Chapitre 17 : Étreintes


— Clémentine, c'est pas parce qu'on va passer un bon moment ce soir qu'on est obligés de se marier demain !

— Je sais mais je veux pas que ça fasse tout foirer entre nous, comme la dernière fois. J'ai besoin de toi. Je veux pas que tu me voies comme une salope non plus.

Il leva les yeux au ciel, comme si j'avais dit une énormité.

— Tu m'as avoué que tu t'étais jamais fait personne d'autre que ton gars. Je sais que t'es pas une salope Clem.

J'hésitais encore, mais plus pour garder la face. Il en rajouta une couche.

— C'est toi qui vois, t'as besoin de moi, j'ai envie de toi, je pense qu'on peut trouver un arrangement.

Il était vraiment très fort, je ris.

— T'as de l'inspiration quand il s'agit de tirer ton coup hein ?

— J'avoue, je devrais la noter celle là.

Il sourit et je l'embrassai, après tout, je ne devais plus rien à personne.

— On rentre ? me dit-il.

— Oui, mais Sneazzy ?

— T'inquiète pas pour lui, il doit pioncer sa race, si t'es pas trop bruyante on devrait pas avoir de souci.

Je le frappais et il me prit par la main pour m'entraîner vers son immeuble. Effectivement Ken avait raison, Sneazz dormait à poings fermés. Il me tira dans la chambre, un air lubrique sur le visage. Une fois la porte refermée derrière lui, il m'embrassa de nouveau, avec une intensité violente. Il mordait ma bouche, ma langue, ma peau, y laissant des marques, mes yeux étaient fixés sur son visage, mes lèvres saignaient presque sous ses assauts. Brusquement, il m'allongea sur le lit tout en m'enlevant mon haut. Mes doigts passèrent sous son t-shirt et remontèrent le long de ses côtes, je le sentis frissonner. Là où il était brusque et sauvage avec moi, j'étais douce et patiente avec lui, lentement, j'attrapais la base de son t-shirt et le tirait par dessus ses épaules. Il était bien fait, plus que Paul. Je parcourais le creux de ses épaules de baisers tandis qu'il dégrafait mon soutien gorge, il parti à la découverte de ma poitrine et je sentis le désir embraser mon ventre. Il me retira ensuite mon jean et le sien suivit le même chemin, je le détaillais, il était vraiment vraiment beau.

— T'es belle Clémentine.

Je ne résistais pas à l'envie de le chambrer une nouvelle fois.

— Je lui ai dit t'es belle en pensant qu'est-ce que t'es bonne.

— Ta gueule, souffla-t-il en écrasant ses lèvres sur les miennes, j'ai pas envie de penser à quelqu'un d'autre pendant que je te fais l'amour.

Je n'avais pas pensé à ça, effectivement, il avait écrit ces paroles pour une autre femme, je regrettais aussitôt de les avoir prononcées. Alors j'intensifiai notre étreinte pour être sûre qu'il était parfaitement à moi en cet instant d'intimité. Chacun de nous découvrit le corps de l'autre, tantôt violemment, tantôt tendrement, je me laissais aller contre lui tandis qu'il m'emmenait vers les limites de moi même.

— J'attendais ça depuis des mois.

Ken s'écrasa sur moi dans un gémissement qui m'indiqua qu'il m'avait rejointe.

Je caressais ses cheveux, laissant nos souffles revenir à la normale. Soudain, sans savoir pourquoi, je sentis des larmes couler sur mes joues et fus progressivement secouée par de puissants sanglots. Ken s'en rendit compte et releva son visage vers moi.

— Eh qu'est-ce qui se passe ? J'ai fait quelque chose de mal ? Tu regrettes ?

— Non... Non... c'est pas toi. Je sais p... pas ce que j'ai, trop... d'émotions p...pour un soir.

Il s'assit sur le lit et m'ouvrit ses bras.

— Viens là beauté.

