Chapitre 8
J'attends devant l'infirmerie que James vienne me chercher. Une brise chaude frappe mon visage. Je peux décidément dire qu'il fait incroyablement chaud à Hawaï, mis à part le soir, où il fait assez frais. Le soleil est en train de se coucher, se faisant littéralement avaler par la mer située à moins de cinq cents mètres de moi. Il n'y a aucun bruit. Seulement le bruit du vent, ébouriffant mes longs cheveux. Tout est calme et paisible,ce qui fait taire toutes mes pensées sur les jours à venir. Au loin, deux grands phares s'avance vers moi. C'est James, au volant de sa Jeep décapotable. Il s'arrête devant moi, me faisant un grand sourire. Il descend de sa voiture pour se diriger vers moi. Il m'enlace de ses longs bras, tout en humant mon parfum.
- Tu es magnifique Molly.
- Merci, répondais-je gênée. Je déteste les compliments, cela me met toujours très mal à l'aise. J'ai l'impression que ce n'est que mensonge.
Il prend ma main et nos doigts s'entrelacèrent. Nous nous dirigeons vers sa voiture, et il m'ouvre galamment la portière du côté passager. Je ne peux m'empêcher de sourire à ce geste simple, mais pourtant adorable. James fait ensuite le tour de la voiture pour se mettre au volant, et démarrer sa Jeep.
Pendant le chemin, nous restons silencieux. Un silence paisible, bercé par le son de la radio, qui par ailleurs joue une musique très romantique que je reconnais facilement : With Or Without You du groupe U2. Mon père est fan de ce groupe. Il me jouait souvent un de leurs morceaux à la guitare pour que je m'endorme. Ces souvenirs me rendent nostalgique...
- Tu as toujours mal à ta cuisse ?, fait James en brisant le silence.
- Je me porte bien. Les infirmières ont refait mon bandage et elles m'ont passé des médicaments que je dois prendre pendant deux semaines.
- Tu es apte à reprendre les cours ?
- J'espère... Elles m'ont dit que ça devrait bien se passer mais que je dois faire attention.
- Je pense que tu devrais changer de groupe et aller avec un autre général, dit-il ne quittant pas les yeux de la route.
- Je ne sais pas si c'est possible... Et puis, je me suis fait des amis dans ce groupe, dont toi. Si je ne te vois plus, ni les filles...
- Tu devrais plutôt te soucier de toi et non des autres, me coupe-t-il.
- Je sais, mais ce n'est pas possible. Les groupes sont faits.
Il pousse un long soupir.
- Hélas...
J'hoche la tête en accord avec lui. C'est vrai que le général Travers a vraiment quelque chose contre moi. Mais on ne peut pas changer de groupe. Même si Emilie a réussi, je pense que c'est parce que son ancien général est moins dur et accepte un peu tout.
- Où m'emmènes-tu ?, demandais-je.
- Au restaurant Honolulu. On m'a dit qu'ils faisaient des plats typiquement Hawaïen, super bon !
- On verra bien, j'espère qu'on ne mangera pas d'insectes, rigolais-je.
- Je veillerai à ce que ton assiette ne soit pas infectée de larves, rit-il à son tour.
- Oh, c'est dégoutant, m'exclamais-je.
Arrivés au restaurant, le serveur nous conduit à une table pour deux, légèrement à l'écart des autres tables. Le restaurant est assez luxueux, pour dire que le serveur portait tout de même un costume. En voyant les femmes vêtues de robe de cocktail, je me sens subitement mal à l'aise. Je porte un slim noir et un t-shirt blanc. Ce qui est tout à fait normal. James quant à lui, porte une chemise blanche rentrée dans son jean bleu foncé, avec des bottes. J'ai l'impression de faire tâche dans le décor. Mais apparemment les personnes du restaurant ne nous prêtent guère intention, ce qui est complètement différent des restaurants chics d'Amérique.
Assis à notre table, nous regardons tous les deux le menu. Certains plats ont l'air écœurants mais d'autres me donnent l'eau à la bouche. Un serveur revient avec deux flûtes de champagne, qu'il dépose soigneusement sur la table. James prend son verre et le tend vers moi.
- A ta santé, et ton courage !
- Surtout à ma maladresse oui, riais-je.
