Célestin reparaît, son sandwich toujours à la main et salue Amos. Il s'assoit à côté de lui, sur le bord de la scène et continue à manger, en balançant ses pieds.

Amos : Il est trop tard pas vrai ?

Célestin : surpris Ma mère disait qu'il n'est jamais trop tard.

Amos : Je vais mourir Célestin. Je n'ai plus de temps.

Célestin : C'est lorsque le temps nous est compté que notre vie prend réellement sens.

Amos : Si je pars, tu peux me promettre de rester auprès d'elle ?

Célestin : Si tu pars, pourquoi est-ce qu'elle viendrait ?

Silence.

Amos : Tu l'aimes bien ?

Célestin : Elle te ressemble beaucoup. C'est marrant.

Amos : Je donnerai tout ce que j'ai pour ma fille. Même ma vie. Je n'ai jamais voulu être un fardeau pour elle. Je ne veux pas qu'elle perde tout ce qu'il lui reste quand je partirai.

Célestin : Moi aussi je vais partir.

Amos : Toi, tu as cette force de te battre que nul autre n'a. Tu as cette rage de vie souriante et paisible qui te pousse vers le haut. Tu dois survivre petit.

Célestin : Tu crois au destin Amos ?

Amos : Non. Je crois au hasard mais pas que notre futur est tout tracé depuis notre naissance.

Célestin : Moi j'y crois. On a beau vouloir échapper à sa destinée, la mort finira toujours par nous attraper. Il n'y a aucun échappatoire. Alors c'est pour ça que je refuse de m'abattre. Je viens du ciel. Un jour, j'y retournerai. En attendant, je veux profiter de mon bonheur. Même si c'est égoïste.