Chapitre 54 : Soirée

Mars 2017

Dans Paris avec Camille, il pleuvait des torrents, les bars et les cafés étaient bondés. Nous cherchions un endroit pour nous mettre à l'abris.

Courant dans les rues et riant avec mon amie, j'appréciais de nouveau Paris. Cette ville qu'il m'avait été si douloureux d'arpenter pendant des mois. Nous finîmes par trouver un petit café dans lequel nous pûmes nous sécher un peu.

— On sort ce soir ?

Je hochai la tête affirmativement.

— Ouais, Deen fait une grosse soirée pour la sortie de son album. T'es invitée. Il vient de rentrer du Mexique j'ai trop hâte de le voir !

Mon amie m'adressa un sourire amusé.

— T'as hâte de le voir hein ?

J'éclatai de rire, elle était persuadée qu'il y avait quelque chose entre nous.

— Oui, parce que c'est mon frère.

Elle leva les yeux au ciel et secoua la tête.

— Je ne comprends pas pourquoi tu ne sors pas avec lui, il est génial ce gars, j'ai jamais vu quelqu'un autant aux petits soins pour une amie. Je suis sûre qu'il est amoureux de toi.

— Tu racontes n'importe quoi, ris-je, Déjà je sors avec personne et Deen ne sera jamais amoureux de moi, c'est impossible.

— Pourquoi ? T'es jolie, drôle, intelligente...

— Chut, la coupai-je, tu ne sais pas de quoi tu parles. À partir du moment où je suis sortie avec... Ken, j'ai cessée d'être une femme pour tous les gars du clan.

Camille avait l'air totalement dépassée par mes explications.

— Vous êtes bizarres hein. Et Mohammed ?

Cette fois mon rire fut presque incontrôlable. S'il y avait bien quelqu'un avec qui il risquait de ne rien se passer c'était lui.

— C'est pareil, c'est même pire !

— En parlant de Ken...

Mes muscles se raidirent en l'entendant prononcer son nom.

— Oui ?

— Il va être là ce soir non ? Tu vas faire comment ?

Je soupirai, oui, évidemment Ken allait être à la soirée de Deen étant donné qu'il était parti au Mexique avec tout l'entourage et qu'il était sur l'album.

— Ouais, je sais pas... je l'ai pas vu depuis cinq mois. Je pense qu'on va faire comme si l'autre n'existait pas ou un truc dans le genre. De toutes façons il y aura tellement de monde...

— Et je serai là, s'il s'approche de toi je lui explose le crâne.

Je ris doucement, elle n'avait pas besoin de le menacer, il y avait peu de chances que Ken ait envie de me parler.

Bien plus tard, alors que j'étais rentrée chez moi, mon téléphone m'annonça un appel de Deen.

— Oui mon poussin, lui dis-je en décrochant.

— Toujours plus, râla-t-il, comment tu vas frangine ?

— Bien, je me prépare pour ta réssoi !

Il rit en m'entendant parler comme un des leurs.

— Bien, fais toi belle hein ! J't'appelai juste pour m'assurer que tu venais, enfin tu sais comme... Enfin bref tant mieux.

Je soupirai, il prenait tellement de gants. Il fallait dire que cela faisait à peine un mois que j'allais mieux et que mon équilibre était encore bancal.

— Oui Mike, ne t'en fais pas. Ça fait des mois.

— M'appelle pas comme ça sale peste.

Mon cœur se serra aussitôt en entendant ce mot, mais je décidai de ne pas m'y attacher.

Une fois la conversation coupée, je finis de me préparer, mettant tout en œuvre pour que mon ami sois fier de moi.

Avais-je aussi envie de donner des regrets à Ken ? C'était bien possible mais quelle fille ne s'est jamais rendue irrésistible lorsqu'elle sait qu'elle doit croiser un ex amant.

— T'envoie du lourd Mandarine, me lança Moh lorsqu'il vint me chercher, Limite tu me plais.

Je lui souris et déposai un baiser sur sa joue.

— J'en connais un qui va finir la soirée avec les phalanges en sang, murmura-t-il, tandis que je m'engouffrai dans le Uber avec lui.

J'ignorais s'il parlait de Deen, de Ken ou même de lui, je ne voulu pas le savoir, ayant un sérieux doute sur la réponse.

La fête battait déjà son plein lorsque nous arrivâmes devant le club privatisé pour l'occasion.

— Cleeeeeem, s'exclama Deen en m'apercevant.

Je me précipitai vers lui pour le serrer dans mes bras.

— Tu m'as manqué gamine, fit-il en déposant un baiser sur mon front, t'es magnifique ce soir.

— Merci, toi aussi tu m'as manqué Mike.

Il leva les yeux au ciel et m'entraîna vers les autres. Je croisai les frères Akrour qui se contentèrent de m'adresser un signe de tête poli et froid. Évidemment, pour eux, c'est moi qui avait fait souffrir leur frère. Dans un sens, ils avaient raison.
Adèle et Doums m'accueillirent à bras ouverts et cela me fit chaud au cœur.

Après avoir salué la plupart des gens que je connaissais, incluant Jekhyl, Hugz et d'autres, je me mis en quête de ma copine Camille qui était venue par ses propres moyens. Je n'avais pas croisé Ken ce qui m'arrangeait.

— Moh t'as pas vu Camille ?

— C'est qui Camille ?

Je levai les yeux au ciel, je n'étais pas aidée avec un incapable pareil.

— Ma pote, Camille !

— Euh je vois pas, smeh.

Je décidai alors d'aller sur la piste de danse et finit par la trouver, en train de danser avec Jazzy Bazz, un peu trop collé-serré pour que ce soit innocent.

— Cam !!!

Mon amie releva la tête et un sourire naquit sur ses lèvres quand elle le vit. Elle planta Ivan pour venir me voir.

— Clémentine ! C'est dingue l'ambiance qu'il y a ici !

— Je vois que tu fais connaissance, répondis-je avec un sourire amusé.

Elle rit et m'adressa un clin d'œil.

— Tu m'en veux pas ?

Je secouai la tête et elle m'entraîna sur la piste, elle rejoignit rapidement Ivan et je fis comme d'habitude, je dansai seule, attendant qu'un homme qui me plaise m'invite à danser. Cela ne tarda pas, rapidement un grand brun se colla à moi et nous dansâmes un moment. Puis il me cria :

— Tu viens boire un verre ?

— Ouais.

Il attrapa mes doigts et m'entraîna vers le bar, nous trouvâmes rapidement une place. Après avoir commandé deux mojitos il commença à me faire le numéro habituel, poser des questions sur moi, me dire que j'étais charmante, comment je connaissais Deen, etc. Il avait posé sa paume sur ma cuisse et commençait à amorcer un rapprochement.

Quand une main que j'aurais reconnue entre mille autres, se posa sur son épaule.

— Dégage.

Une décharge électrique secoua tout mon corps pendant que je me tournais vers lui.

Sourcils froncés, lèvres pincées, casquette sur le crâne, cheveux attachés, t-shirt Supreme, jean gris, Nikes noires et poings serrés sur ses chevalières. Nekfeu, pour vous servir.

— Je crois que je t'ai dit de dégager.

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