2. « Puedo darte sight »

PDV Law

Ma déclaration laissa planer un grand silence. Seuls les chuchotements de Ban traduisant les paroles à Sachi et Penguin y mirent fin.

- Aya, puede ...

- No ! Nadie puede help me, entiendes ? NADIE !

Ses exclamations se transformèrent en cris, et Haruto essaya tant bien que mal de la calmer.

Finalement, elle sortit de la pièce, non sans avoir bousculé quelques meubles et chaises.

Son père soupira et se laissa de nouveau tomber sur son fauteuil. Il porta une main à son front avant de relever la tête.

- Excusez cette esclandre, sa maladie est un sujet très sensible chez elle, très peu de gens sont au courant grâce à ses pouvoirs.

- Je croyais qu'elle ne les contrôlait pas ... opposa doucement Penguin.

- Et bien ... c'est plus compliqué que cela .... Elle n'apprécierait pas non plus que je vous explique cela ....

Voyant son embarras, j'ordonnais alors à mes hommes de m'attendre devant la maison. Ils obéirent mais je retint Bepo, lui faisant signe de rester.

- Nous voilà en petit comité, commentai-je. Mais je ne crois pas m'être présenté. Traflagar Law, le Chirurgien de la Mort, capitaine et médecin de l'équipage des Heart Pirates. Bepo, continuai-je en indiquant mon ami, est mon second.

Face à mon nom, ou mon surnom, les yeux du père de la miss s'éclairèrent d'une lueur nouvelle.

- Mon Dieu ... c'est le ciel qui vous envoie... lâcha-t-il dans un murmure.

- Et si vous nous expliquiez le mal de votre fille ainsi que ses pouvoirs ? proposai-je innocemment.

- Très bien ...

Il reprit son souffle, se servit un verre d'alcool qui vida d'une traite et se rassit.

- Aya est aveugle.

Sa déclaration fut lancée comme une bombe qu'on laisse tomber, qui plane silencieusement, jusqu'à ce qu'elle explose avec son lot de conséquences.

- Vraiment ? questionna Bepo. Pourtant, ses yeux sont tout à fait normaux, hormis leur couleur...

- Bien vu, acquiesça-t-il. J'en viens à ses pouvoirs. La mère d'Aya est la survivante d'un Buster call il y a plus de quarante ans. Elle et sa propre mère on fuit leur île, emportant le fruit du démon que convoitait la Marine. Sa mère lui fit manger ce fruit peu avant sa mort et depuis, ma femme détenait ses pouvoirs.

- Ce fruit-là ? demanda Bepo en sortant un fruit très étrange de la poche de sa combinaison.

De couleur gris acier, il dessinait une multitude d'arabesques qui se rejoignaient en son sommet en une sorte de volcan.

- Oui ... celui-la, souffla Haruto. Cela veut donc dire que ...

- Quand nous avons rencontrez Aya, elle se débarrassait des corps de plusieurs dizaines de Marine. A l'écart, reposait celui d'une femme d'âge mur, expliqua mon second. Pendant que nos deux amis se chargeaient des corps, elle a enterré celui de votre femme au bord de la falaise. Avant de nous mettre à la suivre, j'ai repéré ce fruit sur la tombe et l'ai pris. Désolé.

- Cela veut dire que l'attaque des marines l'a ...

- Nous en sommes profondément désolé, le coupai-je, conscient de son état. Mais, nous avons besoin de connaitre en détail ce qui concerne Aya pour peut-être pouvoir l'aider.

- Je comprends ...

Je le vis enfermer sa peine et son désespoir au plus profond de lui et il releva la tête.

- En plus du fruit conservé là-bas, l'île de ma femme,Fara, fut détruite car la légende disait que les gens y vivant descendaient d'anges déchus. Et c'est la vérité. De cette ascendance, Aya possède deux pouvoirs. La perception stellaire et .... un autre bien plus dangereux. Les illusions. Grâce à lui, elle maitrise tous vos sens. La perception stellaire, quant à elle, lui permet grâce à la lumière, de percevoir le monde qui l'entoure aussi clairement que si elle le voyait. Celui-ci est apparu il y a peu, et je n'ai pas eu l'occasion de le lui annoncer.

