Chapitre I 🌶


Kaya


"Nous méritons toutes nos rencontres. Elles sont accordées à notre destinée."

François Mauriac


Je monte les cinq étages en pensant à cette super soirée. Je suis tellement contente pour ma copine, elle a l'air bien, épanouie, mais je trouve qu'elle va beaucoup trop vite, ils s'emballent un peu tous les deux. Arrivée sur son palier, je sonne, une fois, puis deux, elle ne me répond pas. 

Elle est où putain ?

Je lui ai dit hier soir que je passerai ce matin. Je prends mon téléphone pour l'appeler.

— Allo !

— Salut ma biche, t'es toujours couchée ?

— Oui. Pourquoi ?

— T'es chez toi ?

— Ben non. T'es con ou quoi ? Je t'ai dit que je dormais chez Marc.

Ce n'est pas possible, elle passe sa vie avec lui.

— Encore ?

— Quoi encore ? T'es sérieuse ?

— Bouge de ramener ton cul, ça fait une heure que je sonne à ta porte.

— Si tu savais à quel point je n'en ai rien à foutre, je ne monterai pas.

— Ah oui, et pourquoi ?

— Comment ça pourquoi ?

— Les copines avant les mecs.

— On est au lit et je suis à poil si tu veux tout savoir.

— Tu fais vraiment chier.

Je l'entends qui discute, avec son Marc certainement.

— Descends trois étages, appartement 2C, tu me casses les couilles.

— Au cas où ça t'aurait échappé, tu n'en as pas, lui lancé-je en raccrochant.

Très bien, je vais pouvoir juger par moi-même, il vaut mieux maintenant, au moins, ce sera moins difficile pour elle si c'est un connard. Je dévale les marches le plus rapidement possible, pressée de rencontrer l'homme qui fait tourner la tête de ma meilleure amie.

Je sonne au 2C, merde, j'espère que c'est bien cela qu'elle m'a dit. À peine m'a-t-il ouvert que je rentre en trombe, il n'a pas le temps de dire bonjour.

— Salut ! Moi, c'est Kaya, merde, c'est vrai que t'es canon.

Putain, elle a tiré le gros lot cette garce, c'est une pépite.

— C'est pour cette belle gueule qu'elle passe tout son temps libre avec toi, je ferais pareil surtout avec tout ce que tu lui...

— KAYA, ferme ta bouche ou tu passes par la fenêtre, me coupe Bruna.

Je me retourne pour observer ma meilleure amie, elle est canon comme ça, je lui articule un WAOUH silencieux gigantesque, elle sourit malicieusement.

— Non laisse la finir, ça devenait intéressant, s'immisce son homme.

— J'avais fini. Dis-moi ma biche, ça va la vie pour toi, je comprends mieux ta mine resplendissante de ces derniers jours.

— Kaya un café ? me demande-t-il.

— Oui, merci.

— Bébé, t'en veux un aussi ?

— Oui, s'il te plaît.

— Installez-vous sur le canapé, j'arrive.

Il s'échappe et j'en profite pour cuisiner la femme plus qu'épanouie qui se trouve ce matin devant moi.

— T'as chopé le mec parfait en fait, veinarde va.

— Je sais. Qu'est-ce que tu en penses ? s'inquiète-t-elle.

— Ça me fait peur, je te jure, vous allez vite. Tu as été mariée vingt ans, tu as fait ceinture trois ans et, au lieu de t'amuser, tu replonges direct dans un truc sérieux.

— Je sais, mais je ne suis pas comme toi moi, j'ai besoin de stabilité, de sécurité, j'ai besoin d'aimer et de me sentir aimer.

— Je suis au courant pour tout ça. Mais si tu t'emballais pour rien ? Je n'ai pas envie de te récupérer complètement brisée.

— Je ne serais pas brisée, comme tu dis, je te le promets. Mais j'ai envie de me laisser entraîner dans son tourbillon. Je ne m'attends à rien, comme ça je ne serai pas déçue, je le laisse imposer le rythme et... Quand il en aura marre et bien, ce sera comme ça, c'est la vie et je m'en remettrai.

— Tu dis ça, mais si ça arrive...

— Et si ça n'arrivait pas, c'est toi qui m'as dit que s'il allait aussi vite, c'était que, peut-être, il avait eu un coup de cœur pour moi, tu vas me reprocher de t'avoir écoutée. Je sais que tu te fais du souci, mais il n'est pas comme Léo, personne n'est comme ce connard.

— Non, tu as raison, de toute façon s'il te fait du mal, je sais déjà où cacher son corps.