Je m'y réfugiais, je fus à nouveau parcourue de spasmes, mais d'une toute autre nature, bientôt il furent incontrôlable tandis que mes larmes redoublaient.

— Attends, t'es en train de gole-ri là ?

J'explosais alors que Ken me fixait, ahuri.

— Putain de merde c'est la première fois de ma vie qu'une meuf rigole et pleure en même temps après le sexe. J'arrive pas à savoir si j'ai été bon ou non du coup.

J'étais littéralement entre les rires et les larmes, c'était indescriptible comme sensation. Mon amant d'un soir continuait de me serrer dans ses bras, totalement médusé par mon état. Progressivement je me calmais et parvint à articuler :

— Désolée, je, je sais pas ce qui me prend. Je pleurais et ton surnom m'a fait rire, mais j'avais encore envie de pleurer et en même temps c'était vraiment drôle.

— Ça te fait rire comme surnom "beauté" ? demanda-t-il.

— Ouais, ça fait grave mac ou type en chien.

Il me regardait, les sourcils froncés.

— Viens là beauté, répétais-je avec une voix lubrique.

— T'en as jamais marre de te foutre de ma gueule ?

Je secouais la tête négativement et prenant une voix toujours plus suave je lançai :

— Salut beauté, elles sont sympas tes jambes, elles ouvrent à quelle heure ?

Cette fois-ci, Ken éclata de rire à son tour.

— T'es vraiment sexy quand tu fais le gros beauf pervers Clémentine. Rien que parce que tu kiffes pas ce surnom je continuerai de t'appeler comme ça.

— Tu fais chier.

— Bon dis moi, c'était bien ou pas ?

Je rougis, ça me gênait qu'il me demande ça.

— Fais pas ta mijaurée Clem, t'as aimé ou pas ? C'était mieux qu'avec l'autre con ?

— C'était bien, très bien. Compte pas sur moi pour comparer ce qui n'est pas comparable.

Il n'eut pas l'air satisfait par ma réponse.

— Pourquoi c'est pas comparable ?

— Je peux pas comparer du sexe entre deux personnes qui sont ensemble depuis cinq ans, qui ont appris ce que l'autre aimait, du sexe avec de l'amour. Avec un coup d'un soir sauvage qui part plus d'une pulsion et d'une attraction que d'un amour mutuel. C'est différent c'est tout.

Ken ne répondit pas, il avait l'air franchement frustré.

— Quoi ? lui demandai-je, C'était vraiment bien.

— Je sais pas j'espérais que t'aurais une sorte de révélation.

Les sourcils froncés, Ken jouait avec une mèche de mes cheveux. Je ne comprenais pas.

— Quelle révélation ? Du genre « Oh mon Dieu Nekfeu est le meilleur coup de la planète » ? Je te signale que j'ai pas beaucoup d'éléments de comparaison.

Un sourire frustré naquit sur ses lèvres.

— Non plutôt du genre « Oh mon Dieu comment j'ai pu me contenter de sexe plan plan pendant 5 ans ».

Ce fut à mon tour de lever les yeux au ciel. Il avait vraiment une sale image de Paul, et une haute opinion de ses propres capacités sexuelles.

— C'était pas plan plan comme tu dis. Le sexe avec Paul était vraiment bien, j'y suis pour rien. Je dis pas que c'était mieux avec lui, je dis que c'était différent.

Il était vexé comme un poux, j'avais envie de rire mais je m'en empêchais, sachant que ça allait finir de l'énerver. Ken remarqua tout de même mon air amusé. Cela dû réveiller quelque chose chez lui parce que le feu était revenu dans son regard.

— Je déteste quand tu te fous de ma gueule Clémentine.

— Mais je me fous pas de ta...

Trop tard, il avait déjà collé ses lèvres sur les miennes pour me faire taire.

— T'as encore rien vu beauté, dans quelques minutes tu diras plus seulement que c'était « différent ».

La tempête Ken s'empara de moi une nouvelle fois, c'était parti pour un deuxième round.

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