3. Tu seras soignée

PDV Externe

Arrivés en ville, la jeune femme et son camarade se mirent à discuter.

(NDA : Parce que c'est juste un moyen de découvrir un peu plus Aya, je ne mettrai pas les paroles en Espagnol-Anglais-Japonais, mais simplement en italique)

- Tu es donc le cuisinier de l'équipage, ce n'est pas dur d'assurer cette tache tout seul ?

- Un peu, mais après, je m'y suis fait, sourit Ban.

Elle sourit. Puis son visage fictif se ferma de nouveau.

- Et toi ? Quel travail exerces-tu vu que ... ton père ne travaille pas ? demanda-t-il délicatement en bifurquant dans une autre rue de la ville.

Les personnes se retournant sur leur passages les regardaient étonnées. En même temps, un homme mur d'une quarantaine d'années avec à son bras une jeune femme de vingt ans comme un vieux couple, cela surprenait. Mais Ban les ignorait royalement et Aya ... et bien Aya ne les voyait pas, tout simplement.

- Je chante, déclara-t-elle simplement.

- Tu chantes ?

- Oui. La musique n'a pas toujours été une passion, avant je me contentais de l'écouter. Puis quand mon père a eu son accident, j'étais déjà aveugle et ma mère ne pouvait pas travailler non plus. Pour faire simple, le fruit du démon de ma mère est celui des éléments. Mais pas des éléments tel que le feu, l'eau, la terre et l'air. Non c'était celui des éléments chimiques. Mais après l'avoir mangé, elle ... ne contrôlait pas le démon de son fruit et elle a créé ... dans sa propre tête, elle se mit à haleter, une substance .... qui lui faisait faire des crises .... des crises de somnambulisme .... elle se levait dans la nuit .... s'habillait de noir .... mettait un masque blanc et prenait un couteau ....

Elle lâcha le bras de Ban pour le porter à sa poitrine et essaya de reprendre sa respiration.

- Calme toi Aya, lui murmura le cuisinier en la prenant contre lui.

Sa respiration reprit un rythme normal et elle se détacha de lui.

- Merci, soupira-t-elle. A-Après l'accident de mon père donc, je n'avais pas beaucoup de possibilité pour travailler. Et je refusais de vendre mon corps, alors, j'ai essayé la musique, avec ma première composition, Legends never die. L'atmosphère de la chanson est un peu oppressante, c'est vrai, mais j'avais douze ans, cela faisait plusieurs semaines que je ne voyais plus, j'avais peur .... peur du monde autour de moi que je connaissais pourtant.... peur de ma propre mère .... peur de l'avenir ..... Je ne savais que faire. Je suis restée enfermée plusieurs jours. Tous les soirs, mon père me lisait une légende des mers vu que je ne pouvais plus le faire moi-même ... Et un soi, il a dit « Ce ne sont que des légendes ma fille, ne les prend pas au sérieux.». Et j'ai répondu : Legends Never Die. J'ai commencé à graver les paroles dans ma peau pour pouvoir m'en souvenir et les "relire".

Pour illustrer son propos, Aya passa sa main devant sa cuisse et l'image d'une peau nette et belle s'effaça pour y voir des écritures en tous sens. Puis l'illusion revint.

- C'est bien avant ce moment que j'avais découvert mon pouvoir d'illusion et une légende s'était répandu à propos de la forêt où nous vivons. On y voyait des fantômes. Puis un chevalier transperçant ses âmes menaçantes. J'avais un esprit très ... romantique. Puis du jour au lendemain, quand je suis devenue aveugle, il disparut et on disait qu'il était mort. C'est de là que me vienne les paroles. Sauf que la chanson a connu son petit succès alors j'en ai écrite d'autres.

Brièvement, Ban put voir que toutes les parties apparentes de son corps étaient recouvertes d'écritures. Des paroles de chansons, certaines se superposant dans tous les sens.

- Je gagne suffisamment d'argent lors du festival annuel, ce qui me permet de me consacrer à l'écriture pendant le reste de l'année. Voici les paroles de la dernière, indiqua-t-elle en traçant des lignes invisibles sous des phrases sur sa cuisse gauche.

Il put lire : It still kills me, that I can't change things, le reste étant caché par sa jupe.

Il siffla mais ajouta :

- Tu devrais arrêter, tu pourrais y laisser ta peau, sans mauvais jeu de mots.

