Bonus #1

Premier petit bonus pour ceux qui seraient autant en manque que moi des chamailleries des deux idiots.
Je rappelle que le Tome 2 a déjà commencé et que les bonus de cette histoire se calqueront sur l'avancée du temps dans les autres tomes.
Je vous fais des bisous, j'espère que cette petite scène de vie vous plaira.
❤️

Décembre 2017, Tokyo

Ken ça fait une heure que t'es dans la salle de bain là ! Tu t'épiles ou quoi ?

D'habitude il laissait la porte ouverte pour me permettre de le rejoindre ou de récupérer ce que je voulais dans la pièce. Mais là, le verrou était fermé et je me demandais bien ce qu'il pouvait fabriquer depuis autant de temps. Je sentais la connerie arriver à plein nez.

— Keeeeen, je vais finir par penser que tu t'es noyé dans la baignoire et appeler les pompiers !

C'était en réalité absolument impossible que je puisse croire à cela vu le vacarme qu'il faisait. J'avais entendu successivement la douche, le sèche cheveux, son rasoir électrique, puis un grand nombre de fois des bruits de tiroirs ouverts et refermés. Il fallait aussi que je précise que cela faisait 45 minutes qu'il chantait Ma benz, massacrant le flow de ce pauvre Joey Starr. Mes oreilles saignaient.

Soudain, j'eus une idée.

Je poussai un cri strident, comme si je venais de me retrouver en face de Voldemort en personne.

Un bruit épouvantable retentit dans la salle de bain et j'entendis le loquet s'ouvrir.

Il apparut dans l'encadrement de la porte, ne portant qu'un short de jogging, le visage inquiet, les sourcils haussé.

— Ça va pas d'hurler comme ça ? Qu'est-ce qui se passe ?

La vision qui s'offrait à moi me cloua sur place. Si je n'avais pas crié aussi fort quelques secondes avant, sans doute aurais-je poussé un hurlement de surprise. Mais là, je restai tout simplement sans voix. Totalement ahurie.

— Alors, fit-il, ça te plaît ?

Le choc m'ôtait tout mot de la bouche.

Un sourire amusé naquit sur ses lèvres, il avait l'air très fier de son coup. Quant à moi, je parvenais à peine à retrouver mes esprits.

— Beauté ?

Je me raclai la gorge, vraiment perturbée. C'était comme si un autre homme était sorti de la salle de bain.
Ou plutôt, comme si le Ken de 27 ans avait disparu pour laisser place à celui de 21.

— Je... euh.

Il fit danser ses sourcils et me lança un sourire charmeur.

J'hésitais entre le rire, les larmes, l'envie de le frapper, de l'embrasser et celle de partir en courant.

— T'es quécho à ce point ? Pourtant c'est toi qui dis tout le temps que j'étais plus sexy avant, nan ? Téma ma peau de bébé !

Il désigna son menton sur lequel ne résidait plus aucun poil de barbe. Il avait tout rasé. Il ne restait rien. Nekfeu l'imberbe était de retour.

Si encore c'était la seule chose. Mais non, il avait pris soin de ramener tous ses cheveux, un peu plus courts ces derniers temps, en arrière et avait mis une dose de cire absolument incalculable pour les faire tenir.

— Tu vas finir par me tuer.

C'était son nouveau truc. En ce moment, il me faisait des blagues, comme ça. Deux jours plus tôt, il avait débarqué le matin dans la chambre après avoir passé la nuit avec les gars et avait tenté de me faire croire que, bourré, il s'était marié avec Doums dans une sorte de chapelle semblable à celles que l'on trouvait à Las Vegas. J'avais failli y croire, mais le plan de Ken avait un défaut, il ne savait pas mentir. Ou plutôt, j'arrivais à reconnaître son expression lorsqu'il mentait. Les gens qui le connaissaient bien étaient unanimes, il avait une façon de parler, d'appuyer sur les mots tout en regardant la personne en face avec persuasion, qui nous faisait instantanément prendre conscience de la supercherie.

Mais là, ce coup-ci, c'était bien pire que tous les tours qu'il m'avait joué depuis une quinzaine de jours.

— Ça te plaît alors ? Je recommence à me raser tous les jours ?

Sa mine fière de lui me fit pincer les lèvres. Mon mec était un gamin, et maintenant, il en avait même la tête.

