Chapitre 25 : Provocation
Il y avait énormément de monde, je reconnu des mannequins, des joueurs de football, des rappeurs et des comédiens. C'était clairement une soirée branchée et je me sentais totalement étrangère à ce milieu, était-ce réellement une bonne idée d'être venue ici ? 2zer remarqua mon air inquiet et tenta de me rassurer.
— T'en fais pas personne t'embêtera, ces gens en ont rien à branler de qui t'es.
Je hochais la tête, un peu mal à l'aise. Les filles étaient toutes soit sublimes, soit extrêmement vulgaires, ce qui faisait de moi une sorte d'ovni. Ken m'ignorait toujours sans que je sache vraiment pourquoi. Il riait très fort avec ses gars et semblait tout faire pour me faire sentir la plus seule au monde possible. Il avait un air insaisissable, une aura que je ne lui connaissais pas. Je découvrais l'homme public, la célébrité, plusieurs femmes avaient le regard braqué sur lui mais il jouait l'inaccessible, cultivant leur envie. Je n'aimais pas ce que je voyais, encore une fois je ne reconnu pas l'homme qui avait séché mes larmes, si tendre dans l'intimité et là si dur et distant.
Plusieurs types se joignirent à notre carré et checkèrent les gars. L'un d'eux, qui m'était vaguement familier s'installa entre Deen et moi.
— Je t'ai jamais vu toi. Depuis quand tu traines avec le clan ?
Je rougis, il était un peu délicat d'expliquer ma situation sans prêter à confusion.
— Ehm, euh... je suis une pote de Ken à la base et euh j'ai rencontré Deen ce soir qui m'a proposé de venir.
— Donc t'es venue avec le Fenek ou le Bigo ?
Il jeta un regard à Ken qui riait toujours à l'autre bout du carré.
— Vu comme il a pas l'air de te calculer, c'est pas Nek.
Bien vu l'aveugle.
— En fait je suis venue avec les deux.
— Ah t'es comme ça toi ! Deux en même temps !
Je levais les yeux aux ciel. Quelqu'un me tendit un verre.
— Non c'est pas ça. J'étais chez Ken et c'est Deen qui m'a proposé de venir.
— Ah ! D'accord je vois, t'es avec aucun des deux.
C'était exactement ce que j'essayais d'expliquer depuis le début. Il devait être un peu défoncé.
— Ok cousine, c'est quoi ton nom ?
J'inspirai un grand coup, autant être honnête après tout.
— Clémentine.
Il ne sourcilla pas. J'en fus agréablement surprise.
— Moi c'est Antoine.
— T'es rappeur aussi ?
— Oui, plus connu sous le doux nom de Lomepal.
Je hochai la tête, il me paraissait sympa. Deen se souvint de mon existence et se tourna vers nous.
— Ça va Clémentine tu fais connaissance ? Tu l'embrouilles pas Pal, c'est une fille ienb.
Antoine haussa un sourcil.
— Une fille bien hein ?
Cela me fit penser à une chanson et je chantonnai :
— La go là c'est ptetre une fille bien mais on préfère les tchoin tchoin tchoin...
Antoine éclata de rire et Deen, ulcéré, héla Ken. Ce dernier se rapprocha pour mieux entendre ce que beuglait le Bigo :
— Poto ta Clémentine elle cache bien son jeu ! Elle fait genre c'est une petite fille fragile mais elle lache du Kaaris au plus grand des calmes.
— Ah ok c'est bien frère.
Les deux rappeurs parurent vraiment surpris par l'attitude de Ken, pour détendre la situation je plaisantais.
— Il est jaloux parce que c'est pas lui que je cite.
L'intéressé fronça les sourcils et je soutint son regard.
— Mais je peux le faire si tu veux : Qui gâche toutes les fêtes ? Nek le Fenek.
C'était clairement de la provocation parce que je savais qu'il n'aimait pas tellement que je lui sorte ses propres couplets pour le contredire.
— Elle fait trop la ouf en vrai.
Antoine observait notre échange en riant sous cape avec Deen.
— Ouais, beaucoup trop.
Ken me fusilla du regard et partit à l'autre bout du carré, discuter avec des filles qui semblaient être des habituées du groupe.
— C'est quoi son problème ?
Antoine avait l'air vraiment surpris par l'attitude de Ken.
— Il se prend pour mon père et il a pas kiffé quand je lui ai dit d'arrêter de jouer à ça avec moi.
— Ah, tu devrais parler avec sa tipeu il fait grave son daron avec elle aussi.
Je lui souris et il me proposa d'aller danser. J'acceptais sans beaucoup réfléchir.
Quelques heures et quelques verres plus tard, je discutais avec Doums et Adèle. J'étais un peu éméchée mais je tenais relativement bien l'alcool. Toujours pas très à l'aise dans ce milieu que je ne connaissais pas, j'avais la sensation d'être en décalage.
— Ça va tu t'y fais ? C'est pas facile les premières fois hein ?
Adèle me regardait avec bienveillance.
— Oui ça va, mais Ken me fait la gueule et je trouve les filles hyper froides avec moi.
— T'inquiète c'était pareil pour moi au début. Elles testent un peu pour voir si t'es pas une michto ou une fille qui veut prendre leur place.
Je haussai les épaules, un peu blasée.
— Allez fume un coup, ça va te détendre, me dit Doums en me tendant son joint.
Je jetai un regard autour de moi, aucune trace de Ken, de toutes façons il m'avait snobé toute la soirée donc je n'avais pas l'intention de le laisser me dicter ma conduite. Je pris le joint et tirai une latte dessus. Après avoir toussoté je recommençai.
— Tu te fous de ma gueule j'espère ?
Ken se tenait face à moi, sorti d'on ne sait où, le regard flamboyant.
— Je te demande pardon ?
— Doums t'es sérieux à la faire fumer là ?
— Elle est grande.
Il m'énervait vraiment. L'alcool me retirait toute réserve et timidité.
— Calme tes spasmes Passe Muraille, t'as pas à me dire ce que je dois faire.
Ken roula les yeux, visiblement excédé.
— T'es déjà foncedée ou quoi ? La vie d'ma mère, si tu tires encore une fois sur cette merde j'vais vraiment me vénère !
Je croisais le regard d'Adele qui me fit un clin d'œil entendu. Elle était d'accord avec moi, je ne devais pas me laisser faire. Je tirai une nouvelle latte.
Sans que je comprenne ce qui m'arrivait, je vis Ken me foncer dessus, le joint fit un vol plané au dessus de ma tête et je me sentis soulevée du sol.
Il m'avait chargée sur son épaule et m'emportait vers une destination inconnue. Je hurlais mais le bruit de la musique couvrait le moindre son que je pouvais produire. Les gens nous regardèrent passer comme s'ils voyaient un mirage. Une fois à l'extérieur, Ken me posa et me toisa des pieds à la tête.
— Mais t'as quoi aujourd'hui putain !? Tu vas me faire péter les plombs Clémentine ! Pourquoi tu t'acharnes à me provoquer ?
Je clignai des yeux plusieurs fois. Est-ce qu'il était vraiment en train de me reprocher mon attitude ?
— J'ai quoi ? Tu déconnes Ken j'espère ! T'as complètement over réagi quand Deen est arrivé, tu m'as fait la tronche toute la soirée et tu viens jouer les grands moralisateurs ? Non mais tu te fous de ma gueule ? T'es qui pour me faire la morale ? C'est pas parce que tu cites l'abbé Pierre dans tes sons que ça fait de toi un saint !
J'étais hors de moi, mais lui étonnamment, se calma d'un coup.
— J'essaie juste de te protéger.
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