- Qu'importe, je ne suis qu'un fardeau depuis très jeune. Haruto n'est même pas mon père, je suis la fille d'un pirate. Et j'ignore tout de lui. La seule chose que je sais, c'est que chaque mois, il envoie une somme d'argent pour nous aider à vivre. Honnêtement, je ne lui en veux pas de nous avoir laissées. Ma mère m'a raconté comment je suis arrivée : ils se sont rencontrés sur une ile où il faisait escale et ont passé quelques nuits et naviguer ensemble avant qu'elle ne débarque. Sauf que trois mois plus tard, il a reçu une lettre comme quoi elle était enceinte. Ils se sont donnés rendez-vous et sont tombés d'accord. Cet enfant n'était pas voulu, certes, mais ce n'était pas une raison pour le tuer maintenant qu'il était là. Elle le garderait et lui lui permettrait de vivre avec. Du moins, c'est comme ça que j'ai compris l'histoire. Alors si je le rencontre un jour, j'en serai heureuse, mais si cela n'arrive pas, et bien tant pis. Je n'ai pas le droit de réclamer à le connaitre ou être plus inutile que je ne le suis car rien que mon existence ne devrait pas être tolérée. Alors cela m'importe peu,j'ai appris à vivre en étant un poids pour moi-même et mon entourage...

Il n'y avait pas de résignation dans ses mots. Seulement une vision globale des choses et la perception que la jeune aveugle en avait. C' était ainsi qu'elle percevait son identité et ses répercussions, et elle l'acceptait. Parce que, si elle le refusait, cela reviendrait à lutter contre elle-même, et lutter contre une image que tout lui renvoyait. D'une certaine manière, elle était obligée d'accepter cela.

Ban la trouva affreusement mature et blessée. Elle n'avait pas demandé à être jugée ainsi, ou à ce qu'elle se juge ainsi. Elle avait pris les choses telles qu'elle les avait comprises, sans discuter, ni opposer quoi que se soit. Et c'est ce qui faisait sa force. Par cet acceptation, ses illusions n'en étaient que plus franches, plus percutantes. Plus réelles et plus mordantes. Plus cruelles.

Le silence plana et Ban réfléchit. Sa camarade semblait s'être refermée comme une huître. Il ne souhaitait pas non plus continuer sur ce sujet. Aussi, il repartit sur un ton plus enjoué :

- Nous en avons pour douze jours le temps que notre Log Pose se recharge. Que nous conseilles-tu ?

Elle porta une main à son menton et réfléchit. S'était perturbant de contempler un visage si vivant par ses expressions quand on savait que derrière, il était vide de la moindre étincelle.

- Le festival bat son plein et se termine dans précisément onze jours. La première apparition de la Princesa a lieu demain, elle en fait une autre quatre jours après et la dernière le derniers jour, où elle a d'ailleurs prévu de révéler son identité. Ici, du moment que vous ne faites pas de grabuge, la Marine ne vous ennuiera pas. Cependant, des Dragons Célestes vont être présents, et même si tout le monde sera dispensé de s'incliner devant eux, je vous recommande vivement de ne pas vous faire remarquer. Donc, je pense que vous pouvez rester ici le temps du festival sans problème. Par contre, les hôtels et auberges vont être pris d'assaut donc vous allez devoir dormir sur votre navire ou chez l'habitant. Je ne sais pas combien vous êtes, mais la première solution est la meilleure....

Ban hocha la tête.

- On fera comme tu dis alors ...

Il allait ajouter autre chose quand il vit Penguin et Sachi courirent vers eux.

- Ban !! Aya !! crièrent-ils.

Ils s'arrêtèrent, essoufflés et, une fois leur souffle récupéré, ils dirent d'une même voix.

- On a pu allez voir Haruto et .... Il n'est pas d'accord. Il ne veut pas qu'Aya s'entraine, et il n'a même pas donné de raison. Il s'est braqué et nous a claqué la porte au nez.

Le cuisinier réfléchit. Son "père" voulait que Aya guérisse, mais il refusait la condition nécessaire à son traitement. C'était tout sauf logique.

Espérant des réponses, il se tourna vers la malade et lui traduit ce que les deux inséparables avaient dit.

Elle soupira.

- Je sais pourquoi il ne veut pas. Il sait pertinemment que pour me guérir, il faudra m'opérer, mais il a peur que l'opération rate et que je perde définitivement mes yeux. De plus, il ne sait pas que j'ai gardé le contrôle sur mes illusions et .... il croit que je vais vous blesser durant l'entraînement, ce qui fera changer d'avis votre capitaine. Et aussi ..... Maman lui avait raconté ce que ça fait d'être pirate. Elle lui disait que c'était dur de voir des amis comme ceux qu'elle avait tomber au combat ou tout simplement partir sans revenir ... Il ne veut pas que je vive ça, expliqua-t-elle doucement.

