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Lisanna rentra chez elle en prenant son temps en chemin. Bien qu'elle ne pouvait voir, elle ressentait les regards de ces pauvres gens du quartier sur elle, comme à chaque fois qu'elle marchait dans ces rues.
Elle était une aveugle, et elle ne pouvait aller quelque part sans que les regards ne se tournent vers elle et se fassent insistant.
Pourquoi ? Pourquoi ne pouvait-elle pas passer pour une personne normale ?
Certes elle était aveugle, sa condition de vie était désormais différente mais pourquoi tous ces regard ? Pourquoi ? Pourquoi ne pouvait-elle pas passer inaperçu et se fondre dans la masse ?
Elle voulait juste retrouver la vie qu'elle avait perdu. Chose impossible désormais, elle avait perdu ses amies et tout ce qu'elle récoltait des autres c'étaient soit de la pitié soit du rejet.
Il ne lui restait que sa famille.
Lisanna arriva et entra finalement dans la maison, tâtant de la main la rampard des escaliers pour ne pas manquer une marche.
Elle traversa le couloir de peinture blanche qui se faisait assez sombre à cette heure de la journée.
Des bruits bien que faible attirèrent son attention et elle perçut une odeur très familière qu'elle reconnut à l'immédiat. C'était celle de sa sœur et le bruit qu'elle suivit n'était autre que ses pas puisqu'elle se dirigeait vers elle.
Ses sens étaient beaucoup plus en éveil depuis qu'elle était plongée dans cette obscurité permanente.
— Je suis contente que tu sois déjà rentrée. Je m'inquiétais tu sais.
— Je n'ai pas mis plus de temps que d'habitude.
Sa sœur lui prit par les épaules.
— Ça ne n'empêche pas de m'inquiéter. Je n'aime pas te savoir seule dehors.
— Mira, je ne suis plus une enfant.
— Peut-être mais... Tu es sans défense, dit Mira, choisissant. prudemment ses mots.
Lisanna fut blessée malgré tout, bien qu'elle savait que ce n'était pas l'intention de sa sœur de lui faire de la peine.
— Je ne peux pas rester enfermer ici à longueur de journée. Je m'ennuie.
Et de plus qu'elle n'avait personne pourrant venir lui rendre visite et lui tenir compagnie.
Elle se soustrait des bras de sa sœur pour avancer.
— Mais Lisa attend. Nous on est là avec toi.
— Vous avez aussi votre vie à vivre. Et puis tu sors n'est-ce pas ?
— Euh... Oui Luxus m'a invité à sortir.
Le parfum qu'elle avait mise ne lui avait pas échappé, le bruit de ses talons et encore le bruissement du tissu de son vêtement qu'elle supposait soyeux lorsqu'elle bougeait.
— Amusez vous bien. Je vais dans ma chambre.
— Oh attend, Elfman est aussi absent. Ça ne te dérange pas de rester seule ?
— Non ça va.
— Tu es sur ? insista-t-elle.
— Oui tu peux sortir. Tu as le droit de t'amuser.
Elle se dirigea vers sa chambre et sa sœur lui talonna toujours.
— Lisa, qu'est-ce que tu as ?
Cette dernière ferma la porte sans répondre mais sa sœur toqua dessus.
— Qu'est-ce que tu as ?
— Rien. Je peux rester seule, je mérite de rester seule. Je suis un poids pour vous. Ikari et Lydia ont raison.
— Ne les écoute pas. Tu n'es pas un poids pour nous. Nous sommes ta famille.
Mirajane décida d'ouvrir lentement la porte pour rejoindre sa sœur qui se trouvait au pied du lit pour la prendre dans ses bras.
— Ça ne me dérange pas de rester avec toi, rassura la grande.
— C'est que je me sens seule. Ils m'ont tous rejeter.
— Oublie les.
— Mais tu vas bientôt te marier et tu vas t'en aller puis Eflman aura aussi sa vie à gérer, je serais seule.
— Ne dit pas ça, on sera toujours là pour toi. Et puis je suis sur que tu finiras par rencontrer quelqu'un qui t'acceptera pour ce que tu es.
Lisanna sera fort sa sœur contre elle.