- Attendez, vous voulez dire que la douleur qu'à eu le capitaine ...

- Vient de Aya, en effet. Elle lui a fait subir une illusion de la douleur. Mais lorsque l'on est privé de la vue, ou que la haine, lorsque la rancœur bouillonne en nous, le pouvoir des illusions devient très dangereux. Lorsque vous avez invoqué votre pouvoir, cette sphère, Aya l'a senti et a déployé une infime partie de sa puissance. Si elle avait pu vous voir, elle n'aurait pas eu peur ainsi et rien n'aurait eu lieu.

Il se leva et mit fin à la discussion en s'excusant d'affaire l'attendant.

Nous le remerciâmes de son hospitalité et il nous demanda une faveur. Celle de s'assurer que sa fille soit rentrée à la tombée de la nuit.

Grommelant que nous étions pas des gardes-malades, Bepo acquiesça à ma place.

- Désolé Capitaine, s'excusa-t-il une fois dehors. Mais cette Aya, nous ne pouvons pas la laisser ainsi.

- Si tu es en train de demander à ce qu'on l'embarque pour qu'on la soigne, je t'arrête tout de suite. Nous ne sommes pas la charité mais des pirates Bepo. Je ne la soignerai que si je peux en tirer un quelconque bénéfice.

Le laissant silencieux, nous rejoignîmes le groupe Penguin, Sachi et Ban.

- Tu avais raison, son visage n'est qu'une image, elle dissimule son mal, indiquai-je à mon cuistot.

Décidant d'oublier ce problème, mes hommes et moi rejoignîmes la ville.

Nous nous rendîmes immédiatement au bar indiqué par Daphnée. Après tout, elle pourra toujours nous donner des information sur le déroulement de ce festival ou autre. De plus, je voulais profiter d'elle une dernière fois avant de changer de distraction. Je m'étais lassé d'elle et de son corps. Comment pouvait-elle imaginer que je m'étais attaché à elle ? Cela me faisait bien rire.

Je m'installai au bar et la blonde pulpeuse squattant mon sous-marin depuis peu vint s'assoir à mon côté. Elle me prit la nuque et m'embrassa à pleine bouche devant le reste des clients.

Nullement gêné, je profitai avant de reculer, à son plus grand regret.

- Alors, ce festival ? demandai-je d'une voix neutre en commandant une boisson pour moi et mes hommes.

Elle soupira.

- Il a commencé il y a quelques jours, mais bizarrement, la Princesa n'a pas encore fait la moindre apparition.

- La première est prévue pour demain, annonça le barman en nous servant.

Il eut droit à un regard noir de la part de ma compagne du moment, mais nullement impressionné, il continua tandis que je ricanai.

- Vous êtes étrangers, non ? Votre Log Pose en aura pour douze jours à se recharger. La Princesa est la chanteuse numéro un de tout Grand Line, et c'est notre starlette à nous. Elle a d'ailleurs prévu de dévoiler sa véritable identité à la fin de sa dernière prestation du festival. A chaque fois qu'elle apparait, elle est masquée, ses cheveux sont tout le temps teints d'une couleur différentes et parfois, une capuche dissimule son visage. Ce qui fait qu'il est arrivé plus d'une fois que des jeunes filles de la région ont essayé de se faire passer pour elle mais ça ne marchait pas.

Il ricana en essuyant des verres.

- C'est l'évènement à ne pas manquer. On dit même que des Nobles Mondiaux vont faire le déplacement. Après tout, notre festival est extrêmement célèbre ...

En ayant assez entendu, je payais la consommation de mes hommes et moi, laissant la blonde se débrouiller.

Elle me rejoignit une fois dehors et glissa un papier dans ma poche.

Au loin, j'aperçus Aya.

- Miss Aya !! m'écriai-je en ignorant totalement celle qui partageait mon lit depuis quelques temps.

Je me rapprochais de la malade qui, au naturel, avait les cheveux bleus ciel.

- Miss, il faudrait que je te parle, fis-je en lui attrapant le bras

- Vuelve con tu puta, me dit-elle amèrement en dégageant son bras de ma poigne.