Nous trinquons. J'apporte mon verre à mes lèvres alors que mes yeux vacillent dans la pièce. Mon regard s'arrête sur l'entrée du restaurant où j'aperçois des bouclettes châtains tenant la taille d'une femme aux cheveux roses. Mon dieu non ! Je m'étouffe avec mon verre de champagne et le recrache. Je tousse fortement, essayant d'oublier l'image que je viens d'enregistrer.
- Ça va Molly ?, questionne un James inquiet.
Je n'ai pas le temps de répondre que j'aperçois Harry se diriger vers notre table.
- Salut vous deux. Alors, un dîner en... Amoureux, fait froidement Harry dans une expression qui ne cache pas son dégoût.
James avale difficilement sa salive.
- Euh, ouais. Qu'est-ce que tu fais ici ? demande James le plus poliment possible.
- Je viens dîner aussi, répond Harry en me regardant noir.
- Avec Emilie ?, questionnais-je.
- Ouais, enfin. Elle voulait à tout prix un "dîner que tous les deux", fait-il en levant ses doigts en l'air pour faire des guillemets.
- Je vois, répondis-je en avalant mon champagne d'un coup sec.
- Et moi je vois que tu as soif Molly, rit-il sarcastiquement.
- J'imagine.
Harry fait signe à Emilie de venir avec nous. Elle doit sans doute revenir des toilettes. Elle se dirige vers lui, et sa bouche tomba dès qu'elle m'aperçois. Mais elle est satisfaite de me voir accompagnée.
- On peut se joindre à vous ? demande-t-il en prenant une chaise d'une table voisine pour la mettre un notre table.
Enfin, ce n'est pas vraiment une demande, puisque James et moi ne l'avons pas vraiment autorisé. Emilie fait de même, et prend une chaise. Elle a l'air déçue de ne pas dîner seulement avec Harry.
Bien fait pour ta gueule. Ma conscience hurle à la mort.
- Alors, ça s'est bien passé à l'infirmerie Molly ?, me demande Harry avec un regard pesant.
- Euh, ouais...
- C'est tout ?
- Je me suis ennuyée, avouais-je.
Emilie rigole. Mais elle ne peut pas se la fermer celle-là ?
Je décide de me mettre à côté de James, pour que Molly et Harry se retrouve côte à côte. James entrelace nos mains sous la table, ce qui me fait rougir. Je baisse les yeux sur mes genoux. Harry arque un sourcil à cause de ma rougeur soudaine. Il dévie ses yeux au bras gauche de James, à mon bras droit, puis il comprend qu'on se tient la main. Ses yeux deviennent encore plus noirs, ses lèvres formant une ligne droite. Ses sourcils sont froncés. J'ai l'impression qu'il va se jeter sur James pour le frapper , tellement son regard est dur et noir envers lui.
- James, dis-moi : tu es rentré ici grâce à ton père, nan ? Je me trompe ? remarque furieusement Harry.
James manque de s'étouffer avec son champagne lui aussi.
- Non, pas du tout. Mon sort et exactement le même que vous tous.
Harry marmonne quelque chose d'inaudible en fourrant son nez dans son verre de champagne, qu'il a lui aussi commandé.
Dès que nos plats arrivent, un lourd silence s'installe. Chacun pioche dans son assiette sans rien dire. Harry me regarde souvent, d'un regard dur avec des arrières pensées que je ne veux pas deviner. Tout ce cinéma me coupe l'appétit. J'avance mon assiette légèrement devant moi, indiquant que je n'ai plus faim. Harry laisse tomber sa fourchette, et me regarde encore plus noir. Il avale difficilement sa salive. Ses yeux fixent mon plat.
- Tu es sérieuse Molly ?, questionne-t-il sévèrement. Je sais à quoi il fait référence.
- Oui, je n'ai plus faim.
- Tu n'as jamais faim de toute façon. Mange !, m'ordonne-t-il.
James et Emilie le regardent sous l'incompréhension. C'est vrai qu'ils ne savent pas ce qu'il s'est passé dans cette forêt. En revanche, je me souviens très bien du sujet de discussion qu'Harry et moi avons eu : « Je ne vais pas te porter à chaque fois que tu ne tiendras plus sur tes jambes ! » a-t-il annoncé sévèrement. Je ne touche tout de même pas à mon plat, je déteste quand on me donne des ordres.
