Chapitre 18
Hello !
Après petit test sur Instagram (compte como_lea), j'ai pu constater que Jeff était toujours votre préféré !
Voyons voir si ce chapitre vous confirme ce choix ou... Vous le fait regretter...
Je n'en dis pas plus... Bon chapitre à tous ! Et n'hésitez pas à mettre des petites étoiles et des commentaires ! J'en raffole...
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- Je crois qu'il serait temps que tu m'oublies, mon pote.
Si du haut de son mètre quatre-vingts cinq Jeff aurait pu paraître effrayant, c'était sans compter mon ego surdimensionné qui refusait de lui laisser un quelconque espoir quant à l'influence qu'il avait sur ma vie.
Sa main se serra encore un peu autour de mon bras tandis qu'il se baissait pour se mettre à ma hauteur :
- Qu'est-ce qui te dit que ce n'est pas déjà fait ? Demanda-t-il dans un souffle ;
- Qu'est-ce que t'en aurais à faire de ce que je « fous » avec ton cousin sinon ?
- Curiosité mal placée...
- Eh bah tu peux te la mettre là où je pense cette putain de curiosité ! Sifflai-je en tirant fort pour me dégager.
Il rit sous cape ce qui eut pour effet d'augmenter encore un peu mon agacement : non mais à quoi il jouait celui-là ? Pensait-il vraiment qu'il pouvait s'amuser avec moi, me coller comme il lui plaisait, m'empêcher de côtoyer d'autres garçons tout en tripotant l'autre tomate ? Non, fallait pas rêver.
- Tu sais, Jeff, tu devrais apprendre à te focaliser sur un objectif et t'y tenir au lieu d'aller voir à droite à gauche, commençai-je sur un ton mielleux : d'ailleurs, ton cousin maîtrise bien mieux cette discipline que toi. C'est pour ça que je l'ai choisi.
Il me dévisagea en silence et je lui rendis son regard avec un petit sourire satisfait face à son manque de répartie. Puis il se pencha, je reculai automatiquement :
- Wow, qu'est-ce que tu fous ?
- Je veux juste vérifier un truc...
De nouveau il s'approcha me tenant les deux bras. Son front se retrouva collé au mien sans que je ne puisse rien y faire, aussi, me contentai-je de lui lancer un regard noir tout en disant :
- Alors c'est comme ça que tu branches les filles maintenant ? T'es obligé de les forcer à t'embrasser ? C'est vraiment pitoyable.
J'en avais marre de me sentir comme une moins que rien : celle qu'il avait embrassée pour finir dans les bras de l'autre, celle qui s'était faite rouler, trahir, manipuler et j'en passe et qui finissait comme une idiote à grappiller le moindre petit soupçon d'intérêt de la part d'un abruti. Non, il était temps de passer à autre chose. Jeff n'était plus disponible ? Et alors ? C'était un imbécile, j'avais cru l'aimer mais celui que j'avais aimé était resté six mois en arrière et avait disparu. Je devais me faire une raison.
Alors que Jeff ouvrait la bouche pour répliquer, une sensation bizarre, sorte de chatouillement dans la nuque, me fit changer du tout au tout : de la colère, je passai à la méfiance, puis à la peur. Mettant notre dispute au second plan pour me concentrer sur un vrai problème.
Sans l'écouter parler, je me retournai pour voir ce qui pouvait bien me gêner comme ça. Rien. Juste des couloirs, des stands, remplis de consommateurs avides de consommer. Et pourtant, pourtant, je savais que quelque chose clochait. Je le sentais. Et si cela avait pu, dans le passé, me sembler paranoïaque, aujourd'hui, mon instinct m'avait assez souvent prouvé qu'il était vital pour que je me fie à lui.
Jeff, qui devait avoir perçu mon malaise, se tût instantanément et se pencha à mon épaule pour murmurer :
- Qu'est-ce que tu as vu ?
