Chapitre 23 : Chris.
« La déception est bien moins pénible quand on ne s'est point d'avance promis le succès. » - Sénèque
*****
- Reste, soupirai-je tout contre son oreille.
Je ne reconnaissais même pas ma voix tellement elle était rauque et grave. Je me surpris moi-même de cette intonation.
Les mains d'Emmy se crispèrent dans mes cheveux, son rythme cardiaque était aussi frénétique que le mien, ou que sa respiration.
Elle devait rester. Elle n'avait pas le droit de s'en aller. Pas maintenant. Pas comme ça.
- Reste Emmy, l'implorai-je entre deux baisers sur son cou. S'il te plait.
Je réussissais tout de même à ajouter quelques mots.
Elle ne répondit pas et se tendit un peu contre moi. Elle hésitait. Quelque chose l'empêchait de dire oui, pendant qu'autre chose l'interdisait de refuser. Ses doutes étaient perceptibles dans ses gestes.
Ses mains sur mon torse m'obligèrent à décoller mes lèvres de sa peau délicieuse à l'odeur de vanille. Sa réponse était claire : elle ne voulait pas. Mais moi, je ne voulais pas la laisser partir. Je ne le pouvais pas.
- Juste cette nuit, murmurai-je contre ses lèvres. Juste pour dormir.
Une dizaine de secondes de silence suivirent ces deux phrases. Des secondes interminables durant lesquelles elle semblait peser le pour et le contre comme si cette décision allait jouer un rôle important sur son futur. Et sur le mien. Ce qui, je l'espérais, aurait un impact positif.
J'étais sûr de moi après ce soir ; je voulais être avec elle. Même si je ne la voyais pas. Même si je ne la connaissais que depuis très peu de temps. Je voulais être avec Emmy. C'était une certitude.
Ses mains remontèrent lentement sur mon torse pour atteindre ma nuque.
- Juste pour dormir, répondit-elle enfin d'un faible chuchotement. Seulement pour dormir, rien de plus, Ok ?
C'était donc pour ça qu'elle hésitait autant ? Elle pensait que je ne lui avais demandé de rester, juste pour... plus ?
Je souhaitais ce plus. Vraiment. Je ne pouvais pas le nier, je désirais Emmy à un point qui allait me rendre fou alors que je ne l'avais jamais réellement vue. Mais ce n'était pas dans cette optique que je l'avais pratiquement suppliée de rester. Même si elle l'aurait voulu, j'aurais refusé malgré le désir bien puissant enfoui au fond de moi.
Rien que l'embrasser ou regarder son visage - à ma façon - sans pouvoir me délecter de ses réactions était difficile. J'aurais aimé la voir, en ce moment, maintenant. Planter mon regard dans le sien pour y déceler une quelconque émotion, regarder sa bouche entrouverte tenter de récupérer de l'air pour alimenter ses poumons.
Tout simplement, je voulais voir si je lui faisais le même effet qu'elle, elle me faisait. M'en rendre compte par la vue, et non par le toucher.
C'était pourquoi je voulais simplement dormir près d'elle. Le plus, je voulais qu'il arrive lorsque j'aurais retrouvé la vue. Si toutefois elle voulait de moi.
- Rien de plus, dis-je finalement.
- D'accord, souffla-t-elle avant de prendre mon visage entre ses mains pour m'embrasser tendrement. C'est d'accord.
Je souris contre ses lèvres, plus que ravi à l'idée de passer la nuit près d'elle, et l'attirai dans mes bras dans une étreinte calme et rassurante en contraste total avec le baiser qu'on venait d'échanger. Elle nicha sa tête dans mon cou, comme je le faisais, et son souffle chaud contre ma peau brûlante ne fit que l'embraser davantage.
Elle me rendait fou. Ce tendre baiser qu'elle venait de déposer à la base de mon cou ne me rendait que davantage enivré. Drogué. Totalement.
Ce fut moi qui me défis de cette emprise et je la pris par la main pour l'emmener dans ma chambre. Je lui désignai la commode où étaient rangés mes vêtements.
- Sers-toi. Prends ce que tu veux pour dormir.
