Chapitre IV

Bruna


"Chaque parole a une conséquence, chaque silence aussi"

Jean-Paul SARTRE

Je ne sais pas pourquoi il se marre comme ça, il y a certainement quelque chose qui m'échappe.

— Qu'est-ce que j'ai dit de drôle ?

— Rien, simplement, la vie nous réserve des surprises surprenantes parfois.

Il redevient sérieux avant de poursuivre.

— J'habite aussi dans cet immeuble, au deuxième étage, tu vois le balcon fleuri, c'est le mien. Et toi ? Quel étage ?

Bordel, tu vis à trois étages du septième ciel.

Je n'y crois même pas, la coïncidence est dingue, j'habite dans le même immeuble que mon fantasme d'adolescente, que mon fantasme tout court. Quand Kaya va apprendre ça, elle va devenir complètement folle.

— T'es sérieux ? C'est incroyable, je suis au cinquième.

— C'est toi qui as acheté le plus bel appartement de tout le quartier ? Par contre, pas de chance, tu es en face de Madame Gomez.

— Oui, c'est moi. Je sais, elle est venue râler au moins dix fois depuis que j'ai emménagé, elle me casse vraiment les couilles. Mais bon, j'ai toujours rêvé d'avoir un appart avec une terrasse sans vis-à-vis, alors quand j'ai touché les droits de mon troisième livre, mon ex-mari m'a conseillé de les investir dans ce bien.

— Comment ça ? Troisième livre ? Tu écris ? C'est cool, je ne savais pas.

— Tu voulais savoir ça comment ?

— Eh bien, je ne sais pas, en voyant un livre avec ton nom. Je serais curieux d'en lire un.

— Oh, crois-moi tu n'aimerais pas.

— Mais si ! Pourquoi ? C'est chiant à mourir ? Tu écris des livres de philosophie ? De Politique ? Ou non, pire, d'économie ? Non ça, ce n'est pas possible, tu détestais les cours d'économie.

— Non, j'écris des livres de cul.

Il crache la moitié de sa boisson au moment où je lui avoue ça.

— C'est pas vrai. Tu mens.

— Pourquoi tu veux que je te mente ?

— Non, je sais bien, ce n'est pas ça, mais, je ne sais pas, c'est la manière dont tu l'as dit, je m'y attendais pas, pourtant je connais ton tact légendaire, mais aussi cash. Je ne vais jamais m'en remettre, me dit-il en rigolant.

— Tu veux que je t'annonce ça comment ? J'écris de la romance à caractère érotique, plus ou moins détaillée explicitement au niveau des scènes intimes. J'écris des livres de cul, c'est plus simple, ça va droit au but.

Il rit encore plus fort et je poursuis.

— Qu'est-ce que tu veux ? J'aime lire de la romance érotique et j'aime encore plus en écrire. J'ai eu un déclic à mon divorce, j'avais envie de faire un truc pour moi et j'en avais marre de ne pas oser, alors je me suis lancée et ça a cartonné. Je gagne très bien ma vie avec ça, je n'ai aucune honte à le dire et puis ça me change de mon autre obsession.

— Ton autre obsession ? M'interroge-t-il.

— Les tueurs en série.

— Putain, mais t'es ravagée ! Tu sais ça ? Non mais sans déconner, tu as raison, dans la vie, il n'y a rien de pire que les regrets, crois-moi. Quand tous les jours, tu te lèves en sachant que ta vie aurait pu être différente, tu te rends compte que tu as gâché énormément de temps. Et le temps perdu ne se retrouve pas.

Pourquoi ce changement d'humeur ? Il est passé de souriant à triste en une fraction de seconde, il faut que je trouve une idée pour le faire sourire de nouveau.

— Donc tu penses que je devrais écrire des livres sur les tueurs en série ? Franchement, je préfère avoir des regrets sur ça et ne parler que de bites et d'orgasmes.

C'était cru, mais ça a le mérite de détendre l'atmosphère.

