Chapitre VII 🌶
Bruna
"Il est entré dans mon cœur, une part de bonheur dont je connais la cause "
Édith PIAF
Ce n'est pas vrai, il est déjà 11 h, je déteste me lever aussi tard, j'ai l'impression d'avoir gâché ma journée. Puis, les réminiscences de ma nuit resurgissent. Je me souviens de Marc.
Moi, Bruna Marti, j'ai couché avec Marc Son. Et deux fois en plus. Le coup bestial contre mon mur ne lui a pas suffi et, en toute honnêteté, si cela avait été le cas, je ne m'en serais pas plainte.
Je pensais que l'on s'arrêterait là, que le roi des plans cul me laisserait en culotte, repue, en me disant que c'était cool, mais qu'il devait y aller. Mais pas du tout. Après m'avoir fait le cunni le plus génial de toute ma vie, on a fait l'amour aussi tendrement qu'un couple ensemble depuis des années et on s'est endormis dans les bras l'un de l'autre. Je ne sais même pas quoi en penser, j'ai l'impression de m'emballer, je ne dois pas aller trop vite.
Puis, en lançant mon bras en arrière, je réalise que je suis seule.
C'était trop beau.
Je me lève, fait le tour de l'appartement, on ne sait jamais, s'il s'était levé pour se faire un café ? Eh bien non, la déception est grande, il faut que j'accuse le coup.
Tu croyais quoi B ? Les aigles ne volent pas avec les pigeons.
Allez, ne pleure pas Bruna, t'as passé l'âge, ne laisse pas tes doutes et tes complexes d'adolescente reprendre le dessus sur ta vie.
Il faut que je le prenne d'un point-de-vue positif. J'ai pris un pied d'enfer, deux fois en plus, avec un mec canon, le plus bel homme que j'ai jamais connu. Combien de fois, tu en as rêvé quand tu étais jeune ? Dix, vingt, cent ? Tu en as même rêvé à chacune de vos rencontres, tu en as rêvé quasiment toute ta vie, alors même que tu étais mariée.
Je file à la douche, j'ai besoin de me débarrasser de son odeur, elle est partout sur moi et je n'ai pas envie d'avoir le cafard. Je me savonne comme une acharnée, je laisse l'eau laver mon corps et cacher mes larmes. Je n'ai pas pu m'en empêcher, j'aurai éternellement quinze ans et je me déteste de ressentir ça.
Une nuit ne veut pas dire toute la vie pauvre idiote.
Une fois sortie de la salle de bain, je m'habille d'un survêtement, me muni d'un de mes AirPods pour appeler Kaya afin d'avoir les mains libres et je m'attelle à changer mes draps.
Putain d'odeur.
— Dis Siri, appelle Biche.
Elle décroche dès la deuxième sonnerie.
— Ouais Biche !
— Comment va depuis hier ?
— Bien et toi ? Ça y est ? Tu es sortie de la salle de sport ?
J'oublie à quel point elle connait tout de moi et étant donné que ma vie est régie par une organisation quasi militaire, c'est une tâche relativement facile.
— Pas du tout, je me suis levée, il n'y a même pas une heure. Mais est-ce qu'une nuit de sexe compte comme de l'exercice ?
— Petite trainée va. Je suis tellement fière de toi, il était temps que tu reprennes goût à tout ça après trois ans d'abstinence, j'avais peur que tu rentres dans les ordres. Vas-y, raconte.
— Tu veux la version longue ou la courte ?
— La censurée surtout.
— T'as deux ou trois heures devant toi ? Ris-je.
— Va droit au but d'abord, on rentrera dans les détails plus tard.
— On a mangé au restaurant en bas sur la place, on a dansé collés-serrés, on est rentrés, il est descendu à son étage, le temps que j'arrive à ma porte, il avait monté les trois paliers en courant, il m'a sauté dessus, baisée comme une bête contre le mur de mon entrée et moins d'une heure après, il m'a fait un cunni incroyable pour finir par me faire l'amour tendrement. J'ai joui trois fois, tu te rends compte, je n'avais jamais ressenti ça, ni physiquement et encore moins émotionnellement. C'était... Je ne sais pas comment dire... Putain, c'était magique.
Ça a le mérite de lui clouer le bec, comme quoi ma vie sexuelle était vraiment au ras des pâquerettes.
— Mais non. Et tu l'as senti comment ?
— Énorme.
— Mais où êtes-vous passée Bruna Marti ?
