Chapitre 2

J’émerge tranquillement de mon sommeil en me tournant pour regarder l’heure. Oh merde!  En retard! Je ne le suis jamais. Je saute du lit, me fait un brushing vite fait, passe une robe passe-partout, des talons noirs, ma veste de cuir, puis j’attrape au passage ma sacoche et mes clés. Je conduis rarement, mais je n’ai pas trop le choix. Avant de démarrer, je me regarde dans le miroir ; au diable, si je ne suis pas maquillée, je le ferai plus tard. Je regarde mon téléphone, trois appels manqués de Jake et un sms. Je lui envoie un message en disant que j’arrive bientôt, puis je jette mon portable sur le siège passager avant de prendre la route.

Je me sens soulagée, encore heureux que nous sommes dans une petite ville et qu’il n’y a pas trop d’achalandage, sauf en pleine saison touristique. J’arrive une demi-heure plus tard, je me stationne avant de hâter d’entrer dans l’immeuble. Je vais directement à mon bureau, remarquant que Jake est en pleine conversation avec un autre homme. Je le vois que de dos, mais je peux le distinguer quand même. L’individu grand, cheveu brun, un jean simple, un t-shirt sûrement, des basquets…. Ce n’est pas le type de clientèle habituelle. Je fais comme si rien n’était et je m’assois à mon bureau en allumant mon poste de travail.

Pendant, une bonne heure, je réponds aux courriels de certains de nos clients et collaborateurs. Je réponds également à Maxime qui semble inquiet que Jake ne décroche pas. Je l’informe donc qu’il est avec un client et que ça ne devait pas tarder. Je finis de faire ma paperasse, lorsque l’homme décide de sortir du bureau sans même me regarder et s’en va. J’hausse les épaules avant de rejoindre mon patron avec des documents à lui faire signer.
Son regard se pose sur moi, il est sévère et curieux à la fois. Jake m’invite à m’asseoir et joint ses mains ensemble sur le bureau. J’ai l’impression d’avoir fait quelque chose d’insatisfaisant.

— Babi, dis-moi, tu ne me caches rien?
Je fronce les sourcils.
— Te cacher quelque chose? Que veux-tu que je te cache? Tu sais les grandes lignes de ma vie.
— Hmm… Grommèle-t-il en passant une main sous son menton.
— Que voulait ce client ?
— Ce n’était pas un client.
Je fronce à nouveau les sourcils.
— Ah bon? Eh bien, ça ne me regarde pas, si tu as d’autres fréquentations…
— Quoi? Mais non? Me coupe-t-il. Tiens.

Jake me tend une enveloppe jaune dans laquelle, il y a une photo de moi prise il y a six ou sept ans. Sur ce cliché, mes cheveux sont blonds et je me souviens très bien de quelle époque celle-ci date. C’est quoi ce bordel? Qui essai de ressasser le passé? Je dépose la photo sur le bureau en disant :

— Qui t’a donné cette photo?
— Le mec de tout à l’heure.
— Jake? Je m’énerve.
— C’est un détective.
— Quoi? Un détective? Mais pourquoi? J’hoquète de surprise.
— Je n’en sais rien. Cet homme ne m’a pas réellement dit ce qu’il voulait. Il m’a seulement dit qu’il cherchait une certaine Grâce Lee et que les pistes se sont brouillées dans cette ville. Pourquoi un détective est à ta recherche ? Tu n’as pas tué quelqu’un au moins ou caché son cadavre à quelque part.
— Bien sûr que non! Mécontente qu’il puisse penser à une chose pareille. J’ignore pourquoi il me cherche.
— Quelqu’un de ton passé?
— Non, je ne crois pas. Mes parents sont toujours à New-York et je suis toujours en contact avec Greg.
— Et le…
— Non et c’est mieux comme ça. De toute façon, il est parti comme un lâche.
— Désolé, je ne voulais pas.
— Ce n’est rien. Bon, je vais retourner à mon travail.
— Ouais… Tu peux emporter cette photo.

