Chapitre IX
Je sais vous lui en voulez, mais laissez-lui une chance de se rattraper, peut-être, je dis bien peut-être, que les plus réticents à l'amour sont les plus romantiques.
Et qui sait, eux aussi auront une fin heureuse.
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Ben
"Quand on veut obtenir quelque chose, il faut se battre pour le gagner et se battre c'est réussir à gagner un jour ou l'autre."
Laurent Denancy
Je ne dors quasiment pas de la nuit, je me refais la soirée en boucle, je lui avais promis de la laisser tranquille, mais c'est bien connu, je suis un connard.
À 9 h 30 je lui envoie un texto et entame ma mission "reconquête".
Ben : Pourquoi t'es partie comme ça ? ( 9 h 31)
Kaya : Je t'ai dit, un truc à faire (9 h 32)
Ben : C'était notre dernière nuit PUTAIN
Kaya : Tu m'as dit de faire vite, c'est ce que j'ai fait (9 h 35)
Kaya : Tu avais promis aussi de me laisser tranquille
Ben : Je ne veux pas que ça s'arrête.
Allez Princesse. Pourquoi, tu ne réponds pas ?
Kaya : Moi, j'en ai besoin (9 h 44)
Ben : Viens, s'il te plait
Ben : On va trouver une solution.
À chaque fois qu'elle tarde à répondre, j'ai une bouffée d'angoisse qui m'étouffe.
Kaya : Je suis partie pour le week-end (9 h 50)
Kaya : Et...
Kaya : Il n'y a pas de solution
Ben : T'es partie avec qui (9 h 52)
Ben : ?????? (9 h 55)
Ben : Tu tournes vite la page
Kaya : T'es vraiment un connard (9 h 56)
Ben : Désolé, je dis n'importe quoi
Ben : On peut être ensemble si tu veux
Ben : Pour de vrai
Dis oui, s'il te plaît, dis oui.
Kaya : T'as pas compris en fait (10 h 00)
Kaya : Je ne veux pas d'un pote de baise permanent et officiel
Kaya : Je veux quelqu'un qui ne pourrait pas se passer de moi
Kaya : Quelqu'un qui me tienne la nuit pour dormir, car il a besoin de moi pour se sentir bien
Kaya : Qu'il chante du Céline Dion avec moi, simplement pour me faire rire
Kaya : Quelqu'un qui m'aime
Kaya : Tout simplement
Pour la faire simple, quelqu'un qui n'est pas moi.
Ben : Je ne peux pas (10 h 08)
Kaya : Tu ne veux pas, ce n'est pas pareil
Kaya : Et, je ne t'ai rien demandé
Kaya : Je sais que tu n'es pas cette personne
Elle vient de m'anéantir, elle a raison et moi, je veux qu'elle ait tort, je veux être cette personne.
Kaya : Et même si c'était le cas, avec ce que tu as fait, je ne peux pas être avec toi (10h12)
Kaya : Tu es un enfoiré de menteur
Kaya : Tu m'as menti depuis le début, comment tu as pu faire une chose si ignoble
Kaya : Y a rien de plus dégueulasse
Ben : De quoi tu parles ? (10h13)
Ben : Kaya ? (10 h 16)
Ben : Réponds putain (10 h 24)
Je l'appelle, une fois, dix fois, cent fois, aucune réponse, je recommence et tombe direct sur sa messagerie, ou elle m'a bloqué ou elle a éteint son téléphone.
Elle dit que je mens, mais je ne sais pas sur quoi, jamais, ni avec elle, ni avec personne, je ne comprends rien. Qu'est-ce-que j'ai bien pu faire de si impardonnable ?
Je sais, je vais appeler Marc, Bruna doit forcément savoir.
— Allo
— Ouais, c'est moi.
— Oui mec
— Je peux passer ?
— Non, je ne suis pas chez moi, on est parti sur Montpellier avec Bruna et son ex-mari, leur fille joue son premier match ce soir
— Tu rentres direct après ?
— Non, on passe tous la nuit à l'hôtel.
— Dans quel hôtel tu vas ?
— Attends, je sais plus, les filles, c'est quoi le nom de l'hôtel déjà ?
— Le Golden Tulip.
— Le Golden Tulip.