— Ça va, je déconne. Je ne sais pas, j'avais l'impression que coucher avec moi était le truc le plus important de toute sa vie, qu'il ne pouvait pas attendre, puis la deuxième fois il y avait une tendresse dingue, il me regardait comme si j'étais un trésor, son trésor. Ou peut-être que je me fais des films, en vrai, je n'en sais rien.
— Mais pourquoi tu te ferais des films ? Tu n'as rien compris. C'est génial. Il est déjà fou de toi. Deux fois dans la même soirée et il a voulu que vous dormiez ensemble, ça veut tout dire.
— Qu'est-ce-que tu racontes ? Fou de quoi ? Il s'est barré, oui, sans un mot, sans rien. Il a juste gagné une baise de plus. C'était facile, je suis une conne qui s'est faite des idées. Je suis vraiment irrécupérable.
— N'importe quoi, tu t'es tapé une bombe, une bombe que tu rêvais de te faire depuis vingt piges et en plus, tu as eu trois orgasmes en deux baises. Je prends ta place quand tu veux.
— Si tu le dis.
— Bien sûr que je te le dis. Regarde le côté positif copine, tu plais aux mecs et aux beaux mecs en plus. Dis-toi qu'il t'a juste servi à te remettre en selle, tu vas tous les faire tomber. Je suis sûre que si tu te regardes dans le miroir aujourd'hui, tu vas te trouver "bonne sa mère".
— Tu as raison, je sais. Mais je craquais déjà pour lui quand j'avais dix-huit ans et je crois que maintenant que je l'ai eu, j'en voudrai toujours plus, alors j'aurais voulu le garder encore un peu.
— Qui te dit que tu ne le reverras pas ? Vous habitez le même immeuble en plus. Et puis je pense qu'il est peut-être parti travailler, tu sais, il a un boulot et il a dû se lever pour y aller. Tu crois qu'on gagne tous notre vie en écrivant des bouquins, allongée sur un transat.
— Je n'y avais même pas pensé. Mais il aurait pu me laisser un mot, ou me réveiller. Enfin bref, tu as raison, j'ai kiffé ma soirée, j'ai sur-kiffé ma nuit alors, merde aux mecs et vive les plans culs.
— Voilà, c'est ça que je veux entendre. Crie-le plus fort ma biche, réveille les voisins.
— MERDE AUX MECS, ET VIVE LES PLANS CULS.
Je hurle dans ma cuisine, moins d'une minute après la sonnette retentit.
— Merde ça sonne.
— Ben, va ouvrir.
— Non la honte, tu crois qu'on m'a entendu ? En plus je n'attends personne, ça doit-être la casse couilles d'en face, elle m'a entendu gueuler, elle vient râler, je te jure que je vais la plonger dans une baignoire remplie d'acide cette vieille peau, je ne peux plus me la voir.
Des coups très insistants sur la porte, suivis de la sonnette de nouveau.
— Tu as entendu ? Ça tape à la porte maintenant, s'il faut, c'est un tueur en série, il vient pour me kidnapper, faire de moi son esclave sexuelle puis quand il aura fini de jouer avec moi, il me découpera en petit apéricubes et me donnera à bouffer à sa famille.
— Tu m'épuises avec tes fatigués du bocal, va ouvrir, sois courageuse.
— OK c'est bon.
Je déverrouille et entrouvre la porte en mode Ninja, juste un œil qui dépasse, à l'affut du moindre problème. Je n'aurais jamais dû me regarder la série sur Jeffrey Dahmer. Stupéfaction, je me retrouve nez à nez avec mon Dieu du sexe, Marc.
— Je te rappelle.
Je lui lance très rapidement en raccrochant par l'oreillette. Il traverse la distance qui nous sépare en un éclair et fond sur moi, capturant mes lèvres dans un baiser torride qui laisse peu de place à la raison.
— J'étais sûr de t'avoir entendu parler. Putain, j'étais comme un fou toute la matinée
Il me dit ça en me poussant vers le mur. Serait-ce un petit remake de la soirée ? Je n'aurais peut-être pas dû mettre de culotte ce matin.
Il m'embrasse de nouveau.
Alors ? Tu la ramènes moins ta gueule, conscience de merde.
— Je me suis réveillé hyper à la bourre, je n'ai pas osé te réveiller, tu dormais trop bien.
BISOUS
— J'ai cherché un papier pour te laisser un mot, je n'ai rien trouvé.
BISOUS
— Donc, je me suis dit que je t'enverrai un message un peu plus tard pour te prévenir que j'avais dû partir comme une fusée.
BISOUS
— Et puis une fois dans le camion, je me suis rendu compte que je n'avais pas ton numéro.
