Hello tout le monde !
Ça fait super longtemps ! Désolée d'être si lente en ce moment !

Mais je suis de retour avec un petit chapitre plein de rebondissements et je vous promets d'être plus active car j'ai plus de temps maintenant !

J'espère que vous allez tous bien ! Profitez de la lecture, n'hésitez pas à donner votre avis, je lis tous vos petits commentaires sans exception !

Baci, Ellecey

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 Diego et moi rejoignîmes tranquillement le réfectoire. Mais avant d'arriver, je pilai :

- Diego ! Mais t'es complètement idiot !

- Pourquoi ? Demanda-t-il le regard perdu, s'arrêtant à ma hauteur ;

- Tu viens de révéler ta véritable identité à Dean ! Il va savoir que tu travailles pour l'ennemi !

Oh non. Je voyais déjà le retournement des professeurs contre Diego. Ils avaient réussi à l'envoyer passer l'examen, ils avaient réussi à le mettre en danger. Ils n'hésiteraient pas à recommencer. Et tout ça à cause de moi. Quelle idiote !

Je me mis à marcher de long en large dans le couloir, cherchant une solution à ce problème sans en trouver aucune. Il était foutu. C'était simple. Si moi je pouvais me protéger, c'était parce que ma mère était la directrice. Mais lui, il n'était rien ici, la seule agent de la CIA sur les lieux avait disparu depuis des mois. Il n'avait aucun appui. Enfin, aucun... sauf Jeff. Mais je ne voyais pas vraiment en quoi Jeff lui serait utile dans ce cas de figure.

Deux mains m'attrapèrent soudain les épaules et m'immobilisèrent :

- Oh la ! Avri ! Pas de panique ! Tu crois vraiment que je suis bête à ce point ?

Il y eut un silence. Non pas que je le pensais, j'attendais juste la suite. Mais c'est vrai qu'après réflexion, cet instant de flottement suite à cette question particulière dut être gênant pour lui. Il ignora son embarra et reprit :

- Les profs t'ont réclamée vivante. L'enregistrement, c'est en cas d'absolue nécessité. Je n'aurais qu'à dire que j'ai fait ça dans leur intérêt.

- Et tu penses vraiment que tout va passer ? Qu'ils vont accepter que, non seulement tu as empêché un de leurs sbires de me questionner, mais qu'en plus, au lieu de m'amener à eux, tu m'as relâchée dans la nature ? Tu rêves pas un peu trop ?

- Non, je vais leur dire que j'ai un plan : que si tu me fais confiance, alors cela augmentera les chances pour que tu parles et que tu dises des informations réelles.

Pas mauvaise, l'idée.

- T'aimes bien t'inspirer de ton cousin on dirait... marmonnai-je malgré moi.

Il me lança un regard interrogateur mais au lieu de développer, je me tournai et continuai mon chemin, j'avais hâte de retrouver Ellie et de laisser tout ce problème avec Dean loin derrière moi. Si j'avais tellement espéré revenir à Schooltime, j'avais cependant totalement oublié tous les dangers qui allaient avec.

Alors que j'étais presque arrivée à la cantine, mon téléphone se mit à sonner, une photo de mon père illuminant l'écran. Aïe. J'hésitai pendant cinq sonneries puis décidai de répondre, une grimace prémonitoire me tordant le visage. Je vis Diego ouvrir la bouche pour me parler mais je l'arrêtai d'un geste et lui fis signe que je le rejoindrais à la cantine. Il hocha la tête et s'en alla en sifflotant.

- Papa ? Lançai-je d'une petite voix ;

- AVRIL ! NON MAIS TU ES COMPLÈTEMENT DINGUE ? TU ES PARTIE À SCHOOLTIME ? AVEC ELLIE EN PLUS ? MAIS QU'EST-CE QUI T'A PRIS ? TU METS NON SEULEMENT TA VIE EN DANGER MAIS CELLE DE TON AMIE ! C'EST TOTALEMENT IRRESPONSABLE !

