Chapitre 3
Une marche à la fois. Ses jambes tentaient de désobéirent. Son cœur résonnait. Sa tête s'alourdissait. Ses oreilles bourdonnaient. Son esprit était resté sur le trottoir, tandis que son corps avançait. Comme un robot, son bras se tendit. Sa main tremblait. Mia passa à côté d'elle, créant une bourrasque à ses côtés. Sa main frôla à peine la poignée que la porte effectua une rotation partielle tout en grinçant. Un large sourire se dessina sur le visage de sa cadette. Celle-ci l'attendait sur le perron.
— Les plus vielle d'abord ! se moqua Mia.
Les yeux au ciel, Ariane s'immobilisa sur le porche. Mia, comme une voleuse, scrutait chaque recoin de la maison.
— Tu vois quelque chose ? questionna Ariane.
Les yeux charbon, rempli de ténacité, de sa sœur étaient devenus livide et vitreux. Comme aspirer dans la maison, elle ne répondue pas. Ariane se tue la laissant sortir de sa transe.
— Je ne vois rien... Tu ressens quelque chose ?
Ariane soupira. D'un geste lent, sa main vint caresser la pierre froide. Elle ferma les yeux et tenta de chasser l'angoisse qui faisait barrière entre elle et son don. Son cœur se détendu. Son cerveau cessa de fonctionner. Elle se sentait tout d'un coup légère, comme si son corps n'existait plus et qu'elle n'était plus que le reflet d'elle-même. Elle se sentait différente. Puis, plus rien, le noir total...
***
— J'espère que mon domaine sera à la hauteur de vos attentes.
Il lui tendait sa main, l'invitant à sortir du fiacre. Elle lui afficha un sourire malicieux. Oliver Wallace savait pertinemment qu'il avait la plus élégante maison de l'Ontario et la plus grosse fortune, et il ne se privait pas de le clamer haut et fort à quiconque voulait l'entendre. Elle rentra donc dans son jeu.
— Je n'en doute pas. Vous savez, j'ai eu l'occasion d'y être invitée lors de somptueuses réceptions.
Elle sortie la tête. Son chapeau couvrait son visage du soleil. Toujours vêtue de sa robe blanche de cérémonie, elle ressemblait à un ange, un ange qui ne se doutait de rien. Oliver étira davantage ses lèvres et tira le portail.
— Comme la coutume l'exige, me le permettez vous ?
Elle acquiesça d'un signe de tête. Il s'empressa de la prendre dans ses bras. Elle entoura son cou de ses bras ne sachant plus contrôler son fou rire.
— Qu'est-ce qui vous fait tant rire ?
— Vous, mon bien aimé, je ne savais pas que monsieur Oliver Wallace pouvait s'adonner à une telle coutume. Ne suis-je pas votre septième femme ?
Une grimace se dessina sur le visage du notaire. Il n'avait pas envie de rentrer dans ces eaux.
— Il s'agit de biens tristes histoires... mais, je vous promets de veiller à votre bonheur et votre sécurité.
***
Un cri d'effroi la fit sortir de sa transe. Elle sursauta et fixa sa sœur dans l'espoir d'une réponse, mais cette dernière se contentait de jouer avec le couvercle de la boite aux lettres. Mia détourna le regard, sentant la présence pesante de son aînée.
— Qu'as-tu ressentis ?
Elle lui attrapa la main. Le regard à la fois rempli d'inquiétude et de curiosité. Quant à elle, sa tête tournait, elle dû prendre un moment de recul avant de réussir à prononcer un mot.
— Je pense avoir vu Oliver...
Elle se sentit tout d'un coup essoufflée. L'air autour d'elle devenait rare. L'impression d'être enfermée dans une petite boite la pesait. Elle n'eut d'autre choix de se laisser tomber et de poursuivre son récit assise à même le sol.
— Il était accompagné d'une femme. Sa septième femme pour être précise...
— À quoi ressemblait-elle ? interrompu Mia.
Ariane tenta de s'en rappeler, mais en vain. Elle ne se souvenait que de la robe blanche et du visage si innocent que dépeignait Oliver. Il semblait l'aimer vraiment !
— s'était plutôt étrange... comme si j'étais à la place de cette femme.
Mia déposa une main sur son menton, l'air songeuse. Il y avait des choses à faire dans ce manoir, elle ne pouvait pas le nier. Elle entreprit d'aider sa sœur à se relever. Ariane plus en contrôle de soi-même franchi le seuil comme appelé à le faire. Elle captait la voix d'un homme, mais n'entendait que des bribes, des sons : « Pourquoi Liza... Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? »
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