— Au fond du Lac Sainte-Croix ?

— Trop de risques qu'on le retrouve. Il y a trop de monde l'été. J'ai une meilleure idée.

— Balance.

C'est pour ça qu'elle ma meilleure, mais surtout ma seule amie, on partage la même folie.

— On creuse un trou très profond, on le jette dedans, on le recouvre de terre, mais pas entièrement, on met le cadavre d'un chien par-dessus...

— Oh non, le pauvre, geint-elle.

— Laisse-moi finir. Je disais donc, un chien, on recouvre encore de terre, on plante un arbre. Quand les flics viendront avec le chien, il va sentir la dépouille, ils vont creuser et Bam, ils tomberont sur le petit toutou. Ni vu ni connu, je t'embrouille.

— Arrête. Il est trop beau pour qu'on le tue.

— Je disais ça au cas où.

— Je sais. Moi aussi, je t'aime, ne t'inquiète pas autant, pour moi.

On entend Marc revenir dans la pièce.

— Tenez les filles.

— Merci, tu es la perle rare dis-moi.

— Je ne suis pas sûre de ça, il m'avait promis un petit déjeuner de folie, et en fin de compte, je n'ai eu qu'un café, se plaint ma brune.

— Tu es certaine de n'avoir eu qu'un café ? Si tu veux, on peut s'isoler un moment pour que je te rafraîchisse la mémoire, la réprimande-t-il malicieusement.

— Heu, vous êtes gentils, mais je suis là. Donc si on descendait tous les deux à la boulangerie nous chercher de quoi sustenter cette goinfre. Viens Marc, on en profitera pour avoir une discussion toi et moi.

— Kaya, ne commence pas.

— C'est bon, je peux gérer, enfin, j'espère.

— Tu vois comme il est naïf. Allez viens tombeur.

On sort de l'appartement et à peine engouffrés dans l'ascenseur, je l'attaque de front.

— Alors, Marc, c'est ça ? Tu comptes vivre un truc sérieux avec ma copine, ou tu as juste l'intention de te vider les couilles dix fois par jour.

Il se marre. J'ai l'air de plaisanter ou quoi ?

— T'as l'impression que je rigole ?

— Non loin de moi cette idée. Mais tu crois vraiment que je te le dirais si c'était "juste" pour me vider les couilles comme tu dis ?

— Non, mais je saurai si tu mens.

Il garde le silence et la file d'attente devant la boulangerie ne m'arrête pas. Je le bombarde de questions, hors de questions que je lui laisse une seule seconde pour réfléchir ou mettre au point les réponses qu'il pense que je pourrai avoir envie d'entendre.

— Mais pourquoi, tu veux que je la fasse espérer pour rien, ou que je la quitte ? Peut-être que je ne cherche personne d'autre qu'elle.

— Parce que vous vous connaissez depuis le lycée et qu'à cette époque, elle craquait complètement pour toi et pas qu'un peu et à cette même époque, tu ne la regardais pas, personne ne la regardait. Et toi, tu te réveilles vingt ans après, maintenant qu'elle est bien dans sa peau, qu'elle se sent belle et qu'elle est canon.

— Tu te trompes.

— Ah oui ? Et à quel sujet je te prie ?

— Elle était magnifique à dix-huit ans et j'étais déjà fou d'elle.

Mais qu'est-ce qu'il me raconte ? Ce n'est pas du tout sa version à elle ça. Encore une de ses perceptions de merde.

Il est en train de se barrer, j'accélère mes pas et je le rattrape en le bloquant par le bras.

— Comment ça tu étais fou d'elle ? Elle m'a toujours dit qu'au lycée personne n'avait jamais voulu d'elle. Quand elle t'a rencontré, tu étais avec quelqu'un. Qu'elle n'avait eu que l'autre connard.

— Dis-moi, tu as l'air d'en savoir des choses sur moi.

— Je te l'ai dit, tu n'es pas sans importance pour elle, c'est pour ça que je m'inquiète. Elle est trop entière et elle risque de se jeter corps et âme dans votre relation. Tu as un trop gros pouvoir entre les mains, je préfère m'assurer que tu en fais bon usage.

Mais tais-toi donc vile traitresse, ne lui dit pas ça, c'est toi qui es en train de lui fournir plus de munitions.

— Écoute, je ne veux pas en parler avec toi. J'ai besoin qu'elle l'entende de ma bouche pas de la tienne.

