Ça... C'est moi sous LSD.

Enfin, j'aurais préféré que ce soit la raison pour laquelle je suis dans cet état.

Si le cliché est en noir et blanc, c'est parce que je baigne dans des couleurs que personne ne peut voir. Elles se déversent en moi et me dévorent de l'intérieur. Je sens chacune d'elles comme un choc, un goût, une texture qui me lacère les sens, jusqu'à les distordre complètement.

À chaque inspiration, le temps se dilate. Les secondes s'étirent comme de la gomme brûlée qui colle au bitume, et l'air qui envahit mes poumons a le goût âcre et goudronneux de la noirceur. Une noirceur qui s'accroche à ma gorge, qui resserre ses griffes sur mes entrailles. Et ouais, ce jour où je l'ai croisée, jamais je n'aurais imaginé que ma vie insouciante puisse basculer à ce point. Est-ce que ça vous est déjà arrivé de ressentir ce genre de sensation ? De vous sentir suffoquer ? Parce que moi, à cet instant où j'ai pris conscience de ce qui m'était arrivé, je crois bien que je me suis perdu dans les méandres de mon propre esprit et je suis passé à deux doigts du pire.

Je m'appelle Valentino Díaz. J'ai 20 ans et je suis étudiant à l'Université de Valparaiso, « la vallée du paradis ». Ha, si seulement... La réalité est bien moins sexy. Alors si vous cherchiez du glamour, passez votre chemin, si vous cherchez du vrai, accrochez-vous. C'est une histoire dont vous ne ressortirez pas indemnes.

légende : ruelle typique de Valparaiso, au Chili

Oserez-vous vous y aventurer ?