Le tiroir s'ouvrit pendant que je me débarrassai de ma veste, puis se referma.
- Tu as besoin de quelque chose ? me demanda-t-elle.
- Non ça va. Merci.
Je devais avoir un pantalon de survêtement qui trainait dans ma salle de bain, et le tee-shirt que je portais en ce moment ferait très bien l'affaire pour ce soir.
Je m'attendais à entendre Emmy sortir de la pièce, mais à la place, je crus percevoir le bruit de vêtements qu'on retire. Elle n'était tout de même pas en train de se déshabiller en face de moi, si ? Si.
- Emmy ?
- Oui ?
- Tu sais que j'ai une salle de bain si tu veux te changer ?
- Je suis au courant, oui, dit-elle en souriant. Mais tu ne me vois pas, alors je m'en fiche !
Et bien pas moi figure-toi ! Parce que si tu fais ça, je ne vais pas pouvoir m'empêcher d'imaginer ce que je pourrais avoir sous les yeux.
Après avoir rapidement perçu ses formes par dessus ses vêtements, je savais qu'Emmy était plutôt mince. Mes mains s'étaient empêchées d'être baladeuses pendant notre danse de ce soir et étaient sagement restées sur sa taille et dans son dos, mais ça, ça se devinait facilement.
Par contre, je n'avais pas pu m'empêcher de constater qu'elle avait une poitrine assez petite, ce qui n'était pas pour me déplaire. Je le sentais a chaque étreinte, lorsqu'elle se collait contre mon torse. Ça n'avait rien de pervers, c'était humain. Ou plutôt ; masculin. N'importe quels yeux appartenant à un homme déviaient rapidement sur cette partie du corps féminin à un moment ou un autre. Qu'elle soit voluptueuse ou non.
Pour ma part, ce n'était pas la première chose que je regardais chez une femme. Je me référais très rarement à la taille de la poitrine ou à la rondeur des fesses d'une femme avant de vouloir sortir avec elle. Ce qui m'intéressait en premier lieu était le regard. La couleur des iris et ce que l'on pouvait déceler dans ces deux petites orbes regorgeant de secrets. C'était à cela que je me fiais.
Mais avec Emmy, c'était différent. Je n'avais plus la vue. Il ne me restait que mon instinct. J'espérais sincèrement ne pas me tromper.
Comme elle n'avait pas voulu aller dans la salle de bain, j'y étais allé à sa place pour me changer rapidement. En revenant dans la chambre, j'appuyai sur l'interrupteur à sa demande et vins la rejoindre dans mon lit où elle était déjà allongée.
On resta silencieux pendant plusieurs minutes, couchés côte à côte. Pourtant je savais qu'elle ne dormait pas. Je le sus d'autant plus quand elle prit la parole.
- Bonne nuit Chris, murmura-t-elle avant de se tourner vers moi pour m'embrasser sur la joue.
Ses lèvres restèrent longtemps sur ma joue et sa main serra furtivement la mienne. Puis elle se retourna de manière à me montrer son dos. Comment devais-je le prendre ? Dors de ton côté et moi du mien ? Ou prends-moi dans tes bras ? Aucune idée...
Toutefois, je ne réfléchis pas plus que cela avant de me rapprocher d'elle, collant son dos contre mon torse, ma main posée sur son ventre. J'embrassai son cou en lui souhaitant à mon tour une bonne nuit.
Je pus donc m'endormir, le nez dans ses cheveux à l'odeur de vanille, sa main caressant la mienne.
***
Le lendemain, je ne su pas ce qui me réveilla. Peut être l'absence d'Emmy, je l'ignorais. Ma montre ne m'indiquait que huit heure vingt six mais je me levai tout de même. En ouvrant la porte de ma chambre, j'entendis de faibles chuchotements provenant probablement de la cuisine. Je m'approchai de la pièce dans l'idée d'y entrer, mais une phrase prononcée par mon frère m'en dissuada.
- Alors pourquoi tu veux partir ?
- Parce que. S'il te plait Andrew, laisse-moi sortir avant qu'il ne se réveille.
En entendant la réponse d'Emmy, je me figeai sur place.
Elle comptait partir et Andrew essayait de la retenir. Pourquoi ça faisait aussi mal ?