Je la prends avant de sortir de son bureau pour aller m’assoir au mien. Je m’endosse contre le dossier de ma chaise et je ne peux m’empêcher de la regarder. C’est la première photo qu’il a prise de moi. Ça faisait un mois qu’Ethan était arrivé dans notre école et j’avais eu l’impression d’avoir une gomme coller à mes souliers. Il était dans tous mes cours et s’arrangeait pour faire les travaux en équipes avec moi. Les filles siliconées, comme j’aimais bien les appeler à l’époque, étaient toujours en train de lui tourner autour. En fait, la plupart des filles de l’école se pâmaient devant lui, même quelques professeures n’étaient pas insensibles à son charme. Moi, je devais être la seule qui cherchait à l’éviter à tout prix. J’étais la parfaite fille qui aimait trop ses études pour s’accrocher aux basques des garçons. Bien sûr, j’avais beau avoir seize ans, mais je n’étais pas si sainte-nitouche non plus. J’avais eu ma première fois, un an auparavant, le regrettant assez vite.
Cette photo fut prise, lors d’une sortie dans Central Park. Notre professeur de l’époque essayait d’enseigner d’une nouvelle méthode. Pour beaucoup ça plaisait, mais pour d’autre moins. Je m’étais mise comme à mon habitude à l’écart du groupe avec mes écouteurs à mes oreilles. Mon plaisir avait été vite terni par Tina et sa bande. Elles m’avaient bousculé et ‘’ Barbie Tina’’ m’avait renversé son capuccino sur mon chandail blanc.

— Oups… avait- elle dit en se moquant.
Je m’étais levée en rage contre elle.
— As-tu fini? Pourquoi me cherches-tu, à la fin?
— Ethan est à moi! Arrête de lui tourner autour.
— À toi? J’ignorais qu’il était ta propriété privée. Ah non, c’est vrai! Il n’aime pas les filles pleines de silicone comme toi.
— Espèce de petite garce! Je vais te donner une bonne correction.
— Vas-y, je t’en prie.

J’avais entendu son poing venir, mais il n’était jamais venu. En fait, Ethan était arrivé en jetant un regard noir à Barbie. J’ignorais pourquoi, mais il était craint par certaine personne, mais pas par moi.

— Je ne serais jamais à toi, Tina. Comprends-le. Je n’ai rien à faire des filles comme toi, qui pensent qu’au cul et à sa notoriété. Je connais ta réputation de chaudasse et certains de tes petits secrets.
— Tu bluff. Avait-elle répliqué.
— Tu veux vraiment voir, si je bluff? Voyons voir! Il avait fait mine de réfléchir. Tous les Lundis et les Mercredis, tu vas dans un hôtel où un vieux te rejoins. Le mois dernier, tu as eu une chlamydia et pour couronner le tout, tu es tombée en cloque d’un de tes partenaires.

Le visage de Tina avait changé. Il était passé de la surprise à la colère. Je m’étais demandé si ce qu’Ethan avait dit avait pu être la vérité. Je ne lui avais jamais demandé. Barbie Tina était repartie avec ses larbins et tout s’était déroulé si vite. Un élève ou une, je l’ignore encore, lui avais fait un croche-pied et elle était tombée face première dans l’étang. Presque tout le monde de la classe avait ri et je n’avais pas pu faire autrement. Cependant, cet imbécile d’Ethan m’avait photographié en train de rire.

— Babi ?! Babi ?!

Je me secoue la tête en entendant ce surnom ridicule. Jake est devant moi en fronçant les sourcils. Je souffle avant de lui demander :

— Qu’est-ce qu’il y a?
— Ça fait vingt minutes que je t’appelle.
— Ah oui? Que voulais-tu? Secouant la tête.
— J’ai eu un coup de fil. M’annonce-t-il.
— Et?
— Tu te souviens de cette soirée que nous avons organisée pour l’enterrement vie de garçon du mec de New-York?
— Le mec qui n’a pas arrêté de te faire les yeux doux, toute la soirée? Ouais comment oublié.
— Bref! Sa sœur vient de me téléphoner et elle veut que tu lui organises son mariage.
— Pardon?
— Elle m’a dit comment son frère avait venté mon entreprise et comment tu avais été professionnel.
— Je n’ai fait que t’assister.
— Non, tu te débrouilles bien, Babi.
— Hmm….
— Elle veut que ce soit entièrement toi qui l’organises.
J’écarquille les sourcils.
— Tu lui as dit que j’étais seulement ta secrétaire?