— Tu as raison, moi aussi, je préfère que tu parles de ça, me dit-il. Mais comment on devient écrivaine de livres érotiques ? Et comment trouves-tu l'inspiration ?

— L'imagination, je présume. Mais aussi les histoires de mes copines, les livres que j'ai lus, les films que j'ai vus, mes fantasmes, les rêves que je fais, en gros la pratique tout simplement.

Viens là et pratiquez tous les deux.

J'accroche son regard en lui disant ça et je sens que l'inspiration me revient en sa présence. En même temps comment peut-il en être autrement ? Il dégage quelque chose de complètement animal, je ne sais pas comment il fait pour être encore plus sexy qu'il y a vingt ans.

Il a toujours été le seul homme à me faire fantasmer, aussi bien dans mon adolescence que plus tard. À chaque fois que je le voyais, j'étais chamboulée pour quelques jours, il devenait momentanément mon obsession et tout me ramenait à lui.

Il me perturbe, j'essaie de le déstabiliser à mon tour en lui affirmant, aussi sûre de moi que possible.

— J'ai une imagination débordante, tu n'as pas idée.

Touché. Coulé. Explosé. Et voilà, B a encore frappé. GOAL.

Putain, c'était quoi ça ? S'il vous plaît, tout, mais pas ça.

Il déglutit discrètement et tente de camoufler son trouble en se levant.

— Je vais me chercher un autre café, tu veux quelque chose ?

— Un thé, s'il te plait.

— Ça marche, je reviens tout de suite. Tu ne pars pas, hein ?

— Je ne bouge pas, promis.

Je crois que j'ai réussi à l'embarrasser, mais je n'ai pas compris pourquoi il panique comme ça, je ne vais pas m'enfuir, encore un homme avec la peur de l'abandon. Je savais que j'aurais dû lire le deuxième tome de Lise Bourbeau au lieu de m'arrêter au premier.

En revanche, je suis fascinée par ses réactions. Serait-il possible que je lui plaise ? Pour moi, c'est une certitude qu'il me plaît aujourd'hui comme ça a toujours était le cas d'ailleurs.

Il est toujours le même, ses cheveux noirs attachés en chignon à l'arrache, ses yeux tellement foncés que j'ai l'impression qu'ils pourraient me traîner dans les profondeurs des ténèbres que je les suivrais sans résister, cette taille imposante, cette musculature et cette voix, bordel. Je crois bien qu'il a toujours été mon idéal masculin. Mais là, il est même encore mieux et ses tatouages, miam, tout pour me satisfaire. Cet immense tatouage maori qui orne son bras droit me laisse songeuse, les dessins d'encre noire qui tentent de s'échapper de son col me rendent folle, je rêve de voir ce qu'il cache sous ce tee-shirt parfaitement ajusté et cette allure conquérante, aussi sûr de lui, on dirait un puissant guerrier prêt à mener de grandes batailles.

Mon cerveau commence à tourner à plein régime. Que pourrait-il se passer entre nous ? On est célibataire tous les deux, enfin, je l'espère, je pars du principe que l'on a qu'une vie et à quarante ans passés, je pense que la nôtre est déjà bien entamée. Donc pourquoi se priver ?

Vas-y B pense à ce que ferait K.

Merde, qu'est-ce que tu fous là toi ?

Tu croyais que j'étais partie ? Je n'ai jamais été très loin.

Après tout, un petit coup vite fait n'a jamais tué personne et, même si ce n'est pas mon style les coups d'un soir, il dégage une telle sensualité, que je me laisserai bien tenter. Et si l'on est tous les deux consentants, où est le mal ?

Tu crois vraiment être à son niveau ? Allo B réveille-toi.

Mais de quoi je parle ? Il ne voulait pas de toi à dix-sept ans. Pourquoi tu veux qu'il veuille de toi à quarante-deux ? Elle a raison, réveille-toi ma fille. Lorsqu'on est doté d'une telle allure, capable de séduire sans effort, on ne s'attarde que rarement sur quelqu'un d'aussi insipide que moi.