- Tiens tiens, tu maitrises ton nouveau pouvoir ? Il doit être bien pratique... Mais ce n'est pas de ça dont je veux te parler. Suis-moi.

Sans lui laisser le temps de répondre, je lui prends le poignet et la tire à ma suite. D'abord résistante, elle finit par me suivre docilement, ne contrôlant certainement plus sa perception stellaire.

- Je peux savoir ce que tu fais avec elle ?! me demanda Daphnée alors que je faisais signe à Ban, Sachi, Penguin et Bepo de me suivre.

Derrière moi, Aya la regarda, ou du moins, on avait l'impression qu'elle la regardait et esquissa une moue pleine de dédain.

- Qu'est ce que t'as à me regarder comme ça ? T'es qui pour te le permettre ? Tu parles même pas notre langue, alors que c'est la langue mondiale, sérieux .... Moi à ta place j'aurais honte...

- Laisse Daphné, intervins-je.

- Law !? S'offusqua-t-elle en mettant en avant son décolleté. Tu la connais ?! Est ce que tu sais au moins ce qu'il se dit sur elle ?

- Non, mais j'imagine que tu vas m'éclairer ...

Elle esquissa un sourire vainqueur à l'intention d'Aya, mais elle ne réagit pas, ne pouvant s'en rendre compte.

- Elle ne parle même pas notre langue, seul son père la comprend, et il ne travaille pas. Du coup, elle se prostitue pour pouvoir subvenir à leur besoin....

Une main sur la hanche, le dos cambré, elle la toisa de haut.

Mais cela n'eut aucun effet, vu qu'Aya ne pouvait la voir, son pouvoir étant apparemment désactivé.

- Très intéressant, dis-je d'un ton ennuyé avant de me tourner vers mon cuisinier. Demande-lui de nous suivre, ordonnai-je.

Il acquiesça et prit les mains de Aya afin de lui signifier sa présence.

- Puedes follow us ?

- Why ? fit-elle d'un ton sec.

- Tenemos cosas .... for you, expliqua-t-il après que Bepo eut brièvement sortit le fruit du démon pour qu'elle sente son aura.

Elle hocha alors la tête.

A l'opposé, Daphnée restait bouche-bée. Avait-elle aperçu le fruit ? Ou était-elle simplement choquée qu'on l'ignore pour la bleue sur qui elle avait dit tant de mal ?

Quoiqu'il en soit, elle se tourna vers moi et me fis une petite moue aguicheuse. Elle voulait venir avec nous. Mais non.

Je pris la malade par le poignet et partit en direction de la forêt, suivit de mes hommes tandis que Daphnée finit par disparaître dans la foule.

Je guidais Aya jusqu'à une clairière. Plus précisement la clairière où nous l'avions rencontrée.

En la lâchant, je remarquai que ses cheveux avaient pris une teinte bordeaux dégradés en orange. Baissant les yeux sur son corps sans aucune gêne afin de la détailler sans qu'elle le remarque, je remarquai que la pierre de son pendentif avait pris la même couleur que sa chevelure. Sûrement cela servait à signifier ses changements d'humeur. Intéressant.

- Tienes power. Pero no les dominar. Do you ?

- No, lâcha-t-elle finalement après un instant de silence.

- Puedo help you, con mi power. Puedo darte sight.

Elle tourna son visage vers moi, et malgré sa cécité, je pu y voir une rage sans fond.

- Hé perdido mi madre, pequenito hijo de puta. Mi padre no puede trabajar, tengo que satisfacer nuestros necesitares SOLA !! No puedo ver desde tengo doce anos. No hablo tu lengua, tonto. No puedes saver lo qué vivo. Si estas deciendome mentiras, haré sufrirte tan que vas a morir, entiendes ?

Ses cheveux avaient virés au noir intense. Elle était très sérieuse. S'il s'avérait que je ne pouvais la guérir, elle vouerait sa vie à récupérer ma tête pour l'exposer dans son salon après m'avoir fait mourir dans d'atroces souffrances. Mais sans la vue, comment pourrait-elle me traquer ? Je n'avais rien à craindre, ou du moins c'est ce que je croyais.