Je ne répondis pas, au lieu de ça, je dégageai mon bras et lui adressa un sourire feint tout en lançant des coups d'oeil appuyés aux stands derrière moi. Après un clin d'oeil discret, le latino s'écria :
- Non mais t'en as pas marre de m'ignorer comme ça ? C'est pas de ma faute si je plais à toutes les filles ! Tu me saoules !
Et il se dirigea pile à l'endroit d'où me venait cette drôle d'impression. Sans hésiter une seconde, j'entrai dans son jeu :
- T'ignorer ? Toi ? Qui plaît à toutes les filles ? Laisses-moi rire ! Je te signale que JE suis une fille et que tu me dégoûtes.
Tout en m'énervant, j'essayai de trouver le moindre indice qui pourrait expliquer cette tension palpable. Mais toujours rien. Cependant, je refusais de croire que j'avais tout inventé : depuis le temps que la menace ne s'était pas révélée, si j'avais été du genre à m'imaginer des trucs, j'aurais déjà eu de fausses alertes une dizaine de fois ce qui était loin d'être le cas.
Alors que Jeff répliquait, de nouveau, un frisson me parcourut l'échine. Mais cette fois, au lieu de me retourner, je m'arrêtai, mine de rien et tentai de ne pas révéler à mon espion que je l'avais repéré.
Jeff, toujours en pleine tirade, attirait trop l'attention à présent et je voyais dans ses yeux qu'il avait une idée très précise en tête. Laquelle ? Je n'avais pas encore trouvé... soudain, il tapa une table à côté, je sursautai, tout comme la moitié des personnes ici présentes ce qui alerta presque automatiquement les agents de sécurité qui arrivèrent en courant.
- What's happening here ? Gronda le plus grand.
Jeff répondit sèchement ce qui nous valu à chacun d'être viré du magasin. J'avais enfin compris. Arrivés à la sortie, nous continuâmes à crier comme des dégénérés et nous avançâmes dans un endroit moins fréquenté. Lorsqu'il n'y eut plus personne dans notre champ de vision. Je pivotai et m'écriai au vide :
- Qui que vous soyez montrez-vous tout-de-suite ! Et arrêtez de jouer les lâches !
J'attendis une, deux, trois, cinquante secondes mais aucune voix ne répliqua. Je scrutai le couloir, désespérément vide. Je sentais toujours cette sensation étrange mais malheureusement, je doutais qu'une personne puisse s'être cachée là où nous nous trouvions... Une déception malsaine inonda mes veines alors que je devais me rendre à l'évidence : pour la première fois, mon instinct me faisait défaut. Je devais bel et bien avoir un problème de paranoïa...
Jeff, tout comme moi, semblait chercher une possible issue qui aurait permis à ce présumé espion de se cacher tout en restant à proximité. Il y avait bien une porte, mais elle était sans issue et nous avions tous les deux tenté de l'ouvrir sans succès.
- C'est bizarre... finit-il par dire ;
- Tu l'as senti aussi ? Demandai-je, rassurée.
Il hocha la tête, l'air grave.
- On nous surveillait. Avant que tu te tournes, il y avait un type à capuche au fond du magasin, j'ai pas vraiment fait attention, mais ensuite tu t'es retournée dans cette direction et quand t'as voulu me montrer ce qui te dérangeait, je me suis rendu compte qu'il était parti.
J'étais partagée entre le bonheur de savoir que je n'étais pas devenue folle et... l'inquiétude de savoir que je n'étais pas devenue folle... Ce n'était pas bon signe. Après quelques minutes de réflexion, je posai la question qui me brûlait les lèvres :
- Mais à quoi ça pourrait servir de nous surveiller alors qu'on est même pas dans l'internat et qu'on est au milieu d'une foule ? Ils ne peuvent pas nous coincer la main dans le sac et ils ne peuvent pas nous atteindr..
