L

Lisanna sortit de chez elle pour aller à la rencontre de Bickslow. Elle était tellement excitée à l'idée de faire cette rencontre qu'elle n'avait pas cessé d'y penser toute la nuit.

Par chance, le chemin pour se rendre près du parc n'était pas tordu donc elle le mémorisait assez bien ayant eu l'habitude de s'y rendre de nombreuses fois avec ses amies comme sa famille

Pour l'instant la route n'était pas bondé de gens donc ça allait pour le mieux mais dès qu'elle s'approcha du parc en question après plusieurs minutes de marches prudentes, la foule se fit ressentir.

Un peu désorientée, elle ne sut qu'elle chemin prendre pour se rendre à l'un des banc sous l'arbre.

Lisanna tourna plusieurs fois sur elle-même sans savoir où se diriger et ressentir le présence de tous ces gens qu'elle ne pouvait voir l'intimidait, et elle entra sous pression.

Elle se sentait perdue.

Le tissu lisse de sa robe se froissa quand elle l'empoigna nerveusement dans sa main.

La panique s'empara d'elle ne sachant vraiment plus qu'elle chemin emprunter et les présences qu'elle ressentait autour d'elle n'arrangeait en rien son état.

Au contraire, les battements de son cœur s'accélérèrent et elle posa sa main sur sa poitrine.

Elle se fit pousser un peu vers l'avant et ses pas continuèrent tout seul sur ce chemin mais elle se sentit presser de toute part, il y'avait beaucoup trop de gens ici de plus qu'elle avançait en désordre.

Lisanna fit un faux pas et se laissa tomber en perdant l'équilibre à cause de tout le stress emmagasiner.

Elle posa ses mains au sol pour se relever mais ceux-ci tremblèrent. Se trouvant dans une incapacité émotionnelle, elle était aux bords des larmes.

Depuis qu'elle était devenue aveugle elle n'était jamais venue dans un endroit plein de monde toute seule, sa sœur ou son frère l'accompagnait toujours quand elle voulait y aller.

— Qu'est-ce que tu fais là au sol ? Je t'attends depuis un moment.

Sa voix.

— Bickslow ?

— Relève toi. Je savais bien que j'aurais dû venir te chercher.

Il s'accroupit à son niveau et la releva par les épaules.

Lisanna s'accrocha fermement à lui car ses membres ne cessaient de trembler encore déstabiliser par ce qu'elle venait de vivre.

— Merci.

— Tient toi bien, dit-il.

Déjà en état d'équilibre, Lisanna pu se tenir bien droite sur ses deux pieds et sourit à Bickslow pour le remercier une nouvelle fois.

— Euh... Humm vient par là, dit-il, posant sa main sur son dos pour la conduire, après avoir repris ses esprits, s'étant laissé distraire par son magnifique sourire.

Il jeta un coup d'œil vers elle avant de détourner la face un peu troublé par la vision qui s'offrait à lui.

Il se demandait si elle s'était apprêtée toute seule aujourd'hui.

Certes elle avait toujours ses deux couettes vers le bas mais la robe de couleur rose qu'elle avait mise était très charmante sur elle.

Cette couleur allait bien avec son teint de laine. Le haut parfaitement serré se terminant en évasé vers le bas montrant la finesse de son corps et ses magnifique courbes. Les manches courtes de formes ballon étaient transparentes. Cet ensemble parfaitement complété par de plates sandales noir à corde qui faisait briller son pied par un tel contraste.

Son cœur ne cessa de battre. Pourquoi était-elle si belle aujourd'hui ?

Bickslow la fit assoir sous un banc à l'ombre et prit place à son tour.

— Je pensais que tu savais te débrouiller, dit-il, repoussant sa tête en arrière en lui rappelant ses propres mots.

— Je croyais que si mais je me sens un peu perdue, entendre tous ces voix sans savoir où me donner la tête m'ont pertubé. C'est vraiment effrayant de ne pas savoir où aller, murmura-t-elle.

