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Trois jours déjà, jour pour jour qu'ils continuaient de se voir. Elle lui parlait d'elle et il l'écoutait sans la juger même quand elle arrivait à se plaidre.
C'était peut-être bizarre de le dire aussi vite mais elle se sentait en confiance avec lui.
Aussi, il la faisait rire, quand il la taquinait sur sa couleur de cheveux qu'il jugeait étrange, ça l'amusait. Pour tout dire elle se sentait bien en sa présence.
— Ça me fait penser à de la neige, dit-il une nouvelle fois, parlant de ses cheveux.
La jeune fille sourit, flattée par ce mot qu'elle prenait pour un compliment car elle adorait la neige.
— Dis-moi Bickslow ?
— Oui ?
— Tes cheveux à toi sont de quelle couleur ?
Bickslow tira une mèche de ses cheveux à sa question.
— Elles sont de deux teintes vu que j'avais fais une coloration, bleu par-dessus et noir à la racine.
Lisanna essaya de se les imaginer et, elle se mit à genou face a lui.
— Que... Qu'est-ce que tu fais ? dit-il, surpris par cette soudaine proximité.
Son visage était vraiment très proche du sien et il fut perturbé lorsqu'elle s'avança encore, les mains de chaque côté de ses joues, sans les toucher.
— J'ai envie de me faire une image de toi, je peux ?
— Euh... Euh... Oui vas-y, bégaya-t-il, plus que troublé.
Qui aurait cru qu'un jour lui, Bickslow, bégayerait devant une personne sans défense ?
Lisanna passa doucement ses mains sur ses joues, son nez, ses cheveux, ses paupières.
Le jeune homme rougit légèrement de tous ces touchés effectués par ses mains si douces et il fremit en fermant les yeux quand elle toucha ses lèvres de ses fins doigts.
— Tu as les traits durs, souffla-t-elle.
Bickslow rouvrit les yeux et fut perturbé par son visage penché ainsi vers le sien, son souffle le chatouillant la peau.
Une vraie beauté, admira-t-il.
— Tes pupilles sont faites de quelle couleur ?
— V-Vert ? souffla-t-il après un moment de silence, se remettant les idées en place. Vert, c'est vert.
— Ça doit être magnifique, sourit-elle.
Le regard de Lisanna s'adoucit et il fronca les sourils.
Magnifique ? Alors qu'on qualifiait son regard de terrifiant ?
Il arrêta ses mains pour stopper son inspection qu'elle avait repris sur son visage.
Ça le gênait.
Et bon sang, savait-elle qu'il était dangereux ?
— Tu me serres un peu fort, couina-t-elle.
— Désolé. Tu ne devrais pas être si proche, dit-il, lâchant rapidement les mains de la jeune fille.
Lisanna se rassit tranquillement face à lui, les joues teintées de rouge.
— Je m'excuse si ça t'as mis mal à l'aise.
Le cœur de la pauvre jeune fille battait à tout rompre. Ça avait été comme si elle caressait son visage et elle avait sentit sa gêne mais elle avait voulu continuer, s'avoua-t-elle, se mordant la lèvre inférieure.
Sentant le regard insistant de Bickslow sur elle, elle rougit de plus belle, éprouvant un léger sentiment de honte.
Elle soupira grandement et son regard se posa au loin même si elle ne voyait rien.
— Le temps doit être un peu triste non ? Je le sens, dit-elle.
Il décela de la tristesse dans sa voix.
— T'as un problème ?
— C'est... C'est que ma sœur va se marier, souffla-t-elle, tirant nerveusement sur le bas de son haut.
Bickslow haussa un sourcil sans comprendre, ça devrait plutôt être réjouissant non ?
— Tu peux me dire si ça te dérange que je te parle ainsi de ma vie, dit-elle.
Il haussa les épaules, indifférent.
— Je t'avais dis que je suis là si tu veux parler.