- Tu veux aller au feu sur la plage après Molly?, demande James pour apaiser la tension.
- Oui bie...
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, remarque sévèrement Harry.
- De quoi tu te mêles ?!
Je cris presque, mais je ne veux pas attirer l'attention des autres personnes dans le restaurant.
Harry me regarde encore plus noir. Je commence à en avoir marre de sa gueule de con qui se mêle de ma vie tout le temps.
- Tu-n'iras-pas, dit-il en forçant sur chaque mot.
- J'irais avec plaisir James.
- Bon, moi je me casse. Vous êtes tous super ennuyants. Je vais au feu, dit Emilie apparemment énervée par la situation.
Elle se lève de sa chaise et part en furie. Nous la regardons tous les trois partir. Harry détourne son regard d'elle pour maintenant me fixer. Il se lève à son tour, lui aussi énervé.
- Fait comme tu veux. Je me casse aussi.
Il sort du restaurant en trombe. James et moi nous nous regardons surpris. Et sans la moindre raison valable, nous nous mettons à rire comme deux imbéciles.
***
Le feu se passe très bien. J'ai fait la connaissance de quelques personnes très sympathiques. James me sert un autre verre. Je lui dis pour rire d'arrêter de me faire boire, sinon il va me ramener au dortoir en titubant lui aussi.
Nous sommes assis ensemble près du feu. Je regarde les flammes qui embrasent tout le bois. Le feu est énorme, pouvant contenir une quarantaine de personnes autour.
- Je reviens, on m'appelle, dit James en partant.
Je reste donc seule à observer le feu, la fumée me brûlant les yeux. Tout d'un coup, je sens une présence s'asseoir auprès de moi. Ça doit sans doute être James, mais il est revenu drôlement rapidement alors. Je me retourne donc pour observer la personne assise près de moi. C'est un grand brun aux yeux gris, les cheveux ébouriffés et légèrement ondulés. Il regarde lui aussi le feu, perdu dans ses pensées. Il doit sentir mon regard appuyé sur lui, puisqu'il tourne la tête vers moi.
- Bonjour, fait-il d'un grand sourire.
- B-bonjour, bégayais-je.
Il rigole de mon attitude puis se présente.
- Je suis Christian, et toi ?, demande-t-il en me tendant la main.
- Molly, fais-je en la lui serrant.
- Tu es nouvelle au camp ? Je ne t'ai jamais vue ici, avant. Et crois-moi, je remarque facilement les belles femmes.
Je me mets soudainement à rougir, ce qui le fait rire.
- Oui, je suis en première année...
- Oh, je vois, une nouvelle arrivante !
- Laisse-la tranquille.
Fait soudainement une voix rauque, que je reconnaîtrai entre mille.
- Oh, Styles. Ça fait longtemps, répond Christian.
- Ouais, sûrement. Casse-toi maintenant, fait-il sèchement.
- Du calme Bro', on ne fait que discuter.
- Tu te casses maintenant, ou c'est moi qui vais te faire partir, et ce sera moins agréable !
Harry resserre ses poings le long de ses hanches. Ce certain Christian se lève, faisant une petite moue. Il me regarde en souriant.
- J'espère te revoir, Molly, fait-il avec des arrières pensées.
Il croise le regard noir du bouclé en partant, lui souriant pour l'énerver.
Harry se dirige vers moi.
- Où est ton copain ?!, crie-t-il.
- Il est parti parler avec ses amis, fais-je blasée.
- Quel con ! Il te laisse toute seule ! Il a peur de rien cet abruti !
- Ne parle pas de lui comme ça !
- Défends-le vas-y, on verra quand tu souffriras Brown.
- Nous revoilà à Brown, soufflais-je exaspérée.
- Ouais ! Exactement ! Merde, Molly. Tu ne le connais pas ce mec ! Il t'aurait bourrée la gueule pour t'emmener dans son lit, crie-t-il de plus belle.
- Je suis déjà bourrée.
Harry me regarde sévèrement. T'aurais dû fermer ta gueule Molly. Il se lève et me prend le bras, toujours irrité.
- Tu fais quoi là ?