Les deux mains de Lisanna se joignirent pour calmer ses légers tremblements.

Elle était encore sous le choc.

Bickslow posa sa main sur les sienne.

— J'aurais pas dû te laisser venir ici seule.

Il retira brusquement sa main comme si ce geste juste rassurant lui était interdit.

Lisanna sourit timidement.

— Prochainement tu viendras me chercher alors.

Il ne répondit pas ni ne contredit pas. Il se demandait comment elle pouvait être aussi insouciante au point de ne pas chercher à savoir avec qui elle marchait.

Un silence s'installa entre eux et Bickslow finit par le briser.

— Je voulais t'amener quelque part.

— Où ça ? demanda-t-elle, intriguée.

— Tu verras, à moins que tu ne veuilles pas me suivre.

Lisanna se mordit l'ongle du pouce, hésitante. Elle allait devoir mettre plus long, espérons que sa sœur ne s'affole pas.

— On peut y aller, dit-elle.

Elle acceptait aussi facilement sans se poser des questions ?

Bickslow l'aida à se lever et Lisanna se mit à ses côtés de lui, tâtant à l'aveuglette et elle lui saisit doucement le bras.

— C'est... C'est pour ne pas te perdre de vue, expliqua-t-elle, timide.

Avec sa sœur ou son frère ça passait mais avec lui ça la mettait un peu mal à l'aise.

Bickslow acquieça simplement, satisfait sur le moment qu'elle ne puisse pas voir ses rougeurs, tout comme elle en possédait.

— Allons-y, dit-il, décrochant son regard de Lisanna.

Il entama des moyennes enjambées pour qu'elle puisse suivre sa cadence.

— On va loin ? demanda-t-elle.

— Non, pas vraiment.

Le trajet continua en silence. En ce moment Lisanna ne savait pas trop quoi lui dire. Elle resserra son emprise sur Bickslow essayant de se concentrer.

C'était insupportable pour elle d'entendre des bruits, des voix venant dans tous les sens, entendre mais ne rien voir. Et son coeur s'accéléra.

— Et on va où ? redemanda-t-elle, essayant de captiver son attention sur autre chose.

— Dans un endroit.

— Mais bien sur. S'il te plaît Bicks, dit moi.

— Tu m'a... appelé comment ? demanda-t-il, ahuri.

Lisanna se mordit les lèvres et elle paniqua presque. Il n'aimait sûrement pas.

— Ça ne te plaît pas ? C'est... C'est que entre ami c'est commun de se donner des surnoms ou de s'appeler par des diminutifs.

— Entre ami, répéta-t-il sans qu'elle ne l'entende.

—  Tu peux m'appeler Lisa. Mais c'est pas obligé hein, dit-elle, essayant d'être moins nerveuse.

Lisa ? C'était jolie.

La blanche ne sut pas ce qu'il en pensait vu qu'il ne lui répondit pas et elle ne pouvait même pas le deviner à son regard étant donné qu'elle ne voyait pas.

C'était frustrant.

Pourquoi est-ce qu'il ne lui répondait pas ? L'idée ne lui plaisait pas ?

— Bicks... Euh Bickslow ?

— On est arrivé, dit-il.

Ce dernier poussa la porte et entra avec Lisanna toujours accroché à son bras.

— On est où ?

— Vient par ici.

Il entraîna Lisanna par la main et la fit assoir sur les quelques sièges disponibles puis il s'accroupit face à elle

— Ça te dit de faire du bénévolat ? Prendre soin des animaux.

— Oui j'aimerai bien mais je... Je suis aveugle ne l'oublie pas.

— Si je me souviens bien tu aimerais faire un métier en rapport avec les animaux donc faut bien commencer par quelconque chose.

— C'est vrai. Mais Bickslow je suis av-

— Ne sois pas limité, c'est si impossible pour toi de prendre soin d'un animal ? T'en es si incapable ?