— Oui merci. Le problème c'est que j'ai pas envie qu'elle s'en aille. Je suis vraiment contente qu'elle se marie mais je vais rester seule après son départ.
— T'as pas un frère ?
— il est assez occupé, je passerai la plupart du temps toute seule. J'aime pas vraiment la solitude.
Après un moment de silence pendant lequel Bickslow ne dit rien ne sachant quoi répondre, elle leva la face vers lui.
— Tu pourrais peut-être venir me... Me rendre visite ?
— C'est bizarre de me demander ça. Tu sais pas qui je suis.
— Mais tu peux aussi me parler de toi, comme ça on ne sera plus totalement des inconnus l'un de l'autre. Tu m'ecoutes toujours sans rien dire sur toi.
— Hmm...
— Je ne vais pas te juger, de la même manière que tu le fais avec moi. Ça me ferait plaisir.
Il se releva, s'étirant longuement.
— Je dois déjà m'en aller, j'ai un truc important à faire, dit-il, évitant le problème.
— Demain je dois t'attendre ? demanda-t-elle, se mettant debout à son tour les deux mains jointes sur sa poitrine.
— On peut se voir ailleurs qu'ici ? C'est lassant.
Lisanna rougit, il voulait la voir dans un autre endroit.
— Oui bien sur ça ne dérange pas. Tu veux que se soit où ?
Bickslow porta une main à sa hanche en levant les yeux au ciel.
— T'acceptes aussi vite et si je voulais te faire du mal ?
Lisanna fut déroutée par cette phrase assez effrayante mais elle fit un rire gênée. Il ne devrait pas faire de telle blague.
Elle ne ressentait pas une présence menaçante en lui.
— Pourtant je me sens en confiance avec toi.
— Tu ne devrais pas faire confiance à n'importe qui, dit-il, sérieux.
— Pourquoi tu...
— Bref, demain près du parc sur le banc de la première fois. Hum... Tu vas pouvoir y aller ? s'inquiéta-t-il.
— Je ne suis pas invalide, juste aveugle. Je vais me débrouiller t'inquiète.
Tant qu'elle pouvait passer du temps avec lui.
— Merci pour cette journée, remercia-t-elle.
Il hocha simplement la tête et se retourna pour s'en aller en la souhaitant une bonne fin de journée.
Lisanna le regarda partir, sourire aux levres disant au-revoir par le geste de la main ayant la sensation qu'il regardait à nouveau vers elle.
A son tour elle s'en alla mais Bickslow avait attendu qu'elle disparaisse de son champ de vision avant de continuer son chemin.
Quand Lisanna arriva chez elle, elle s'effondra dans son lit. Son sourire ne l'avait toujours pas quitté.
Elle rassembla ses mains autour de sa potrine et son cœur battait en désordre.
Bickslow voulait un rendez-vous avec elle.
Non, Mais qu'est-ce qu'elle racontait ? C'était juste une sortie entre ami, se raisonna-t-elle, prenant son oreiller dans ses bras.
La jeune fille rougit subitement, et dire qu'elle avait caresser son visage.
Cette sensation
L'avoir ainsi touché.
— Je me sens toute bizarre, souffla-t-elle, cachant son visage rouge de ses mains.
Sa peau.
Elle se mit a secouer fermement sa tête, elle devait sortir ça de son esprit.
Quelques coups à la porte lui fit immerger de ses pensées.
— Oui.
Cette dernière s'ouvrit et une voix assez forte tonna.
— Lisanna.
— Ah Elfman, tout va bien ?
— Oui. Je voulais m'assurer que tu sois déjà rentrer. Tu as mis du temps aujourd'hui. T'as eu un problème ?
— Non, j'ai passé un très bon moment. Euh... Efman ? Est-ce que je peux prendre plus de temps demain ?
— C'est dangereux Lisa, on peut te faire du mal si tu traînes tout le temps toute seule.