- Je te ramène à ton dortoir. Tu n'es visiblement pas surveillée alors que tu es complètement bourrée.
- Harry, je fais ce que je veux, je n'ai pas besoin de toi, riais-je.
Pourquoi je ris ?
Quand il me relève, je sens l'alcool qui coule dans mes veines, me faisant légèrement vaciller. Je rigole de plus belle. Oh mon dieu, je fais quoi là ? Il m'emmène vers le parking en fermant bien ses longs doigts sur mon poignet.
- Tu ne devais pas être avec ton copain ? Ou il t'a encore lâchée ?, questionne-t-il énervé en se retournant pour me faire face.
Ce qu'il vient de dire me fige. Je sens la colère s'élever.
- Putain Harry ! Qu'est-ce qui te fait croire qu'il m'a lâchée ?!
- Il n'est visiblement pas dans le coin, fait-il sèchement.
- Ferme ta gueule.
Je regrette instantanément ce que je viens de dire. Harry me prend par les épaules et me bloque contre une voiture violemment. Je sens un électrochoc passer dans ma colonne vertébral. Il me fait extrêmement mal. Il colle son corps au mien, pour éviter que je bouge.
- Ne me parle pas comme ça, menace-t-il.
Je n'arrive pas à lui répondre. Je suis figée sur place. Je ne l'ai jamais vu dans cet état là. Il est tellement irrité par la situation que je n'ose pas prononcer un mot.
- Ha-Harry, tu me fais mal, bégayais-je à cause de la souffrance de son poids contre le mien, mais surtout à cause de la peur.
Il ne se desserre pas pour autant, il esquisse plutôt un sourire espiègle.
- Tu es tellement naïve et innocente, souffle-t-il à mon oreille.
Il agrippe mon lobe d'oreille avec ses dents. Je peux sentir son souffle chaud, ce qui me procure des milliers de frissons. Il les remarque, ce qui le fait sourire de plus belle. Il dépose ses lèvres dans le creux de mon cou, laissant des baisés humides jusqu'au long de ma mâchoire. Il suçote ensuite mon cou, en dessous de mon oreille. Ma respiration devient de plus en plus saccadée. Qu'est-ce qu'il me fait ? Je sens une chaleur venant de mon ventre parcourir tout mon corps. J'halète quand je sens ses dents mordiller ma peau frêle. Il suçote de plus en plus ce qui me fait affreusement mal. J'essaye de le repousser mais il ne se décale pas d'un pouce.
- Ha-Harry, haletais-je.
- Mmm.
Il continue de massacrer mon cou, faisant remonter le sang de ma nuque.
- Molly ?
J'essaye de repousser Harry de mon corps en entendant mon nom prononcé par James. Mais il ne se décala pas, s'appuyant encore plus fort contre moi, comme si sa vie en dépendait.
- Harry, lâche-moi !
A ces mots, il recule. Admirant mon cou. Pourquoi fait-il ça ?
- Ne cache pas mon magnifique chef d'œuvre, fait-il sensuellement tout en le touchant de ses doigts.
Je pousse un gémissement à son toucher.
Il part dans le sens opposé de James. Celui-ci se dirige vers moi à toute vitesse.
- Aïe, grimaçais-je en touchant la blessure que m'a infligée Harry. Ou plutôt, le suçon.
- Putain Molly, tu te fous de ma gueule !, hurle James.
Et merde...
•••• •••• ••••
Je m'excuse d'abord pour ce grand retard. J'ai repris les cours Mardi, enfin plutôt ma première journée au lycée. Ça me fait vraiment bizarre d'être au lycée, c'est stressant !
Maintenant que les cours ont repris, je posterai une fois par semaine: Le dimanche. Je pourrai poster deux chapitres à la suite parfois, tout dépend si j'ai réussi à m'avancer ou non. Je fais ça pour moi, parce que le lycée est difficile, et qu'il faut à tout prix que je bosse ! Mais aussi pour vous, parce que si vous êtes dans le même cas que moi, vous n'aurez peut-être plus le temps de lire comme avant :/
En tout cas, maintenant je suis à 2000 lecteurs en tout ! Je trouve ça énorme. Merci beaucoup !
Suite Dimanche ! Je vous aime :)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top