Jake éclate de rire que je ne comprends pas avant de redevenir sérieux. Je suis qu’une secrétaire ! Je prends ses rendez-vous, appelle ses contacts, trouve les endroits les plus branchés et les plus intimes et je lui fais son café. Je ne suis pas organisatrice d’évènement.

— Babi, tu travailles depuis quoi, me rappelle-t-il, presque trois ans pour moi. Je ne t’ai jamais vu rechigner, même quand ça n’allait pas. Même quand….

Je le fusille du regard, l’interdisant de le mentionner à voix haute. C’est encore trop dur et ça fait toujours aussi mal. Jake comprend et je le vois se mordre sa langue avant de parler.

— Vois ça comme une promotion.
— Une promotion? Tu es très gentil Jake, mais non. Je préfère t’épauler et rester dans mon coin.
— Hmm.
— S’il te plaît, Jake. Je ne t’ai jamais rien demander.
— D’accord. Tu es bien la seule personne à ne pas vouloir d’une promotion.
— Je n’en veux pas. Je suis bien à ma place. Dans le rôle de la secrétaire.
— D’accord.

Jake retourne à son bureau et je continue à répondre à certains clients et a quelques-uns de nos fournisseurs. Il faut toujours rester en bon terme et dans une petite ville comme celle d’Amesbury, c’est encore plus important. Quelques temps plus tard, je soupire en m’adossant contre le dossier de ma chaise. Je jette un rapide coup d’œil et je le vois grimacer. Quelque chose lui déplait ? Un client trop exigeant ? Non, Jake aime relever des défis. Par curiosité, je me lève pour aller dans son bureau et je m’assis dans une chaise vacante. Je l’écoute parler puis je commence à penser à ce détective qui est venu. Pourquoi Ethan cherche-t-il à me retrouver après toutes ces années ?

Je me rappelle la première fois où il m’avait embrassé. J’étais allée au cinéma avec ma bande de copine regarder le film ‘’ Je te promets’’ et nous étions tombés sur Ethan et un de ses potes. Ces deux-là s’étaient incrustés à notre sortie, prenant place sur le siège à mes côtés. Tout le long du film, Ethan n’avait pas cessé de me regarder ou d’effleurer ma main du bout de ses doigts. D’accord, nous n’avions jamais passé du temps ensemble, mais les garçons ne m’intéressaient pas vraiment. Seul mes études comptaient, à cette époque. J’avais fini par entraîner Fanny, ma meilleure amie, dans les toilettes, je savais qu’elle lui avait jeté des coup d’oeil.

Ethan est intéressé par toi. Avait-elle dit.
— Ouais et moi, non. Tu sais bien que je veux avoir mon diplôme pour pouvoir partir d’ici.
— Je sais que la relation entre tes parents est tendue, ces derniers temps, mais tu devrais te décoincer un peu.
— Et dans le bras d’Ethan, non merci! Je passe mon tour.
— Je ne dis pas de lui sauter dessus, mais apprend à le connaitre. Ça te changera les idées. Avouons-le, Ethan est un très beau parti. Je l’ai dans mes cours de sports et il a un corps à damner. Je vendrai bien mon âme au diable pour une nuit avec lui. Avait-elle dit avec un sourire en coin.
— Toujours aussi désespérante!

Nous avions éclaté de rire avant de retourner dans la salle de projection. Pendant le reste du film, il n’avait pas arrêté son manège, ne sachant plus où me mettre. À la fin, j’avais déguerpi en vitesse de la salle, espèrent que personne ne me suit jusqu’au dehors. Je m’étais m’endossée sur le mur ouest du bâtiment pour y prendre mon souffle. Malheureusement, ma tranquillité fut de courte durée, puisqu’ Ethan avait fini par me retrouver et sans que je m’y attende, celui-ci avait plaquer ses lèvres sur les miennes. Mon réflexe avait été de le gifler, ce qui lui avait décoché un sourire.

