Chapitre 42 : Déménagement


N'oubliez pas le chapitre 41 avant, il est important ❤️
Bonne lecture !

Le retour à Paris fut très rude, en plus de mon installation dans mon nouvel appartement, je devais gérer une montagne de travail à la maison d'édition. Ken avait lui aussi des tas de choses à faire et nous n'arrivions à nous voir pratiquement que la nuit.

Les gars m'aidèrent à monter les meubles et à installer mes affaires dans mon nouveau chez-moi. C'était un deux pièces très bien agencé avec une chambre assez spacieuse et une pièce à vivre avec cuisine ouverte sur le salon. Cela m'allait parfaitement.

Je connaissais bien le XIVe arrondissement pour y avoir habité durant mes études, de plus, mon appartement était situé moins loin de mon lieu de travail que celui de Ken.

Le premier soir que je passais chez moi, j'invitais Moh, Deen et le $-Crew a un dîner concocté par mes soins. Une sorte de pendaison de crémaillère au calme.

Deen proposa de venir plus tôt pour m'aider à cuisiner et j'acceptai avec plaisir. Il débarqua chez moi les bras chargé des courses que je lui avais demandé de faire.

— Holà gamine ! Prête à inaugurer cette cuisine ?!

Il m'adressa une accolade rapide et nous nous mîmes rapidement aux fourneaux et il en profita pour me questionner un peu.

— Alors avec Feu ça avance ?

Je rougis, et il m'adressa un clin d'œil doublé d'une moue amusée.

— Askip ça s'est roulé des gros patins en Grèce ! C'est officiel alors ?

De plus en plus mal à l'aise je hochai la tête.

— On va dire que oui, mais ça reste un peu compliqué vu qu'il part au Japon.

Deen tiqua, ce qui m'indiqua qu'il pensait qu'effectivement la situation était tendue.

— J'ai un peu peur de me retrouver toute seule, parce qu'en soi, les seules personnes que je vois ce sont les gens du crew, et si tout le monde part...

— Eh cousine moi j'pars aps hein !? J'vais pas te laisser alone à déprimer en attendant que le babtou revienne !

Je lui souris, j'appréciais vraiment Deen, d'autant plus maintenant qu'il savait que j'étais avec Ken, il n'y avait plus aucune ambiguïté.

Mon portable sonna à ce moment là.

— Quand on parle du loup, on en voit la queue, dis-je en décrochant, Oui Ken ?

— J'suis en bas.

Je fus surprise qu'il soit déjà là.

— Si tôt ? T'avais pas « masse de charbon au stud » ?

Il rit en entendant mon imitation et Deen aussi.

— Ouais mais j'avais envie de te voir, on aura p'têtre le temps de faire des cochonneries avant que les gars débarquent.

Je rougis violemment, consciente que Deen avait très bien entendu les paroles de Ken.

— Bon tu me files le code ou je dois escalader la façade ?

— 5476B et note le une bonne fois pour toutes. Au fait Deen est déjà là et il entend tout.

— Tu fais chier, l'ancêtre.

Je l'entendis taper le digicode et il raccrocha. Quelques secondes plus tard, il entrait dans l'appartement.

— Ça sent grave bon. Vous faites quoi ? demanda-t-il en tcheckant le Bigo.

— Tajine d'agneau aux pruneaux et abricots.

Il grimaça.

— T'inquiète, on te mettra des légumes et des pâtes à part, lui dis-je.

Il sembla alors remarquer ma présence et s'approcha de moi avec un sourire charmeur.

— C'est trop aimable, me dit-il en déposant un rapide baiser sur mes lèvres.

Deen leva les yeux au ciel.

— Tu deviens vraiment un putain de bobo Nek. Comment peut-on vivre sans viande ?

Je ris, tout le monde aimait bien chambrer Ken sur son côté écolo, surtout depuis qu'il avait arrêté de manger de la viande.

— La dernière fois, Sneazz a tapé une crise d'angoisse dans la cuisine de Ken parce qu'il n'y avait plus que du quinoa bio éco responsable. Le pauvre, même pas un paquet de Panzani.

Le rappeur haussa les épaules.

— Il a qu'à habiter chez lui.

Deen secoua la tête, désabusé.

— Ma pauvre Clem, t'as pas pris le plus badass de la bande. T'aurais dû choisir Mekra ou moi, au moins nous on est virils.

— Quand t'auras fini d'essayer de me péta ma go, tu pourras ptetre sucer mon gros doigt ? répondît Ken en lui présentant son majeur.

— Fais pas le you-voi, l'imberbe !

À mon tour de lever les yeux au ciel.

— Je sais pas comment on va faire rentrer les autres gars dans l'appart, avec vos deux égos surdimensionnés qui prennent absolument toute la place.

Quelques heures plus tard, nous étions tous en train de dîner. N'ayant pas de table à manger mis à part l'îlot de ma cuisine, les gars étaient tous affalés dans le canapé ou dans les poufs et coussins que j'avais mis un peu partout dans le salon.

— C'était trop bon Mandarine, me lança Moh en finissant son assiette.

Les autres enchérirent et je les remerciais en précisant que Deen m'avait largement aidé.

Quand ils furent tous partis, Ken m'aida à ranger, non sans avoir filé ses clés à Sneazz qui projetait de squatter mon canapé pour la nuit.

— Laisse ouvert, faut aérer ça pue la beuh, dis-je au grec qui fermait la fenêtre.

— Ouais, sinon tu vas te faire poucave par tes voisins.

Quand la cuisine fut propre, il s'affala dans le canapé pour consulter son téléphone.

— Tu dors ici ? lui demandai-je.

Il me regarda en biais, ne paressant pas très sûr de lui.

— T'es sûre que tu veux que j'sois là pour ta première nuit chez toi ?

Je ris, comme si ça avait une quelconque importance.

— Tu sais, je vais pas faire une cérémonie particulière. Des nuits seules je vais en vivre des centaines dans les mois qui viennent...

Il perçut l'aigreur dans ma voix.

— Bébé... Viens là.

Ken m'ouvrait grand les bras et je couru m'y réfugier.

— On avait dit qu'on parlait pas de ça et qu'on vivait le moment présent.

Je soupirai, c'était plus facile à dire qu'à faire, surtout pour lui qui était celui qui s'en allait.

— Désolée, c'est bête mais tu me manques d'avance.

Il déposa un baiser sur ma tempe et frotta son nez contre mes cheveux.

— Je suis là pourtant mon amour.

Je me sentis fondre comme un marshmallow. C'était bon et rassurant de le sentir contre moi, j'essayai d'emmagasiner dans mon cœur toute la tendresse qu'il me communiquait, afin qu'il m'en reste un peu après son départ. 

— Je suis en stud toute cette semaine, on se voit une nuit sur deux ça te va ? J'te retrouve devant ton taff ?

Je hochai la tête, j'avais déjà hâte de sortir du boulot pour le voir, les mains dans les poches à côté du café.

C'est ainsi que s'écoula le mois de septembre. Malheureusement, si la première semaine nous nous vîmes une nuit sur deux, la seconde ce ne fut qu'une sur trois et la troisième je ne le vis presque pas du tout. Même un soir où il m'avait dit qu'il viendrait, je fus surprise de voir le trottoir d'en face désert.

Les larmes aux yeux, je rentrai chez moi, effroyablement déçue.

Ken sonna chez moi à 3h du matin, complètement désolé, il n'avait pas vu le temps passer.

Passer une semaine sans le voir alors qu'il était dans la même ville m'avait été difficile, l'échéance du Japon se rapprochait, comment imaginer ne serait-ce qu'un mois sans lui ?

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