Chapitre 1

Donc voilà le premier chapitre. J'espère que ça va vous plaire et n'hésitez pas à m'expliquer pourquoi si ce n'est pas le cas ! :)

Sinooon, si ça vous intéresse, j'ai commencé une nouvelle fiction qui s'appelle We agreed ! Petit résumé pour vous mettre en haleine haha :

Dean risque de perdre sa bourse d'études.
Ellen vient de se faire plaquer par Wes et se retrouve paria de son master.
Il a besoin qu'elle le forme pour intégrer le programme de tutorat de la fac.
Elle a besoin de redorer son image.
Un accord.
Simple.
Neutre.
Jusqu'à ce que ça ne le soit plus.

N'hésitez pas à y jeter un coup d'œil, elle n'attend que vos p'tits commentaires trop cool !


Les ronflements de mon père résonnaient près de moi. Je montai le volume de ma musique et regardai derrière le hublot, agacée qu'il réussisse à dormir si facilement alors que demain, nous nous quitterions pour la première fois. Dehors, je ne voyais que l'obscurité de la nuit, pas d'étoiles, juste les ténèbres...

Rassurant...

Angoissée, je détournai les yeux et me concentrai sur ce que j'avais dans les mains : un prospectus. Et pour la millième fois, je lus ce dépliant sur le pensionnat du Texas : 

'Pensionnat Schooltime'

Je ne pouvais retenir un soupir écœuré face à cette présentation, ce qui perturba l'atmosphère paisible de l'avion. C'était plus fort que moi : le nom-même de cette école craignait. Sérieusement, bien que je ne sois pas du tout objective, il était évident que c'était repoussant !

« Internat réputé, les élèves y parlent couramment français pour s'immerger dans cette culture. Ils reçoivent des cours intensifs dans un cadre très agréable. » disait le texte, ou plutôt « vendait » le texte.

En dessous, une photo du cadre en question avait été imprimée : un grand bâtiment en pierres blanches reflétant le soleil. Je tournai la page, encore, et admirai, encore, les clichés d'une jolie cour de graviers encadrée par une forêt luxuriante qui s'étendait à perte de vue. Et cette forêt, aussi belle soit-elle, avec son feuillage émeraude, me rappela un détail essentiel qui m'empêchait de me réjouir pour ce voyage : ce lieu était perdu au milieu de nulle part.

Tout ça parce que mon père, dont le métier restait un mystère pour moi – je crois que ça avait un rapport avec la comptabilité, mais je n'en étais pas vraiment sûre – avait une affaire à Tokyo qui durerait six mois. Quand il m'avait annoncée la nouvelle, mon menton était tombé aussi bas que celui de Jerry dans le dessin-animé : lui qui était toujours si protecteur et envahissant, un vrai papa-ours ! Comment avait-il pu accepter ce travail ?

On ne vivait que tous les deux et on avait développé une relation très fusionnelle. Parce que, ce même papa qui était prêt à m'abandonner demain, avait tout fait dans sa vie pour que je ne ressente pas l'absence de ma mère. Oui, je n'avais jamais rencontrée ma mère : elle n'était pas morte, non, et ne m'avait pas abandonnée à la naissance non plus. Je lui avais déjà parlé par mails de rares fois (lors des anniversaires et de Noël) mais elle restait une inconnue.

Je savais qu'elle avait un travail très prenant et qu'elle ne pouvait hélas pas s'occuper de moi. Tout du moins, c'est ce qu'elle m'avait dit, dans ses mails. Je savais aussi qu'elle s'appelait Solange Chermal et voilà, rien d'autre. Je n'avais jamais vu de photo d'elle et je n'avais jamais entendu sa voix, comme une ombre, qui pesait sur mon arbre généalogique mais qui refusait de peser dans mon cœur. Et puis, je n'avais jamais rencontré sa famille... mais comme mon père n'était pas très tourné vers la sienne, cela ne me dérangeait pas de n'avoir aucun contact avec les deux, ça me semblait normal.