— Ça va aller. Je vais rester avec toi, décida Mira.
— Non je... Ça va. Va s'y, je vais rester me reposer. Et puis Luxus doit déjà t'attendre.
— Humm... D'accord mais en cas de besoin tu fais signe.
— Promis.
Mirajane lui fit un baiser au front puis sortit et referma doucement la porte derrière elle.
Lisanna se leva du sol pour s'assoir dans son lit, les rayons du soleil qui traversaient la fenêtre à demie ouverte caressèrent sa peau.
Elle regarda droit devant elle, sachant qu'en face se trouvait sa coiffeuse et par dessus son miroir.
Elle ne pouvait plus revoir son reflet, ni même les photographies de ses défunts parents.
Lisanna soupira puis se mit à penser à ce qui s'etait passé plus tôt quand elle était dehors, quand elle se faisait huer par ses ex amies mais il était venu, Bickslow lui avait défendu. Et puis elle lui avait demandé s'il voulait bien être son ami.
Certes il n'avait pas clairement répondu mais il lui avait que peut-être il serait là demain si elle voulait parler.
Est-ce qu'il allait vraiment venir ?
Ça lui fera tellement plaisir, de ne plus se faire rejeter, d'être écouté et pouvoir parler à quelqu'un autre que sa famille.
Elle s'allongea dans son lit recouvrant les draps sur elle, fixant le plafond de sa chambre rangés dans un tel ordre qui était ancrer dans sa mémoire.
— Bickslow, murmura-t-elle.
Quel genre de personne était-il ?
Elle ne savait pas mais elle voudrait bien faire sa connaissance.
* * * * *
Le ciel était d'un bleu si clair et un faible vent soufflait, balayant les feuilles mortes.
Chantonnant, Lisanna était en ce lieu où elle venait chaque jour, quand c'était possible, mettant ses sens en eveil pour apercevoir son arrivée.
Elle priait qu'il vienne.
Elle avait repris son chant plusieurs fois mais elle ne sentait toujours aucune présence se diriger vers elle.
Lisanna commença à paniquer.
Et s'il ne venait plus ?
C'était tellement absurde d'attendre la venue d'un inconnu mais elle se sentait parfois si seule et abandonnée des autres qu'elle s'accrochait à la moindre promesse qu'on pouvait lui faire.
Elle attendit un peu, se disant qu'il avait peut-être du retard bien que si elle tardait encore, sa famille allait s'inquiéter qu'elle ne soit pas encore revenue.
Peut-être qu'il s'était désister, ne desirant pas côtoyer une personne aveugle qui serait sûrement une gêne pour lui.
Elle se leva donc pour s'en aller, elle n'aurait pas dû espérer.
*
Déjà quinze heure et quart quand il termina sa tâche et que la personne de relève arriva enfin.
Bickslow sortit donc par la porte arrière du restaurant pour rentrer.
<< Parce que je serais là si tu veux parler. >>
Il avait promis d'être là à cette fille mais est-ce qu'il devrait vraiment y aller ?
C'est vrai qu'il se sentait lui aussi seul, désirant plus que tout sortir de cette solitude et cette routine ennuyeuse qui s'étaient installées dans sa vie
Tous deux cherchaient à combler le rejet des autres. Elle à cause de son handicap et lui à causes des actes qu'il avait commis.
Se sentir moins seul et écouter leur ferait du bien mais...
Il y'avait un mais.
Elle avait l'air d'une fille bien, elle ne devrait pas côtoyer un homme comme lui. Et si un malheur lui arrivait par sa faute ?
Il ferait mieux de tracer sa route. Elle rencontrera une autre personne qui voudrait bien être son ami et lui, il méritait d'être seul.
Bickslow prit le chemin de sa maison mais en cours de route, il se stoppa, incapable d'avancer plus loin.
Son cœur le brûlait, il avait une opportunité de quitter cette solitude qui le rongeait chaque jour un peu plus alors il rebroussa chemin, il en avait assez de cette solitude, de cette vie insipide.
Lui aussi il voulait à nouveau ressentir le bonheur d'avoir un ami.
Il marcha vite pour aller la retrouver, espérant qu'elle y soit toujours.