— Dis pas « Je recommence » mon chat, tout le monde sait que si avant tu n'avais pas de barbe, c'est tout simplement parce qu'elle ne poussait pas.

Il s'approcha de moi, c'était vraiment perturbant, j'avais du mal à le reconnaître. Tandis que ses mains se posaient sur mes hanches, il approcha son visage du mien.

— T'as pas envie de tâter ? demanda-t-il.

— Les fonds et les formes pourvu que ça vide ma tête.

Il leva yeux au ciel et doucement, vint frotter sa joue contre la mienne. Ma main rejoignit son visage et lentement je parcourais ses traits.

— Ça fait bizarre.

— T'aimes pas alors ?

Je fronçai le nez, réfléchissant un moment en le détaillant.

— Je sais pas, on dirait plus toi. On dirait un minet italien.

Il me fit une grimace, c'était vraiment étrange comme une simple barbiche pouvait changer le visage d'une personne.

— J'ai hâte de voir la tête des gars putain !

J'éclatai de rire en secouant la tête.

— Tu nous fais quoi là ? Une pré-crise de la trentaine ?

Il haussa les épaules, arborant toujours un sourire fier de lui. Je le trouvais à la fois affreusement mignon et en même temps tout à fait insupportable.

— Bon tu m'embrasses ? demanda-t-il.

— Désolée, je suis pas une cougar, j'embrasse pas les ados imberbes.

Un haussement de sourcils me répondit.

— Tu sais quoi ? C'est parfait ça ! Parce que moi j'embrasse pas les vieilles dames avec du poil au menton !

Ah le salaud ! Il était fort.

Mais j'avais plus d'un tour dans mon sac.

— Tu as raison, je prends un coup de vieux en ce moment, dis-je en me détachant de lui, Peut-être que je devrais me faire une petite coupe de cheveux pour rafraîchir un peu mon visage. Genre un carré ? Ou même une garçonne ?

La réaction du Fenek ne se fit pas attendre plus longtemps.

— Sur la tête de ma mère si tu touches à tes veuch je t'oblige à les recoller un à un.

Échec et mat.

La reine n'avait fait qu'une bouchée du roi fanfaron.

— On verra, dis-je d'un ton laconique.

Je sortis sur le balcon en coinçant une cigarette entre mes lèvres, il me suivit aussitôt.

— Tu va pas faire ça ?

Je haussai les épaules, profitant du fait d'avoir le dessus.

— Pourquoi pas ? Ça leur ferait du bien une bonne coupe.

Nek fronça les sourcils tandis que j'allumai ma cigarette.

— Que dalle, tu peux juste couper les pointes ça suffit. Crois pas que j'y connais rien en veuch. Clem c'est une blague hein ? C'est pour te venger parce que je me suis rasé ? Tu vas pas faire une pecou de féministe là ?

C'était vraiment trop facile.

— Tu sais Kenny, les cheveux repoussent.

Il roula les yeux, visiblement excédé. Quant à moi j'étais plutôt satisfaite de lui faire payer sa surprise du matin. J'avais encore du mal à le reconnaître.

— Ok, j'te préviens : si tu coupes tes veuch j'me fais la boule à Z.

J'explosai littéralement de rire, c'était la menace la moins crédible de la planète. Ken tenait peut être à mes cheveux longs, mais sûrement pas autant qu'aux siens. Jamais, même si sa mère le suppliait à genoux, jamais il ne se raserait la tête.

— Putain arrête de faire ta peste là, j'aime pas quand tu te fous de ma gueule.

Sans sa barbe, sa mine grognon lui donnait vraiment des airs d'enfant capricieux.

Je craquai, entourant son cou pour lui murmurer :

— C'était une blague.

Un sourire satisfait remplaça sa moue boudeuse et il me pinça la joue en m'adressant un regard tendre. Je l'embrassai doucement, savourant ma victoire, c'était perturbant de ne plus sentir la piqûre de sa moustache contre mes lèvres.

C'était le bon moment pour asséner le coup de grâce.

—Du coup, si je ne coupe plus mes cheveux, je pourrais aussi arrêter de m'épiler ? Qu'est-ce que t'en penses ?

J'aurais voulu pouvoir prendre en photo avec mes yeux, l'expression peinte sur son visage.

Collector.

— Ok c'est bon j'arrête les prank de gamin.

J'avais gagné sur toute la ligne.

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