Chapitre 6
Les arbres autour de moi me semblent de plus en plus nombreux, leurs feuillages plus épais que lorsque je suis entrée dans la forêt il y a quelques heures. Je courais au début, quand le chemin était encore large et praticable. Mais depuis quelques minutes, j'ai dû ralentir et Ayan m'a rattrapée. Le sentier est devenu plus étroit, plus sinueux, comme si ce n'était pas le chemin principal. Tout autour de moi était infesté de ronces. Après un nouveau virage, je m'arrête. L'arbre devant moi, avec ses branches sans feuilles, dont l'une, la plus épaisse, est brisée là où elle devient plus fine. Cet arbre-là, je suis sûre que je l'ai déjà croisé. Je tourne en rond. Ça m'agace. Je me tourne vers Ayan. Elle ne semble pas plus que moi savoir où nous sommes.
Je soupire. Il faut que nous retrouvions le chemin principal. Nous faisons demi-tour et marchons pendant ce qui me semble être des heures avant que le chemin ne s'élargisse de nouveau. Cependant, je ne suis pas sûre de savoir dans quelle direction je dois aller. Nous sommes rendues à un croisement et je ne sais plus si nous sommes arrivées de la gauche où de la droite avant que nous nous perdions. Ayan part à droite. Je la suis. Après tout, la sphère ne m'avait-elle pas montré qu'Ayan allait m'indiquer où aller ? Enfin... c'est ce que j'avais compris de la fumée blanche. Après un moment à suivre Ayan, je sors la sphère de mon sac. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? Elle est supposée me guider ! Alors je peux bien espérer qu'elle me sorte de cette forêt. Non ?
Mais la sphère reste vide. Elle ne s'emplit même pas de fumée comme dans le bureau de Gabel. Elle m'ignore. Je soupire. Je dois donc compter sur la mémoire d'Ayan pour nous sortir de cette forêt. Je range l'objet, et regarde devant moi. Elle a pris un peu d'avance. J'accélère un peu pour la rattraper. Elle me sourit en me voyant.
Quelques minutes après, on aperçoit la sortie de la forêt. Lorsque nous sortons du bois, nous arrivons dans un petit village. Il n'y a que quelques maisons, mais cela devrait nous permettre de passer la nuit, et de trouver de quoi manger. Je décide de rester avec Ayan. Je ne pourrais pas communiquer sans elle.
Nous vagabondons dans le village à la recherche d'une boutique où nous pourrions trouver des provisions. Les quelques ruelles sont emplies des quelques habitants du villages. Je regarde Ayan. En un regard, elle me comprend. Elle s'avance vers un vieil homme et lui demande :
— Excusez-moi ?
Il se tourne vers elle. Il détaille son visage, puis son corps entier. Je suis sûre qu'il la trouve très belle. Son regard s'arrête ensuite sur l'épée accrochée à sa taille.
— Vous cherchez quelque chose, dame chevalier ?
— Où pourrions-nous trouver de quoi acheter à manger ?
— Au coin de l'autre rue, là, répond-t-il en désignant une rue.
— Merci beaucoup monsieur.
Ayan lui fait un sourire. Je fais de même pour remercier le vieil homme. Nous nous dirigeons ensuite vers la boutique où nous trouvons de quoi nous nourrir pendant plusieurs jours. Nous passons la nuit dans l'auberge du village et repartons dès l'aube le lendemain.
Les jours suivants, nous avançons vite vers la tour du Grand Sorcier. Nous traversons d'abord un grand champ de fleur, aux multiples couleurs. Elles s'entendent sur des kilomètres. Nous passons la première nuit au milieu de coquelicots. Mais les jours d'encore après, les fleurs laissent leur place à une plaine immense, sans fin. Les couleurs sont ternes. Rien à voir avec toutes les couleurs vives des fleurs. Nous traversons ce paysage pendant plusieurs semaines. Et enfin, apparaissent des montagnes. Juste avant que les immenses monts ne s'élèvent, un dernier village apparait. Nous y passons la nuit et nous nous y ravitaillons.
Il nous faudra encore plusieurs semaines pour traverser toutes les montagnes. Et c'est ainsi qu'après deux mois, nous arrivons à l'entrée d'un désert. C'est le plus grand désert du continent. Et de ce que j'ai appris dans les livres et dans les histoires de Baye, je dois traverser entièrement ce désert pour trouver le Grand Sorcier.
Pour être sûre de moi, je sors la sphère. Celle-ci se contente de rester noire. Je la fixe. Je veux qu'elle change de couleur. Je veux lui crier de m'aider. Elle doit m'aider. Elle doit me dire quoi faire. C'est ce que Gabel m'a expliqué. C'est ce que le Grand Sorcier lui-même lui a expliqué. Elle doit m'aider ! Va-t-elle se décider à changer de couleur ?! Je la secoue dans tous les sens.
Et soudain. Elle devient rouge.
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