Autant préciser que pendant tout son laïus, j'avais perdu mon oreille droite et développé un acouphène dans la gauche. Je répondis au combiné, que j'avais légèrement éloigné par mesure de sécurité médicale :

- Je sais. Mais je devais y retourner et Ellie ne m'aurait pas laissée y aller toute seule. Et puis...

- Non tu ne sais rien Avril. Ce que tu as fait est la preuve que tu restes une petite adolescente qui ne prend pas conscience des vrais enjeux de la vie.

- Comment oses-tu dire ça ? M'énervai-je soudain devant cette accusation, comment peux-tu dire que je ne sais pas quels sont les vrais enjeux de la vie quand j'ai failli mourir une bonne centaine de fois l'an dernier ? Quand j'ai dû apprendre à me battre pour survivre ? Quand j'ai dû voir des gens disparaître, apprendre que j'avais le même sang qu'une psychopathe et que mon père que j'aimais tant avait préféré me larguer comme un ver au bout d'une canne à pêche à une école de terroristes plutôt que de dire non à l'entreprise pour laquelle il travaille ?

Il y eut tout d'abord un silence à l'autre bout du fil. Puis j'entendis mon père prendre une grande inspiration :

- Est-ce que tu entends ce que tu dis Avril ?

Sans comprendre la question et sentant que mes nerfs allaient lâcher face à son absence totale de remords, je répondis d'un ton sec :

- Oh que oui, t'imagines pas à quel point.

- Et tu ne vois pas ce qui cloche dans tout ce que tu me racontes ?

Je marquai une pause, désorientée par cette réplique à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Mon père ignora mon silence et reprit :

- Tu me dis que tu as dû risquer ta vie chaque jour, que tu as dû apprendre à te battre pour survivre. Or ma chérie, je tiens à te rappeler que tu étais une sorte de VIP l'année dernière : tu étais protégée par deux agents de la CIA et tu restes la petite protégée de la directrice.

- Oui.

Je ne voyais toujours pas où il voulait en venir...

- Ellie, elle est quoi elle ? Qui sera là pour la protéger quand les professeurs voudront s'attaquer à elle ?

- Mais pourquoi ils s'attaqueraient à elle ? Elle n'a rien f...

- Comment peux-tu être aussi naïve ? Tu es arrivée avec elle ! Elle est une de tes proches ! Même si tu ne lui avais rien raconté sur ce qui se passe à Schooltime – ce dont je doute fort – elle serait leur cible numéro une ! Tu as appris à te battre grâce à ta tante, tu es protégée par ta mère, Ellie est fragile, elle n'est personne et elle détient presque les mêmes informations que toi. Ce n'est plus toi la Grande Proie de Schooltime Avril. C'est elle.

Mon cœur loupa un battement tandis que ses paroles prenaient sens dans ma tête. Je ne m'étais pas fourrée dans la gueule du loup. Non. J'avais fait pire : j'avais amenée la proie parfaite : vulnérable et pleine d'informations. J'avais merdé. Pire, j'avais juste... juste dirigé ma meilleure amie tout droit vers une mort certaine.

- Avril ? Avril tu m'entends ? Réponds-moi tout de suite !

Je percevais la voix de mon père de très loin, comme à travers une couverture. J'étais trop concentrée sur le plan que je devais établir, trop concentrée sur la façon dont je devais me racheter en sauvant la vie à Ellie.

Sans lui répondre, je raccrochai et fonçai droit dans la cafétéria.

Ce furent une odeur douceâtre de graisse et un brouhaha infernal qui m'accueillirent. J'embrassai la salle du regard, à la recherche de mon amie et la trouvai, assise à la table entourée de Sky, Kelly, Chloé – posée sur les genoux de Jeff – et Zac. Un autre coup d'oeil me permit de repérer Diego, assis aux côtés des autres profs. Il leur parlait comme à de vieux copains mais je voyais bien qu'il vérifiait régulièrement l'état de la table.