Lisanna secoua la tête, elle voyait bien où il voulait en venir. Ce n'était pas impossible pour elle de s'occuper d'un animal, même aveugle. Se sont des êtres qui avaient juste besoin d'attention et d'amour.

— Hier j'ai expliqué ta situation, ça ne leur dérange pas vraiment, un peu d'aide leur seront la bienvenue. Alors ça t'intéresse ?

Elle acquiesça en hochant la tête, un sourire dessiné sur les lèvres et le cœur sautant de joie.

Aider des animaux, il y avait rien de mieux pour elle.

— Tu veux dire que tu es venu ici hier, tu... Tu as prise cette peine pour moi ?

Bickslow réfléchit longtemps sur la question.

Après avoir visité sa mère, il s'était arrêté ici pour se renseigner si avec la condition de Lisanna elle pourrait tout de même faire partit de leur équipe de bénévole.

— En rentrant hier j'ai fais attention à ce centre parce que t'aimes les animaux, tu me l'avais dis et j'ai pensé que ça pourrait t'intéresser rien d'autre.

— C'est gentil d'avoir pensé à moi, lui sourit-elle.

— Ah hum... C'est rien, dit-il en détournant la face, toujours ainsi troublé par son sourire.

Son sourire ne voulait plus se décrocher de ses lèvres, c'était vraiment attentionné de sa part. Même pas encore un mois qu'ils se côtoyaient et il faisait déjà une telle chose pour elle.

Son cœur s'affola subitement et le rouge teinta ses joues.

— Faut... Faut juste que tu remplisses une fiche, bégayant-il, ne s'attendant pas à ce qu'elle rougisse soudainement.

Étant donné qu'elle ne pouvait pas faire cette simple tâche, Bickslow le fit à sa place remplissant les champs des réponses adéquates.

Ce dernier remit la fiche.

— Et la demoiselle prévoit venir combien de temps ?

— Je suis plutôt libre, je pourrais venir tous les jours s'il le faut, répondit Lisanna, déjà très enthousiaste.

Elle passait toutes ses journées chez elle, enfin elle aurait une occupation mais elle se rendit compte que si elle venait tous les jours elle n'aurait plus l'occasion de voir Bickslow.

— Est-ce qu'on aurait toujours le temps de se voir ? s'adressa-t-elle à Bickslow.

Ce dernier haussa les épaules avant de se reprendre et de répondre.

— Je sais pas.

Lisanna trouvait ça mignon sa manie d'être embrassé lorsqu'il répondait avec des gestes pourtant étrangement, elle avait la sensation de ressentir les mouvements qu'on pouvait lui faire.

Cette dernière eut une idée mais elle n'était pas sur qu'il allait accepté.

— Ça te dis de t'enregistrer aussi ? lui proposa Lisanna.

— Hein ?

* *

Bickslow referma la porte à leur sortie.

— Merci vraiment Bickslow c'est quelque chose à laquelle je n'ai pas y penser. Je suis sur que ça va être génial. Je suis contente que tu ai accepté.

Ce dernier hocha la tête.

Simplement Bickslow ?

Il fut un peu déçu qu'elle ne l'appelle pas par son diminutif, ça lui plaisait bien.

Lisa, repensa-t-il.

Loin dans ses pensées, il ne remarque que quelques secondes plus tard qu'elle s'était arrêtée en lâchant son bras.

— Qu'est-ce qu'il y'a ? demanda-t-il.

— Il fait vraiment chaud, j'ai la gorge sèche, souligna-t-elle.

Bickslow regarda autour de lui comme s'il pouvait trouver une source d'eau.

— Ça te dis une glace ? demanda-t-il, remarquant un marchand de glace.

— Oui !

Si elle avait les yeux ouverts, ça auraient pu briller juste en entendant le mot glace, elle adorait ces crèmes glacées.