Tu crois que cette gifle va me faire reculer? M’avait-il dit en souriant.
— ….
Je ne reculerai jamais devant toi. Tu es belle, attirante, je me sens comme Icare fasse au soleil.
— Tu ne me connais pas! Tu es ici depuis quoi, deux trois mois.
— L’amour ne se voit pas avec les yeux, mais avec le cœur.
Mais je ne suis pas attirée vers toi.
— Tu crois? Avait-il dit en haussant un sourcil. J’ai bien vu que quand j’arrive après toi, tu me cherches du regard et que tu souffles de soulagement quand tu m’aperçois. Ou quand tu as ce sourire niais devant mes plaisanteries, mais que tu reprends ton sérieux quand je croise ton regard. Ne dis pas que je t’indiffère.
Je n’ai pas le temps pour les garçons….
— Moi, pas plus pour la gent féminine. Gabriella, tu es unique… Tu as ce petit quelque chose que les autres filles n’ont pas. Laisse-moi, le temps de te prouver que je ne suis pas comme les autres. Je te promets que je ne serai pas une tâche à tes études, si c’est important pour toi.

Encore une fois, il avait plaqué ses lèvres sur les miennes. Comment avait-il pu croire que mon silence avait été une réponse positive?


— Babi? Résonne la voix de Jake.

Je reviens à moi ; encore une fois, je me suis perdue dans mes pensées. Mon ami me regarde avec les sourcils froncés et se lève pour se poster devant moi.

— Gabriella, tu es beaucoup dans tes pensées depuis hier… Est-ce à cause de se détective?
— On peut dire.
— Tu sais que tu peux me dire. Insiste-t-il.
— Je ne sais pas ce que je pourrais te dire que tu ne sais déjà. Haussant les épaules. Je n’ai rien à dire.
— Alors pourquoi Ethan serait à ta recherche ?
— Je l’ignore. Il s’est barré du jour au lendemain, sans un mot. Je ne vois pas pourquoi.
— Tu devrais peut-être…
— Non. Je n’ai pas l’intention de reprendre contact avec lui et de toute façon, je ne vois pas comment je pourrais. C’est mieux que ça reste comme ça.
— Hmmm…

Tout à coup, l’alarme incendie résonne à nos oreilles et les gicleurs se mettent à arroser dans toutes les pièces. Jake attrape son téléphone avant de me pousser en dehors de son bureau. À mon tour, mouillée, j’attrape mon sac au vol avant de sortir à toute vitesse. Aucune fumée n’est en vue, mais les gicleurs ont fait d’important dégât. Les pompiers de la ville arrivent quelques minutes plus tard, faisant l’inspection des lieux. Deux d’entre eux viennent vers nous en disant :

— Votre boîte électrique en a pris un coup.
— Comment ça pu arriver ? les questionne Jake. Je croyais que tout était en ordre.
— Depuis quand ne l’avez-vous pas vérifié ?
— Je ne sais pas. Avoue celui-ci. Quand j’ai acheté le bâtiment, il y a dix ans. On m’avait assuré qu’il n’y aurait pas de problème.
— C’est très courant pour des vieux bâtiments. Venez avec moi, je vais devoir vous faire remplir une déclaration.
— Oui, pas de problème.

Jake suit l’un des pompiers, tandis que je reste là, plantée comme une idiote. Je sens tout de même le regard du deuxième combattant du feu sur ma personne. C’est la première fois, que je me sens prise au piège. Je lève le regard vers lui en l’examinant un instant. Il est plus grand que moi, sa peau est métissée, mais ses yeux sont tellement… hypnotisant. Son bleu ciel est un magnétisme. Un sourire se dessine sur ses lèvres, dévoilant ses dents parfaitement blanches. Son habit de pompier lui donne un air sexy. Mais qu’est-ce que je dis là ! Je me secoue la tête, puis je l’entends dire en riant :
— Je n’ai pas l’habitude qu’on me regarde de la sorte.
— Pas plus que j’ai l’habitude de dévisager un inconnu.
— Venant de vous, ça parait flatteur. Dévoilant ses dents blanches.
— Peut-être. Dis-je en souriant et en repoussant une mèche de cheveux derrière une oreille.
— Dites ! Vous êtes libre pour un dîner ?
— Pardon ?
— Oui, êtes-vous libre pour dîner.
— Je… euh…