— Comment ça LES filles ?
— Quoi comment ça les filles ? D'après toi.
— Kaya est avec vous ?
— Bien sûr que Kaya est là. T'es con ou quoi ?
— Tu peux me la passer, je n'arrive pas à la joindre.
— Ok. Tiens, c'est Ben, il dit qu'il n'arrive pas à te joindre.
— Qu'il aille se faire foutre.
— Ben, je ne sais pas ce que tu as foutu, mais t'es dans la merde.
— Moi non plus, s'il te plaît donne-lui ce putain de téléphone.
— Non
— Pourquoi ?
— Je ne m'en mêle pas
— Insiste s'il te plait.
— Elle ne veut pas te parler.
— Ok, dis lui simplement, qu'avant de penser quoi que ce soit sur moi, qu'elle n'oublie pas ce que l'on a fait au pont de l'Artuby. OK ?
— Ok, je lui dis.
— Merci mec.
Putain, je vais péter un plomb, j'espère qu'elle va comprendre le message. Je ne lui ai jamais menti, elle doit avoir confiance en moi, comme le jour où on a sauté du pont. Je veux revenir à cet instant où tout allait bien entre nous.
NON.
Je veux qu'elle revienne.
Je serais tout ce qu'elle veut que je sois. Je vais aller la chercher, la ramener chez moi et ne plus jamais la laisser s'en aller. Je veux passer le reste de ma vie avec elle, je veux me coucher chaque nuit à ses côtés pour pouvoir me réveiller avec elle dans mes bras chaque matin, je veux qu'elle me traite de connard et qu'elle me dise de la fermer chaque putain de jours qu'il me reste à vivre.
Je prépare un sac vite fait, le jette dans le coffre de ma bagnole et met Waze en marche. J'en ai pour trois heures de route s'il n'y a pas de problèmes, je pars tout de suite au moins, je suis certain d'être sur place quand ils reviennent.
Je m'arrête sur une aire d'autoroute à mi-chemin pour me prendre un café, je suis large. Je tente de la rappeler, toujours sans réponse.
Je suis en train de me morfondre en espérant qu'elle n'ait pas tourné la page aussi rapidement pendant que je regarde un couple de mon âge, sans enfants, assis deux tables plus loin, ils ont l'air si heureux, si amoureux, ils n'ont pas besoin de plus pour être une famille.
Et je veux ce qu'ils ont, je veux Kaya.
Mon téléphone sonne, c'est Marc, je sens la mauvaise nouvelle arriver à des kilomètres.
— Allo !
— Ouais mec, tu es dans une merde internationale, Kaya s'est barrée, elle est à deux doigts de se taper le premier venu. Qu'est-ce que tu as foutu ?
— Mais je n'en sais rien moi. Hier soir, on était posés, tranquilles et puis d'un coup, elle s'est cassée, et ce matin, elle me sort que je suis le pire des enfoirés, que je lui mens depuis le début, qu'elle ne veut plus rien avoir à faire avec moi, que j'ai fait la pire chose que l'on puisse faire. Par contre, je te jure que si elle se fait un mec, je ne réponds plus de moi, je viens et je fous le feu à Montpellier.
— Calme-toi. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Je croyais que les relations, ce n'était pas ton délire. T'es amoureux ou quoi ?
Oui, c'est ça, je suis fou amoureux de cette nana.
Je ne lui réponds rien, il comprend.
— Bienvenue dans mon monde mec. Mais blague à part, il a dû se passer un truc, ce n'est pas possible autrement. Réfléchit.
— Non rien, attends. Je venais de la détacher...
— Putain, sérieux, épargne-moi les détails.
— Ouais désolé, je pensais tout haut. Je suis parti tout ranger, mon téléphone a sonné. Vu l'heure, je me suis dit que c'était toi, donc je lui ai demandé de répondre. Je l'ai entendu parler à quelqu'un, quand je suis revenu, elle m'a dit que c'était une erreur, je lui ai préparé son thé et quand je lui ai emmené, elle m'a dit qu'elle avait oublié qu'elle avait un truc à faire et qu'elle devait y aller.
— T'es vraiment abruti, ce n'est pas vrai, cherche dans ton journal d'appel et regarde qui t'a appelé à cette heure-là
— Oh putain, je n'y avais même pas pensé.