Je ne finis pas ma phrase, comprenant, en même temps que mon ex, l'erreur terrible que nous venions de commettre. Alors, Jeff compléta tout en se postant dos à dos prêt à l'attaque :
- Ils ne peuvent pas nous atteindre, sauf si on s'isole...
Les battements de mon cœur s'accélérèrent d'un coup tandis que le silence de plomb résonnait à mes oreilles comme la plus terrifiante de toutes les menaces du monde. Il n'y avait personne, personne pour nous aider, personne pour nous protéger, nous nous étions acculés tous seuls dans un cul de sac, comme des débutants. Comment avions-nous pu tomber dans le panneau ?
Alors que la peur montait dans mon corps, que Jeff fixait le couloir et moi le mur – me sentant pour le moins inutile dans cette position mais comprenant qu'elle ne se révèlerait bénéfique qu'une fois l'ennemi exposé – le frisson revint puissance 1000. Un détail me dérangeait.
Je tournai la tête et manquai de crier :
- J... Jeff... bafouillai-je, les poumons compressés par l'angoisse : la... la porte...
Il se tourna aussi et je sentis tout son dos se raidir en découvrant qu'elle était grande ouverte. Comment, comment avions-nous pu passer à côté ? Elle n'avait pas pu s'ouvrir quand nous attendions, elle avait dû s'ouvrir avant... ce qui signifiait que l'ennemi était... dedans ?
- Tu penses... qu'il faut entrer ? Chuchota Jeff.
Il avait dû penser à la même chose : si notre adversaire n'était pas à nos côtés et si la porte était ouverte, c'est qu'il nous y attendait... Le sang battait si fort dans mes tempes que j'en avais la migraine.
Le latino et moi n'eûmes pas d'autre choix que de nous approcher de cette porte. L'intérieur était si sombre que nous ne pouvions rien discerner et il y faisait incroyablement chaud...
- Il y a quelqu'un ? Lança Jeff d'un ton dur.
De nouveau aucune réponse. Je fis un pas, Jeff un autre, nous étions presque rentrés mais la peur m'empêchait de sombrer dans cette obscurité. Je m'arrêtai et Jeff en fit de même. Il me suivait. Comme pour me dire : « je suis là, je ne t'abandonne pas, quoi qu'il arrive ». Et ça avait quelque chose de rassurant. Malgré tout, je ne pouvais me résoudre à entrer dans cette pièce où je ne voyais rien.
Soudain, une main nous poussa en avant et la porte se referma. Sans réfléchir, je me tournai et fonçai en arrière, à l'aveugle. Mes bras tapèrent sur le métal de la porte, brûlant et je couinai de douleur.
- Avri... ça va ? Demanda Jeff, inquiet ;
- Ouais, c'est juste que la porte est bouillante !
- Attends, je vais essayer de l'ouvrir avec mes manches ! Annonça-t-il calmement.
Je le laissai faire mais après l'avoir entendu pousser de toutes ses forces sans que jamais aucune lueur du jour ne nous parvienne, je compris que nous étions enfermés dans ce four. De nouveau, les battements de mon cœur adoptèrent un rythme effréné tandis que je tentai désespérément de trouver n'importe quelle source de lumière, en vain.
Ma respiration finit par se bloquer dans ma gorge laissant la panique exploser dans mon ventre. J'étouffais : de chaleur, de cécité, de peur. Terrifiée, j'attrapai ce qui me semblait être les épaules de Jeff et me collai contre son torse, comme si cela me protégeait de l'extérieur. Il resserra immédiatement ses bras autour de moi et murmura des mots rassurants pour me calmer.
Ses phrases, répétées en boucle, prirent lentement sens dans ma tête et je réussis à reprendre mon souffle. Jeff continuait de caresser doucement mes cheveux et je me rendis compte que, bien que nous ayons été exposés tout ce temps, personne n'était venu nous agresser ce qui avait le mérite de m'apaiser.
Après cette réflexion, mon cœur se calma et le silence redoubla d'ardeur jusqu'à ce que...