- Voy a ayudarte, pero con una condicion. Te doy sight, solamente si controlas tus power.

Elle rit. Un rire sans joie, juste la voix.

- Obligatoriamente ! Si no habia condicion, estaba una tonteria !

Elle baissa alors la tête. Et je sus que son espoir et sa rage de vaincre venaient de réenclencher sa perception stellaire quand elle planta ses prunelles dorées dans les miennes.

Son visage se dissipa en brune. Son teint perdit son éclat, et l'or de ses yeux se voila petit à petit jusqu'à n'être qu'une pâle lumière derrière une membrane blanche quelque peu oppressante. Elle me montrait son véritable visage afin que je me rende bien compte de ce dans quoi je souhaitais m'engager. Puis des silhouettes surgirent du sol, nous entourant et isolant de mes camarades.

Ses silhouettes, d'abord simples fantômes brumeux prirent petit a petit une consistance plus ... humaines. Se transformant d'abord en marines tous identiques, ils braquèrent leur armes sur nous et tirèrent. J'entendis le bruit de la détonation résonner, l'odeur de la poudre s'élever dans le ciel, les vibrations liées au danger qu'on pouvait aisément imaginer tant il semblait réel .... cette femme était une projection de tout ce qui pouvait exister. Elle donnait vie à ce qu'elle souhaitait voir vivre. Quant à donner la mort..... J'avais soudainement soif. Une soif intense qui empirait de secondes en secondes ... Tout aussi soudainement qu'elle était arrivée, elle partit, laissant place à la faim. Qui finit par partir à son tour. La douleur s'installa et déménagea. La douleur d'une balle de fusil, d'une lame blanche, d'un arrêt cardiaque, d'un empoisonnement, d'une immolation ... En à peine une fraction de seconde, elle m'avait fait ressentir tout ça. Et je savais pertinemment qu'elle était capable de tant d'autre chose pouvant rendre un homme fou de joie, de désespoir, de douleur ou de tristesse.

C'était un démon capable de diriger du bout des doigts les émotions et les sensations de ses victimes. Un marionnettiste. Cette femme était un marionnettiste et ses victimes, de simple pantins humains entre ses mains.

Enfin, elle fit s'évanouir toutes ses présences fantomatique autour de nous, libérant également la vue à mes nakamas, qui découvrirent le mal dont elle souffrait.

- Je vois que tu maitrises bien tes illusions, miss, dis-je avec un sourire sadique.

J'attendis que Ban lui traduise mes paroles pour continuer.

- Ah, et dis lui que l'objet que nous avons pour elle lui reviendra après son opération.

Il traduisit.
Je lui donnais rendez-vous ici le lendemain au soir, ce qui la fit soupirer après compréhension. Elle marmonna quelque chose et Ban lâcha :

- C'est vrai que c'est un problème ...

- Qu'y a-t-il ? soupirai-je.

- Aya est aveugle, elle ne pourra donc pas revenir ici sans aide. Alors à moins que son père accepte de l'y accompagner tous les soirs, ce ne sera pas possible ...

Je le regardai, il me regarda, je regardai Aya, elle soupira.

- Sachi, Penguin, allez demander à Haruto s'il veut bien amener la miss ici tous les soirs.

Ils hochèrent la tête et partirent immédiatement en direction de la maison perdue en forêt.

- Je vais accompagner Aya en ville si vous n'y voyez pas d'inconvénients Capitaine, fit Ban après avoir bavardé avec la jeune femme.

-Vas-y, mais n'oublie pas les provisions.

Il acquiesça et partit avec ma patiente à son bras afin de la guider et de ne pas la perdre.

~~~

Bon, j'ai encore du diviser le chapitre.

Oui parce que à l'origine, ça faisait partie du premier chapitre et la suite aussi.

Mais je n'avais as envie de faire de gros pavé que je ne pourra continuer alors .... Je trouve que des chapitres de 2500 mots, c'est plus que correct, mais si vous souhaitez plus long, n'hésitez pas à me le dire.

Kiss kiss

Clélie

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top