BISOUS
— Comme on mange en bas avec Ben, je l'ai laissé prendre la commande et je suis monté le plus rapidement possible.
BISOUS
— Désolé.
BISOUS
— Ce n'est pas grave.
T'es vraiment une putain de menteuse B.
J'ai piqué une crise de larmes, je me suis lavée au Karcher, j'ai changé les draps de mon lit, j'ai tapé une scène au téléphone avec ma copine. Et lui avec sept phrases et huit baisers, oui, j'ai compté, je lui dis "ce n'est pas grave". Pitoyable, je suis définitivement irrécupérable.
— Tu descends avec nous ? On a juste une heure.
— Franchement, mangez tranquille, j'ai deux trois trucs à faire, mais si tu aimes le risotto, tu peux venir manger ici ce soir.
— Vas pour un risotto et si tu as la flemme, tu me dis et je prends un truc sur la route.
— T'inquiète, pas de flemme, c'est Sheldon qui cuisine.
— Sheldon ? C'est qui celui-là ?
— Tu promets que tu ne rigoles pas. Sheldon c'est mon Thermomix.
Il éclate de rire.
— T'es ravagée, tu as appelé ton robot Sheldon. Comme le super geek de "The Big Bang Theory" ?
Le fait qu'il ait la référence me fait craquer un peu plus.
— Est-ce-que quelqu'un est plus intelligent que Sheldon Cooper ? Non. Eh bien aucun robot n'est aussi performant que mon Thermomix. Alors ne te stresse pas, tu arrives quand tu veux, on l'enclenchera quand tu es là. Va manger tranquille, tu as besoin de prendre des forces.
— J'ai toutes les forces dont j'ai besoin n'en doute pas.
Il se dirige à reculons vers la porte, je lui ouvre et au moment de sortir, il m'embrasse une dernière fois.
Je me rends compte d'avoir été bête et complétement immature, je rappelle immédiatement Kaya. Son téléphone n'a même pas le temps de sonner qu'elle décroche assez énervée.
— Y a intérêt à ce que ce soit un truc de fou pour que tu me raccroches comme ça au nez, je te jure...
— Ferme-là, c'était Marc.
— Hein ?
— C'était Marc, à la porte.
Je lui raconte tout en détail.
— Je te l'ai dit qu'il était fou de toi, c'est le comportement de quelqu'un qui cherche une relation sérieuse, pas d'un tombeur. Il est tombé dans tes filets mon chat.
— Impossible, tu n'as pas vu à quoi il ressemble.
— Tu sais quoi ? Je vais raccrocher c'est mieux pour ton matricule. T'as de la chance que je t'aime, parce que, quand tu parles comme ça de toi, j'ai envie de t'éclater la gueule contre un mur et comme je n'ai vraiment pas envie qu'on se prenne la tête, il vaut mieux qu'on se rappelle demain.
Et c'est exactement ce qu'elle fait et elle a raison d'agir ainsi. Cela fait des années que je ne m'étais pas sentie de la sorte, je ne complexais plus, j'étais même devenue relativement sûre de moi.
J'avais débarrassé ma tête de son parasite le plus néfaste, de mon double maléfique et cette rencontre viens de réveiller la bête. Il me faut penser à autre chose. Je fais un brin de ménage et me prépare un bain digne de ce nom, avec mousse, musique et bougies.
Une fois détendue, je m'habille sans artifices, pas de maquillage, pas de tenue sophistiquée, je préfère rester comme telle, simple et naturelle. Après tout, j'ai passé toutes ces années à travailler pour m'accepter telle que j'étais, alors je suis à prendre comme je suis.
Sur les coups de 19 h, je commence à tout préparer pour le dîner, je valide les premières étapes de ma préparation pour qu'il ne reste que la demi-heure de cuisson, comme ça, quand il sera là, il n'y aura plus qu'à... À 19 h 30, il sonne, je lui ouvre la porte.
— Salut toi, dit-il en m'embrassant. C'est déjà prêt, ou on a un peu de temps.
— On peut manger dans trente minutes, y a qu'à démarrer la machine, ou plus tard, c'est comme tu veux.
— Une demi-heure c'est largement suffisant, enclenche la bête.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Au bip de démarrage, il m'attrape par le bras et me soulève pour m'assoir sur le plan de travail de l'îlot de ma cuisine, il prend place debout entre mes jambes. Il passe le dos de ses doigts sur ma joue, devient sérieux en plaçant ses mains sur mes cuisses et la manière dont il me regarde me fait penser à de l'amour.
Je chasse immédiatement ces pensées enfantines et continue de le regarder en tentant de camoufler les émotions qui m'assaillent.