Je me détendis un peu et décidai de commencer par faire la queue pour chercher de la nourriture – histoire de reprendre un peu de contenance face au super couple que formaient Chloé et Jeff. J'attrapai une pomme, une assiette et marchai vers leur table, réfléchissant à ce que je pourrais bien dire une fois là bas sans paraître totalement à la masse.

Déjà, je devrais coincer Ellie juste après le repas pour lui expliquer le danger qu'elle courait ici – je ne pouvais pas le faire devant tout le monde, il était donc évident que j'allais devoir prendre mon mal en patience – et j'en profiterais pour en tenir informées mes colocataires.

Tiens, d'ailleurs... mes colocataires ! Qui riaient de bon cœurs, ENSEMBLE ! Je l'avais mon sujet de conversation, à peine étais-je arrivée à la table que je posai mon plateau dans un geste théâtrale et m'écriai :

- Alors comme ça vous vous êtes réconciliées les filles ?

Tout le monde se retourna vers moi, surpris par ce retour fracassant mais je fis mine de ne pas m'en rendre compte. Heureusement pour moi, Sky n'était pas dupe et savait toujours comment apaiser l'atmosphère :

- Oui ! T'y crois pas hein ! On s'est ignorées pendant quoi ?

Elle se concentra sur sa main, semblant compter ses doigts et Kelly lui coupa la parole en riant :

- Deux semaines, à peine ! Ensuite elle s'est rendue compte à quel point elle m'aimait et elle est revenue en rampant !

- Mais qu'est-ce que tu racontes toi ! C'est TOI qui t'es ramenée en rampant et j'ai eu pitié !

- Qui est-ce qui a rampé ? Repris Kelly d'un ton faussement menaçant.

Et c'est pendant cette douce chamaillerie que je pris place, à côté de Zac, le plus loin possible de Jeff. J'espérais que mes deux amies monopoliseraient la conversation assez longtemps pour que le couple se lasse et s'en aille mais malheureusement, celui-ci semblait décidé à m'humilier.

Bien que les filles aient réussi à parler durant quoi ? Vingt minutes, le silence finit par tomber comme un orage menaçant sur notre table. Je plongeai ma tête dans mon assiette, soudainement émerveillée par tout ce qu'elle contenait, espérant qu'on oublie ma présence ici. Sauf que... Chloé ne pouvait décemment pas rater cette occasion :

- Alors Avri, ça te fait quoi de revenir ici ?

D'accord, pour l'instant, je pouvais gérer. Je levai doucement la tête et imprimai un sourire charmeur sur mes lèvres – ce genre de sourire qui faisait croire à n'importe qui que ma vie n'aurait pas pu être plus heureuse ailleurs, puis :

- Je suis trop contente, ça m'avait manqué tout ça.

Elle me rendit mon sourire, mais ses yeux brillaient de malveillance. Je ne le sentais pas du tout...

- Je n'en doute pas ma belle, ça nous fait plaisir de te retrouver, ça faisait tellement longtemps qu'on avait fini par t'oublier...

Je pouvais gérer ça aussi, je lui fis un petit clin d'oeil en rétorquant d'un ton innocent :

- Oh vraiment ? J'en connais pourtant un qui n'a pas manqué de me montrer sa joie de me revoir...

Je lançai un petit regard complice à Jeff tout en prononçant les derniers mots. Il fallait bien que ça sorte et le plus tôt serait le mieux. À côté de moi, j'entendis Kelly ricaner, Sky s'étouffer et Zac lui tapoter le dos. En face, j'eus le plaisir extrême de voir le visage de Chloé se teinter de toutes les nuances de rouge possibles et imaginables.

Sans prendre la peine de se tourner vers son copain infidèle, elle reprit :

- Et c'est une fierté pour toi ? Être la pauvre fille dont il a tellement honte qu'il préfère la cacher ?