Lui et moi, on ne joue définitivement pas dans la même catégorie.

Attention, je ne me trouve pas moche, loin de là, mais je ne suis pas un canon de beauté, contrairement à lui. Plutôt qu'une figure à couper le souffle, je possède des traits agréablement standards. Une stature petite, mais élégante, plafonnée à un mètre cinquante-huit, des cheveux bruns illuminés de quelques mèches plus claires offertes par le soleil et, pour les courbes, une silhouette fine, ma poitrine s'accordant modestement à ma carrure. J'entretiens mon apparence en pratiquant du sport régulièrement, surtout du HITT et en mangeant comme quatre, je suis de nature gourmande, mes fesses sont là pour le prouver. En gros, je suis à l'antipode de toutes les femmes avec qui je l'ai vu tout au long de sa vie.

Mon seul point fort, mes yeux, leur couleur dorée a tendance à marquer les esprits et des années de pratique m'ont appris à les mettre en valeur. Il ne se passe pas un jour sans que quelqu'un les complimente.

Lorsqu'il revient avec nos tasses, je reprends mes esprits, hume le parfum de mon thé à pleines narines, Boost de KsumiTea. Comment peut-il savoir que c'est mon préféré ? S'il m'emmène une Pavlova c'est sûr, je l'épouse.

— Tiens je t'ai pris un Kinder Bueno, je me souviens qu'à l'époque tu adorais ça.

— Merci.

Il est sérieux ? Comment fait-il à se souvenir de si petits détails ? Cette attention vient de m'ébranler. J'ai comme une boule au ventre, une appréhension que quelque chose est sur le point de se produire et je ne sais pas si c'est bon ou mauvais, il faut que je change de sujet.

— Et sinon toi ? Tu deviens quoi ? La dernière fois que l'on s'est vu, tu m'as parlé de ta femme Julie et de ta fille, Maïko, si je me souviens bien. Comment vont-elles ?

Il semble gêné, ce n'est pas possible, je mets sans arrêt les pieds dans le plat avec lui.

— Quelle mémoire. Elles vont bien. Julie doit se marier avec l'amour de sa vie dans l'année. On s'est séparé en 2016, donc ne t'inquiète pas tout va bien pour moi. Elle a eu un autre enfant, Liiam, son futur mari Émine est génial.

— C'est cool que tu le prennes comme ça.

— Tu sais, on est restés ensembles onze ans pratiquement et en fin de compte, je me suis rendu compte qu'elle avait toujours été ma meilleure amie, je n'ai jamais réussi à l'aimer comme elle le méritait. Alors, je t'avoue que ça a été très dur pour elle au début, mais c'était un mal pour un bien, elle est mille fois plus heureuse aujourd'hui.

— Ben tant mieux alors. Et ensuite ?

— Dans la foulée, j'ai quitté mon patron, Ben m'a suivi et on a monté notre boîte de jardinage, depuis les affaires marchent bien.

— C'est ça l'avantage de changer de vie, souvent, c'est une seconde chance qui ne t'apporte que du positif. Et sinon, y a une madame Son, ou tu t'envoies tout ce qui bouge ?

Bravo B, de mieux en mieux.

Putain, mais à l'âge que j'ai, il serait temps de foutre un putain de filtre sur ma putain de bouche, ce n'est pas possible de parler comme ça tout le temps et puis de quoi je me mêle.

Il rit.

Il rit ?

— Non toujours pas de Madame Son, il n'y en a jamais vraiment eu.

— C'est parce que tu n'as jamais rencontré la bonne.

— Oh si crois-moi. Mais tu connais, mauvais endroit, mauvais moment.

— Comment ça ?

— Après Julie, j'ai compris que j'avais loupé ma seule chance d'être heureux au lycée, donc j'ai décidé de rester un éternel célibataire et de vivre en étant libre de faire ce que je voulais. Mais j'ai eu un autre enfant, une petite fille.