— Je te le jure sur la tête de "ses" deux enfants, qui sont ce que j'ai de plus cher au monde, que tout ce que l'on se dira aujourd'hui restera entre nous. J'ai juste besoin de savoir que tu ne lui feras aucun mal, elle est tout ce que j'ai, c'est mon travail de veiller sur elle.

Il hésite une seconde, sonde mon regard et il dit une chose que je ne m'attendais pas à entendre.

— Je suis amoureux d'elle depuis le 10 septembre 1998, depuis ce jour de rentrée en première où elle a posé ses yeux dorés sur moi, alors à mon avis, c'est elle la plus encline à briser l'autre.

Oh mon Dieu, il vient de me briser le cœur. Comment a-t-elle pu rater ça ?

— Elle a raison, tu n'es pas comme lui.

— Mais merde, c'est qui ce "lui" ? Ce "connard" ? Tu parles de Greg ?

— Certainement pas, quand elle se sentira en confiance, demande lui pourquoi elle était si renfermée et pourquoi elle se cachait sous des tonnes de fringues informes quand elle était ado et tu sauras qui est son Voldemort.

— C'est un ex à elle ?

— D'après toi.

— Il lui a fait du mal ?

— Je t'ai dit que je ne te dirai rien de plus. N'insiste pas.

— Tu n'as pas besoin de m'en dire plus. Je ne suis pas con. Elle est toujours à fleur de peau, à douter de moi, de nous.

— Je sais, si tu veux vraiment la garder, il va falloir être patient et la rassurer.

— J'avais compris. Et c'est quoi ce truc avec son apparence ? Toujours dans la mésestime d'elle-même, à deux doigts de pleurer sans arrêt ?

Alors là, c'est la merde, si elle repart dans ses travers, ça ne peut vouloir dire qu'une seule chose.

La petite voix dans sa tête est de retour et avec elle, doutes et incertitudes. Ça va être compliqué pour lui de gérer ça. Je lui explique vite fait les tenants et les aboutissants, le mets en garde quant au fait qu'il va devoir faire en sorte de la rassurer. Je lui parle aussi du parasite tapi au fond de la tête de ma meilleure amie et lui donne les clefs pour s'en débarrasser. Ce n'est en aucun cas une trahison de ma part, bien au contraire.

Tout ce que je fais, c'est toujours pour elle.

Je la sauve, comme elle m'a sauvée.

— Bad B est de retour.

— C'est qui ça encore ? Un de ses tueurs en série ?

— Presque. C'est une sangsue qui squatte sa tête, mais je ne me fais pas de soucis. Si tu l'aimes autant que tu l'affirmes, tout rentrera dans l'ordre rapidement. Non ?

— Tu cherches quoi ? À ce que je te dise une fois de plus que je l'aime ?

— On va dire ça.

— Regarde-moi bien. Je n'ai aimé qu'elle toute ma vie. C'est plus clair là ?

Plus de doutes, il est l'élu.

De retour dans l'appartement Bruna est au téléphone avec Greg. Une fois leur conversation terminée, on prend place dans la cuisine afin de bruncher comme il se doit.

On rigole quand le téléphone de Marc sonne

— Allo... Ouais vas y, 3124A, monte la porte est ouverte... C'est Ben.

— Il est canon au moins.

— Il est fait pour toi biche

— Il monte boire un café, lui qui ne sort jamais la tête de ses travaux le week-end, le ciel va nous tomber sur la tête.

On entend la porte se refermer.

— On est dans la cuisine, lui crie Marc.

Oh bordel de merde.

C'est quoi ce canon ? Le sosie officiel de Travis Fimmel ou quoi ? Merde mon fantasme numéro un vient de m'être servi sur un plateau d'argent. C'est quoi ce délire ?

Il fait une réflexion débile, je lui réponds sans me démonter. En un quart de seconde, il sait à qui il a affaire.

Je le regarde droit dans les yeux, ce mec pue le sexe à dix kilomètres, son regard est d'un bleu presque transparent, il a des mains qui doivent envoyer toutes les femmes qu'elles touchent au septième ciel, une musculature parfaite et puissante, un cul incroyable et rien qu'à sa manière de se déplacer, on sait que ce mec sait baiser. Les Dieux ont été généreux envers ce gars, c'est scandaleux.

— Ben, je te présente Kaya la meilleure amie de Bruna, Kaya voici ma Kaya à moi.

— Enchanté, beauté, me dit-il en me baisant la main.

— Ouais, pas réciproque.

— Kaï soit sympa, merde. Comment ça va Ben ? lui demande Bruna.