- Alors là c'est l'hôpital qui se fout de la charité. Je me souviens d'une certaine fille qui était prête à tout rien que pour pouvoir finir dans le lit de ce mec, au prix de sa dignité. Un petit indice, c'est une de nous deux, un autre, ce n'est pas moi.

Cette fois, Chloé était prête, elle para l'attaque pour mieux me blesser :

- Au moins, moi, j'ai eu ce que je voulais, et toi ? De quoi peux-tu te vanter ? T'es là à grappiller des petits bisous et à nous regarder avec jalousie. Tu me fais pitié. Honnêtement, je te dis ça pour ton bien : tu ne devrais plus venir manger à cette table, Jeff et moi on est plutôt démonstratifs et tu risques de souffrir... dit-elle d'un ton débordant d'une empathie insupportable.

La colère enflait en moi comme une drogue, dévastant toute retenue sur son passage, les mots qui suivirent filèrent sur ma langue avant même que je les pense :

- Oh, roules lui autant de pelles que tu veux ma belle, je sais que t'as toujours aimé récupérer les restes !

N'y tenant plus, je me levai, prenant mon plateau encore rempli pour le débarrasser et terminai en criant, le dos tourné :

- J'espère juste que tu sentiras pas trop le goût de mes lèvres quand tu l'embrasseras !

Je l'entendis répondre mais je ne l'écoutai pas, me contentai de lui adresser un beau doigt d'honneur avant de sortir de la salle. Heureusement pour moi, Ellie, Kelly et Sky avaient décidé de me suivre. Cela rendait ma démarche moins pesante alors que je sentais tous les regards du réfectoire s'abattre sur moi.

Si quelqu'un n'était pas encore informé de mon retour, il était au courant maintenant.

Dès que je passai les portes, tout mon courage s'évapora d'un coup et je chancelai vers le mur le plus proche pour me remettre de mes émotions. C'était comme si je m'étais retenue de respirer depuis mon arrivée à table et que je suffoquais à présent.

Il fallut à peine quelques secondes à Diego pour nous rejoindre. Il apparut dans mon champ de vision alors que je me massai vigoureusement les temps et me serra les épaules d'un geste réconfortant.

- Ne me dis pas que t'as tout entendu... je t'en supplie, m'exclamai-je face à sa mine déconfite.

Parce que s'il l'avait entendu, à l'autre bout de la pièce, alors tout l'internat l'avait entendu...

- Je ne le dis pas.

Je me redressai un quart de seconde, rien que pour lui adresser un regard d'outre-tombe avant de me masser les tempes toujours plus violemment. J'entendis Sky émettre un petit rire au loin et réussis à lui lancer :

- Non mais parce que tu trouves ça drôle en plus ?

Diego attrapa mes mains pour m'empêcher de me broyer la tête et me força à me relever.

- Ma chérie, tu viens d'arriver et tu réussis déjà à faire scandale. Je suis impressionnée, reprit-elle avec un sourire compatissant.

Bien malgré moi, je sentis le sourire se former au coin de mes lèvres :

- T'as vu ça ? Un vrai talent, lui soufflai-je.

Cette remarque détendit l'atmosphère et sonna comme un signal pour Ellie qui me prit dans ses bras tout en me chuchotant à l'oreille :

- Cette Chloé, elle fait peut-être pas partie des terroristes, mais ce serait pas mal de faire semblant que si pour justifier sa mort imminente...

Ce fut carrément un rire qui explosa dans ma gorge cette fois et sans même nous avoir entendues, les autres rirent avec nous. Mais malheureusement, l'hilarité prit rapidement fin alors que je reprenais mon sérieux et la parole :

- J'ai reçu un appel de mon père avant d'arriver et...

Tout le monde me lança un regard curieux, ne comprenant certainement pas pourquoi je disais ça, et surtout d'un air si sombre. Je continuai :

- J'ai de mauvaises nouvelles.