Elle releva la tête et ils purent voir que son visage était redevenu celui qu'elle avait réellement et non l'illusion qu'elle montrait à tout le monde. Elle pleurait. Ses larmes dévalaient ses joues en un torrent continu. Des yeux morts qui laissaient voir une détresse profonde.

- Mais je n'en ai rien à faire !! Si je quitte l'île, Haruto aura assez avec la pension de mon père pour subvenir à ses besoins !! Entrainez-moi et emmenez-moi avec vous, je n'en peux plus !! Ma vie n'a plus aucun sens depuis bien trop longtemps !! Je ne suis même pas censée exister !! Il me dit le contraire mais je sais que ma seule présence lui rappelle que sa femme aimait un autre homme en plus de lui !! Je n'ai plus rien auquel me raccrocher !! Je vous en supplie .... termina-t-elle.

Les deux mécaniciens du Polar Tang s'entreregardèrent. Ils n'avaient pas compris mot pour mot ce qu'avait dit la brune, mais l'essentiel avait été entendu. Elle souffrait, il fallait l'aider.

- Tu n'as pas à t'inquiéter Miss, tu seras soignée, fit une voix dans leur dos.

Les deux compagnons se retournèrent. Leur capitaine arrivait, Bepo à ses côtés.

- Capitaine !! s'écrièrent les deux compères tandis que Ban traduisait.

- Il est évident qu'une fois guérie, tu intègreras mon équipage. Tu es puissante, il serait dommage de gâcher tout ce potentiel, qu'en penses-tu Miss Aya ? Ce sera le prix de mes soins ...

Il y eut un grand silence. Le cuisinier expliquait les paroles du brun à la jeune femme.

- Sachi, Penguin, vous allez avalez un insecte si vous restez comme ça, désolé, fit Bepo au bout d'un moment.

Les deux hommes fermèrent leur bouche et se tournèrent vers la jeune femme.

Elle souriait derrière ses larmes. Un sourire lumineux et .... vivant.

- Merci...

Un simple mot qui fit tomber la mâchoire du roux et du pingouin.

- Tu parles ?! s'écrièrent-ils.

Mais ils se prirent immédiatement un coup de poing à l'arrière de la tête par Ban.

- Bien sûr qu'elle parle abrutis !! Elle parle une autre langue, c'est tout, vous êtes sourds ?!

Le roux à lunettes frotta sa bosse en grimaçant et dit :

- Je voulais dire ... notre langue. Tu parles notre langue.

- Un peu.

Ils sourirent et la prirent chacun par un bras avant de l'emmener en on-ne-sait-où.

Le cuisinier et son capitaine se retrouvèrent alors face à face en compagnie du second de l'équipage.

- Les provisions sont-elles faites ? demanda le brun.

- Non capitaine, j'y vais tout de suite.

Il hocha la tête.

- Très bien. Bepo, va retrouver les deux idiots qui ont embarqués Aya sans parler le moindre mot de sa langue et appelle moi une fois que tu es avec eux.

- Oui Capitaine.

Alors que l'homme en sweat jaune récupérai son Nodachi, une silhouette sortit de derrière le coin du bâtiment.

- Tu manques vraiment de discrétion Daphnée, fit-il.

- Et toi de bon sens, répondit-elle du tact au tact. Sérieusement, tu envisages de la soigner ? Elle? Laisse moi rire ...

Il fronça les sourcils.

- Cela te regarde-t-il ?

- Ca te concerne donc oui. Que dirais-tu de passer chez moi ? Je n'ai rien à faire et toi non plus apparemment...

La pulpeuse blonde s'approcha et se colla à lui.

- Hum ..... non. Bepo ne va pas tarder à retrouver mes deux bakas de mécaniciens et ma patiente, j'irai les retrouver.

Les traits de son amante se crispèrent et elle le repoussa brusquement.

- Qu'est-ce-que tu as à m'ignorer aujourd'hui ?! Si tu veux mon avis, tous ces gens ont une mauvaise influence sur toi et ...

Alors qu'il la dépassait pour rejoindre ses nakamas, il la coupa.

- Si tu savais comme ton avis m'indiffère ....

Et il la laissa là, le souffle coupé, tandis qu'il rejoignait Sachi, Penguin et Aya.

~~~

Alors, pour tout vous dire, ce chapitre là c'est fait tout seul. J'ai juste à copier coller la dernière partie de ce qui était censé être le chapitre 1 et j'ai relu avant d'estimer ça correct pour un troisième chapitre.

Non je ne sui pas une flemmarde. D'ailleurs le chapitre 4 est en cours, vous ne pouvez rien, cette fois je suis prévoyante.

Kiss kiss n'oublez jamais que je vous adore vous mes lecteurs

Clélie

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