Bickslow la vit deja en train de rentrer et l'interpella donc.
— Lisanna !
Elle se retourna en suivant son nom, s'arrêtant sur place quand elle suivit des pas s'avancer vers elle.
— Bickslow ?
— Ouais.
— J'ai cru que tu n'allais plus venir, que tu avais changer d'avis.
— Disont que c'était presque ça.
— Je suis désolée mais je dois déjà rentré.
— Et tu seras ici demain ?
— Oui. Tu vas venir ?
— Hmm... T'es conscience que tu parles à un inconnu ?
Elle haussa les épaules.
— De toute façon personne d'autre ne veut parler avec moi.
Il ne dit rien.
— Je dois vraiment y aller.
Elle se retourna pour s'en aller mais il l'arrêta le bras.
— Et si je te raccompagne ?
Se serait imprudent de se laisser se faire raccompagner par un individu qu'elle connaissait à peine mais elle était imprudente depuis le moment qu'elle avait voulu le revoir.
— Oui je veux bien.
Se rendant compte de son geste, il lâcha son bras.
— Euh... Désolé.
— Ce... C'est pas grave. Je n' habite pas loin, dit-elle.
Bickslow décida donc de l'accompagner.
Tous les deux côtes à côtes très silencieux, ils ne savaient pas quoi dire.
— Et si on se présentait ?
Il haussa les épaules et elle interpréta son silence comme un aval.
— Je commence alors. Je m'appelle Lisanna Strauss, j'ai dix-huit ans. Je vis avec ma sœur et mon frère. Je passe le plus clair de mon temps chez moi et bien pour m'habituer... Euh tu vois, à ma condition d'aveugle. J'adore les animaux et j'aurais voulu travailler dans une animalerie mais je doute que ce soit encore possible.
Elle chassa sa tristesse et se tourna vers lui en souriant.
— Et toi ?
Bickslow profita que son regard soit tourné vers lui et la détailla. Son étrange couleur de cheveux blanche formant deux couette vers le bas, son physique curvy, mince et bien faite, sa peau laiteuse et son sourire attira vachement son regard.
Il entrouvrit la bouche sans qu'aucun son ne sorte.
Elle était si belle.
Lisanna baissa le visage suite au regard insistant de Bickslow qu'elle sentait sur elle.
— Pourquoi... Tu me regardes comme ça ? J'ai quelque chose sur la visage ?
— Hein ? Euh non. Et bien... Bickslow vingt ans.
— Tu n'as pas de frère ni de sœur ?
— Non.
— Et c'est comment d'être enfant unique ?
— J'ai plus mes parents.
— Oh désolée je ne savais pas, s'excusa-t-elle.
— C'est pas comme si tu pouvais savoir ça.
— Oui c'est vrai. Nous sommes bientôt arrivé, dit-elle.
Il coula un regard vers elle. Elle avait vraiment le chemin en mémoire on dirait.
Le quartier était assez calme et ça le rassura un peu. Pas qu'il s'inquiètait qu'elle rentre seule tous les jours mais bon.
— Si non tu fais quoi euh comme occupation ? demanda-t-elle.
— Rien d'intéressant.
— D-D'accord.
Le reste du chemin se fit en silence cependant, elle était juste fière de se sentir accompagner et ça n'avait pas l'air de le déranger qu'elle soit aveugle.
— Ma maison est juste devant. Je te laisse.
Il hocha la tête.
— Euh oui oui, se réprit-il.
Elle rit.
— Tu as bouger la tête je sais.
— Comment tu peux savoir ça ?
— Je crois que je ressens les mouvements qui se font proche de moi.
Elle lui sourit.
— Tu... Tu vas venir demain ?
— Si tu veux.
— Oui je veux bien. Aujourd'hui c'était agréable de parler enfin à quelqu'un d'autre. Merci d'être venu.
Il acquieça et la regarda s'éloigner, plonger dans ses pensées. Il ne l'avait pas entendu chanter depuis pourtant il aimerait bien réentendre sa voix.
Bickslow fit demi tout pour rentrer.
Elle avait raison, ça faisait du bien d'être présence de quelqu'un.
..........
Avis ?
10 mars
Marie
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