Elle saisit une nouvelle fois le bras de son compagnon en lui souriant chaleureusement sans savoir que cela déstabilisait ce dernier.

Bon sang Bickslow reprend toi, c'est qu'un sourire, se dit-il.

Il soupira et son coeur palpita en sentant les doigts de Lisanna sur sa peau, lui faisant rappeler ses faibles caresses sur son visage produit la veille, pensée qu'il enfouit bien loin.

Arrivés devant le marchand, Bickslow acheta deux glaces et s'éloigna avec elle vers un banc pour les déguster tranquillement.

Il remit celle appartenant à Lisanna, saveur vanille chocolat et elle afficha un merveilleux sourire.

— Tu aimes la glace on dirait.

— Oui, j'adore ça.

Elle passa sa langue dessus, tournant autour pour imprégner sa langue de cette saveur glacée.

Bickslow regarda faire et quand elle réitéra le geste il grogna.

— Un problème ? demanda-t-elle.

Il secoua simplement la tête, ses yeux toujours rivés sur ses lèvres, et sa langue qui tournait autour du pot de glace.

Il soupira... D'envie.

Une envie très particulière.

Il voulait goûter à ses lèvres.

Et quand elle leva le regard vers lui toute souriante, son cœur bondit d'un coup.

Bickslow ferma les yeux, il avait vraiment des réactions bizarres aujourd'hui. Et dire qu'il venait de penser à l'embrasser.

Il soupira et se mit tout aussi à manger la sienne, dans un silence apaisant.

Leur cornet déja à moitié vide, ils furent déranger dans leur tranquillité.

— Comme on se revoit, Lisanna.

Cette dernière se crispa. Pas eux.

Ses ex-amies.

Bickslow fronça les sourcils, ces filles lui disaient vaguement quelque chose.

C'était pas celles qui avaient embêté Lisanna une fois ?

— Ta glace était délicieuse ? Mais tu devrais faire attention à ce que tu manges, on dirait que tu as grossi.

Grossi ?

— Évidemment tu n'as pas dû le remarquer étant donné que tu es aveugle. Ça doit être pénible de ne plus savoir à quoi on ressemble.

Lisanna était tendue, avalant difficilement ces moqueries.

— Surtout tu devrais jeter cette robe, du rose. Tu ressemble à une gamine de primaire avec.

La jeter ? Une gamine ?

Mais elle avait demandé à Mirajane de lui choisir un vêtement et elle lui avait dit que cette robe lui allait super bien.

— Pense à te changer un peu, tu risques de faire fuir ce jeune homme à côté de toi. Oh mais c'est celui de la dernière fois, vous êtes toujours ensemble ? Il ne doit pas avoir si bon goût.

Le doute s'immisça dans le coeur de la blanche, se demandant si Bickslow portait aussi un tel jugement sur elle.

Il ne lui avait rien dit sur son habillement aujourd'hui alors qu'elle s'était arrangée à plaire.

S'apprêtant à leur demander de s'en aller, Bickslow se leva du banc et s'éloigna de Lisanna.

Son coeur se brisa presque, peut-être que ses camarades avaient eu raison. Personne ne restera sûrement ami avec une fille qui se faisait ridiculiser sans qu'elle ne puisse placer un seul mot.

Ikari et Lydia s'étaient aussi en aller en même temps que Bickslow.

Elle restait seule sur ce banc.

Lisanna se mit à trembler et la glace qu'elle tenait tomba.

Un gâchis. Ce n'était vraiment pas bien de gaspiller de la nourriture mais son cœur souffrait.

Alors qu'elle sentait les larmes couler, quelqu'un s'assit à nouveau à côté.

— Comment tu faisais pour être amie avec ces mégères ?

— Bickslow ? fit-elle, la voix tremblante, très surprise qu'il soit encore là.

— Je les ai fais partir. Elles ne vont plus t'embêter, pour de bon.