— Pourquoi Mira et toi vous pensez toujours cela ? Juste parce que je suis devenue aveugle.
— Tu es sans défense.
— C'est faux. Tout le monde peut être en danger, aveugle ou pas.
— Et toi encore plus.
— Vous voulez juste que je reste enfermer dans cette chambre ? Ma vie n'aura plus de sens maintenant ?
Maintenant qu'elle a rencontré Bickslow, elle voulait un peu plus de liberté, comme avant.
Elle pouvait enfin se faire un ami.
— Je vais demander à Mira. Laisse moi seule.
— Mais Lisanna...
— Je veux me reposer, je suis épuisée.
Son frère sortit, dépité et Lisanna décida d'attendre sa sœur qui donnait des cours de chant dans un institut privé.
* * *
Bickslow s'accroupit et passa sa main sur la pierre alors que le ciel était sur le point de s'assombrir.
— Ça fait longtemps, dit-il.
Il déposa les fleurs sur la tombe et se mit à la nettoyer.
— J'ai vraiment mis du temps à revenir depuis ton enterrement. Mais j'avais fais la promesse de venir ici que lorsque je serais sur de ne plus faire partie de cette maudite vie et me voilà, maman.
Dire qu'à l'âge de seize ans il avait abandonné ses études car manque de moyens. Trouver des jobs par ci par là pour épauler sa mère mais elle était tombée gravement malade alors qu'il avait dix-huit ans et il avait dû tout prendre en charge.
Son traitement était si coûteux qu'il galerait à tout payer et pas d'autre famille pour l'aider. Alors il avait accepté d'entrer dans ce groupe de bandit, voler, terrifier les habitants du quartier pour leur soutirer de l'argent et pleins d'autres choses qu'il regrettait d'avoir fait et n'osait le dire. On avait si peur de lui. Mais grâce à cela, elle était sortit de l'hôpital et comme ses médicament était de coût élevé il avait continuer cette vie.
C'était quand il avait dix-neuf ans que sa mère avait pris connaissance de tout cela et n'avait plus rien accepté de lui tant qu'il vivait de cette manière, elle refusait qu'il s'occupe de lui avec l'argent de cette vie infâme alors elle avait rechuté n'étant plus en soin.
— Tu sais que tu as été égoïste ? préféré mourir alors que je faisais tout ça pour toi.
Bickslow se mit à rire, rire sans joie.
— Maintenant j'ai vingt ans, j'ai tout abandonné et je travaille honnêtement. Tu veux savoir ce que je fais ? Je lave la vaisselle dans un restaurant, j'ai quitté le quartier et j'habite dans un taudis. Mais c'est mieux, j'ai la conscience presque tranquille, dit-il, un doux sourire aux lèvres.
Il leva les yeux au ciel.
— Je suis tout seul, j'ai perdu tous mes amis. Enfin c'était même pas des amis, ils veulent que je revienne avec eux mais j'ai dis non. Tu sais quoi d'autre ? J'ai rencontré une fille, elle est aveugle, elle s'appelle Lisanna, c'est jolie non ?
Bickslow se reconcentra sur la pierre tombal.
— Elle veut qu'on soit ami, avec une personne comme moi. C'est ridicule et dire qu'elle me fait si facilement confiance, elle ne sait rien de la vie que j'ai mené et malgré ça elle me fait confiance. Je crois qu'elle est naïve.
Il passa une dernière fois sa main sur la pierre.
— Contrairement à moi elle a un rêve et une passion. Je devrais peut-être l'encourager. J'étais avec elle aujourd'hui, elle est gentille et très souriante, une vraie beauté. T'imagines rien elle ne m'intéresse pas même si c'est mon genre de fille. Bref je parle à une tombe, je suis fou.
Bickslow se releva et décida de rentrer chez lui, les mains dans les poches.
— Mon genre de fille hein ?
Elle est trop innocente pour lui.
..........
Avis ?
4 juin
Marie
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