— On a un problème. Ne me regarde pas comme ça. On a un très gros problème. Toute la journée, j'ai pensé à hier soir, ça a été super compliqué de bosser correctement. Donc, je te demande : comment on fait pour changer ça ?
Je me détends, souris et croise mes jambes derrière lui pour le rapprocher de moi.
— Je ne sais pas moi, arrête de penser.
— Impossible, tu as complètement envahi mon cerveau, trouve autre chose.
— Ok ! Alors heu... Et si tu arrêtais de travailler ? Non, mauvaise idée. Et si... On ne couchait plus ensemble ?
— T'es malade ? Hors de question, cherche encore.
J'avoue que je ne vois pas où il veut en venir. Il cherche peut-être à m'expliquer en douceur, qu'il ne veut rien de sérieux, juste du sexe sans prise de tête, ou alors, il ne sait pas comment me dire qu'on devrait s'arrêter là. Perdue dans mes doutes, je tente la première.
— Et si on ne prenait pas ça au sérieux ?
— C'est très sérieux.
— Bon, tu veux qu'on arrête de se voir ?
— Même pas en rêve. Franchement ton imagination, c'est zéro aujourd'hui. On est obligé de recommencer et comme de toute évidence, cela sera obligatoirement moins bien, mon esprit ne sera pas obnubilé par nos... Comment dire ? Nos échanges. Qu'est-ce-que tu en penses ?
— Tu m'as fait peur, je pense que tu as raison. Et à quel moment, tu veux que je soulage... Ton esprit ?
Il se penche sur le côté droit pour regarder quelque chose derrière moi, sourit et me répond.
— On a vingt-six minutes, donc si on pouvait commencer immédiatement, on devrait être dans les temps.
Je n'ai même pas le temps de lui répondre que je suis complètement allongée sur le plan de travail, il me retire mon bas de survêtement et ma culotte à la hâte et fait de même avec ses affaires, il se pare d'un préservatif.
— On n'a pas le temps de retirer le reste, il faut que ça soit nul.
Il me pénètre enfin et je me sens de nouveau entière. Comment cela se fait-il qu'il y ait autant d'intensité dans nos rapports ? On ne pratique que depuis hier et pourtant on dirait que nos corps se connaissent par cœur.
Au bout de quelques minutes, il m'attire à lui et nous assoit sur une chaise, je suis à califourchon sur ses cuisses, il m'embrasse en tenant mon visage avec ses deux mains, je lui retire son tee-shirt avant de me débarrasser du mien et de mon soutien-gorge.
— C'est mieux non ?
— Carrément.
Il pose sa bouche sur mon sein gauche, en titille le bout avec sa langue, il l'aspire, le suce, il lui voue un véritable culte et réserve le même sort au deuxième. J'ai des papillons dans le bas du ventre, je me balance sur lui d'avant en arrière, les mains dans ses cheveux. Sa bouche remonte le long de mon cou, jusqu'à se poser derrière mon oreille.
— Tu sens l'effet que tu me fais ? Putain ! T'es trop bonne.
Il m'attrape par la queue de cheval pour me pousser à prendre sa bouche.
— Embrasse-moi, n'arrête jamais de m'embrasser.
Il ne parle pas, il murmure, c'est pire, c'est mieux, c'est parfait. Je continue jusqu'à sentir le plaisir arriver. Quand les fourmillements commencent à se faire plus présents, j'accélère la cadence, je deviens plus brutale, je veux jouir fort.
— C'est ça, baise-moi. J'aime que ce soit toi qui me baises.
Mon Dieu, ce qu'il est cochon, ça me rend encore plus dépravée, j'essaie de me retenir encore un peu.
— Ne te retiens pas, je te suis, mais n'arrête pas de m'embrasser, jamais.
J'ai pensé à voix haute ou quoi ?
Il me serre et m'embrasse encore plus fort. Une chaleur délicieuse prend vie dans mon sexe pour remonter le long de mes reins, je lâche tout et fini en poussant un râle de bonheur entraînant sa jouissance à la suite. Je prends quelques secondes pour reprendre mes esprits, le visage niché dans son cou, je respire son odeur pour m'imprégner de lui.
— Je me suis planté, je vais encore avoir du mal à bosser demain. Sorcière va.
— Demain, c'est samedi, si tu veux, je te fais un mot d'excuses.
— On va faire ça.
— Par contre, là tout de suite, je pense qu'on va se prendre une bonne douche. Je mets le dîner en pause et on y va.
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Les démons intérieurs, y a rien de tel pour te gâcher la vie.
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