Sans que je ne me rende réellement compte de ce que je faisais, je m'étais retrouvé à écouter toute leur conversation. Entièrement. Chaque question d'Andrew, chaque réponse que lui donnait Emmy. Quand elle en donnait, évidemment.
J'appris donc, à mon insu, qu'elle ne voulait pas être avec moi, parce que j'étais aveugle. Quand elle prononça ces mots, je me sentis mal, parce que je pensais réellement qu'Emmy était différente. Puis je compris la raison. En partie.
Ce que je ne saisissais pas, c'était pourquoi elle se dévalorisait à ce point, et aussi, pourquoi elle préférait partir sans rien me dire au lieu de m'expliquer. De me parler. Parce qu'elle avait dû se rendre compte un minimum de ce que sa présence provoquait en moi. Tout comme moi j'avais une petite idée - et maintenant une certitude - de si je lui plaisais ou non. Je ne percevais peut-être pas ses regards et les traits de son visage quand elle était près de moi, mais sa gestuelle ne trompait pas.
Sa façon de m'embrasser, de passer ses mains dans mes cheveux ou sur ma joue, de me sourire, rien ne trompait. Ce qu'elle venait de dire en attestait.
Toutefois, malgré tout ce que mon frère lui avait dit - qui était totalement vrai - elle décida de partir. Je pris donc soin de m'éclipser juste avant qu'elle ne sorte de la cuisine avec mon frère, pour ne pas être prit sur le fait comme un enfant, et retournai dans ma chambre. Je m'allongeai sur mon lit, qui portait encore l'odeur d'Emmy.
Je passais probablement pour un psychopathe à me délecter à ce point d'un simple parfum de vanille, mais cette effluve m'enivrait totalement. Me rendre compte de cela, combiné au départ soudain d'Emmy et de ses explications qui ne m'étaient pas adressées, m'effrayait beaucoup. J'avais ressentis un pincement au cœur en écoutant cette discussion. En l'entendant dire explicitement qu'elle ne voulait pas de moi pour le moment.
Certes, ce qu'il s'était produit la veille, en boite et chez moi, ne signifiait rien de concret entre elle et moi. Hier soir, avant de m'endormir, je m'étais dit que je tenterais de rectifier cela aujourd'hui avec elle. Que je lui parlerais d'un potentiel nous qui venait de partir en fumée avant même de se concrétiser un minimum. Tout ce que je m'étais imaginé s'était envolé avec son départ.
Mais est-ce que ce départ signifiait, comme elle l'avait dit, qu'il n'y aurait rien de plus entre nous ou voulait-il dire qu'elle ne me parlerait plus du tout ? Parce qu'elle aurait très bien pu attendre le matin pour me dire tout cela et je l'aurais compris - en partie au moins - au lieu de disparaitre sans une explication.
Ou alors, je l'avais effrayée avec mon baiser d'hier soir et ma supplication pour qu'elle reste. Son comportement avait changé après cela, et c'était compréhensible après ce qu'elle avait dit à mon frère, mais ça restait tout de même étrange.
Ça me prenait la tête de me poser autant de question sur Emmy depuis que je la connaissais ! Je ne faisais que ça ces derniers temps. Elle accaparait toutes mes pensées, si bien que j'avais pris un retard phénoménal dans mes cours. Retard qu'il me serait impossible à rattraper dans les prochains jours tant que je n'aurai pas eu une discussion avec elle. Parce que non, je ne voulais pas abandonner. Mais j'attendrai qu'elle vienne d'elle-même vers moi pour lui poser des questions et tenter par tout les moyens de la rassurer sur mes intentions à son égard, comme l'avais déjà fait Andrew.
Si toutefois elle revenait me voir...
***
- Elle est partie, m'annonça mon frère lorsque je me décidai enfin à me lever pour m'affaler sur le canapé.
Le ton qu'il prit pour dire ces trois petits mots était des plus tragique, ce qui me fit doucement sourire.
- Tu t'en fiche ? s'étonna Andrew qui avait probablement vu ce sourire.
- Je t'assure que non, soupirai-je. Mais merci d'avoir essayé de la retenir.