Je n'avais jamais éprouvé de manque, parce que j'avais toujours considéré la famille d'Ellie comme la mienne. On les connaissait depuis toujours, je ne sais même pas comment mon père les avait rencontrés. Mais ils étaient là le jour de ma naissance, photos gênantes à l'appui. Ils étaient là quand j'étais tombée au milieu de mon spectacle de danse en maternelle, et ils étaient là, quand j'étais partie en pleurant toutes les larmes de mon corps parce que je me sentais humiliée.

Ellie était ma sœur, ses parents... Je ne sais pas... Juste, ma famille. C'était le mot qui collait le mieux. Et on m'en séparait pour six longs mois ! Bien qu'ils m'aient invitée à vivre chez eux ! Ils n'en avaient pas cru leurs oreilles quand mon père avait refusé. Il VOULAIT que j'aille à Schooltime. Pourquoi ? C'était un mystère... Mais je savais qu'il y avait une raison, tout simplement car l'internat n'était pas approprié à ma situation. Quand il m'avait dit qu'il pensait que ce voyage me permettrait d'apprendre l'anglais, je n'avais pas pu le croire : le dépliant parlait de lui-même, c'était une école pour des élèves dont l'objectif professionnel était de partir en France, pas une école française. Elle n'était adaptée pour moi.

Je ruminai encore pendant longtemps, à lire et relire le flyer maudit. Puis mon cerveau décida qu'il n'en pouvait plus et une migraine épouvantable explosa derrière mes tempes me forçant à éteindre la lumière et m'empêchant de voir le prospectus. Malgré tout, je n'arrivai pas à dormir, pas en sachant que demain je me retrouverai au milieu d'américains qui m'étaient totalement étrangers, pas en pensant que je serais complètement isolée et exclue de tous.

Et pour couronner le tout, ce serait un enfer de parler avec Ellie depuis le Texas, puisque je n'avais pas de forfait international. Bien sûr, « on peut communiquer grâce aux ordinateurs du CDI » comme ne cessait de le dire mon père. Le CDI... soit une pièce perdue à l'intérieur d'un internat aussi grand que Poudlard. Pas besoin d'en dire plus pour comprendre que c'était une cause perdue.

Papa s'agita à côté, comme s'il avait deviné que je pensais à lui, mais il demeura ancré au plus profond de son rêve, loin de moi. Frustrée de ne pas savoir quoi faire, je rallumai la lumière et sortis mon carnet, baptisé " Le carnet des insomnies ". Je levai les yeux pour observer les lieux et cherchai une inspiration...

Autour de moi, trois rangées de sièges, tous occupés par des gens. Ceux-ci somnolaient ou regardaient des films. Certains lisaient des livres et d'autres écoutaient de la musique. L'éclairage était sombre malgré les quelques lumières allumées à une ou deux places. Je me mis au défi de trouver une comparaison à cette image qui s'offrait à moi. Oui, j'étais désespérée.

Et là, une illumination. On pouvait comparer l'éclairage à un ciel étoilé, comparaison géniale étant donné que l'avion était lui-même en train de naviguer dans le ciel parsemé d'étoiles. J'avais carrément envie de m'applaudir. Fière de mon idée, j'ouvris mon calepin et commençai à écrire...

« Et dans le ciel noir, une multitude d'étoiles apparaissent,

Comme si des lumières s'allumaient dans un endroit sombre,

L'avion fend l'air, frôle les nuages, les caresse,

Ne cessant jamais sa course dans l'ombre. »

Enfin, je sentis la fatigue engourdir mon corps. Je reposai mon cahier et acceptai avec joie le sommeil tant désiré. Peu à peu, le bruit du moteur si agaçant de l'avion finit par me bercer et je me sentis sombrer, mes paupières se faisant plus lourdes et mes pensées s'évaporant une à une.

Mais avant que mes yeux se ferment, j'eus le temps de discerner une dernière pensée : « tiens, je suis capable de dormir aussi finalement » et même si après ça, tout sentiment cohérent sembla me quitter, les émotions demeurèrent, et je sentis un étau se resserrer autour de mon cœur, si fort que j'en eu mal...

Était-ce de l'appréhension, ou ce fameux pressentiment inquiétant ?

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