Chapitre V 🌶

Kaya


"Ta vie ne s'améliorera pas par hasard, elle ira mieux par le changement."

Jim Rhon


Ben : J'aimerais bien récupérer mon bas de survêt Princesse ?

Il a gardé mon numéro ce fumier, cette fois-ci, il n'aura tenu qu'une semaine.

Eh bien alors "Monsieur, je ne mange jamais deux fois la même chose" ? Le plat vous a plu ?

Je vais te le faire mariner comme jamais. Enfin, je dis ça, mais je garde bien au fond de ma tête le fait que je me sois échappée comme une voleuse la dernière fois.

J'avoue, j'ai flippé, ce qu'il m'a fait ressentir, la manière qu'il a de me rendre folle, le fait qu'il parvienne à me faire jouir et surtout le fait qu'il devienne le seul à y arriver, tout ça me terrorise, je ne veux, je ne dois pas ressentir quoique ce soit pour lui.

Kaya : C'est qui ?

Ben : D'après toi ?

Kaya : Si j'avais su qui c'était je ne poserai pas la question

Ben : Arrête tes conneries

Ben : Tu repars souvent sans culotte avec les fringues d'un mec sur toi ?

Kaya : Repartir sans culotte ça peut arriver

Kaya : Qu'est-ce que tu veux Ragnar ?

Ben : Je suis devant ton entrée.

Ben : Ouvre-moi.

Putain, mais qu'est-ce qu'il fout là ? Je sors à peine de la douche, je suis en leggings et tee-shirt tout pourri, ni coiffée, ni maquillée.

Oh et puis, après tout c'est qui ce mec ? Au moins il récupère sa merde et il se casse.

Kaya : Tu me fais vraiment chier

Kaya : Vas-y, je te laisse la porte ouverte

Ben : Trop aimable Princesse

J'appuie sur l'interphone et lui entrouvre la porte, je retourne à ma cuisine. Je mets la casserole d'eau que je viens de remplir sur la plaque de cuisson et commence à émincer les oignons.

— Salut Jolie Blonde.

— Épargne-moi tes salamalecs. Qu'est-ce-que tu veux ?

— Je te l'ai dit, juste mon survêt.

Je ne me retourne même pas, toujours dans le découpage de mes oignons.

— Ne me prends pas pour une conne, si tu veux baiser, va falloir attendre, je n'ai rien bouffé de la journée, alors mon dîner d'abord.

Je mets ma préparation dans la poêle avec l'huile bien chaude, me lave les mains. Je me retourne en reniflant peu élégamment. Il me fonce dessus, prends mon visage dans ses deux mains et il me regarde bizarrement.

— Pourquoi tu pleures ?

Je viens d'exploser de rire dans ma tête et même si je pleure, depuis quand cela aurait un quelconque intérêt pour lui.

— T'es canon, mais t'es un peu con, je viens de découper des oignons, Einstein.

— J'hallucine, tu cuisines !

— Mais tu me prends vraiment pour une fille blindée, sans cœur, avec une armada de domestiques à mon service ou quoi ?

— Mais non, mais pas du tout, ne sois pas si susceptible, je pensais simplement que vivant seule, t'étais plus plat à emporter.

— Eh bien non, tu vois.

Je jette mes fleurettes de brocolis dans la poêle avec l'huile et les oignons et j'y rajoute de l'ail semoule.

— Et en plus ça sent bon. Tu m'invites à manger ? Je te promets que je m'occupe du dessert.

— Je croyais que tu n'aimais pas manger deux fois la même chose.

— Techniquement, rien qu'avec le premier week-end, je t'ai déjà bouffée un paquet de fois, alors on n'est pas à quelques dizaines de fois près.

Putain dès qu'il ouvre la bouche, il me monte à la fois les nerfs et l'envie de m'envoyer en l'air.

— Ok, si tu veux, ça va être prêt rapide, donc ne reste pas sans rien faire et mets la table.

— Oui cheffe.

Je mets les pâtes fraîches dans l'eau frémissante, une fois cuites, je les mélange au reste des ingrédients et on se met à table.

— Tu veux boire un truc ? Par contre, je n'ai pas d'alcool.

— De l'eau ça me va très bien.

Il se met à manger et moi, je le scrute pour déchiffrer sa réaction, savoir si le plat lui plaît.

— Putain c'est super bon.

— Je sais, c'est le plat préféré de mes enfants.

Il s'immobilise instantanément, avale avec difficulté ce qu'il avait dans la bouche.