- J'ai fait tout ce que je pouvais mais elle est bornée !
Il souffla de lassitude avant de se reprendre.
- Mais attends ; comment tu le sais ?
- J'ai entendu.
- Tu as écouté aux portes ? s'ébahit-il.
- On dirait.
- Ce n'est pas bien Chris, me réprimanda-t-il calmement en se levant pour aller dans la cuisine.
- Peut-être. Mais en tout cas, maintenant, je sais ce qu'elle a dans la tête.
Et c'était plutôt un bon point pour moi. Toutefois, je ne savais plus quoi faire.
Si je choisissais de l'attendre, ou d'attendre que je retrouve la vue, ça allait me donner l'impression qu'une éternité se sera écoulé entre aujourd'hui et la prochaine fois. Si prochaine fois il y aurait. D'un autre côté, je pourrais aussi lui courir après, mais ça me paraissait inutile. La veille, j'en avais presque été à la supplier de rester et maintenant que j'y repensais, je devais avoir l'air pathétique. Ce que je ressentais pour Emmy me rendait comme ça et jamais personne n'était parvenu à me faire perdre la tête à ce point, et j'avais la ferme impression que personne d'autre qu'elle n'y arriverait jamais.
Andrew soupira fortement en se réinstallant près de moi et lâcha un morceau de tissu sur moi.
- Ta chérie t'a laissé un souvenir.
Je m'emparai du tissu fin et je n'eus pas besoin de le voir pour savoir que c'était l'écharpe que j'avais retiré à Emmy hier soir. Je me rappelais de la texture douce et délicate. Inconsciemment, je l'a portai à mon nez, comme pour m'assurer que je ne me trompais pas de propriétaire.
- Ta belle a voulu rejouer la scène de Cendrillon mais il faut croire qu'il faisait trop froid pour repartir avec un pied à l'air ! plaisanta mon frère.
Quitte à devoir affronter une princesse, j'aurais préféré avoir affaire à la Belle au bois dormant et non à Cendrillon... C'était plus plaisant de la réveiller d'un baiser que de lui courir après dans toute la ville.
- C'est de quelle couleur ? le questionnai-je en lui montrant l'écharpe.
- Rouge. Un rouge sang, assez foncé.
- Pas de motifs ?
- Non. Juste rouge.
Je hochai mécaniquement la tête.
- Tu ne sais toujours pas comment elle est, pas vrai ?
C'était une question purement rhétorique, mais je répondis tout de même d'un mouvement horizontal de la tête.
- Et je ne veux pas savoir.
- Je me doute. Mais je ne comprends vraiment pas pourquoi elle est aussi complexée. Elle n'a aucune raison de l'être, je t'assure.
- C'est ce que je me dis aussi. Mais elle doit avoir une bonne raison.
Quelques minutes de silence gâchées par le son de la télé s'écoulèrent doucement. Je pourrais parier qu'Andrew ne l'a regardait même pas. J'en fus d'autant plus certain lorsque je sentis qu'il se tournait vers moi, et le sourire pris possession de ses lèvres lorsqu'il reprit la parole.
- Sinon, passons au sujet intéressant.
- Quel sujet intéressant ?
- Chris... soupira-t-il désespéré. J'ai retrouvé son écharpe dans le couloir, c'est donc que vous n'avez pas perdu beaucoup de temps après être rentré ! Par contre, dis-moi que vous avez attendu d'avoir atteint la chambre, s'il te plait. J'ai quand même dormi sur le canapé moi...
Sa voix était empreinte d'un dégoût non feint et je secouai la tête de lassitude sous ses conclusions beaucoup trop hâtives.
- Rassure-toi, le canapé est intact.
- Ah merci ! s'exclama-t-il soulagé. J'ai vraiment eu un doute d'un seul coup.
- Ne t'inquiète pas pour ça.
- Cool ! Maintenant, dis-moi tout.
Un rire nerveux sortis de ma bouche. Je savais que peu importe ce que je dirai, il ne me croirait pas.
- Il n'y a rien a dire.
- Mais bien sûr, prends moi pour un imbécile.
- Je t'assure ! Il n'y a rien à dire parce qu'il ne s'est rien passé.