— Vrai... Vraiment ? Tu leur as dis quoi ?

— Plein de chose qu'une fille douce comme toi ne devrait pas entendre.

Lisanna rougit violemment au qualificatif douce.

Il la trouvait douce.

— Mer... Merci.

Bickslow mit une main sur sa bouche, bon sang c'était sortit tout seul.

Il coula un regard vers elle et vit qu'elle était touchée par les mots blessants de ces filles.

Sans vraiment y réfléchir, il la prit contre lui, déposant sa tête contre son torse.

— Bickslow ? murmura-t-elle rouge, très surprise de son geste.

— Ne les écoutes pas, tu es très belle comme tu es et aujourd'hui encore plus.

Son cœur rata un battement.

Il la trouvait belle.

— Le rose te va très bien.

Le compliment ravit la jeune fille et les battements de son coeur reprirent encore plus fort.

— Et si tu veux mon avis, tu es bien plus charmante qu'elles, Lisa.

Son cœur battait si follement dans sa poitrine qu'elle aurait cru qu'il pouvait lui aussi les entendre.

Ses joues chauffaient, toute rouge, gênée, flattée par les mots de Bickslow.

Lisa.

C'était encore plus beau quand c'etait lui qui le prononçait.

Elle déposa sa main contre son torse et les battements de son cœur s'intensifièrent.

Elle avait chaud et elle ne voulait plus quitter ses bras qu'il avait entouré autour d'elle.

C'était rassurant.

Son cœur voulait comme s'arracher, elle voulait que ça s'arrête.

C'était quoi cette sensation qui semblait naître dans son coeur ? Et ce sentiment de sécurité à ses côtés dupliquèrent.

Finalement, Bickslow mit fin à l'étreinte et Lisanna était si rouge que sa tête était baissé sur sa robe.

— Désolé pour la glace, s'excusa-t-elle.

— Pas grave, la mienne a fondu aussi. Une prochaine fois.

Lisanna acquiesça en serrant ses mains autour de sa poitrine, ça battait si fort.

— Je... Je dois rentrée. Ma soeur doit déjà être folle d'inquiétude. Je ne mets jamais autant de temps dehors.

— Je te raccompagne.

* *

Le chemin de retour se fit en silence, tous deux sûrement gênés par les événements de plutôt.

A peine entrèrent-ils dans le quartier qu'elle se fit enlacer.

— Lisanna c'est toi.

— Mirajane ?

— J'étais folle d'inquiétude, tu n'as jamais mis aussi long. Où étais-tu ? J'étais en train de te chercher.

Mirajane mit fin à l'étreinte et fusilla du regard Bickslow en éloignant Lisanna de lui.

— Tu es qui ? Qu'est ce que tu faisais avec ma soeur ? dit-elle, agressive.

— Mira calme toi, c'est mon ami, dit celle-ci, se mettant entre Mirajane et Bickslow.

— Comment ça ton ami ? D'où il sort ? Tu ne devrais pas trainer avec n'importe qui.

— C'est pas n'importe qui on est ami et c'est quelqu'un de bien.

Bickslow se crispa.

Elle ne connaissait rien de lui pour affirmer ce genre de chose.

— Bickslow est mon ami et il voulait qu'on se promène aujourd'hui c'est pour ça que j'ai mis long.

Lisanna tâta à l'aveuglette et prit la main de Bickslow.

— Merci pour tout ce que tu as fais pour moi aujourd'hui.

— De rien. Je m'en vais, dit-il.

Il se retourna pour s'en aller et Lisanna posa une main sur sa poitrine qui battait assez vite juste à cause du contact avec sa main.

Pourquoi ça l'avait mis dans un état étrange ?

— D'où tu le connais ? demanda sa sœur, la faisant sortir de ses pensées.

— Je t'expliquerai à la maison.

..........

Avis ?

12 juin

Marie

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top