2 - A l'aube

Tandis que le soleil se levait sur la première matinée de janvier, un jeune homme ouvrit les yeux. Pendant quelque secondes, il papillonna; cherchant dans sa mémoire embuée où il pourrait bien se trouver. Dans un canapé qu'il ne reconnaissait pas, autour de lui plusieurs hommes et femmes dormaient encore, à même le sol ou sur des semblants de matelas. Les cadavres de bouteilles finirent de lui rappeler pourquoi il n'était pas dans son lit : la soirée du nouvel an chez l'ami de Maxence, Corentin. Pourtant, il ne se sentait pas le moins du monde alcoolisé, contre toute attente. Soudainement, tous ses souvenirs lui revinrent en tête sous la forme d'un seul visage : un brun, aux yeux sombres, dont il ne connaissait même pas le prénom. Un instant, il se demanda s'il n'avait pas rêvé cette rencontre qui lui paraissait maintenant si absurde ! Mais il ne voyait pas comment tout ça pourrait lui paraître si vrai si ça n'était qu'un rêve.

Il se redressa et traversa la pièce jusqu'à la cuisine, évitant les divers corps et objets qui jonchaient le sol. Maxence y était assis, grignotant un reste de pizza.

"- Oh salut Max ! Déjà debout?
- Tu me connais, rit-il, et puis je n'ai pas bu grand chose, ça aide. Toi non plus je présume? Je t'ai pas beaucoup vu hier soir.
- Ouais, je suis resté dehors un bon moment, à observer les étoiles.
- Pourquoi ça ne m'étonne pas?"

Le châtain secoua la tête, amusé, et proposa à manger à Lucas, qui se rendit seulement compte qu'il n'avait pas mangé depuis...un moment. Ils mangèrent avec plaisir, partageant des anecdotes de la veille ; par exemple lorsque leur amie Nadège - un peu alcoolisée - avait déclaré son amour à Henry, et qu'ils avaient été proches d'offrir un striptease à une assemblée mi ébahie - mi hilare.
Lucas ne dit rien quand à l'étrange homme avec qui il avait partagée sa soirée. Non pas qu'il en avait honte, au contraire, simplement qu'il aimait garder ce souvenir à lui, comme un songe qui perdrait de sa perfection une fois raconté.

Au fur et à mesure de leur discussion, la maison s'éveillait, sous les plaintes de fêtards manifestement en pleine gueule de bois. Notre jeune blond dévisageait chaque individu qui passait, mais il ne parvenait à retrouver trace de son mystérieux inconnu nulle part. Il aimerait être capable de passer outre, simplement apprécier la soirée qu'ils avaient vécue et reprendre là où il en était hier. Mais il est entêté, et n'arriverait à se résoudre à laisser tomber sans au moins connaitre son prénom.
Lorsqu'il aperçu - enfin - l'hôte de la soirée debout, il se leva d'un bond :

"- Salut Corentin ! Bien dormi?
- Comme un lendemain de soirée ahah, Lucas, c'est ça?
- Quelle mémoire! Dis moi, j'ai discuté avec un mec hier, mais j'ai pas pensé à prendre son nom, je me suis dis que tu le connaitrais peut-être?
- Hou là, tu peux essayer de me le décrire, mais y avait beaucoup de monde, je suis pas sûr de pouvoir t'aider."

Ils rirent tous deux, un peu embarrassés de ne pas se connaitre, alors que Lucas commençait à lui livrer une description approximative. Corentin, mal réveillé, ne semblait pas percuter le moins du monde, malgré une écoute attentive.

"- Il arrêtait pas de me traiter d'idiot dès que je disais une bêtise, ajouta le blond en souriant, ou de tête de nœud, plutôt surprenant, mais...attachant?
- Attends mais tu parles de Baptiste?"

Corentin paru surpris, et enchaina :

"- C'est vrai que ça correspond à sa description mais je ne pensais pas qu'il avait parlé à qui que ce soit, j'ai déjà pas mal du insister pour qu'il vienne, en lui promettant qu'il n'aurait pas à rester toute la soirée et que je lui laisserais une chambre...
- C'est un de tes amis proches je présume du coup?"

Il acquiesça, souriant comme s'il se remémorait leur rencontre.

"- Je l'appellerais bien mon meilleur ami, mais il trouverait ça niais, rit-il. Mais ouais, on se connait depuis un petit moment. Il est pas simple à approcher au début, mais ça vaut le coup, je crois que je me remercierais jamais de m'être obstiné!
- Lucas?"

Maxence interrompit les deux avec un sourire gêné :

"- Si c'est toujours moi qui te ramène j'allais y aller, mais ça peut attendre cinq minutes!
- Non non il n'y a pas de soucis ne t'inquiète pas." répondit-il, puis à Corentin : "merci pour la soirée, c'était sympa de te rencontrer!"

Passées les politesses d'usage, les amis quittèrent la demeure, encore enivrés de cette soirée riche en émotions.

Pendant ce temps, à l'étage, un homme réveillait son ami :

"- Baptiste! J'ai entendu dire que mon asocial préféré s'est fait un nouvel ami?"

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