- Tu veux vraiment me faire croire que vous vous êtes contentés d'un petit bisou avant de sagement aller dormir ? demanda-t-il interloqué.
Le terme petit bisou n'était peut-être pas approprié, mais en gros c'était ça. Je confirmai en opinant du chef.
- Je ne te crois pas, conclut-il après quelques secondes de réflexion.
- Tu fais bien ce que tu veux. En attendant, je vais prendre une douche.
Je me levai et me dirigeai dans ma chambre pour prendre des affaires, mon frère sur mes talons.
- Attends, tu es sérieux ? Rien de rien ? Pas même...
- Rien du tout. On s'est embrassé, je lui ai demandé de rester, elle a accepté, et on est parti se coucher, résumai-je rapidement en occultant volontairement quelques détails.
Je cherchai dans ma commode des vêtements à me mettre pendant qu'Andrew continuait d'insister.
- C'est elle qui n'a pas voulu ?
- Tu sais que tu es lourd ? rétorquai-je en soupirant.
- Ouais ouais. Réponds.
Je m'emparai d'un pantalon de survêtement et d'un tee-shirt puis j'ouvris le tiroir du bas pour prendre un caleçon et une paire de chaussettes. J'ignorais totalement la couleur de tout ce que j'avais pris, mais ça m'importait peu étant donné que je ne comptais pas sortir aujourd'hui.
- Je lui ai demandé de rester en précisant que c'était seulement pour dormir, avouai-je finalement.
- Alors c'est toi qui n'a pas voulu ? conclut-il.
Ce qui n'était pas exactement vrai. Emmy avait hésité et je l'avais sentie tendue à ma proposition de rester mais elle n'avait pas attendu très longtemps avant d'accepter après que je lui eu certifié que ce n'était que pour dormir. Ce refus d'aller plus loin avait donc été mutuel, mais je confirmai tout de même à mon frère.
- Pourquoi ? T'as peur d'être déçu en la voyant ? Parce si c'est ça, je te promet q...
- Ce n'est pas ça.
- Alors c'est quoi ?
- Je n'en sais rien, d'accord ? J'apprécie beaucoup Emmy, et je pense que tu as compris que je voulais être avec elle mais visiblement, ce n'est pas son cas et ça m'énerve parce que je pensais que... Enfin, voilà quoi. Mais si je lui ai demandé de rester, c'était sans arrières pensées parce que je préfèrerais vraiment récupéré la vue pour... ça. Ça m'énerve de ne pas pouvoir la voir et maintenant encore plus qu'avant parce que c'est à cause de ça qu'elle ne veut rien de plus et qu'elle est partie ce matin.
Je relâchai l'air que j'avais accumulé inconsciemment dans mes poumons pendant tout mon monologue, et me rendis compte seulement maintenant de ce que je venais de déballer devant mon frère. Néanmoins, maintenant que c'était dit, je ne comptais pas revenir sur mes paroles.
- Vas-y, moque-toi de moi qu'on en finisse et que je puisse aller prendre ma douche, ajoutai-je après une absence de réplique bien sarcastique que mon jumeau avait l'habitude de sortir.
Pourtant, il me surpris.
- Je ne comptais pas me moquer.
- Pour une fois, marmonnai-je.
- C'est un peu le bazar dans ta tête pas vrai ? comprit mon frère, un sourire aux lèvres.
- Ouais. C'est compliqué.
- Qui a dit que l'amour n'était pas compliqué, hein !
- Ce n'est pas de l'am...
- Écoute Chris, me coupa-t-il. Je veux bien te croire quand tu me dis qu'il ne s'est rien passé cette nuit, ce qui en dit d'autant plus long sur ce que tu ressens pour elle. Mais je ne te croirai pas du tout si tu me dis que ça, ce n'est pas de l'amour. Je n'ai peut-être jamais été amoureux moi-même, mais je peux t'assurer que toi, tu l'es. Et jusqu'au cou !
J'ouvris la bouche pour le contredire, mais une fois de plus, il me coupa la parole.
- Maintenant, vas te laver. Tu pus la dépression amoureuse à plein nez, petit frère.
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