Libre ? Oui, bien sûr que je le suis. Je n’ai aucune vie en dehors du travail. Depuis que je suis ici et depuis ça, je me refuse de sortir avec quelqu’un afin de n’être pas encore plus malheureusement que je le suis. Et sortir avec un inconnu m’est impossible. Je ne sais pas comment lui dire que son invitation ne m’intéresse pas. Je le vois crisper son visage dans l’attente d’une réponse. Je ne suis pas une aguicheuse et je ne veux pas lui faire de la peine. Je le vois sourire, puis dire avec ironie :

— Ce n’est pas vous, c’est moi. J’ai cru que vous étiez libre. Pour une fois, que je voulais qu’une femme fantasme sur un pompier. J’ai une belle jambe et des abdos en plus. Pas de ses muscles relâcher, qu’on voit dans les séries à télé.

Malgré moi, j’étouffe un rire qui ne passe pas inaperçu. C’est la première fois qu’on me sort une chose comme ça. Je le reconnais, il a un certain sens de l’humour assez bizarre. Ses yeux sont pétillants, c’est dommage pour lui. Je repousse ma mèche derrière mon oreille avant de lui dire :

— Ce n’est pas votre faute. Croyez-moi. Et je ne suis avec personne.
— Alors, vous êtes libre !
— Je n’ai pas vraiment envie de me poser, voyez-vous.
— Nous pouvons être amis…
— Je ne préfère pas. Je ne suis pas une…
— Non, je ne l’ai pas pensé, rassurez-vous. Vous êtes une femme belle et intelligente.
— Et vous, vous savez parler aux femmes.
— Existe-t-il peut-être une porte ouverte à quelques parts ?

Je ris. Il est tenace celui-ci. Je reconnais que c’est un bel homme, mais suis-je prête à sortir avec quelqu’un ?


— Peut-être, je n’en sais rien encore. C’est compliqué.
— Tu tomberas sous mon charme, dit-il en faisant un clin d’œil.
— Hey Peter, nous partons.

Ledit Peter fait un signe de la main à son supérieur, puis me prend la main pour y déposer un baiser. Mes joues prennent une teinte rougeâtre, jamais on ne m’a fait un baise-main de ma vie. Je sais que ça se voit sur mon visage et c’est déroutant. Il finit par me lâcher la main, puis par à la course vers le camion de pompier, sans un regard.

Jake qui n’a rien rater de la scène vient vers moi, tout sourire, puis me prend mon bras dans l’intention qu’il me serve d’oreille. Je n’ai rien à lui dire. Je crois en dehors de Jake et Maxime, c’est le premier homme qui m’aborde comme ça. On me jette bien sûr des regards aguicheurs, mais rien d’autre. C’est vrai que quand je suis venue m’établir ici, ce n’était pas pour rencontrer des hommes, mais pour son bien, pour le temps qu’il lui restait.

— Alors ? insiste-t-il.
— Il n’y a rien. Essayant de presser le pas vers l’immeuble. Et non, je ne te dirai rien.
— Alors, il y a quelque chose. Plaisante-t-il.
— Ahhh…

Je me défais de son bras, afin d’entrer dans l’immeuble ou peut-être pour le fuir également. J’inspecte les dégâts vite fait, mais je ne suis une professionnelle, alors c’est difficile à dire. Je rejoins mon bureau, la moitié des documents son trempés, une chance que je les avais numérisés dans la semaine. Cependant, mon téléphone de travail semble avoir pris l’eau. Je ne crois pas qu’il soit récupérable. Jake devra surement le mettre dans ses assurances.

J’entends ses pas venir dans ma direction, il se pose sur mon bureau en poussant un soupir. Il regarde mon coin de travail avant de dire :

— Eh bien, nous avons eu une sacrée chance.
— Mon téléphone non, en revanche.
— Ne t’en fais pas, je vais en à racheter un autre et récupérer les données.
— D’accord.
— Alors ?
— Il m’a proposé un diner. Je souffle.
— Mais c’est merveilleux ! Tu as accepté.
— Bien sûr que non.
— Mais pourquoi ?
— Je n’ai pas envie de me poser avec un homme.
— Mais qui parle de te poser, bichette. Tu t’amuses le temps d’une soirée au lit ou une nuit de préférence, jouant des sourcils, et tu ne le revois pas.
— Je ne suis pas ce genre de fille. Et c’est non.
— Penses-y bien.

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