— Je ne savais pas que tu avais des enfants.

Il est con lui ou quoi ?

— Tu ne devais pas être très fort à l'école toi, je t'ai dit que j'avais plus d'utérus, tu sais que c'est indispensable pour donner la vie ou pas. Ça fait plaisir de se savoir écoutée. Je parle de ceux de Bruna, mes filleuls.

Il est immédiatement soulagé.

— Désolé, je n'avais pas capté.

— Et ben mon vieux, tu ne dois pas en avoir non plus, vu comment tu as réagi.

Son regard se voile, il souffle légèrement.

— Non et je n'en veux pas.

— Okayyyyy.

On continue de diner tranquillement, j'évite le sujet des gosses, j'ai bien compris que ce devait être tabou.

— T'es vachement belle sans maquillage.

D'où ça sort ça ?

Je le regarde, la fourchette en suspension devant ma bouche, mais c'est qu'il est sincère en plus.

— Tu sais que tu n'as pas besoin de t'épuiser en compliments, rien que de savoir que tu es venu accompagné de ta bite, ça me va.

— Ne sois pas toujours sur la défensive, je le pense vraiment.

Merde, je suis touchée par ce qu'il vient de me dire, il me fait décidément chier ce mec.

On finit de manger et je nous sors une glace, c'est mon péché mignon, j'en mange tous les jours et je nous installe sur le canapé.

— Tu m'as dit que tu bossais, mais tu ne m'as pas dit dans quelle branche.

— On en est là ? On se raconte nos vies avant de baiser maintenant ?

— Putain, mais ce n'est pas possible. On peut être un peu sympa pour changer ?

— Ça va, désolée. Je gère le parc immobilier que m'a légué mon géniteur et je m'occupe d'une association que j'ai fondée.

— Une association de quoi ?

— Pour aider les femmes et les enfants battus à reprendre une vie normale. On les aide avec des groupes de paroles, des psychologues bénévoles ou encore des agents immobiliers, à retrouver un foyer, une école et dans les cas les plus graves, à changer de vie. Je me suis servie d'un petit immeuble qui m'appartenait pour la créer, on a même quelques appartements.

— C'est super altruiste de ta part. Pourquoi cette cause-là ?

— Parce que c'est l'enfance que j'ai vécue.

— Ah merde je ne savais pas.

— Tu ne pouvais pas le savoir, mais je pense que je ne m'en suis pas trop mal sortie. Et toi ? C'est quoi tes casseroles avec ta famille ?

— Ma famille, c'est la D.A.S.S et avant que tu demandes, ma mère était une pute toxicomane qui ne savait même pas qui de son mac, de ses clients ou de son dealer était mon père. Elle est morte quand j'avais trois ans et personne de sa famille n'a voulu de moi, parce que je suis né avec un syndrome de sevrage néonatal et qu'ils avaient peur qu'il y est des conséquences à cela.

— Je n'allais rien te demander, mais merci pour la confiance. Tu ne serais pas multimilliardaire à tout hasard ?

— Non pourquoi ?

— T'as eu la même enfance que Christian Grey alors, je me suis dit que sur un mal entendu.

— Christian quoi ?

— Rien laisse tomber.

Je me lève pour me faire mon thé du soir et je lui demande s'il veut quelque chose, comme il me répond qu'il prendra la même chose que moi, je lui ramène une tisane de grand-mère. J'allume la télévision par réflexe et m'étire le cou dans un râle de douleur.

— Tu as mal ?

— Ouais, je suis un peu coincée depuis hier, mais ça devrait aller.

— Viens, je te masse, tu le sais, je suis très doué de mes mains.

— Je t'ai dit que tu n'avais pas besoin d'en faire autant, moi aussi, j'ai super envie de toi.

— Rien à voir, on peut prendre cinq minutes, on n'est pas des bêtes.

Il écarte ses jambes et me fait signe de m'installer entre elles, dos à lui et pose les deux mains sur ma nuque.

— En parlant de bêtes, c'est sympa ce que tu as mis à la télé.

Je lève la tête et vois deux éléphants en plein coït. C'est un reportage qui a pour titre "Les animaux aussi tombent amoureux".

— Attends, je change.

— Tu ne bouges pas, de toute façon, on ne la regarde qu'à moitié.

C'est vrai que je n'en ai rien à foutre, je suis concentrée sur la chaleur de ses mains, les mouvements qu'elles effectuent et la sensation que cela me procure. J'ai chaud, de partout, une chaleur inhabituelle, qui m'excite et paradoxalement me calme.