Je fais défiler la liste d'appels et je vois le nom de Selma.
— La salope.
— Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?
— C'est Selma qui a téléphoné.
— Elle veut quoi ?
— Elle fait ça deux trois fois par an, elle appelle et elle me chauffe, depuis qu'elle sait qu'on gagne super bien notre vie son côté michtonneuse refait surface.
— Ce matin ta jolie blonde m'a demandé qui étaient Selma et Lina.
— Et tu lui as répondu quoi ?
— La vérité, que l'une était ton ex et l'autre sa fille.
— Je suis sûr que cette salope lui a raconté des conneries.
— Je n'en sais rien, mais selon Bruna, si Kaya réagit aussi violemment, c'est parce qu'elle serait amoureuse de toi. Alors si tu ne ressens pas la même chose pour elle, assure et laisse la tranquille.
— Ouais, on verra. Vous êtes où là ?
— On va au stade, le match est à 19 h, Kaya nous rejoint, on ne sait pas exactement où elle est, je pense qu'on sera de retour à l'hôtel aux alentours des 22-23 h, je t'appellerai pour te tenir au courant, j'essaie de savoir ce qu'il s'est passé, j'arrange ce que je peux. Mais s'il te plaît, pense à ce que je t'ai dit.
— Ouais, ça marche.
Je raccroche, s'il croit que je vais m'en tenir là, c'est mal me connaitre, je suis déjà sur la route pour récupérer ma Princesse par tous les moyens.
J'arrive relativement tôt sur Montpellier, l'hôtel étant situé dans le centre-ville, je stationne la voiture assez près et je flâne dans les rues de cette ville dans laquelle je ne suis jamais venu.
En fin d'après midi, je reçois un texto de Marc qui me rassure, Kaya ne s'est tapé personne.
C'est sur cette bonne nouvelle que sans savoir pourquoi, je rentre dans une boutique de souvenirs, je regarde les différents articles et quand mes yeux se posent sur le comptoir, je me dis que le destin nous joue parfois de drôles de tours et je prends la décision la plus facile à prendre de toute ma vie en passant à la caisse.
Je m'arrête manger dans un snack et sur les coups des 21 h 00, je retourne devant l'hôtel. J'arpente de long en large le trottoir en les attendant. Vers les 22 h 30, j'aperçois Marc arriver, il est accompagné d'un homme de notre âge et d'une femme qui lui tient la main.
Pas de trace de Bruna et de Kaya.
Je commence à flipper, quand la femme de devant dit quelque chose, l'objet de mes pensées apparait sur le côté, complétement surprise.
Lorsqu'elle me voit, elle met un temps d'arrêt, comme pour s'assurer que c'est bien moi. Elle lâche le bras de sa meilleure amie et me rejoint d'un pas ferme et décidé.
Le temps est suspendu, je ne vois plus qu'elle et une fois à ma hauteur, je me sens tout petit, elle n'a aucune réaction, elle attend, alors je me lance.
— Salut Jolie Blonde.
— Ragnar!
— T'es partie sans explication hier soir. Je sais que Selma a appelé, elle est vraiment folle alors, je ne sais pas ce qu'elle t'a dit, mais rien n'est vrai.
— Je sais.
— J'ai cru devenir fou Princesse, ça fait plus d'une heure que je t'attends.
— Je ne t'ai pas demandé de venir, donc si tu n'es pas content, tu peux retourner d'où tu viens.
Ne fais pas ça, Princesse, ne te renferme pas.
Je pose ma main sur son visage et passe mon pouce sur ses lèvres, je sens un soupir discret.
Putain la toucher me fait un bien fou.
— Tu veux vraiment que je parte.
— Non.
— Alors, qu'est-ce-que tu veux ?
— Je veux savoir pourquoi tu es venu ?
— Parce que je suis un putain de cygne.
Et Si, capituler était une forme de courage ?
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JE TE CONSEILLE D'ALLER LIRE LE CHAPITRE XX DU TOME 1 PUIS DE REVENIR POUR PLUS DE COMPRÉHENSION ET D'INTENSITÉ
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Voilà Béninounet, fais sortir le cygne en toi.
Allez, on vote, on commente, on partage.
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