Meuf, tu n'as pas compris. On est en plein préliminaire là, ma dernière petite douceur en date était à chier, j'ai besoin d'une baise brutale pour compenser et je suis persuadée que le spécimen devant moi fera plus que l'affaire.

— Et bien écoute, pas mieux que vous. Marc, je me sers un café seul, je présume. Et sinon tu tiens le coup depuis jeudi avec ce fou ou il t'a lâchée un peu ?

— Pour quoi faire ? Tu veux que je me la fasse piquer ? Et qu'est-ce que tu fais là ? On est dimanche, tu n'es pas dans tes travaux ?

— Non la flemme et puis au pire, c'est férié demain. J'avais envie de sortir, donc on fait quoi aujourd'hui ?

— Kaya et toi, vous faites ce que vous voulez, moi, j'avais prévu de m'envoyer en l'air tout l'après midi, enfin si cela convient à tout le monde.

Bien joué ma biche, je lui fais un high-five mental pour la féliciter et comme elle me connait, elle y répond.

— Okayyyy... Au moins c'est clair. P'tite beauté, un restaurant toi et moi ça te tente ?

— Ça dépend, t'as une meuf dans ta vie ? Parce que je ne fais pas dans les mecs maqués.

— Ah non, ni meuf, ni gosse et je n'en veux pas. Alors, tentée ?

— Si je ne te rappelle pas, tu n'en feras pas une maladie ?

— Ne t'en fais pas pour ça.

— Dans ces conditions, on y va le viking. Marc, se fût un plaisir, ma biche, je t'aime, à demain.

Je sors la première de l'appartement.

Je connais ce style de mec, c'est ma version au masculin, pas de prises de tête, ni fioritures, aller droit au but, il me baise une fois, peut-être deux et basta.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, à peine infiltrés dans la cabine, je me retourne et l'attire à moi pour coller ma bouche à la sienne.

— Appuie sur le deuxième sous-sol, ça nous laisse un peu de marge de manœuvre.

Je crochète ma jambe gauche à sa hanche, il soulève ma jupe, fourre sa main dans ma culotte et y enfonce un doigt sans ménagement, suivit d'un deuxième, il titille mon clitoris de son pouce.

— Je ne vais pas te baiser maintenant, je pense qu'on n'a pas le temps, mais je sais que tu ne vas pas tarder à hurler.

— Putain, ferme-la et agis.

Il me pénètre encore plus fort et tire mes cheveux pour me dévorer le cou.

— Tu l'ouvriras moins avec ma bite dans ta bouche.

— Tout dépend de sa taille connard.

Il prend ma main et la plaque sur son membre en érection.

OH.

MON.

DIEU.

C'est Armageddon le truc, je pense que je vais jouer avec lui toute la nuit, tu n'as pas la chance deux fois de tomber sur ça en toute une vie, autant en profiter.

— T'imagines, elle n'est pas dans ta bouche que tu la fermes déjà.

Il se décale pour se mettre de côté afin d'avoir plus d'amplitude avec son bras et me baise de ses doigts avec une énergie folle. La chaleur qui monte dans mon ventre ressemble à celle d'un volcan, je ne vais pas jouir, je vais exploser.

— Oh OUI putain.

— Tu vois, je t'ai dit que tu hurlerais.

Il me laisse reprendre mes esprits quelques secondes et je sens chacune de ses phalanges s'extraire de ma chaleur. Ses doigts ne sont pas mouillés, ils sont trempés. Il les porte à sa bouche en fermant les yeux et me savoure.

Merde, il est trop sexy.

— Putain, c'que t'es bonne.

Je me remets difficilement sur mes jambes, je n'ai toujours pas dit un mot, c'est bien la première fois que ça m'arrive.

— On va oublier le resto.

Le gros enfoiré, il va me planter là, comme ça. Je n'y crois pas, tant pis pour lui, je lui avais prévu une baise torride dont il se serait souvenu toute sa vie.

Je remets ma jupe en place et rappuie sur le rez-de-chaussée.

— T'habites loin ?

— À cinq minutes, mais je suis une grande fille, j'ai eu ce que je voulais, je peux rentrer seule.

Il m'attrape par les cheveux et ramène brutalement mon visage près du sien.

— Tu n'as pas compris, je crois, on ne va pas au resto parce qu'on va chez toi.

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JE TE CONSEILLE D'ALLER LIRE LE CHAPITRE XI DU TOME 1 PUIS DE REVENIR POUR PLUS DE COMPRÉHENSION ET D'INTENSITÉ

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