Japon, Musutafu, 23h47

Pdv Omniscient :

Cette fille que nous ne connaissions que trop bien courrait dans les rues désertes de Musutafu. Son téléphone vibrait et elle savait parfaitement où elle se dirigeait bien que sa position reste inconnue de ceux qui la cherchaient. 

Elle s'arrêta à un point précis et se mit à marcher, elle reprit son souffle et ses sanglots résonnèrent bien qu'elle avait honte de les dévoiler, ses larmes et son âme avaient été épuisées.

Elle était inatteignable pour le moment, sa peine la protégeait en émettant son attraction dans un rayon de cinq mètres autour d'elle, aucun projectiles et surtout personne, ne pouvait l’avoir. Si les rues dans lesquelles elle était passée furent aussi désertes, ce fût à cause de l'aura meurtrière qu'elle dégageait, une aura fécondée par la peine. Ce n'était pas volontaire, car elle savait que quelque chose d'aussi menaçant pourrait lui causer du tort.

Elle avait alors traversé la ville, les héros pros à sa recherche, ses camarades à l'internat s'en voulurent, ils étaient inquiets. Après tout, c'était de leur faute et Ayana le savait très bien, autant d'enthousiasme et de curiosité la tuerait, avait-elle pensé. De ce fait, la blonde ne voulait plus revenir, la goutte d'eau avait fait déborder le vase et elle se demandait : « Pourquoi avaient-ils fait ça ? ». Elle commençait à les haïr. Ils l'avaient trahi et s'en voulaient, mais pour eux, ce n'était pas si grave, ils voulaient juste la protéger, se rassuraient-ils.

Elle se demandait sans cesse : « Pourquoi moi ? Que leur avais-je fait ? ». Rien. 

Elle ne leur avait rien fait, mais son mutisme sur son passé les effrayait, tout le monde avait des secrets, mais tout le monde avait déjà parlé de son passé.

Elle reprit une souffle une dernière fois, avant d'entrer dans cette forêt qu'elle ne connaissait que trop bien, celle à la sortie de la ville. Elle posa son téléphone au sol et enleva ses chaussures, avant de jeter ses écouteurs violemment. 
Après plus de vingt minutes de marche, elle arriva au bout et ses yeux s'illuminèrent enfin.

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