
-Voilà... Depuis notre rencontre, je ressentais quelque chose de spécial envers toi... J'avais toujours envie de te protéger, de faire en sorte que tu garde toujours ton magnifique sourire... Et chaque jour cette émotion grandissait, jusqu'à devenir un besoin... J'ai besoin de toi à mes côtés... J'ai besoin de te savoir en sécurité... J'ai fini par comprendre pourquoi je ressens tout cela pour toi... J'ai eu du mal à y croire, mais c'est ça... Voilà, je t'aime Azenet... Oui, je t'aime, plus fort que tout...
Je le regardais les larmes aux yeux, le sourire aux lèvres. Je... il n'y a pas de mot pour exprimer ce que je ressens... Je réussi cependant à répondre :
-Aypierre... Je t'aime aussi... J'ai envie que tu sois là pour moi, que tu veilles sur moi... Il n'y a que quand tu es là que je me sens bien... Alors, oui, moi aussi je t'aime...
Il me fit un sourire resplendissant puis, doucement, il posa sa main sur ma joue et il m'embrassa délicatement en se rapprochant de moi. Je joignis mes mains derrière sa nuque afin de coller nous deux corps. On se sépara mais on resta dans les bras l'un de l'autre, plus heureux que jamais. Alors qu'une chouette chantait sa douce complainte, il me regarda dans les yeux et me chuchota :
-Il fait nuit, on devrait rentrer à la maison...
Je hochais la tête puis on se leva et on se mit en route vers le village. Il me prit tendrement la main et se pencha pour déposer un rapide baiser sur mes lèvres puis on retraversa la forêt pour rejoindre notre foyer. Tout au long du chemin, il me susurra des mots doux au creux de l'oreille. On arriva en vue du village quand un détail attira mon attention. Alors que Pierre allait pousser la porte de notre masure, je lui lâchai la main et me précipitai vers ce que j'avais vu : une colonne de fumée... J'entendis les pas de Pierre qui me suivait puis on arriva à la source de cette fumée... Et on constata avec horreur que l'une des maisons prenait feu !!
-AU FEU !! AU FEU !!

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