Au lycée ? Mais de qui parle-t-il ? Je suis sûre qu'il fait référence à Émilie. Moi, j'avoue qu'au lycée, j'aurai adoré lui plaire, je craquais complètement pour lui, il est à l'origine de quatre-vingt-dix pourcents de mes fantasmes, alors même que je ne l'ai pas vu depuis des années.

— Et la mère ?

— La mère, je ne suis pas et je n'ai jamais été avec elle. J'ai un peu honte de te raconter tout ça, mais bon, c'est ma vie et je l'assume. Sa mère s'appelle Marie, c'était un de mes plans culs réguliers de l'époque, elle venait d'avoir quarante ans et elle n'avait jamais eu d'enfant. Un soir, elle se confie à moi sur ça, sur ses regrets, elle me dit qu'elle en souffre. Et je te jure, être père, pour moi, ça a été une révélation. Quand Maïko est née, c'était la première fois que j'étais véritablement heureux et je rêvais de revivre ça, d'avoir la sensation d'être comblé. Donc, on s'est mis d'accord pour avoir un enfant ensemble, mais séparés. Treize mois après, Christina venait au monde et je ne regrette absolument pas ce moment d'égoïsme.

J'ai l'impression qu'il ne croit même pas les mots qu'il prononce, son humeur devient sombre une nouvelle fois. Il n'en est pas question, je pose ma main sur la sienne pour le réconforter et je sens une chaleur inhabituelle remonter le long de mon bras pour se déposer au creux de mon ventre.

Vite passe à autre chose, dis quelque chose imbécile.

— Hé ! Ne fais pas cette tête, on discute, c'est tout, jamais, je ne me permettrais de te juger sur tes choix. Tu aimes tes filles ?

— Oui, plus que tout.

— Tu t'occupes d'elles du mieux que tu peux ? Tu penses être un bon père ?

— Oui.

— Alors où est le problème ? Vous ne vous êtes rien promis. Vous avez toujours été honnêtes. Le plus important, c'est le bonheur de tes filles. Crois-moi si elles sont heureuses, c'est mieux que tout un tas d'enfants qui vivent avec des parents non séparés.

Ma tirade porte ses fruits. Son attitude s'améliore, il me remercie d'un sourire puis il se détend, se met plus à l'aise sur sa chaise. Son regard se fait taquin lorsqu'il me demande

— Je pourrai lire un de tes livres ? J'aimerais rentrer dans ta tête.

Si tu pouvais rentrer ailleurs.

Allez B cou-couche panier.

Je crois que ma libido a décidé de vivre sa vie sans mon cerveau.

— Si tu veux, mais tu risquerais d'être choqué.

— Oh, ne te fais pas de soucis pour moi va. Donc, je dois chercher à quoi ? Bruna Marti ?

— Non, t'es fou, je n'ai pas utilisé mon vrai nom.

— Alors donne-moi ton nom d'auteur, madame l'écrivaine.

Je me penche pour lui murmurer à l'oreille ce qu'il veut savoir. Mon Dieu, il sent tellement bon, une odeur boisée, Bleu de Chanel peut-être, ou Sauvage de Dior, j'ai tendance à confondre les deux, puis, je me rassoie. Il sort son téléphone portable, pianote quelques instants avant de le ranger dans sa poche.

— Et voilà, grâce à internet, j'ai de la lecture pendant un moment et je contribue, à ma hauteur, à ton succès.

— Merci. Régale-toi bien.

— Oh, mais j'en ai bien l'intention. Ce sera une première, mais quelque chose me dit, que ce ne sera probablement pas la dernière. Je rêve de savoir ce que tu penses.

— Tu sais, je pense surtout que ma source d'inspiration principale, c'est ma meilleure amie, d'ailleurs, vous seriez super bien assortis. C'est tout à fait ton style de femme.

— Que connais-tu de mon style de femme ? S'énerve-t-il.

— Ce que mes souvenirs me rappellent. C'est une grande blonde archi gaulée, comme quasiment toutes les filles avec qui je t'ai vu et, tout comme toi, elle veut rester célibataire.