— Je n'avais jamais fait gaffe comme c'était beau.

— De quoi tu parles ?

— Des cygnes, regarde, c'est majestueux.

En effet, le reportage nous montre des couples de cygnes comme le symbole de l'amour véritable. On regarde en silence, complètement absorbé par la voix off.

"Chez les cygnes l'amour est inconditionnel,

il ne tombe qu'une seule fois amoureux dans sa vie.

Lorsque l'un des deux oiseaux meurt, l'autre

peut littéralement mourir de chagrin."

Le discours se termine par deux cygnes formant un cœur avec leur corps et pour la première fois de ma vie, mon cœurs'emballe, il bat fort, il bat vite, tel un cheval lancé au galop.

Je déteste cette sensation, je déteste cette chaleur, je déteste l'oppression qui prend naissance dans ma poitrine et raisonne dans ma tête. Je déteste le bruit assourdissant que fait l'organe qui vit au creux de ma poitrine, il ne doit pas, il ne faut pas, il va l'entendre.

Pourquoi maintenant ? Pourquoi avec lui ?

— Ouais, c'est beau, mais c'est super con.

Ce mec a décidément le chic pour gâcher les beaux moments.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Qui peut aimer la même personne toute sa vie au point d'en mourir ?

— Eh bien, je ne sais pas, Marc par exemple.

— Tu es au courant ?

— Oui, il me la dit.

— Lui, c'est une exception.

— Je trouve ça magnifique.

— Toi ? Je croyais qu'on était pareil, qu'on ne croyait pas en l'amour.

— Ne pas vouloir être amoureuse et ne pas croire en l'amour ce sont deux choses totalement différentes.

— Tu as raison, mais moi, je ne veux pas de ça pour moi.

— T'inquiète, moi non plus.

Je réalise, en lui disant cela, que je mens éhontément.

Je ne sais pas si c'est par ce que Bruna vit quelque chose d'extraordinaire, mais moi aussi, je me mets à penser que je pourrais mériter que l'on m'aime de manière démesurée. Ce n'est pas trop demandé, beaucoup de couples sont heureux sans avoir d'enfants, beaucoup de couples se complaisent à ne vivre qu'à deux.

Mais si j'avais ça, serais-je encore capable de vivre ma vie pleinement ?

Peut-être pas, mais je serais certainement plus heureuse.

Il faut absolument que je me change les idées. Ben réagit avant moi, ses mains descendent le long de mon tee-shirt et l'enlève, il retire son haut et se colle à mon dos, je sortais de la douche donc je suis sans soutien-gorge, il presse mes seins par derrière en embrassant ma nuque.

— Je meurs pour eux.

— Chacun son truc, moi, c'est pour ta queue.

— Lève-toi.

Comme chaque fois, dans ces instants, je lui obéis.

Je me redresse et il en profite pour enlever le reste de ses vêtements avant de s'occuper des miens, il enfile un préservatif.

— Viens, remets-toi comme tu étais.

Je me réinstalle entre ses jambes et il bascule mon corps contre le sien. Une de ses mains attrape mes seins, l'autre descend beaucoup plus bas. Il me dévore le cou, la nuque, souffle près de mon oreille.

— Mon Dieu, c'que t'es belle et tellement prête.

Il enfonce deux doigts en moi et presse ma poitrine encore plus fort.

— Putain Princesse, tu me rends fou, vas-y grimpe sur ma queue.

Je me soulève et m'empale sur lui. Je monte et descends, toujours affalée sur son torse, je suis obligée de mettre mes pieds à plats sur mon canapé pour pouvoir jouer de toute sa longueur. Il se décale pour avaler un de mes seins tout en jouant avec mon clitoris.

Il est insupportable, mais il est vraiment canon.

Entre sa barbe qui commence à mélanger toutes les couleurs de l'âge, ses mains puissantes entièrement tatouées et cette verge énorme, je n'arrive jamais à lui résister. Je sais qu'en ce moment ce n'est pas le bon timing, certainement les hormones de la quarantaine, mais il serait complètement idiot que je continue de coucher avec lui, ça n'annonce rien de bon.

Je vais recommencer mes petites douceurs sans prise de tête et peut-être que moi aussi, je vivrai une vie de cygne, parce que j'en suis certaine désormais, c'est ce que je veux.

Il me bascule en avant pour s'enfoncer plus loin et j'ai un orgasme dévastateur. Une fois qu'il a terminé, je le jette dehors.

Il faut que ma vie change.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top