Prologue
Je suis la fille aux cheveux noirs derrière l'arbre, celle qui ne sourit pas. A côté de moi, il y a cette belle fille aux longs cheveux blancs, Ayan, que personne ne voit.
J'ai 18 ans. Je ne suis pas très grande, pas très belle. Je m'habille toujours en noir. J'ai la chance d'avoir été admise dans l'école de mes rêves. J'y suis en dernière année. Cela fait 8 ans que j'y vis. Je pense être une fille plutôt banale. Mais les autres disent de moi que je suis étrange et ils ont peut-être raison. Je ne parle jamais, je souris rarement. Je suis toujours seule. Ou du moins, seule avec Ayan. Elle ne me quitte jamais. Et c'est mon exact opposée. Ses cheveux sont bien plus longs que les miens ne le seront jamais, bien plus coiffés que je n'aurais jamais la patience de le faire. Et elle est belle. Très belle. Alors que je me trouve laide. Ses yeux gris reflètent une patience dont je suis incapable. Et puis, Ayan sourit. Presque tout le temps. Elle a toujours l'air heureuse et épanouie. Même sa voix est magnifique alors que moi, je ne parle pas. Et pourtant, bien que j'en ignore la raison, personne ne la voit, personne ne fait attention à elle. Aucune rumeur ne court sur elle dans l'école. Absolument aucune. A l'inverse, en ce qui me concerne, on me remarque beaucoup plus, et je ne compte plus le nombre de fois où j'ai surpris des conversations me concernant. Ce qui est stupide quand j'y repense, parce qu'il y aurait bien plus à dire sur Ayan que sur moi. Ils devraient tous se dire qu'elle est belle, grande, qu'elle a belle voix, mélodieuse, qu'elle a de bons résultats, même si c'est également mon cas, puisque nous sommes les deux meilleures élèves de l'école encore cette année. Ils devraient tomber amoureux d'elle qui est si parfaite. Mais à la place, ils parlent de l'étrange Naya qui ne parle jamais.
Ça doit être plus facile de se moquer que de complimenter, je suppose. Mais comme je n'ai jamais fait ni l'un ni l'autre... Je ne communique que très peu avec les autres. Avec Ayan, c'est plus facile. Depuis le début, elle me comprend sans que je n'aie besoin de lui dire quoi que ce soit. Je la soupçonne même de lire mes pensées. Alors parfois, elle parle pour moi. On échange un regard et puis elle dit exactement ce que je pense.
Je n'ai jamais compris pourquoi j'étais la seule de nous deux à me faire remarquer, alors que je suis bien plus discrète qu'elle.
Mais peut-être qu'Ayan n'a pas besoin qu'on la remarque ? Parce qu'Ayan n'a jamais eu besoin de rien. A part peut-être de moi, si on prend en compte le fait qu'elle ne s'éloigne jamais de moi. Chaque année à l'école de chevalerie, elle a demandé à se retrouver dans la même chambre. Et chaque année, elle a réussi à l'obtenir. Hormis cela, elle n'a jamais besoin de rien. Ou du moins c'est l'impression que j'ai depuis qu'elle est apparue, il y a 8 ans. Car, oui, Ayan est arrivée comme ça, de nulle part, trois jours avant que j'intègre l'école de chevalerie d'Ottela.
Et sans expliquer quoi que ce soit à personne, elle a commencé à vivre dans ma vie.
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