- Jeff ! Tu entends ? Chuchotai-je, d'un ton effrayé.
Il ne répondit pas. Il se concentra. Je pense. Puis à son tour il la perçut : cette troisième respiration tout près de nous. Cette respiration lente, basse, preuve qu'une troisième personne se tenait à côté depuis tout à l'heure.
Je me retrouvai tétanisée, comme si mon âme était sortie de mon corps et malheureusement Jeff, lui aussi, paraissait dépourvu de toute capacité physique. Tout ce que nous ressentions, sentions, entendions, percevions c'était ce souffle.
Net.
Bas.
Et près.
Tout près.
Juste. là.
Il y eut un bruit de coup et le corps du latino se fit mou. J'essayai de le rattraper dans sa chute mais il était trop lourd et je tombai avec lui.
- Jeff ! Jeff ! Réveilles-toi ! Réveilles-toi je t'en supplie !
Alors que je le secouai dans tous les sens, une main m'attrapa par le col et me souleva :
- Lâchez-moi ! LÂCHEZ-MOI TOUT-DE-SUITE BANDE DE TARÉS !
Je me mis à gesticuler dans tous les sens, oubliant toute peur, toute retenue : mon ami venait de s'évanouir sans que je ne sache pourquoi, quelqu'un l'avait blessé et il allait souffrir. Il allait souffrir, j'allais le faire souffrir, de mes mains...
- LÂCHEZ-MOI JE VOUS DIS !
Une main se plaqua contre ma bouche tandis qu'on me répondait enfin :
- Du calme, Avril, du calme, ce n'est que moi...
Mon bras s'arrêta en plein élan, surprise face à ce que j'entendais. Pourquoi cette voix me disait-elle quelque chose ?
- Je vais avancer, avec toi, vers un bureau qui est à deux pas de nous. Là, tu t'assiéras sans discuter et tu m'écouteras jusqu'au bout.
Je résistai à la pression qu'elle appliquait sur mon épaule, refusant de me séparer de Jeff, dont je ne connaissais pas la raison de la soudaine perte de connaissance. Comprenant pourquoi je n'étais pas coopérative, la voix familière reprit :
- Ne t'inquiète pas pour lui, il a juste reçu un gros coup sur la tête, il s'en remettra.
D'accord, même si ça te dérange de le laisser, cette personne ne t'a pas agressée ni menacée, contrairement aux sbires de Schooltime...
Ma conscience avait profondément raison, aussi, après encore quelques temps d'hésitation, je décidai de suivre les conseils de la voix et de la laisser me guider vers le fameux bureau : de toute façon, quel autre choix avais-je ? Je m'assis silencieusement sur la chaise et retins une plainte lorsque je sentis quelqu'un se poster derrière moi.
Garde ton calme, garde ton calme et fais confiance à la logique : s'ils ne t'ont pas encore tuée, c'est que tu leur es utile.
De nouveau, le silence se fit et je luttai pour ne pas me laisser envahir par la peur. Puis :
- Très bien, on peut commencer... Allumez les lumières !
La pièce s'éclaira brusquement, d'une lumière si vive que pendant un instant, je restai aveugle. Puis peu à peu, ma vue s'habitua et les formes floues devinrent plus nettes, les couleurs se posèrent sur des images et je découvris, non sans surprise, une femme que je connaissais bien :
- Vous ! Pourquoi faites-vous ça ! M'exclamai-je effarée.
Elle eut un petit sourire mais ses yeux restèrent les plus sérieux du monde lorsqu'elle répondit :
- Vois-tu Avri, Schooltime est une base terroriste que nous essayons de coincer depuis des années. Jusqu'ici, nous avons toujours échoué pour la simple et bonne raison qu'il y a trop de vies en jeu. Mais aujourd'hui, nous pensons avoir trouvé une solution...
- Nous ?
- À ton avis ? La CIA !
- Et quelle est votre solution ? Demandai-je, sceptique ;
- Toi.
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