— Je vais te dire trois choses. Premièrement, "les grandes blondes archis gaulées", comme tu l'affirmes, ne sont pas mon "style de femme". Deuxièmement, être célibataire n'est pas un choix que je fais de gaieté de cœur. Et troisième chose, je te garantis que ce n'est pas ta copine qui m'intéresse.

Mais qu'est-ce-que j'ai encore dit pour qu'il se mette en colère ? Quand on était au lycée, cela se passait toujours de la même manière, on déconnait et d'un coup, je disais quelque chose qu'il ne fallait pas et il se renfermait. Je pense qu'en fin de compte, il n'a jamais pu me supporter, mais comme c'est un garçon poli, il cache relativement bien son agacement.

— En vrai, je crois que tu ne peux pas me saquer ?

— T'as pas la lumière à tous les étages. Tu sais ça ?

— Non mais je ne rigole pas, tu ne te rends pas compte que tu t'énerves souvent quand on discute. Ce n'est pas la première fois. Je n'ai rien dit de méchant, j'ai juste dit que je te trouvais super assorti avec ma copine et toi, tu t'excites et tu m'agresses.

— Tu as raison, excuse-moi, j'ai eu un sale début de semaine, je suis crevé et je n'ai pas supporté que tu te dénigres comme ça tout à l'heure. Je voulais juste te signifier que tu pouvais me présenter qui tu voulais, si tu es dans les parages, personne ne m'intéressera.

Range ta langue et arrête de baver B, ça fait mauvais genre.

Il me fait quoi là ? Il me drague ou il essaie habillement de me faire oublier ses changements d'humeur ?

Non, il est sérieux, il me fixe avec une telle intensité que je suis projetée vingt-quatre ans en arrière.

On rentrait en classe de première et il était la première personne que j'avais vue dans la salle, je l'avais trouvé tellement beau que j'avais cru avoir rêvé. Il m'avait subjugué, mais jamais, je n'aurais pu imaginer que quelque chose puisse se passer entre nous.

Il était la coqueluche du lycée et moi...

Eh bien moi, j'étais tout simplement moi, la fille insignifiante, ni riche ni pauvre, ni belle ni laide, ni intello ni cancre, un prénom sur une liste, une gamine mal dans sa peau assise derrière le bureau le plus en retrait de la classe, essayant de disparaitre.

De plus, son attitude de l'époque me l'avait confirmé, il avait passé l'année à souffler le chaud et le froid, tantôt charmant tantôt connard.

Mais mes souvenirs d'adolescence ne sont pas des plus fiables, j'avais tendance à me créer autant de songes que de cauchemars.

— Allo, t'es toujours là ?

— Oui, oui t'inquiète, juste des images passées qui m'envahissent de temps en temps.

Si ton corps pouvait envahir le sien pour les heures à venir.

Mais putain, il m'arrive quoi là ? Je suis en plein trip ce n'est pas possible.

Entre anecdotes et sujets futiles, l'après-midi s'est volatilisée. En fin de journée, on se lève pour rejoindre notre immeuble, mon Dieu cela me fait bizarre de me dire "notre". Il m'ouvre galamment la grande porte d'entrée et en attendant l'ascenseur, il me lance tout timide.

— Et si on se faisait un resto ce soir, celui d'en face fait soirée dansante le jeudi. Comme ça tu découvres un peu plus le quartier et on en profite pour prolonger notre journée.

Je lui donne mon aval immédiatement, sans prendre le temps de réfléchir.

— Tu penses être prête en une heure ? Dès que tu es opérationnelle, tu descends et tu sonnes au 2C.

— Une heure, c'est même trop, pas besoin d'autant de temps pour être canon.

— Ça, c'est clair, me lance-t-il en sortant de l'ascenseur. À tout de suite, essaie de faire vite.

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Premier date, t'es trop tendre Marc.

Tourne pas autour du pot, attrape la, embrasse-la, allonge-la sur la table de la terrasse.

Allez, go mec.

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